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Monde : le  rôle du journaliste dans la lutte contre le réchauffement climatique et la sauvegarde de l’environnement (conférence de presse)

Thème : rôle du journaliste dans la lutte contre le réchauffement climatique et la sauvegarde de l’environnement

Intervenant : John TSONGO, Journaliste environnementaliste Africain, membre du réseau des Journalistes africains pour le développement durable (Afrika21), membre de l’équipe de rédaction de Naturelcd.net, cofondateur de la Radio Panafricaine, collaborateur de plusieurs medias dans la région des grands lacs Africains et lauréat 2020 du prix Liz Hughes de Radios Rurales Internationale (RRI), une ONG Canadienne.

Lieu : grande salle UNPC Nord-Kivu/Goma

Confrères, consœurs, shalom ! La journée d’aujourd’hui est une occasion de remise en question… Une remise en question autour de la responsabilité de l’homme dans le réchauffement climatique, l’extinction des espèces et la dégradation très prononcée de l’environnement…

Si tout le monde est responsable à 80 %, le journaliste en serait peut-être pour plus ou moins 90 voire 200%.

Car, tenez :

Aujourd’hui dans le monde, plus de 5000 Milliards de débris de toutes tailles se trouvent sur les eaux des mers, des océans, des lacs, des rivières et des fleuves, selon les scientifiques regroupés au sein de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), qui assurent tout de même que ces chiffres ne sont que marginaux.

Alors qu’en 2019, le monde n’avait produit qu’autour de 460 millions de tonnes de matières plastiques rapporte toujours la NOAA, cela équivalait au double de la production de l’an 2000 et ces statistiques pourraient tripler d’ici à 2060, si une politique holistique visant à endiguer ce phénomène ne sera pas mise en place, alerte pour sa part l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

Pour l’heure,  les États-Unis sont plus grands producteurs des déchets plastiques, avec 21 % de la production mondiale, suivis de la Chine 19 %, de 28 % des pays développés membres de l’OCDE, 5 % de l’Inde et 27 % des autres pays de la planète.

La pollution plastique, écrivent les Journaux Le Monde et Lacroix,  demeure encore un fléau qui échappe au contrôle des citoyens du monde, dans un contexte où 50 % des déchets sont stockés dans des décharges contrôlées ; 19 % sont incinérés ; et 9 % seulement subissent le recyclage.

Dans cette logique, les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et une partie du Burundi, sont privées de 26,3 MW d’électricité, tout simplement parce que les déchets plastiques accumulés au niveau de la centrale, de la Ruzizi  I et II, ont entraîné la panne des alternateurs qui produisent du courant.

“L’impact est énorme, nous avons un déficit de 6,3 mégawatts (MW) sur un total de 30 MW que nous devons produire, pas seulement pour la province du Sud-Kivu, mais aussi pour la province voisine du Nord-Kivu et le Burundi”, constate Liévin Chizungu, cité par l’AFP. A cela s’ajoute la panne d’alternateur de la centrale de Ruzizi II, à environ 25 kilomètres au sud de Bukavu, provoquée elle aussi par des déchets, ce qui entraîne un déficit de 20 MW sur le réseau de distribution, indique le responsable de la Snel.

En outre, il n’y a pas que les eaux qui sont menacées… Même la biodiversité subit une terrible menace. Une étude menée dans 57 pays par 141 chercheurs, indique que « Les 3 000 espèces connues sont fortement affectées par les conditions climatiques », selon la revue britannique Espace des sciences. Or, chaque hectare de terre compte entre 1000 et 1500 kg de la masse vivante, rien que dans son sol. Cela signifie : dans 100 g de sol, il y a 5% de matière organique dans laquelle vivent 5% d’organismes vivants dont 70 % de microorganismes, 20% de vers et 10% d’autres petits êtres.

Les données  relayées par le site Empreinte Biodiversité.org, mentionnent que :

    • 60% des services écosystémiques mondiaux sont dégradés ;
    • 20% des récifs de corail de la planète ont disparu et plus de 20% sont dégradés ;
    • 35% des forêts de mangrove ont disparu ;
    • Le prélèvement d’eau dans les fleuves, rivières et lacs a doublé depuis 1960 ;
    • 25% de la superficie terrestre est exploitée et érodée par les cultures ou l’élevage ;
    • La moitié des espèces végétales et animales connues aujourd’hui pourraient avoir disparu d’ici à la fin du siècle
    • Le coût de l’érosion de la biodiversité est de 7% du PIB mondial ;
    • le secteur résidentiel/tertiaire, en raison de l’utilisation de solvants à usage domestique (peintures, colles, etc.) : 46 % ;
  • l’industrie manufacturière essentiellement du fait de l’utilisation de peintures : 36 % ;
  • le transport routier : 8 %.
  • En RDC par exemple, 500 000 hectares des forêts sont perdus, chaque année ;

Au Nord-Kivu, plus de 17 000 hectares sont menacés par les populations riveraines, à cela s’ajoute les 868,6 km2 déboisés par le M23 ; destruction de la niche écologique des chimpanzés par le M23 dans la zone considérée comme un véritable biotope pour les primates dans la partie orientale de la RDC toujours dans un des secteurs du parc, est aussi perçu comme un grand danger que décrit et déplore Kinshasa. Et son gouvernement en voit un déséquilibre écosystémique, dont est responsable le tandem M23/RDF dans le complexe des Virunga. Pire encore, « les groupes armés, en particulier le M23, ont été accusés d’exploitation forestière illégale dans le complexe des Virunga, et cette exploitation a transformé les forêts du complexe en savanes arbustives ».

Le M23 coupable même du trafic du bois, en contrepartie de la destruction du parc…

Dans la section qui illustre les faits d’écocide du M23/RDF sur le complexe des Virunga, le livre blanc poursuit sa liste en évoquant :

Le trafic du bois, « qui a également alimenté les menaces à la sécurité provenant des groupes criminels organisés et des organisations extrémistes violentes parmi lesquels le M23 ». Ce qui est aussi désolant note Kinshasa, c’est que « ces groupes armés sont déjà en lien avec les réseaux de trafiquants basés en Tanzanie, liés à l’Ahlu-Sunnah Wa-Jama et à d’autres groupes militants au Mozambique ». Et ce trafic permet à cette bande, de  ”gagner autour de 2 millions de dollars environ par mois, grâce à l’exploitation forestière illégale”.

Le site Futura-sceinces.com qui focalise son attention sur l’évolution des gaz dans l’atmosphère, mentionne pour sa part, citant le protocole de Kyoto, que les gaz à base de la pollution notamment: le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), le hydrofluorocarbones (HFC), le perfluorocarbones (PFC) et l’hexafluorure de soufre (SF6); ont suffisamment brouillé l’atmosphère, si bien que leur proportion dans les airs a suffisamment pris des dimensions qui inquiètent.

Le CO2 étant le principal gaz à effet de serre et responsable pour la grande partie du réchauffement climatique, est estimé à 414,7 ppm (particules par million) selon les chiffres parus en 2021. Ces chiffres augurent une augmentation, évaluée à plus ou moins 2,3 ppm, plus que cela n’a été le cas en 2020.

Futura-sceinces.com ajoute que cela n’a pas été le cas à l’ère préindustrielle, où les émissions ne se quantifiaient qu’aux abords de 280 ppm il y a plus de 6 millénaires, l’atmosphère s’est vue accueillir autour de 1,5 milliards de tonnes, de CO2. 

Allez-y donc comprendre que l’enjeu est de taille.

Mais qui en parle ?

Dans le cadre de nos recherches vertes, nous avons réalisé une pré-enquête sur la façon dont les radis et les journalistes traitent des questions liées à l’environnement, le constat est vraiment opaque.

Notre échantillon a porté sur 17 radios prises aléatoirement au Nord-Kivu. Et là, nous avons cherché à vérifier le nombre d’émissions que ces radios accordent à la thématique environnement, le temps que lesdites radios consacrent à la matière et les spots est, soit insignifiant pour les uns, soit inexistant pour les autres.

