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Monde : le  rôle du journaliste dans la lutte contre le réchauffement climatique et la sauvegarde de l’environnement (conférence de presse) - PANA RADIO
Monde : le  rôle du journaliste dans la lutte contre le réchauffement climatique et la sauvegarde de l’environnement (conférence de presse) - PANA RADIO

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Thème : rôle du journaliste dans la lutte contre le réchauffement climatique et la sauvegarde de l’environnement

Intervenant : John TSONGO, Journaliste environnementaliste Africain, membre du réseau des Journalistes africains pour le développement durable (Afrika21), membre de l’équipe de rédaction de Naturelcd.net, cofondateur de la Radio Panafricaine, collaborateur de plusieurs medias dans la région des grands lacs Africains et lauréat 2020 du prix Liz Hughes de Radios Rurales Internationale (RRI), une ONG Canadienne.

Lieu : grande salle UNPC Nord-Kivu/Goma

Confrères, consœurs, shalom ! La journée d’aujourd’hui est une occasion de remise en question… Une remise en question autour de la responsabilité de l’homme dans le réchauffement climatique, l’extinction des espèces et la dégradation très prononcée de l’environnement…

Si tout le monde est responsable à 80 %, le journaliste en serait peut-être pour plus ou moins 90 voire 200%.

Car, tenez :

Aujourd’hui dans le monde, plus de 5000 Milliards de débris de toutes tailles se trouvent sur les eaux des mers, des océans, des lacs, des rivières et des fleuves, selon les scientifiques regroupés au sein de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), qui assurent tout de même que ces chiffres ne sont que marginaux.

Alors qu’en 2019, le monde n’avait produit qu’autour de 460 millions de tonnes de matières plastiques rapporte toujours la NOAA, cela équivalait au double de la production de l’an 2000 et ces statistiques pourraient tripler d’ici à 2060, si une politique holistique visant à endiguer ce phénomène ne sera pas mise en place, alerte pour sa part l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

Pour l’heure,  les États-Unis sont plus grands producteurs des déchets plastiques, avec 21 % de la production mondiale, suivis de la Chine 19 %, de 28 % des pays développés membres de l’OCDE, 5 % de l’Inde et 27 % des autres pays de la planète.

La pollution plastique, écrivent les Journaux Le Monde et Lacroix,  demeure encore un fléau qui échappe au contrôle des citoyens du monde, dans un contexte où 50 % des déchets sont stockés dans des décharges contrôlées ; 19 % sont incinérés ; et 9 % seulement subissent le recyclage.

Dans cette logique, les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et une partie du Burundi, sont privées de 26,3 MW d’électricité, tout simplement parce que les déchets plastiques accumulés au niveau de la centrale, de la Ruzizi  I et II, ont entraîné la panne des alternateurs qui produisent du courant.

« L’impact est énorme, nous avons un déficit de 6,3 mégawatts (MW) sur un total de 30 MW que nous devons produire, pas seulement pour la province du Sud-Kivu, mais aussi pour la province voisine du Nord-Kivu et le Burundi », constate Liévin Chizungu, cité par l’AFP. A cela s’ajoute la panne d’alternateur de la centrale de Ruzizi II, à environ 25 kilomètres au sud de Bukavu, provoquée elle aussi par des déchets, ce qui entraîne un déficit de 20 MW sur le réseau de distribution, indique le responsable de la Snel.

En outre, il n’y a pas que les eaux qui sont menacées… Même la biodiversité subit une terrible menace. Une étude menée dans 57 pays par 141 chercheurs, indique que « Les 3 000 espèces connues sont fortement affectées par les conditions climatiques », selon la revue britannique Espace des sciences. Or, chaque hectare de terre compte entre 1000 et 1500 kg de la masse vivante, rien que dans son sol. Cela signifie : dans 100 g de sol, il y a 5% de matière organique dans laquelle vivent 5% d’organismes vivants dont 70 % de microorganismes, 20% de vers et 10% d’autres petits êtres.

