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MONUSCO-RDC : Programme DDR de la MONUSCO, deux décennies de perte de temps ou de distraction des Congolais ? - PANA RADIO
MONUSCO-RDC : Programme DDR de la MONUSCO, deux décennies de perte de temps ou de distraction des Congolais ? - PANA RADIO

Plus ou moins 11448 ex-combattants ont déjà été rapatriés dans leurs pays d’origine (Rwanda et Burundi surtout), entre 2010 et 2022 dans la partie Est de la RDC, suite au programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR ndlr), de la mission des nations unies pour la stabilisation de la RDC ( MONUSCO ndlr).

C’est ce qu’a relevé l’officier au département des affaires politiques à la MONUSCO, Julius N. FONDONG. C’était à Goma ce Jeudi 27 Octobre 2022 devant la presse, à l’occasion de la réouverture des rencontres d’échanges entre la MONUSCO les médias, après un certain moment de rupture imposée par la pandémie à covid-19 d’une part et des antécédents liés au M23 d’autre part.

À la même occasion, Julius N. FONDONG a passé au peigne fin, quelques réalisations de la MONUSCO durant l’année 2022 qui est en train de s’achever.

Dans le domaine des infrastructures par exemple,…

La MONUSCO indique avoir construit et équipé le bureau administratif du territoire de Nyiragongo (érigé à Kibumba ), à hauteur de 50 000 $ (cinquante mille dollars Américains).

Elle a, poursuit-elle, construit et équipé le bureau du Collectif des Associations Féminines pour le Développement (CAFED ndlr), toujours à hauteur de 50 mille dollars, dans le cadre de son programme « Femme et sécurité ».

Toujours dans ce volet « Femme et sécurité« , la MONUSCO note avoir facilité plusieurs séances d’échanges, que ce soit dans le cadre d’autour des enjeux électoraux, du renforcement des aptitudes des femmes vis-à-vis de la constitution du dossier de candidature sans appartenir à un parti politique, ou encore de l’organisation des débats autour des thématiques diverses ayant trait au vœu d’épanouissement personnel de la femme.

S’agissant par ailleurs du secteur de la jeunesse, la MONUSCO fait savoir qu’elle a plusieurs fois organisé des séances de réflexion des jeunes autour de la culture de la non violence et ce, dans le cadre du programme « Jeune, Paix et sécurité« .

Dans le volet protection des civiles, la mission onusienne indique sans avancer des précisions chiffrées, avoir plusieurs fois assisté les populations civiles dans les cas d’extinction du feu, lors des drames d’incendies.

Aux côtés de ce réalisations, la MONUSCO a suffisamment assisté la population en terme de protection dans le déminage des engins explosifs, et se félicite à ce niveau, de rouler ensemble avec son « principe sacro-saint » : << la protection des civiles avant tout >>.

La mission des nations unies note également dans ses actifs, la construction des écoles, des maisons de justice, des centres de formation, dont celui d’ailleurs de Ngungu dans le territoire de Masisi, qu’elle croit savoir avoir construit et équipé moyennant un montant global de 500 000 $ (cinq cents mille dollars Américains). Ce centre servira par moment de lieu d’encadrement des jeunes rendus durant les moments pré-réintégration, et par autre moment, de lieu d’apprentissage de certains métiers aux jeunes du coin, mais aussi de ressourcement intellectuel, car ledit centre dispose d’une bibliothèque.

Programme DDR de la MONUSCO, deux décennies de perte de temps ou de distraction des Congolais ?

Pendant plus de 30 ans, la partie Est de la RDC est minée par des groupes armés. Ils se comptent par centaines et sont soit locaux, soit étrangers.

Depuis aujourd’hui 22 ans (2022) depuis que l’importante mission de l’ONU de maintien de la paix dans le monde travaille sur cette question, il semble hors des questions de vanter le bilan y relatif.

En effet, depuis son arrivée au pays et aujourd’hui vieille de 22 ans, la MONUSCO semble avoir plus facilité la création des groupes rebelles qu’elle n’a contribué à les éradiquer, ou à absorber leur capacité de nuisance,… estiment plusieurs observateurs.

Survie ou flagellation des groupes armés,… le terrain d’une croissance exponentielle…?

Juste après la guerre de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL ndlr) des années 1997 conduite par Mzee Laurent Désiré KABILA et sa suite, la partie Est de la RDC a connu et connait toujours un foisonnement des groupes rebelles. D’abord celui du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD ndlr), mué en congrès national pour la défense du peuple (CNDP ndlr), puis en M23; ensuite, celui des forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR ndlr), comme principaux et apparemment virulents.

Leur pérennité est d’autant plus cancérigène tant pour la sécurité de la RDC que de la région des grands lacs. Leurs désarmement, démobilisation et réintégration réussis, seraient perçus comme la destruction d’une tour de Babel de l’insécurité dans la région des grands lacs.

Mais la déception est démesurée…

Oui, une déception d’un peuple qui voit une force planétaire fainéante, incapable de défaire des << simples >> groupes armés << équipés, alimentés et entretenus par des acteurs très bien connus, pour un vœu hégémonique accompagné et attisé par une complicité internationale...>>.

Ce qui fâche encore !

Plutôt que de dégringoler, les groupes armés ont proliféré plus qu’ils n’auraient plutôt dû connaître une réduction car normalement coincés par les rafales du DDR de la MONUSCO.

Mais hélas, en plus des groupes rebelles évoqués dans le paragraphe précédent, l’Est du Congo-Kinshasa a également connu une cancérisation d’autres groupes armés.