Tableau

N RADIO EMISSION TEMPS/SEM % SPOT TEMPS/SEM
01 Radio Maria Agropastorale et Environnement 60 Min 0,89 Rien Rien
02 Mtetezi TV Notre environnement 60 Min 0,89 Rien Rien
03 UPDECO FM Rafiki wa Mazingira 30 Min 0,44 Rien Rien
04 RAO Ukingo wa Mazingira 30 Min 0,44 Rien Rien
05 BLESSING FM Rien Rien 0 Rien Rien
06 ELLE FM Mwanamuke na Mazingira 45 Min 0,67 Rien Rien
07 MISHAPI Rien Rien 0 Rien Rien
08 POLE FM Mazingira nasi 30 Min 0,44 1 9 Min
10 GO FM Planète verte 60 Min 0,89 Rien Rien
11 RTCT Mazingira yetu, Environnement notre vie, Santé et environnement, Tetea Mazingira, Animal du jour, Vie rurale  30 Min, 90 Min, 480 Min, 60 Min, 30 Min, 30 Min  37,5 36 Min
12 RTNC Cosmos notre monde et Akiba, Maendeleo na Mazingira 60 Min 0,89 Rien Rien
13 BEROYA Environnement et longévité 45 Min 0,67 Rien Rien
14 EMMANUEL TV Rien Rien 0 Rien Rien
15 ELIMU UOR Echo de l’environnement/Faculté des sciences 30 Min 0,44 Rien Rien
16 RADIO SOLIDARITE Rien Rien 0 Rien Rien
17 RADIO OKAPI Echo de développement et Okapi Service 110 Min 1,63 occasionnel occasionnel

Commentaires :

Quant aux émissions :

  • La plupart de radios, ouvrent à 5 heures 30 et ferment en 21 heure 30, soit 16 heures d’activités ;
  • 16 heures d’activités équivalent à 960 minutes ;
  • Et avec un pareil programme, une semaine équivaut à 6 720 minutes ;
  • Or, d’après les données telles que présentées dans ce tableau de la pré-enquête, la première radio environnementale de la province, a 360 minutes, soit 2520 Minutes, l’équivalent de 37,5% du programme journalier ;
  • 23,5 % soit 4 des 17 radios concernées n’ont aucune émission sur l’environnement ;
  • 23,5 % soit 4 des 17 radios concernées ont au moins une émission de 30 minutes sur l’environnement ;
  • 23,5 % soit 4 des 17 radios concernées ont au moins une émission de 60 minutes sur l’environnement ;
  • 11,8 % soit 2 des 17 radios concernées, ont une émission de 45 minutes ;
  • 0 % consacre 50 % de son temps sur le programme de l’environnement ;
  • 5,9 % soit une des radios concernées 1,63 % du temps de son programme à deux émissions environnementales ;
  • 5,9 % soit une des radios concernées 6 émissions pour 360 Minutes à l’environnement ;

Quant aux spots :

Seules deux radios, soit 5,9 % diffusent des spots sur l’environnement.

Ainsi donc, le besoin d’intégrer les émissions dans nos programmes radiophoniques, est réel et incontestable.

Mais que doit faire le Journaliste ?

Le rôle du journaliste est grand. Parce qu’il est déjà connu de tous que l’espèce humaine ne sera pas épargnée quand la planète sera écroulée. Et il est temps d’agir. Agir dans le sens d’accompagner les populations à s’adapter à certains effets du changement climatique, à participer à l’atténuation des effets du changement, à comprendre les enjeux du bouleversement mondial qui touche tout, sans exception aucune.

Le journalisme joue un rôle important dans la perception des questions environnementales par le public. Une couverture climatique de meilleure qualité peut être liée à une plus grande sensibilisation du grand public. “Bien que la plupart des dirigeants soient réticents à mettre en œuvre des mesures fortes, la plupart des Africains acceptent désormais le changement climatique comme une réalité”.

A l’heure qu’il est, le journaliste doit être en contact permanent avec les scientifiques et chercheurs sur l’environnement et le climat, pour dire à la population ce qui évolue. Quitte à la population grâce aux informations obtenues du journaliste, de marier les mécanismes d’adaptation aux effets du changement climatique d’un côté et participer à l’atténuation des risques liés à la dégradation du climat, de l’autre.

Le journaliste est donc un pont entre les experts et la population. Il joue le rôle de diluer l’information, de la scientificité à la compréhension ordinaire. Il doit donc adapter l’information au degré de perception et de compréhension de la population. C’est donc un convertisseur. Le journaliste doit accompagner les grands colloques mondiaux, internationaux, nationaux, régionaux, et locaux sur le climat et l’environnement, afin de faire part aux populations de l’évolution des enjeux globaux sur le climat.

Mais qu’est-ce qui bloque ?

D’un côté, le journaliste n’a pas joué son rôle. En matière du climat et de l’environnement, l’on n’a vraiment pas senti l’implication du journaliste, si bien que la population est restée dans l’ignorance. Peu de journalistes sont ceux qui osent se documenter sur l’environnement et nombreux n’en savent rien, ou presque. Pourtant, la vitesse de dégradation climatique ne s’est pas arrêtée.

Les éboulements continuent, les inondations continuent également, la glace polaire continue de fondre, l’air ne fait que saturer, les chaleurs augmentent au risque d’asphyxier le monde, les incendies des forêts se déclenchent, le déboisement poursuit son cours normal, et les plus vulnérables en meurent, les moyens attrapent des maladies, les résistants développent des pathologies latentes et cela s’observe tant chez les êtres humains, animaux que végétaux.

Il y a moins de coupures dans le monde environnemental, moins de publicités, alors que les médias et journalistes locaux ne vivent que de cela. Au niveau des ministères, des coordinations des efforts de lutte contre le réchauffement climatique, au niveau des divisions de l’environnement, que ce soit localement qu’au niveau des instances supérieures, il n’existe pas de plans de communication environnementale, qui incluront normalement le renforcement des capacités des journalistes à la matière, la production d’émissions et des journaux synchronisés pour attirer l’attention  des communautés sur l’avancement des enjeux de l’heure en matières du climat.

Pourtant, la lutte  contre le réchauffement climatique et la dégradation de l’environnement, est une question d’une lutte multidimensionnelle, sectorielle et générationnelle. Voilà qui justifie même aujourd’hui, la naissance d’une nouvelle discipline dite éducation environnementale. Une approche qui met l’accent sur la capacitation des enfants, des jeunes, des adultes, des vieux, autour de tout ce concerne l’environnement, le climat, les relations entre l’environnement et la santé, … Pour mettre chacun dans la peau de la lutte. Et en l’approche de l’éducation environnementale, tout le monde a un rôle à jouer. Et là, la place cruciale du journaliste s’invite encore car c’est lui qui doit dresser la population selon et suivant les nouvelles orientations à suivre.

Mais attention !

Le journaliste environnemental doit faire le terrain, il doit faire les choses avec précision, il ne doit rien inventer et doit proposer des solutions dans tout papier qu’il produit. Le journalisme environnemental est donc en d’autres termes aussi un journalisme de solution.

Aujourd’hui, il est donc temps d’agir, de fédérer les forces : populations, journalistes, scientifiques, autorités à tous les niveaux,… tous doivent parler un même narratif, regarder dans une même direction, pour sauver la planète.

Des efforts pour compenser la pollution…

Depuis l’expansion de l’ère industrielle, les experts environnementaux, scientifiques, les Etats et les autres ont tenté de mettre en place un système de compensation-commercialisation du carbone. L’idée était justement de sommer les pollueurs à payer une certaine somme d’argent pouvant être activée pour restaurer les écosystèmes endommagés par la pollution. C’est de là qu’est né l’adage pollueur-payeur, impliquant le marché du carbone, le quota,… qui tournent alors autour d’établir des valeurs d’équivalences entre les gaz polluants et la somme à débourser pour restaurer l’écosystème lésé par la pollution. Et il est stipulé qu’au bout d’une année, « les installations industrielles doivent restituer le nombre de quotas équivalant à leurs émissions de CO2 effectivement réalisées ». 

La mesure préconise tout de même, qu’il faille établir des prévisions d’émissions, de CO2. Et dans la mesure où  une industrie émet davantage de CO2 que prévu, la mesure définit que cette dernière peut « acheter des quotas supplémentaires à des entreprises qui n’ont pas utilisé tous les leurs, selon le principe  pollueur-payeur », principe peaufiné dans les officines des créateurs de ce marché. 

En revanche, les entreprises qui émiettent moins de CO2 que prévu, « peuvent revendre les quotas qu’elles détiennent en excédent ». Car les quotas n’ont pas de toutes les façons pas, de date de péremption. 

Les années sont alors vite passées, que la phase pilote du dispositif européen des quotas gratuits n’a finalement démarré qu’il y a vingt ans, soit en 2003 et la n’est intervenue quoi que de façon timide qu’en 2005, « pour atteindre un régime de croisière en 2008 ».