Les données  relayées par le site Empreinte Biodiversité.org, mentionnent que :

    • 60% des services écosystémiques mondiaux sont dégradés ;
    • 20% des récifs de corail de la planète ont disparu et plus de 20% sont dégradés ;
    • 35% des forêts de mangrove ont disparu ;
    • Le prélèvement d’eau dans les fleuves, rivières et lacs a doublé depuis 1960 ;
    • 25% de la superficie terrestre est exploitée et érodée par les cultures ou l’élevage ;
    • La moitié des espèces végétales et animales connues aujourd’hui pourraient avoir disparu d’ici à la fin du siècle
    • Le coût de l’érosion de la biodiversité est de 7% du PIB mondial ;
    • le secteur résidentiel/tertiaire, en raison de l’utilisation de solvants à usage domestique (peintures, colles, etc.) : 46 % ;
  • l’industrie manufacturière essentiellement du fait de l’utilisation de peintures : 36 % ;
  • le transport routier : 8 %.
  • En RDC par exemple, 500 000 hectares des forêts sont perdus, chaque année ;

Au Nord-Kivu, plus de 17 000 hectares sont menacés par les populations riveraines, à cela s’ajoute les 868,6 km2 déboisés par le M23 ; destruction de la niche écologique des chimpanzés par le M23 dans la zone considérée comme un véritable biotope pour les primates dans la partie orientale de la RDC toujours dans un des secteurs du parc, est aussi perçu comme un grand danger que décrit et déplore Kinshasa. Et son gouvernement en voit un déséquilibre écosystémique, dont est responsable le tandem M23/RDF dans le complexe des Virunga. Pire encore, « les groupes armés, en particulier le M23, ont été accusés d’exploitation forestière illégale dans le complexe des Virunga, et cette exploitation a transformé les forêts du complexe en savanes arbustives ».

Le M23 coupable même du trafic du bois, en contrepartie de la destruction du parc…

Dans la section qui illustre les faits d’écocide du M23/RDF sur le complexe des Virunga, le livre blanc poursuit sa liste en évoquant :

Le trafic du bois, « qui a également alimenté les menaces à la sécurité provenant des groupes criminels organisés et des organisations extrémistes violentes parmi lesquels le M23 ». Ce qui est aussi désolant note Kinshasa, c’est que « ces groupes armés sont déjà en lien avec les réseaux de trafiquants basés en Tanzanie, liés à l’Ahlu-Sunnah Wa-Jama et à d’autres groupes militants au Mozambique ». Et ce trafic permet à cette bande, de  ”gagner autour de 2 millions de dollars environ par mois, grâce à l’exploitation forestière illégale”.

Le site Futura-sceinces.com qui focalise son attention sur l’évolution des gaz dans l’atmosphère, mentionne pour sa part, citant le protocole de Kyoto, que les gaz à base de la pollution notamment: le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), le hydrofluorocarbones (HFC), le perfluorocarbones (PFC) et l’hexafluorure de soufre (SF6); ont suffisamment brouillé l’atmosphère, si bien que leur proportion dans les airs a suffisamment pris des dimensions qui inquiètent.

Le CO2 étant le principal gaz à effet de serre et responsable pour la grande partie du réchauffement climatique, est estimé à 414,7 ppm (particules par million) selon les chiffres parus en 2021. Ces chiffres augurent une augmentation, évaluée à plus ou moins 2,3 ppm, plus que cela n’a été le cas en 2020.

Futura-sceinces.com ajoute que cela n’a pas été le cas à l’ère préindustrielle, où les émissions ne se quantifiaient qu’aux abords de 280 ppm il y a plus de 6 millénaires, l’atmosphère s’est vue accueillir autour de 1,5 milliards de tonnes, de CO2. 

Allez-y donc comprendre que l’enjeu est de taille.

Mais qui en parle ?

Dans le cadre de nos recherches vertes, nous avons réalisé une pré-enquête sur la façon dont les radis et les journalistes traitent des questions liées à l’environnement, le constat est vraiment opaque.

Notre échantillon a porté sur 17 radios prises aléatoirement au Nord-Kivu. Et là, nous avons cherché à vérifier le nombre d’émissions que ces radios accordent à la thématique environnement, le temps que lesdites radios consacrent à la matière et les spots est, soit insignifiant pour les uns, soit inexistant pour les autres.