En effet, le groupe d’étude sur le Congo (GEC nldr), répertoriait en 2020, 130 groupes armés actifs dans les provinces de l’Ituri, Nord et Sud-Kivu, une partie du Tanganyika et du Maniema.

En Février 2021, dans une étude sur les groupes armés, le Baromètre sécuritaire du Kivu, mentionnait dans le rapport intitulé : << La cartographie des groupes armés dans l’Est de la RDC, Opportunités manquées, Insécurité prolongée et Prophéties auto-réalisatrices >> publié sur kivusecurity.nyc3.digitaloceanspaces.com; que les effectifs des groupes rebelles dans l’Est de la RDC, étaient passés de 130 (2020) à 122 (2021), soit une petite diminution de 8. Curieusement, de quoi s’énerver les uns et les autres, la naissance de plusieurs groupes armés est post-arrivée de la force onusienne, ce qui selon plusieurs analystes, met en évidence incontestable, la responsabilité de cette mission dans la dégradation de la situation sécuritaire en RDC !

Des questions qui fâchent !

Combien Y-avait-il de groupes armés à 2000, à l’arrivée de la MONUSCO ?

Comment le nombre des groupes armés est-il passé de (4) à 130 dans une zone où une mission onusienne mène des opérations de désarmement ?

Faut-il dire que dans la prolifération des rebelles à l’ Est, la MONUSCO y est pour quelque chose ? Encore qu’elle a vu naître dans sa zone d’influence où elle travaille depuis 22 ans, une centaine des groupes armés ?

Aujourd’hui, s’il faut accorder des côtes à la MONUSCO allusion faite à son programme DDR, de quoi parlerait-on ? Échec, réussite ou chemin balisé d’une balkanisation engraissée par la communauté internationale par son émissaire : la MONUSCO ?

La MONUSCO a-t-elle un conjoint avec qui partager ce forfait beaucoup plus moins digérable que navrant ?

Toutes ces questions restent pendantes, face à un peuple Congolais qui n’a que pieds pour fuir quotidiennement les atrocités, yeux pour pleurer ses morts et sacs mortuaires pour enterrer les siens.

MONUSCO en RDC, solution ou problème ?

La MONUSCO est alors perçue aujourd’hui comme problème et mal aux côtés d’autres maux Congolais. Pour autant qu’elle n’a pas su durant deux décennies, implémenter son programme DDR.

DDR,… Confusion ou distraction ?

La MONUSCO, l’union européenne, les nations unies et plusieurs autres acteurs partenaires du gouvernement Congolais sont intervenus dans le programme de désarmement, mais où sont les résultats ? europarl.europa.eu

Désarmement, Démobilisation, Réintégration , le désordre observé dans ledit programme semble avoir joué un rôle important dans son échec. Au mois de Juillet 2021, Félix Tshisekedi, alors chef d’État Congolais, a créé le programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation en RDC (P-DDRCS). Il est le quatrième programme DDR créé en RDC.

En Août 2021, Félix a nommé le coordonnateur national, Tommy Tambwe à la tête de ce programme, qui lui-même malheureusement, avait eu un rôle dirigeant dans trois groupes rebelles. << Il a fait partie de l’AFDL, après il a intégré le RCD, puis le M23,…>>.

Et pour ces raisons, la société civile du Nord-Kivu trouvait en Tommy Tambwe, quelqu’un qui << n’avait jamais été démobilisé pour démobiliser les autres, car il fait partie du problème...>>. 

Et curieusement plus d’une année qu’il était plébiscité à la tête de ce programme, il attend peut être 22 ans aussi pour présenter un bilan convaincant…!

Mais qu’est-ce qui bloque les choses ?

Tous les acteurs sont allés sur terrain, sans avoir conséquemment compris les causes intrinsèques de l’existence des groupes armés dans la région Est de la RDC. Et alors, que d’entamer les causes, les acteurs s’attaquent toujours aux conséquences ! Conséquence, le problème demeure en dépit de la teneur des démarches menées, soutiennent nombreux.

Ils estiment en outre, que l’autodéfense, le pillage des ressources naturelles, la protection des terres ancestrales contre un envahissement étranger (présence d’expropriateurs des terres aux origines opaques),… sont aussi parmi les causes de la persistance des groupes armés. À cela s’ajoute la présence des rebellions étrangers qui agissent comme des cordons Satellites avec des pays voisins, dans pillage, kidnapping, spoliation des terres et contrebande minière.

Comment résoudre le problème ?

La résolution au problème (le DDR donc) doit être le revers des aspects susmentionnés, présentés comme racines du malheur. Mais cela ne sera possible, que lorsqu’il y aura eu << l’analyse profonde des causes de l’existence des groupes armés, couplée à la ferme et sincère volonté du processus politique en RDC…>>, Soutiennent Julius N. FONDONG et Amadou BA, tous deux de la MONUSCO.

John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC

One thought on “MONUSCO-RDC : Programme DDR de la MONUSCO, deux décennies de perte de temps ou de distraction des Congolais ?”
  1. Vous avez raison cher chevalier de la plume. Mais doit t’on sacrifier tout un peuple à cause d’un seul individu kagame. Tenez cet homme a su diversifier des groupes armés au Kivu afin d’insecuriser les milieux ruraux. Entre temps lui a moderniser l’agriculture chez lui. Désormais les cultiva congolais cantonnés dans différents camps mangent des haricots amenés par pam acheté au Rwanda, les tomates,les maïs, et autres produits vendus à Goma et à Bukavu viennent du Rwanda. Et la Rdc ne produit absolument rien.

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