« Les excédents cumulés de quotas gratuits ne se sont stabilisés qu’en 2013, et encore, à très haut niveau, pour l’équivalent de 1,3 milliard de tonnes de CO2 par an. Et c’est seulement en 2017 que les émissions de CO2, tous secteurs confondus, ont commencé à s’infléchir significativement » écrit le Monde.

Quand la mise œuvre commence, l’on observe à un timide avancement, notamment en termes de poursuite des transactions. Et à l’époque, lesdites transactions ne sont que d’ordre d’un million de tonnes de CO2

Depuis un certain temps en outre, le marché a prospéré jusqu’à atteindre près de 18 000 installations et les industriels. L’enjeu prenant corps, il s’est étendu jusqu’aux  banques, les fonds d’investissement, les brokers… D’ailleurs, une douzaine de sociétés de trading, effectuent aujourd’hui des échanges qui sont d’ordre de « 20 à 30 millions de tonnes de CO2 chaque jour, en anticipant les variations futures du prix du carbone ».

L’allure où cela se dessine, suscite des réactions, y compris des grandes figures de la recherche scientifique dans le monde du climat. C’est par exemple, le directeur de SendeCO2, une société de trading installée à Barcelone. Ismaël Romeo commente je cite « Le marché est devenu très intéressant pour les investisseurs. Le prix du carbone était initialement de 7 euros la tonne, il est passé, en août 2008, à 24 euros, et, maintenant, il tourne autour de 100 euros. Certains prédisent qu’il atteindra 150 euros en 2030 et, en attendant, plus de 80 % des transactions relèvent de la spéculation et non plus de problématiques environnementales », fin de citation.

A qui profite alors le crédit carbone ?

En 2021, près de 11 milliards de tonnes de CO2 ont été échangées sur le marché, pour une valeur de 683 milliards d’euros, s’il faut avoir foi aux données de Refinitiv, une société d’analyse financière britannique. 

Des sommes colossales générées par le crédit carbone, mais la pollution n’a pas cessé, les émissions des gaz à effet de serre n’ont pas stoppé, la tendance va plutôt à l’envers, comme décrit ci-haut. Les Etats qui payent régulièrement les quotas ne suivent visiblement pas la chaine des dépenses de leurs moyens, et ceux qui perçoivent lesdits moyens n’ont visiblement ni politique, ni vision, ni volonté de gérer les ressources à leur présence de façon à renverser la courbe de la pollution et du réchauffement climatique.

L’Afrique, faible pollueuse mais qui subit les revers du réchauffement climatique, n’a pas vu ses projets verts être financés, n’a pas vu ses jeunes volontaires défenseurs du climat et de l’environnement bénéficier d’une motivation, alors que si le monde existe aujourd’hui, c’est à cause des forêts Africaines.

« Le système est assez ésotérique. A tous les niveaux, y compris à la Commission européenne, personne n’a de vision globale et unanime. C’est une boîte noire. Seuls les directeurs financiers ou les directeurs industriels des entreprises concernées savent exactement ce qui est fait avec ces quotas »… Ces propos qu’un collectif des journalistes Européens qui ont travaillé sur ce sujet attribue un dirigeant d’une société de trading de quotas de CO2, viennent corroborer nos inquiétudes autour de la gestion des revenus issus des quotas … Et le collectif des journalistes qualifient ce système, d’une véritable boite noire.

Il semble alors, que ceux qui gèrent les fonds alloués au développement des programmes d’adaptation et/ou d’atténuation des effets du changement climatique, ne le font qu’à bomber leurs poches, sans en mesurer le risque pour une planète en pleine perdition.

Cette inquiétude est aussi celle de Madame Ana Isabel Martinez Garcia. Spécialiste du secteur de l’acier au cabinet de conseil et d’expertise comptable Syndex, Ana Isabel regrette qu’ « Au moment où l’on essaie de sauver la planète, certains s’en mettent plein les poches »… « C’est indécent », se désole-t-elle. Les entreprises, poursuit-elle encore, « ont dévoyé le concept des quotas gratuits pour faire du profit, cela pose une question éthique ». Souligne la spécialiste.

Si cette complaisance continue de caractériser les Etats mondiaux dans la gestion des enjeux du réchauffement climatique et la dégradation très accélérée de l’environnement,  ils risquent d’être surpris par un spectacle aux effets irrésolvables. Il est déplorable qu’aujourd’hui, après autant de colloques, des conférences, des cop sur le climat, des solutions drastiques peinent toujours à être appliquées… Pourtant elles existent et elles sont connues de tous.

Coup de regard sur la pollution plastique…

Cette fois-ci, « la communauté internationale a décidé de rêver grand », s’exclame le Monde, rapportant le contenu de la réunion qui regroupe du lundi 29 mai au Vendredi 3 Juin à Paris, les représentants de 175 pays et parties prenantes (ONG, industries,  etc.) pour tenter de s’accorder « sur les bases d’un futur traité international sur le plastique », dans l’objectif de mettre fin à la pollution plastique d’ici à 2040.

Mais comment y parviendra-t-on ?

La nostalgie du sommet de Rio de 1992, s’invite. Car c’est même à cette date que remonte l’histoire que nous abordons.  Oui, car c’est à cette époque que l’idée d’une taxe carbone est évoquée pour la première fois, une taxe qui devrait être imposée « toutes les industries des pays développés, pour rendre l’économie plus soucieuse de l’environnement ». 

Les choses ne sont pas allées comme on pouvait s’y attendre à l’initial, car l’idée a été on dirait étouffée par défaut d’unanimité  de la France et d’autres pays des Etats membres. Ce ne fut alors qu’en 1997, quand le protocole de Kyoto remet ce sujet sur la table, que les choses commencent à augurer un espoir de réussir.

En ce temps en effet, le vice-président des Etats-Unis de l’époque, Monsieur Al Gore,  « juge l’idée intéressante, mais craint que cette approche ne soit pas approuvée par le Congrès américain. Il faut donc imaginer un dispositif plus compatible avec le modèle capitaliste, en vue d’un éventuel rapprochement des marchés transatlantiques dans le futur » pense-t-il.

C’est alors de cette appropriation de l’idée par le vice-président Américain, qu’apparait sur le continent Européen, le concept « marché européen du carbone », qui  va vite s’accompagner de sa mise en œuvre.

Le marché du carbone veut alors voir les industriels « acheter et vendre des quotas pour réguler leurs émissions de CO». Et la note de matérialisation porte alors l’empreinte de l’union Européenne (UE), chose qui jamais n’avait existé jusqu’alors et le directeur du programme Europe à l’Institut de l’économie pour le climat, Thomas Pellerin-Carlin commente que ce fut donc « une première dans l’histoire de l’humanité ». La donne est alors née avec une série de paradigmes, dont le quota (qui désigne  une tonne de CO2). 

Voilà, mesdames, messieurs, chers amis de la presse, un aperçu sur l’évolution du climat mondial et ce que nous devons faire en tant qu’éclaireur de la population. Si la planète signe sa descente en enfer aujourd’hui, nous y sommes aussi pour quelque chose… Mais pourquoi ne devons nous pas nous y pencher pour décliner notre responsabilité dans la ruine du monde ?

John TSONGO

Monde/Nature : l’abeille, un insecte digne de vénération ?

Il n’est plus un secret pour personne : l’abeille participe à plus de 85 % des aliments consommés dans le monde. Si elle disparaissait, l’humanité ne survivrait que 4 ans. Son miel, principal produit de cet insecte, guérit plus de 80 % des maladies courantes. L’abeille est une actrice faiseuse du monde, car elle participe à la restauration des écosystèmes et son rôle dans la régénération des forêts est sans équivoque.

Tous ces rôles joués par un insecte lui ont valu une adoration croissante et une attention mondiale. “On ne peut pas parler de la RDC comme pays-solution, sans évoquer le rôle de l’abeille… Si la RDC est considérée comme un pays solution face au réchauffement climatique, c’est grâce à l’abeille…” a expliqué l’Ingénieur Alphonse PALUKU KIGHOMA, chef de travaux, entomologiste, apiculteur et chercheur dans le monde apicole.

Aujourd’hui, loin d’être ce que le commun des mortels connaît d’elle, l’abeille est aussi le symbole de l’économie verte, non encore découverte, explique Déborah, surnommée la “Reine des abeilles”, en référence à la Reine, cheffe de toute ruche d’abeilles.

Madame Déborah a décidé d’axer son activité sur l’abeille et ses produits. Elle s’occupe de l’apiculture, de la commercialisation du miel d’abeille et envisage d’explorer un autre produit de l’abeille longtemps ignoré : “le venin d’abeille”.