Tableau

N RADIO EMISSION TEMPS/SEM % SPOT TEMPS/SEM
01 Radio Maria Agropastorale et Environnement 60 Min 0,89 Rien Rien
02 Mtetezi TV Notre environnement 60 Min 0,89 Rien Rien
03 UPDECO FM Rafiki wa Mazingira 30 Min 0,44 Rien Rien
04 RAO Ukingo wa Mazingira 30 Min 0,44 Rien Rien
05 BLESSING FM Rien Rien 0 Rien Rien
06 ELLE FM Mwanamuke na Mazingira 45 Min 0,67 Rien Rien
07 MISHAPI Rien Rien 0 Rien Rien
08 POLE FM Mazingira nasi 30 Min 0,44 1 9 Min
10 GO FM Planète verte 60 Min 0,89 Rien Rien
11 RTCT Mazingira yetu, Environnement notre vie, Santé et environnement, Tetea Mazingira, Animal du jour, Vie rurale  30 Min, 90 Min, 480 Min, 60 Min, 30 Min, 30 Min  37,5 36 Min
12 RTNC Cosmos notre monde et Akiba, Maendeleo na Mazingira 60 Min 0,89 Rien Rien
13 BEROYA Environnement et longévité 45 Min 0,67 Rien Rien
14 EMMANUEL TV Rien Rien 0 Rien Rien
15 ELIMU UOR Echo de l’environnement/Faculté des sciences 30 Min 0,44 Rien Rien
16 RADIO SOLIDARITE Rien Rien 0 Rien Rien
17 RADIO OKAPI Echo de développement et Okapi Service 110 Min 1,63 occasionnel occasionnel

Commentaires :

Quant aux émissions :

  • La plupart de radios, ouvrent à 5 heures 30 et ferment en 21 heure 30, soit 16 heures d’activités ;
  • 16 heures d’activités équivalent à 960 minutes ;
  • Et avec un pareil programme, une semaine équivaut à 6 720 minutes ;
  • Or, d’après les données telles que présentées dans ce tableau de la pré-enquête, la première radio environnementale de la province, a 360 minutes, soit 2520 Minutes, l’équivalent de 37,5% du programme journalier ;
  • 23,5 % soit 4 des 17 radios concernées n’ont aucune émission sur l’environnement ;
  • 23,5 % soit 4 des 17 radios concernées ont au moins une émission de 30 minutes sur l’environnement ;
  • 23,5 % soit 4 des 17 radios concernées ont au moins une émission de 60 minutes sur l’environnement ;
  • 11,8 % soit 2 des 17 radios concernées, ont une émission de 45 minutes ;
  • 0 % consacre 50 % de son temps sur le programme de l’environnement ;
  • 5,9 % soit une des radios concernées 1,63 % du temps de son programme à deux émissions environnementales ;
  • 5,9 % soit une des radios concernées 6 émissions pour 360 Minutes à l’environnement ;

Quant aux spots :

Seules deux radios, soit 5,9 % diffusent des spots sur l’environnement.

Ainsi donc, le besoin d’intégrer les émissions dans nos programmes radiophoniques, est réel et incontestable.

Mais que doit faire le Journaliste ?

Le rôle du journaliste est grand. Parce qu’il est déjà connu de tous que l’espèce humaine ne sera pas épargnée quand la planète sera écroulée. Et il est temps d’agir. Agir dans le sens d’accompagner les populations à s’adapter à certains effets du changement climatique, à participer à l’atténuation des effets du changement, à comprendre les enjeux du bouleversement mondial qui touche tout, sans exception aucune.

Le journalisme joue un rôle important dans la perception des questions environnementales par le public. Une couverture climatique de meilleure qualité peut être liée à une plus grande sensibilisation du grand public. « Bien que la plupart des dirigeants soient réticents à mettre en œuvre des mesures fortes, la plupart des Africains acceptent désormais le changement climatique comme une réalité ».