L’abeille, une “aubaine”…

Les caféiculteurs, les cacaoculteurs, et d’autres veulent intégrer des ruchers d’abeilles dans leurs exploitations afin de réduire les chocs saisonniers causés par les périodes entre les récoltes. “Les besoins optimaux d’un caféiculteur s’élèvent à environ 3 316 dollars américains par an. La production annuelle d’un agriculteur est de 3 158 dollars. Vous voyez que le café seul ne couvre pas les besoins de l’agriculture. C’est pourquoi il a tendance à recourir à la culture associée : caféier-bananier, caféier-soja ou haricot, etc. Mais aujourd’hui, il a été démontré que l’apiculture associée à la caféiculture permet au caféiculteur de diversifier ses revenus. Cela constitue une valeur ajoutée, car en plus du café, l’agriculteur récolte également du miel et d’autres sous-produits de l’abeille…” explique Adelard MBAYAHI, responsable de l’organisation non gouvernementale Ricolto, spécialisée dans la filière Café.

L’abeille, une chance pour le café…

Les fleurs caféicoles butinées par les abeilles sont souvent porteuses d’une qualité exceptionnelle de café très prisée sur le marché international. Ainsi, en prenant en compte la qualité des fleurs mellifères du caféier, l’association caféier-rucher constitue une valeur ajoutée, car les qualités organoleptiques du café produit en sont influencées, selon le Directeur Général de l’Office national des produits agricoles du Congo (ONAPAC), monsieur J-C Djakemela BOKWANGO.

Toutefois, au Nord-Kivu (RDC), le domaine apicole a suffisamment évolué pour exiger que toute personne s’y lançant dispose d’un permis d’exploitation délivré par les services étatiques compétents, notamment la division provinciale de la conservation de la nature. L’Ingénieur Alphonse MIGHERI, qui dirige cette division, soutient que “l’abeille est une ressource naturelle, et aucune ressource naturelle ne doit être exploitée de manière abusive…”. Il souligne également que, dès lors que son secteur est chargé de veiller sur la vie sylvestre, il est “impossible de parler des forêts sans évoquer l’abeille…”.

Pas à pas vers une apiculture saine, inclusive et rentable…

La situation a suffisamment évolué ! La question de la survie des abeilles a été longtemps négligée, mais en 2021, le Centre Managérial pour le Développement Intégral (CEMADI) a annoncé que plus de 31 millions d’abeilles ont été perdues en raison de l’insécurité croissante dans la province du Nord-Kivu, et que 4 apiculteurs ont été tués dans la région de Beni pendant la même période. Le CEMADI a également indiqué que le Nord-Kivu a subi des pertes estimées à plus de 10 625 dollars américains.

Cependant, l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP) pense pouvoir apporter son expertise dans l’élevage des abeilles tout en assurant leur survie. Madame MUJINGA, l’une des responsables de cet institut au Nord-Kivu, est d’accord avec MBAYAHI du Ricolto, affirmant que le faible coût de l’apiculture, le rôle crucial des abeilles dans la production agroalimentaire et leur contribution à la réduction de la pression sur les forêts représentent une opportunité à exploiter pour le bien de l’espèce humaine et de la survie de la planète.

C’est pourquoi l’INPP a consacré une filière de formation sur la thématique apicole. Madame MUJINGA explique que la “professionnalisation de l’apiculture” comprend cinq étapes clés :

  1. Étude des conditions géographiques ;
  2. Construction des ruches ;
  3. Implantation des ruches ;
  4. Valorisation des produits apicoles ;
  5. Séances didactiques sur le terrain. Madame Mujinga affirme que l’INPP dispose déjà de deux espaces d’implantation de ruchers d’abeilles, à Mugunga, dans la partie ouest de la ville de Goma, et à Mubmbiro, dans le territoire de Masisi.

Le rôle incontournable de l’abeille a conduit, depuis les années 1730, les scientifiques, dont Einstein, à dédier le mois de mai à l’abeille. Le 20 mai est la journée symbolique de cette pratique, où le monde entier remet en question sa responsabilité face à la survie de l’abeille.

En 2023, des scientifiques chiliens ont publié un rapport en mai, démontrant que les abeilles continuent de perdre de nombreuses de leurs congénères, notamment en raison de l’utilisation de pesticides toxiques dans l’agriculture, de la présence de lignes électriques à haute tension et du dérèglement climatique, qui inclut des sécheresses intenses et d’autres catastrophes naturelles.

John TSONGO et Denise KYALWAHI

Nord-Kivu: Le volcan Nyamulagira en intense activité

Le Volcan Nyamulagira a enregistré une intense activité à l’intérieur de son cratère dépuis l’après-midi de ce vendredi 19 mai 2023.  Conformément au communiqué de l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) datant de mercredi dernier, les coulées de lave à l’intérieur du cratère central de ce volcan se rejoignent sur le côté Nord-Ouest du cratère.

Dans ces conditions, Si l’activité actuelle de Nyamulagira conduit à une éruption sur le franc, la lave s’orienterait dans le Parc National de Virunga rassure l’OVG et ses partenaires qui poursuivent les observations par satellite, sur terrain et à partir de son réseau de surveillance.

Le Directeur scientifique de l’OVG, Kasereka Mahinda joint par votre radio dans la soirée appelle la population au calme tout en promettant tenir compte de l’évolution de la situation.

Magloire MUTULWA

Nature : En réalité, l’abeille devrait elle attirer l’attention du monde entier ?

L’abeille est connue mais n’est pas connue ! Elle n’a toujours été présentée que comme un insecte piquant et produisant du miel par moment. Mais tels sont-ils ses seuls rôles ?

Non! Au-delà du factuel connu de l’abeille, il importe de chercher à savoir plus. Son rôle dans la restauration des écosystèmes forestiers à l’ère actuelle où la planète tend à s’effondrer suite au coup dur lui infligé par le réchauffement climatique, comprendre ce que pourrait être son rôle économique, alimentaire et médical et pourquoi la vénérer tant, au point de lui dédier tout un mois…

C’est autant de questions que les journalistes Africains John TSONGO et Denise KYALWAHI tentent de scruter dans cet article, question de mettre à nu les autres vertus ignorées d’un insecte on ne peut plus “phénoménal”.

Breveté plusieurs fois pour la représentation de la RDC dans des grands forums mondiaux sur l’abeille, apiculteur, enseignant d’universités, chercheur, api-therapete et entomologiste senior et engagé, l’ingénieur Alphonse PALUKU KIGHOMA est ce scientifique qui nous met en connaissance de toutes ces vertus de l’abeille, dans un entretien à bâton rompu tenu au mois de mai, mois dédié à l’abeille.

Ingénieur Alphonse PALUKU KIGHOMA, Bonjour ! Pourquoi toujours parler de l’abeille et de l’apiculture jusqu’à nos temps ?

L’apiculture est une mine oubliée. Et aujourd’hui, nous devons parler de l’apiculture comme secteur porteur d’une productivité et une rentabilité, pour relever le niveau de vie socio-économique des populations.

Mine ignorée, que cela veut dire ?

Parce qu’il est plein d’opportunités mais souvent inexploitées par la quasi-totalité de la population et dont on ne parle presque pas.

Quel est le rôle de l’abeille dans la restauration des écosystèmes, dans un monde déjà mis à genoux par les effets du réchauffement climatique ?

L’abeille intervient dans la reforestation naturelle des écosystèmes. Elle intervient dans la pollinisation et la reproduction des plantes. Et donc, sans abeille, il ne peut y avoir restauration des écosystèmes forestiers, et sans elle, il n’y a pas de reforestation naturelle, s’il faut le dire en un mot.

L’abeille, un simple insecte, comment parviendrait elle à jouer un si grand rôle ? N’êtes-vous vraiment pas en train de le mystifier à tord, sinon exagérer ?

Tenez: l’abeille fait partie d’une très grande cohorte d’insectes pollinisateurs. Ce sont ces insectes qui prennent le grain de pollen d’une plante, pour le fixer sur le pistil de la fleur, pour enfin déclencher le mécanisme de la gamétogénèse ou de la reproduction, qui part d’abord de l’extraction du nectar de la fleur, pour fixer le pollen dedans, et aboutir à la formation du grain. Et cela accroît considérablement la reforestation ou mieux la régénérescence des végétaux, qui, à une hauteur de 85 %, portent des fleurs. Et cela est souvent oublié et méconnu de l’humanité.

Santé, économie, agriculture, écologie,… l’abeille y a un rôle à jouer, jusqu’à ce qu’un scientifique concluait je cite: “à l’absence de l’abeille, l’humanité ne vivrait que 4 ans “… Pourquoi mystifier l’abeille jusqu’à ce point ?

Comprendre le rôle et l’impact écologiques de l’abeille c’est avoir en tête qu’elle intervient pour la production des aliments à travers la pollinisation des plantes à fleurs, et elle intervient dans la production des trois quarts (3/4) de la nourriture biologique consommée.

Et donc, dans les 3/4 de la nourriture biologique consommée sur la terre, l’on y voit le concours de l’abeille. C’est ce qui nous emmène à conclure que l’abeille est d’une importance capitale dans la sécurité alimentaire, et sur le plan économique et financier, elle donne six (6) produits dotés d’une valeur nutritive et commerciale : le miel, la cire, le propolis, le pollen, la gelée Royale et le venin.

Et enfin, l’abeille joue un rôle crucial dans l’apithérapie: l’abeille produit du miel qui soigne des maladies prises pour chroniques et incurables. C’est donc là les trois éminents rôles joués par l’abeille pour nous donner de l’argent, la nourriture et les médicaments de haute facture aujourd’hui dans le monde.

Et vous voulez donc dire que minimiser l’abeille est un danger ? C’est ça ?

Minimiser l’abeille c’est réduire le monde à la disparition. Parce que tous les êtres humains et animaux consomment de la nourriture issue des végétaux, toute la biodiversité consomme la nourriture pour laquelle l’abeille doit toujours être intervenue pour la production.

Et si l’abeille disparaissait ?

Le cycle de la production va cesser, il n’y aura plus de nourriture, et les gens vont mourir c’est ainsi que l’abeille s’est toujours invitée comme le pivot central dans l’équilibre écosystémique dans le monde. La minimiser, c’est aboutir à la théorie d’Einstein, grand savant et apiculteur, qui a dit que : “Si les abeilles disparaissaient, l’humanité n’aurait que quatre (4) ans de vie, et ça sera la fin et la calamité pour tous”.

Le mois de Mai de chaque année, est Celui curieusement dédié à l’abeille, pour quelles raisons ?

Ce mois a été ainsi dédié à l’abeille car c’est le moment où l’on note la grande activité de l’abeille sur toute l’étendue de la terre, dans les deux hémisphères: Nord et Sud. Au nord, ce moment correspond à la période de récolte. Et au Sud, c’est le moment du grand amassement de la nourriture des abeilles et c’est aussi le temps de leur très grande activité. C’est donc au cours du même mois que sur toute l’étendue de la planète, les abeilles sont en pleine activité au même moment, et entre elles se passent des actes similaires sur toute la terre.

C’est tout de même au cours de ce mois de mai que naissait en Slovénie le 20 Mai 1734, Antoine Djassa, le tout premier apiculteur et initiateur de l’apiculture scientifique. Et en honneur à son innovation scientifique d’avoir écrit le premier livre sur l’abeille et l’apiculture pour les scientifiques et les universités, le monde scientifique a beau consacrer le mois de sa naissance à l’abeille.

Ingénieur Alphonse PALUKU KIGHOMA, merci.

John TSONGO et Denise KYALWAHI

L’abeille au cœur de l’éducation environnementale pour endiguer le réchauffement climatique

Le réchauffement climatique se dessine aujourd’hui comme un fléau qui n’epargnera personne. mais il est encore possible de mettre tous les acteurs en lisse pour renverser la vapeur. Face à cette dure réalité, l’éducation environnementale s’erige comme un impératif. L’abeille, l’homme, les végétaux et toute autre personne chacune en ce qui la concerne, personne n’est sans rôle à jouer pour apporter sa pierre, en vue d’une lutte commune.

<< L’abeille est l’unique solution pour restaurer les écosystèmes…>>, Ce message de l’ingénieur Alphonse PALUKU KIGHOMA aux étudiants de l’Université Adventiste de Goma-RDC UAGO, est un tout, revêtu de toute une discipline…

Le réchauffement climatique avance, ceux qui sont sensés y apporter des solutions s’en moquent et s’en orgeuillissent dans leur turpitude destructrice sans se rendre compte qu’il y a péril à la demeure… Malheureusement !

Pourtant, les solutions au réchauffement climatique sont déjà connues mais n’attendent qu’être appliquées… Réduire les gaz à effets de serre, planter plus d’arbres, promouvoir le transport en commun, économiser l’énergie, mettre plus confiance aux énergies renouvelables, encourager le recyclage des déchets plastiques, lutter contre la pollution des eaux, restaurer les forêts… C’est tout ce que l’on nous demande de faire et se résume en un paquet d’écogestes.

Mais la lutte contre le réchauffement climatique est plus une question de fédération des forces, qu’une question de solitude organisée ou guetto. Sinon, on s’expose à une asphyxie. Loin d’être une lutte commune, elle est aussi une lutte multi domaniale, multidimensionnelle et vaste. Chacun, selon son domaine, sa carrure, son rang ou son appartenance, a un rôle à jouer. Mais par où commencer ?

L’éducation environnementale…

Elle est beaucoup plus une question cruciale mais elle tarde à être avalisée par le commun de mortel, innocent car brusqué par une fluctuation subite de la nature, dans une donne où les responsables ne sont non seulement prêts à endosser leur responsabilité, mais aussi à renoncer à leurs écocides…

C’est pourquoi il faut voir le monde et le projeter autrement. Aujourd’hui, tous les êtres, tous les âges,… ont chacun un rôle à jouer en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Mais il faut que chacun des acteurs sache qu’il est utile et ce qu’il doit faire pour apporter sa contribution…

Voilà qui justifie même la série de conférences qu’accompagnent naturel TV, naturelcd.net et panaradio.org, ces médias de droit Africain qui tracent les pas d’une ère médiatique axée sur l’attention des médias sur les questions environnementales. Dans leur politique de prêter mains fortes à l’éducation environnementale, ces médias ont encore accompagné ce Mardi 9 Mai 2023 à Goma au Nord-Kivu, en RDC, une conférence autour de l’abeille et son rôle dans la restauration des écosystèmes, à l’Université Adventiste de Goma UAGO.

Le but était de faire comprendre à la crème intellectuelle, que les solutions au réchauffement climatique existent mais nécessitent des actions pratiques.

L’abeille, solution…

En parlant de l’abeille, Kighoma la décrit comme un insecte extraordinaire. À vie variant entre 45 jours pour les ouvrières, 50 pour les mâles et 4 ans pour la reine.

Mais leur courte durée de vie, est proportionnelle à leur mission car une seule abeille décrit l’expert, est en mesure de visiter plus de 80 mille espèces de végétaux (fleurs). Et à chaque visite, elle récolte le nectar pour le ramener dans la ruche, et laisse le pollen sur les gynécées des plantes et participe ainsi à la fécondation (pollinisation).

Ainsi, la fécondation entomochore (effectuée par les insectes) et de surcroît l’abeille, prend à elle-seule 85 %, ce qui fait que l’abeille grâce à ses efforts, participe à l’obtention des 3/4 (trois quarts) des aliments produits dans le monde. Sauver l’abeille c’est donc se sauver soi-même (son espèce), c’est aussi sauver le monde. Parce que, par ces explications, KIGHOMA revient en sursaut et estime que participer à la sauvegarde de la nature, c’est accepter de faire front aux côtés des rares qui osent s’investir dans l’apiculture (l’élevage des abeilles).

Une apiculture qu’il présente également comme un générateur des revenus. << Venez, soyez de nôtre, nous allons produire ensemble. Le miel est une mine ignorée. N’allez pas perdre votre par éboulement de terrain dans une mine d’or… Il y a un trésor caché dans l’abeille et son miel. 1 Kg de miel coûte 40 dollars en France et 250 dollars à Riyad en Arabie Saoudite… Le miel n’a donc pas de prix, mais il y a la vie dans le miel…>>, explique-t-il aux étudiants.

L’éducation environnementale, une nécessité…

L’éducation environnementale se présente aujourd’hui comme un choix sur lequel il ne faut pas transiger, devant un impératif qui demande et nous oblige d’agir pour le bien de la survie de la planète. Eh oui, parceque la dynamique va plus vite, que même la chercheuse Africaine Dénise KYALWAHI, journaliste environnementaliste présente l’éducation environnementale comme << un domaine de recherche, de formation et d’action pédagogique pluridisciplinaire qui s’intéresse à la relation des êtres humains à l’environnement, d’un point de vue écologique, social, culturel, politique et économique…>>.