A l’heure qu’il est, le journaliste doit être en contact permanent avec les scientifiques et chercheurs sur l’environnement et le climat, pour dire à la population ce qui évolue. Quitte à la population grâce aux informations obtenues du journaliste, de marier les mécanismes d’adaptation aux effets du changement climatique d’un côté et participer à l’atténuation des risques liés à la dégradation du climat, de l’autre.

Le journaliste est donc un pont entre les experts et la population. Il joue le rôle de diluer l’information, de la scientificité à la compréhension ordinaire. Il doit donc adapter l’information au degré de perception et de compréhension de la population. C’est donc un convertisseur. Le journaliste doit accompagner les grands colloques mondiaux, internationaux, nationaux, régionaux, et locaux sur le climat et l’environnement, afin de faire part aux populations de l’évolution des enjeux globaux sur le climat.

Mais qu’est-ce qui bloque ?

D’un côté, le journaliste n’a pas joué son rôle. En matière du climat et de l’environnement, l’on n’a vraiment pas senti l’implication du journaliste, si bien que la population est restée dans l’ignorance. Peu de journalistes sont ceux qui osent se documenter sur l’environnement et nombreux n’en savent rien, ou presque. Pourtant, la vitesse de dégradation climatique ne s’est pas arrêtée.

Les éboulements continuent, les inondations continuent également, la glace polaire continue de fondre, l’air ne fait que saturer, les chaleurs augmentent au risque d’asphyxier le monde, les incendies des forêts se déclenchent, le déboisement poursuit son cours normal, et les plus vulnérables en meurent, les moyens attrapent des maladies, les résistants développent des pathologies latentes et cela s’observe tant chez les êtres humains, animaux que végétaux.

Il y a moins de coupures dans le monde environnemental, moins de publicités, alors que les médias et journalistes locaux ne vivent que de cela. Au niveau des ministères, des coordinations des efforts de lutte contre le réchauffement climatique, au niveau des divisions de l’environnement, que ce soit localement qu’au niveau des instances supérieures, il n’existe pas de plans de communication environnementale, qui incluront normalement le renforcement des capacités des journalistes à la matière, la production d’émissions et des journaux synchronisés pour attirer l’attention  des communautés sur l’avancement des enjeux de l’heure en matières du climat.

Pourtant, la lutte  contre le réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement, est une question d’une lutte multidimensionnelle, sectorielle et générationnelle. Voilà qui justifie même aujourd’hui, la naissance d’une nouvelle discipline dite éducation environnementale. Une approche qui met l’accent sur la capacitation des enfants, des jeunes, des adultes, des vieux, autour de tout ce concerne l’environnement, le climat, les relations entre l’environnement et la santé, … Pour mettre chacun dans la peau de la lutte. Et en l’approche de l’éducation environnementale, tout le monde a un rôle à jouer. Et là, la place cruciale du journaliste s’invite encore car c’est lui qui doit dresser la population selon et suivant les nouvelles orientations à suivre.

Mais attention !

Le journaliste environnemental doit faire le terrain, il doit faire les choses avec précision, il ne doit rien inventer et doit proposer des solutions dans tout papier qu’il produit. Le journalisme environnemental est donc en d’autres termes aussi un journalisme de solution.

Aujourd’hui, il est donc temps d’agir, de fédérer les forces : populations, journalistes, scientifiques, autorités à tous les niveaux,… tous doivent parler un même narratif, regarder dans une même direction, pour sauver la planète.

Des efforts pour compenser la pollution…

Depuis l’expansion de l’ère industrielle, les experts environnementaux, scientifiques, les Etats et les autres ont tenté de mettre en place un système de compensation-commercialisation du carbone. L’idée était justement de sommer les pollueurs à payer une certaine somme d’argent pouvant être activée pour restaurer les écosystèmes endommagés par la pollution. C’est de là qu’est né l’adage pollueur-payeur, impliquant le marché du carbone, le quota,… qui tournent alors autour d’établir des valeurs d’équivalences entre les gaz polluants et la somme à débourser pour restaurer l’écosystème lésé par la pollution. Et il est stipulé qu’au bout d’une année, « les installations industrielles doivent restituer le nombre de quotas équivalant à leurs émissions de CO2 effectivement réalisées ». 