Elle va très loin pour préciser que l’éducation environnementale << investit l’ensemble du réseau notionnel de l’éducation : formation, sensibilisation, prise de conscience, mobilisation, animation, interprétation ou médiation, information, vulgarisation, Communication et marketing-social. L’éducation à l’environnement et au développement durable relève non-seulement de plusieurs conceptions de l’environnement et de l’éducation, mais aussi de tous ses éléments…>>.

Et d’un point de vue similaire, PALUKU KIGHOMA est d’avis qu’aujourd’hui, alors que se dessinent les tendances néoclassiques de concevoir tous les domaines en pleine mutation, l’on ne se perd pas en investissant dans l’éducation pour un combat inébranlablement long. Il a alors, eu égard à cela, choisi d’animer régulièrement des conférences-debats dans la sphère universitaire, car il estime que les étudiants d’aujourd’hui, seront les décideurs de demain et pour prendre des décisions en faveur de la survie de la planète, il faudrait qu’ils aient été briefés là dessus en amont.

C’est le même avis que partage le chercheur Umbo Salama, enseignant d’universités et chef de travaux à l’Université de l’assomption au Congo UAC. Dans nombreux de ses articles, ce chercheur met en évidence, l’approche “éducation environnementale” comme un impératif à domestiquer si l’on veut s’inscrire sur la droite ligne d’endiguer le réchauffement climatique et ainsi accompagner la matérialisation des objectifs du développement durable ODD.

Que dire de la petite enfance ?

Le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), sont d’ores et déjà d’avis que: “intégrer au sein des programmes d’enseignement des contenus tels que le changement climatique, la pauvreté ou la consommation durable”… est salutaire pour une éducation environnementale lucide et pragmatique.

Cet avis est aussi partagé par la chercheuse, qui écrit dans son document je cite : << l’intégration de l’éducation à l’environnement dans les programmes scolaires, permettra de montrer aux enfants la complexité des questions environnementales ainsi que leur rôle dans cette lutte commune >>, mentionne-t-elle, réssucitant les propos de Claude Nyamugabo, alors ancien Ministre Congolais en charge de l’environnement et développement durable.

Les aires protégées, aussi sous menaces…

L’éducation environnementale est aussi nécessaire pour mettre fin à le guégaire entre les riverains et les gestionnaires des parcs, confient conjointement les Ingénieurs Migheri et Alphonse PALUKU KIGHOMA. << La population riveraine doit être éduquée sur les bienfaits du ou des parcs. Et quand l’éducation est bien matrisée, c’est la même population qui vient vous notifier des abus contre les parcs… Et quand c’est la gestion communautaire, c’est à dire où la population se sent impliquée et concernée, je vous assure qu’on ne peut pas se heurter à des problèmes du genre…>>, note Kighoma et à Migheri d’ajouter : << Voilà pourquoi vous en tant que médias passionnés de l’environnement, vous avez un rôle important à jouer pour sauver la planète, car tout part de la tête… Or, c’est grâce à l’éducation que vous propagez à partir de vos médias, que l’on saura faire quelque chose de bon qui bénéficiera même aux générations futures >>.

Kighoma pense par ailleurs, que l’on doit ceindre les parcs et les aires protégées en général, par des ruchers. << Et vous verrez que les éléphants et autres bêtes qui viennent souvent ravager les cultures des paysans, ne le feront plus…>>. Mais comment y arriver si l’on a pas des notions d’apiculture ?

Et voilà, la notion d’éducation environnementale qui s’invite encore… << C’est pourquoi nous sommes Vénus vous former sur ça…>>, A dit Alphonse aux étudiants, avant de poursuivre: l’apiculture dont nous vous parlons se résume en 3 concepts: << Les connaissances, les compétences et les caractères…>> Et, << vous en parler au cas par cas, nessecite une pratique et non une théorie…>>.

De l’Université Catholique la Sapientia (UCS) à l’Université Libre des pays des Grands Lacs (ULPGL) en passant par l’université Adventiste de Goma UAGO, l’éducation environnementale se consolide et c’est un secteur encore avide de soutien.

John TSONGO

Monde : Ne pas taire la terre pour la survie de l’humanité

Substrat universel, la terre mérite mieux qu’une inattention, mieux qu’une dégradation et sa gestion tout comme sa protection doivent être mis au centre des politiques des États et chacun dans sa parcelle de responsabilité, doit y apporter sa pierre !… Sinon, que deviendra-t-on après la mort de la terre ? La journée internationale dédiée à la terre nourricière, notre maison commune, nous donne encore la chance de remettre en question tout ce que nous représentons comme danger pour la terre. Elle nous rappelle le reprofilage de notre rôle à jouer pour assurer la survie de la terre, même pendant des moments délicats, où cette terre, notre mère, subit les chocs et du changement climatique, et de la pression anthropique.

  « Investir dans notre planète » tel est le thème choisi par l’organisation des Nations Unies pour célébrer la journée mondiale de la Terre de cette année 2023. C’est le moment de tout changer – le climat des affaires, le climat politique et «  façon dont nous agissons pour le climat. Il est maintenant temps de préserver et de protéger notre santé, nos familles, nos moyens de subsistance… ensemble, nous devons investir dans notre planète, parce qu’un avenir vert est un avenir prospère… » Parole d’expert du mouvement environnemental « Jour de la Terre ». 

A Goma, les aliments ( légumes, fruits et céréales) sont plus consommés par la population urbaine. La plupart des ces aliments proviennent des villages environnant la ville et d’autres des pays étrangers à l’Est du pays.

La ville de Goma regroupant une multitude  de la population,( déplacés de guerre, commerçants à la recherche d’un marché stable, des touristes et autres visiteurs ), a besoin de beaucoup de renforts alimentaires. Les vendeuses de certains fruits et légumes au marché de KAHEMBE et BIRERE affirment que leurs marchandises proviennent souvent de KIBUMBA, RUTSURU, KIWANJA, MINOVA, UVIRA, IDJWI, KINDU, KALEHE et des pays voisins l’instar de l’Ouganda, du Rwanda et de la Tanzanie.

La victime

Nourricière, mais perpétuelle victime des activités humaines, la terre mériterait mieux qu’une dégradation. Pour Zawadi SHAVADE « Les fruits que nous apportons aujourd’hui au marché n’ont pas la même qualité que ceux que nous avions apportés les deux ans passés. On pouvait facilement trouver une orange qui pèserait au-moins 300 grammes et une prune de 500 grammes mais aujourd’hui ce n’est pas le cas. Tout cela, parce que les travaux de l’homme pèsent plus sur notre environnement ». 

La guerre 

C’est un aspect très peu médiatisé. Mais ça pèse lourd sur la terre : sa productivité, sa disponibilité, sa résistance,… Les agriculteurs en souffrent énormément car leurs champs fertiles sont dans des zones pour la plupart, sous contrôle des groupes rebelles. Et par conséquent, il « n’y plus assez d’espaces pour faire une bonne culture ». Que ce soit sur le plan variétale, « on n’échange plus des variations des plantes dans nos champs car les endroits où nous pouvions cultiver sont actuellement occupés par des groupes armés. Ils laissent des résidus de leurs armes dans nos champs, ils mettent des trous partout, cela nous empêche de bien travailler notre terre…». Explique mélancoliquement Reagan, un garçon déplacé de guerre en provenance de KUBUMBA qui a abandonné ses activités champêtres à cause de l’installation des hommes armés dans son champ de famille. Ce jeune homme élève de son état, vend des fruits en ambulatoire dans la ville de Goma et avoue au micro de NATURELCD je cite : « j’avais une grande partie où je plantais différents types de fruits et cela me scolariser avec tous les frères. Aujourd’hui nous avons tous arrêté les études car nous n’avons plus un endroit ravitaillé. Nous mangeons chaque jour par grâce de Dieu ». 