La mesure préconise tout de même, qu’il faille établir des prévisions d’émissions, de CO2. Et dans la mesure où  une industrie émet davantage de CO2 que prévu, la mesure définit que cette dernière peut « acheter des quotas supplémentaires à des entreprises qui n’ont pas utilisé tous les leurs, selon le principe  pollueur-payeur », principe peaufiné dans les officines des créateurs de ce marché. 

En revanche, les entreprises qui émiettent moins de CO2 que prévu, « peuvent revendre les quotas qu’elles détiennent en excédent ». Car les quotas n’ont pas de toutes les façons pas, de date de péremption. 

Les années sont alors vite passées, que la phase pilote du dispositif européen des quotas gratuits n’a finalement démarré qu’il y a vingt ans, soit en 2003 et la n’est intervenue quoi que de façon timide qu’en 2005, « pour atteindre un régime de croisière en 2008 ».

« Les excédents cumulés de quotas gratuits ne se sont stabilisés qu’en 2013, et encore, à très haut niveau, pour l’équivalent de 1,3 milliard de tonnes de CO2 par an. Et c’est seulement en 2017 que les émissions de CO2, tous secteurs confondus, ont commencé à s’infléchir significativement » écrit le Monde.

Quand la mise œuvre commence, l’on observe à un timide avancement, notamment en termes de poursuite des transactions. Et à l’époque, lesdites transactions ne sont que d’ordre d’un million de tonnes de CO2

Depuis un certain temps en outre, le marché a prospéré jusqu’à atteindre près de 18 000 installations et les industriels. L’enjeu prenant corps, il s’est étendu jusqu’aux  banques, les fonds d’investissement, les brokers… D’ailleurs, une douzaine de sociétés de trading, effectuent aujourd’hui des échanges qui sont d’ordre de « 20 à 30 millions de tonnes de CO2 chaque jour, en anticipant les variations futures du prix du carbone ».

L’allure où cela se dessine, suscite des réactions, y compris des grandes figures de la recherche scientifique dans le monde du climat. C’est par exemple, le directeur de SendeCO2, une société de trading installée à Barcelone. Ismaël Romeo commente je cite « Le marché est devenu très intéressant pour les investisseurs. Le prix du carbone était initialement de 7 euros la tonne, il est passé, en août 2008, à 24 euros, et, maintenant, il tourne autour de 100 euros. Certains prédisent qu’il atteindra 150 euros en 2030 et, en attendant, plus de 80 % des transactions relèvent de la spéculation et non plus de problématiques environnementales », fin de citation.

A qui profite alors le crédit carbone ?

En 2021, près de 11 milliards de tonnes de CO2 ont été échangées sur le marché, pour une valeur de 683 milliards d’euros, s’il faut avoir foi aux données de Refinitiv, une société d’analyse financière britannique. 

Des sommes colossales générées par le crédit carbone, mais la pollution n’a pas cessé, les émissions des gaz à effet de serre n’ont pas stoppé, la tendance va plutôt à l’envers, comme décrit ci-haut. Les Etats qui payent régulièrement les quotas ne suivent visiblement pas la chaine des dépenses de leurs moyens, et ceux qui perçoivent lesdits moyens n’ont visiblement ni politique, ni vision, ni volonté de gérer les ressources à leur présence de façon à renverser la courbe de la pollution et du réchauffement climatique.

L’Afrique, faible pollueuse mais qui subit les revers du réchauffement climatique, n’a pas vu ses projets verts être financés, n’a pas vu ses jeunes volontaires défenseurs du climat et de l’environnement bénéficier d’une motivation, alors que si le monde existe aujourd’hui, c’est à cause des forêts Africaines.

« Le système est assez ésotérique. A tous les niveaux, y compris à la Commission européenne, personne n’a de vision globale et unanime. C’est une boîte noire. Seuls les directeurs financiers ou les directeurs industriels des entreprises concernées savent exactement ce qui est fait avec ces quotas »… Ces propos qu’un collectif des journalistes Européens qui ont travaillé sur ce sujet attribue un dirigeant d’une société de trading de quotas de CO2, viennent corroborer nos inquiétudes autour de la gestion des revenus issus des quotas … Et le collectif des journalistes qualifient ce système, d’une véritable boite noire.