Rareté et prix, une question de calvaire…

La crise qu’engendre la guerre sur la terre, se transmet longitudinalement et verticalement sur la disponibilité des produits des champs. Et automatiquement, la loi de l’offre et de la demande s’explique et s’applique…

En effet, la guerre en cours en RDC, a fait de ce pays un hécatombe alimentaire. Le fonds des Nations unies pour l’alimentation FAO cité par le Haut commissariat pour le réfugié HCR, indique que plus de 26 millions de Congolais n’ont pas d’accès à la nourriture et subissent, en conséquence, les effets de l’insécurité alimentaire. Une réalité très évidente parce que les zones en potentielle production sont celles qui sont sous contrôle des groupes rebelles. Depuis Juin 2022 que les hostilités entre le M23-RDF et les FARDC ont pris une tournure inquiétante, les prix des plusieurs denrées alimentaires ont doublé voire triplé sur le marché. Une mesure du haricot est passée de 1200 FC à 5000, un fruit (prune) est passé de 100 FC à 200 FC, le maïs (grain) est passé de 700 à 2000 FC, le blé est passé de 2000 à 4000 FC même chose pour l’éleusine, alors qu’une mesure de sésame est passé de 6000 à 12000 FC,… ce prix a impacté négativement la fréquence et la quantité des repas dans les ménages de Goma qui pour la plupart sont des gagne-petits.

« Avec mes 9 enfants, je ne me limite aujourd’hui qu’à leur donner de la bouillie. Parce que je ne parviens plus à leur trouver les nécessaires comme ce fut le cas avant la guerre,… » témoigne Balthazar Angoyo, un quadragénaire. « Aujourd’hui, poursuit-il, un tas de patates douces que nous payions à 500 FC, revient à 1000 voire 2000 FC. Or, avec ma famille, j’ai besoin de 4 tas pour me rassurer que les enfants seront rassasiés… mais où puiser tout cet argent journalièrement, quand on sait que même les routes qui nous facilitent de gagner quelque chose sont bloquées par les rebelles ? Voyez vous-mêmes combien c’est dur… » se désole-t-il.

Par ailleurs, quand bien même la nourriture est rare, ceux qui en trouvent difficilement et entretiennent des dépôts, en payent aussi le lourd tribut… Ils n’ont plus assez de clients comme avant, et ils ont choisi de se tourner vers les camps des déplacés auprès de qui ils rachètent à un prix abordable les nourritures issues des dons des organisations humanitaires…

« Notre travail de commercialisation des vivres est devenu si compliqué. Imaginez, toutes les routes débouchant des lieux d’approvisionnement sont coupées. Et le peu de nourritures dont nous disposons dans nos magasins pourrissent faute des clients… Nos clients d’antan ont fui le prix exorbitant des denrées alimentaires. Nous avons appris qu’ils préfèrent aller acheter à bas prix, la semoule vendue par les déplacés dans les différents camps qui avoisinent la ville… », déroule Chantal Kanyere, responsable d’un dépôt des vivres au centre-ville de Goma.

Le climat, un autre fléau…

La terre est dégradée suite aux effets du changement climatique, « il n’y a plus de trois mois où nous avons connu une érosion dans le village où je cultivais le maracuja. Le sol a connu un éboulement et je n’avais plus rien comme plante dans mon champ et la grande partie qui est ravagée par l’eau n’est plus récupérable. Et si je suis ici c’est juste pour me reposer, je ne sais plus que faire, je me suis habitué à l’agriculture et à l’élevage des petits bétails. Ma femme et mes enfants sont tous au site des déplacés au camp Don Bosco. Je suis allé le dire au chef du village, il n’a pas eu de réponse à me faire. J’ai tout perdu, aujourd’hui je n’ai ni maison d’habitation ni champ pour subvenir aux besoins de ma famille. J’implore notre gouvernement de songer aussi aux gens qui sont victimes des phénomènes naturels ou des effets du changement climatique, car beaucoup de champs prennent feu dans notre village sans pour autant connaître l’origine. Et cela conduit à une perte énorme pour nous les agriculteurs car nous n’avons pas de voix »… regrette Jérôme NDASHIMIYE, déplacé vivant à KIBATI. 

Kibati comme Kibumba, ces villages situés à quelques kilomètres au Nord de Goma en territoire du Nyiragongo, subissent souvent en temps pluvieux, des coulées boueuses générées par les hautes collines Rwandaises avec lesquelles ils partagent les limites. « Toutes les fois qu’il pleut, il y a éboulement au Rwanda. Et cette terre boueuse qui coule avec les eaux de pluie, vient souvent engloutir nos cultures et nos récoltes sont réduites à zéro… c’est un phénomène récent parce qu’auparavant nous ne connaissions pas ça »… nous expliquait il y a quelques mois, Kanane Basabose, agriculteur basé à Kibumba. 

« Même le cycle des pluies est déjà perturbé. Et ç’a des effets sur la production… », continue-t-il. Il y a moyen que les dirigeants de la RDC et du Rwanda trouvent une alternative à ce problème qui nous met en mal, veut-il. 

En revanche, le changement climatique qui se fait déjà sentir dans le monde agricole par la perturbation des saisons, a fait des nouvelles apparitions pathologiques chez les plantes. Dans le territoire de Rutshuru par exemple, les trois dernières saisons ont été malheureuses pour la culture du maïs. « Nous connaissons depuis un temps, l’apparition d’une nouvelle espèce d’insectes qui attaquent le maïs surtout quand la sécheresse frappe fort. Cela a déjà occasionné une baisse de la production. Nous pensons que ça vient avec le changement climatique parce que dans le temps, nous n’avions jamais connu de problème pareil… », explique Vianney Watsongo, lauréat 2021, du prix Georges Atkins, de radio Rurale Internationales, prix venus couronner ses efforts à accompagner les pays paysans.

Dans un contexte dans un premier temps irrésistible, les agriculteurs doivent agir (avec audace), innover (largement) et mettre en œuvre (équitablement) des stratégies nouvelles d’adaptation.  Tous les acteurs sont concernés : « les entreprises, le gouvernement, les citoyens – tout le monde est responsable de notre support de vie pour nous et nos enfants ! », laisse entendre l’ONU à l’occasion de la journée dédiée à la terre.

La mauvaise qualité…

Tout le monde, sinon nombreux le savent : la qualité des produits vivriers dépend toujours des procédures qui ont accompagné leur production, de la culture de la terre en passant l’entretien des plantes jusqu’à leur commercialisation. Il est assez souvent conseillé de privilégier les aliments biologiques, issus d’une production saine, sans usage d’engrais ni de pesticides…

Mais c’est devenu presque impossible : parce que d’un côté, pour faire face aux déficits terriens, l’on recours à l’agriculture intensive, qui elle aussi fait appel à l’usage des engrais chimiques, des pesticides, des variétés génétiquement modifiées,… et c’est ce que font le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie, pourtant trois des pourvoyeurs en fruits de la RDC. Mais en RDC, leurs produits sont autant désavoués par des citoyens informés des effets de ces genres des produits sur la santé.

«  Les professionnels de santé ne cessent d’alerter sur les conséquences des aliments génétiquement modifiés ou les cultures faites à base d’engrais chimiques. Dans l’un ou dans l’autre, les spécialistes sont unanimes sur la toxicité des produits et les répercussions négatives sur la santé humaine. Malgré l’absence de statistiques officielles, les victimes qui se comptent actuellement dans le pays, le développe des maladies cardiovasculaires, le diabète, entre autres, suscitant l’inquiétude des chercheurs agronomes qui ont voulu garder l’anonymat, n’ont cessé d’alerter les chercheurs.

Le bémol dans tout ça c’est que : « Ces fruits importés sont moins chers. Nous les revendons à un prix abordable par rapport aux fruits bio produits localement dans notre pays ayant beaucoup de vitamine » rapporte Madame SUZIKI vendeuse des fruits au marché de Birere. 

Madame SUZIKI revient encore : «  avant, on savait que s’il pleuvait pendant telle période, nous aurions donc affaire à la récolte de tel ou tel autre fruit… Mais avec ce changement, nous n’arrivons plus à reconnaître… »  un argumentaire qui soutient que la perturbation des saisons, ne s’est pas fait accompagner d’une mise à jour susceptible de laisser les citoyens avoir le contrôle des moments caractéristiques saisonniers.

Guerre, routes, climat, OGM… 

La dégradation et l’indisponibilité des terres ne font plus le seul problème. Il y a aussi le climat, les routes et l’insécurité qui s’invitent. Suite à l’activisme des groupes armés dans les bassins de production, l’Etat Congolais s’est plusieurs fois senti en difficulté de tracer, et / ou entretenir les routes de desserte agricole. Ce qui fait que même la marginale production obtenue grâce au management de certains agriculteurs courageux, pourrit sans avoir jamais atteint les centres de consommation, ce qui malheureusement fait que les populations recourent toujours aux organismes génétiquement modifiés OGM.