Il semble alors, que ceux qui gèrent les fonds alloués au développement des programmes d’adaptation et/ou d’atténuation des effets du changement climatique, ne le font qu’à bomber leurs poches, sans en mesurer le risque pour une planète en pleine perdition.

Cette inquiétude est aussi celle de Madame Ana Isabel Martinez Garcia. Spécialiste du secteur de l’acier au cabinet de conseil et d’expertise comptable Syndex, Ana Isabel regrette qu’ « Au moment où l’on essaie de sauver la planète, certains s’en mettent plein les poches »… « C’est indécent », se désole-t-elle. Les entreprises, poursuit-elle encore, « ont dévoyé le concept des quotas gratuits pour faire du profit, cela pose une question éthique ». Souligne la spécialiste.

Si cette complaisance continue de caractériser les Etats mondiaux dans la gestion des enjeux du réchauffement climatique et la dégradation très accélérée de l’environnement,  ils risquent d’être surpris par un spectacle aux effets irrésolvables. Il est déplorable qu’aujourd’hui, après autant de colloques, des conférences, des cop sur le climat, des solutions drastiques peinent toujours à être appliquées… Pourtant elles existent et elles sont connues de tous.

Coup de regard sur la pollution plastique…

Cette fois-ci, « la communauté internationale a décidé de rêver grand », s’exclame le Monde, rapportant le contenu de la réunion qui regroupe du lundi 29 mai au Vendredi 3 Juin à Paris, les représentants de 175 pays et parties prenantes (ONG, industries,  etc.) pour tenter de s’accorder « sur les bases d’un futur traité international sur le plastique », dans l’objectif de mettre fin à la pollution plastique d’ici à 2040.

Mais comment y parviendra-t-on ?

La nostalgie du sommet de Rio de 1992, s’invite. Car c’est même à cette date que remonte l’histoire que nous abordons.  Oui, car c’est à cette époque que l’idée d’une taxe carbone est évoquée pour la première fois, une taxe qui devrait être imposée « toutes les industries des pays développés, pour rendre l’économie plus soucieuse de l’environnement ». 

Les choses ne sont pas allées comme on pouvait s’y attendre à l’initial, car l’idée a été on dirait étouffée par défaut d’unanimité  de la France et d’autres pays des Etats membres. Ce ne fut alors qu’en 1997, quand le protocole de Kyoto remet ce sujet sur la table, que les choses commencent à augurer un espoir de réussir.

En ce temps en effet, le vice-président des Etats-Unis de l’époque, Monsieur Al Gore,  « juge l’idée intéressante, mais craint que cette approche ne soit pas approuvée par le Congrès américain. Il faut donc imaginer un dispositif plus compatible avec le modèle capitaliste, en vue d’un éventuel rapprochement des marchés transatlantiques dans le futur » pense-t-il.

C’est alors de cette appropriation de l’idée par le vice-président Américain, qu’apparait sur le continent Européen, le concept « marché européen du carbone », qui  va vite s’accompagner de sa mise en œuvre.

Le marché du carbone veut alors voir les industriels « acheter et vendre des quotas pour réguler leurs émissions de CO». Et la note de matérialisation porte alors l’empreinte de l’union Européenne (UE), chose qui jamais n’avait existé jusqu’alors et le directeur du programme Europe à l’Institut de l’économie pour le climat, Thomas Pellerin-Carlin commente que ce fut donc « une première dans l’histoire de l’humanité ». La donne est alors née avec une série de paradigmes, dont le quota (qui désigne  une tonne de CO2). 

Voilà, mesdames, messieurs, chers amis de la presse, un aperçu sur l’évolution du climat mondial et ce que nous devons faire en tant qu’éclaireur de la population. Si la planète signe sa descente en enfer aujourd’hui, nous y sommes aussi pour quelque chose… Mais pourquoi ne devons nous pas nous y pencher pour décliner notre responsabilité dans la ruine du monde ?

John TSONGO

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