« Au début, je vendais seulement des fruits bio en provenance de KIBUMBA, MINOVA, RUTSURU et IDJWI. Mais actuellement je commence à mélanger car il y a des périodes où je manque ces fruits bio… » laisse entendre SUZIKI, cette vendeuse de fruits depuis deux décennies.

«  Plusieurs fois nous recevons nos produits déjà dégradés, car les chauffeurs prennent du temps pour nous les ramener du champ après récolte jusqu’ici au marché. Et cela nous pénalise. En cours de route il y a plusieurs barrières où on doit payer des taxes… tout cela nous décourage et nous pousse à aller vers les aliments en produits chimiques venant d’autres pays qui sont moins chers »… regrette-t-elle.

«  Nous avons un seul message aux autorités qu’elles nous aident à ramener la paix chez nous, car nous avons des  terres arables pleines d’engrais naturels qui peuvent nourrir même tout le pays » Ajoute t-elle.

Une nécessité pour le gouvernement Congolais

Avec 80 millions d’hectares de terres arables, 4 millions de terres irrigables, dont seul 1% est valorisé, les autorités congolaises devraient se remettre en question, surtout dans leur manière de s’intéresser à la gestion du secteur agricole. Il est inacceptable que dans un tel potentiel agricole et où l’agriculture paysanne occupe 70% de la population active, plus de 26 millions d’âmes croupissent sous le joug de l’insécurité alimentaire.

La journée de la terre…

Occasion de réinterroger chacun le rôle qu’il a à jouer dans la dégradation, la conservation ou la mise en valeur des terres, la journée internationale de la terre nourricière a été instituée vers les années 1970, décennie pendant laquelle la protection de l’environnement n’était toutefois pas une priorité de l’agenda politique de plusieurs États du monde.

La Conférence des Nations Unies sur l’environnement de 1972 à Stockholm, en Suède, aussi connue sous le nom de « Conférence de Stockholm », a marqué le début d’une prise de conscience mondiale de l’interdépendance entre les personnes, les autres espèces vivantes et notre planète. Elle a aussi été à l’origine de la proclamation de la Journée mondiale de l’environnement le 5 juin, ainsi que de l’instauration du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

En 1992, le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro a été la première grande conférence des États axée sur le développement durable. Au cours de la conférence, plus de 178 gouvernements ont adopté différentes initiatives politiques concernant l’environnement, comme le Programme d’action pour un développement durable Action 21, la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement et la Déclaration des principes, non juridiquement contraignants mais faisant autorité, pour un consensus mondial ; sur la gestion, la conservation et l’exploitation écologiquement viable de tous les types de forêts.

Dès lors, les efforts de conservation de l’environnement ont connu une croissance exponentielle et d’autres initiatives centrées sur cet enjeu en tout cas de taille.

Aujourd’hui, parlant de la terre, les thématiques abordées visent toujours à promouvoir une approche holistique, pour parvenir à un développement durable qui soit en harmonie avec la nature, en échangeant différentes expériences nationales notamment en ce qui concerne les critères et indicateurs à prendre en compte pour en mesurer les avancées.

En tout état de cause, la journée dédiée à la terre Nourricière « illustre l’interdépendance qui existe entre l’être humain, les autres espèces vivantes et la planète sur laquelle nous vivons tous », martèle ainsi l’ONU. Cette organisation estimé par ailleurs, qu’il est plus important qu’en cette journée de la terre, « nous insistions sur le passage à une économie plus durable, qui bénéficie à la fois à l’humanité et à la planète ». Eh bien, « Assurer une harmonie avec la nature et la Terre n’est plus uniquement souhaitable, mais nécessaire », insiste l’ONU.

Il n’y a pas alors que l’ONU qui dans ce contexte, lance des messages à la protection de la terre.  “Picture a Better Planet” invite tout naturellement elle-aussi, à la « mobilisation artistique et intellectuelle » en faveur de la terre. Ainsi, tous : artistes, écrivaines, scientifiques… doivent se mobiliser dans une dynamique « d’initiatives créatives et cultivées » et chacun dans sa parcelle de responsabilité, doit agir en faveur de la protection de la terre.

Prendre soin des sols 

Jeune Afrique, a publié en Février 2023, certains résultats de recherche sur la dégradation du sol africain. Le centre de recherche sur l’agriculture et le développement CIRAD, rappelle aussi l’urgence qu’il y a en ces jours, de mettre en place des systèmes agricoles durables, fondés sur la diversification des cultures et la transition agroécologique, une transition défendue notamment par l’Alliance pour l’agroécologie en Afrique de l’Ouest (3AO), plateforme constituée d’organisations paysannes, des syndicats agricoles, d’instituts de recherche et d’ONG, soutenus par la la communauté des États d’Afrique de l’Ouest CEDEAO.

Le désert et l’agriculture,… une dichotomie

L’Afrique Subsaharienne est aujourd’hui hantée par l’avancée du désert, alors que le continent a besoin de faire feu de tout bois pour créer des emplois, alternative holistique pour endiguer la mort en cascade des milliers de migrants pour la plupart des jeunes, qui perdent la vie dans la Méditerranée en tentant de relier l’Europe fuyant la faim et le chômage. Pourtant l’avancée du désert et le changement climatique s’affichent comme un revers de la médaille face à l’alternative agricole, comme panacée à la crise. L’enjeu est de taille, qu’il suscite d’importants questionnements :   Que Fera-t-on pousser demain en Afrique, dans la région du Sahel tout particulièrement ? Quelles sont les solutions locales et durables pour adapter l’agriculture au changement climatique ? Comment augmenter la sécurité alimentaire des populations ? Quelles sont les alternatives pour un régime plus riche en nutriments, protéines et fer notamment ?

Les réponses sont nombreuses mais méritent une conjugaison d’efforts et une question de décharges et de compréhension mutuels entre États. Car si tel pourrait être le cas, le différend qui oppose l’Égypte à l’Ethiopie suite au méga barrage de la Renaissance n’en serait pas un ! 

Docteur en sciences agronomiques et membre du panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables Ipes-Food, Émile Frison soutient que la question des sols est cruciale pour l’avenir : « Dans le passé, on a accordé peu d’attention à la santé et à la biologie des sols. On a traité les sols comme un substrat pour les plantes, alors qu’ils sont des organismes vivants, capables de puiser en profondeur et de rendre les nutriments disponibles pour les plantes à travers les microbes, les champignons, les bactéries et autres vers de terre ».

Pourtant le narratif doit évoluer. Le cas d’espèce du conflit Égypto-Éthiopienne devrait inviter une répartition des compétences : par exemple, laisser l’Egypte produire et et l’Éthiopie transformer… Quoi qu’il en soit, la question de la survie des terres est une affaire d’Etats… car sans terre aucun État n’existe. Mais sans États ni être, la terre était.

John TSONGO et Denise KYALWAHI

TotalEnergies gagnera-t-il le marché du gaz Sud-Africain ?

Très habituée à gagner les marchés gaziers du continent, la Major Française TotalEnergies est cette fois-ci embarrassée car en difficulté de savoir toujours jusqu’ici, à qui sera assigné le gaz issu du bloc 11B/12B, ‘’principal projet de développement gazier’’ d’Afrique du Sud. Toutefois, suite à sa ténacité et ses capacités à changer et adopter des stratégies à chaque épisode, cette firme de pétrole finira peut être par gagner le marché du gaz Sud-Africain, en congestion avec ses pairs du secteur pétrogazier.

L’Afrique du Sud a certainement des leçons à donner à la RDC. Car en effet, plutôt que de sous-traiter l’exploitation de son gaz du bloc offshore 11B/12B, elle attend l’exporter. Ce serait aussi l’idéal pour la RDC avec ses multiples blocs pétro-gaziers. Face à  cette attitude panafricaine de la route vers l’indépendance économique des pays du continent, TotalEnergies est en difficulté  « d’accélérer les discussions en vue d’une prise de décision ».

La malignité…

Plutôt que de perdre un marché si gigantesque, la major française aurait levé l’option « de privilégier  pour l’heure, l’option dite GTL (gas-to-power), qui consiste soit à alimenter la centrale électrique d’Eskom, Gourikwa, qui devra être convertie du diesel vers le gaz, soit une autre centrale construite pour l’occasion – par Eskom ou par un producteur d’électricité indépendant (IPP) ».

C’est visiblement une tactique maligne pour cette Major Française qui ne se montre pas prêt à lâcher ce marché sud-Africain, en contournant les décisions de Pretoria. Elle saisit également l’opportunité suite aux récentes manifestations qui ont émaillé ce pays de Mandela, manifestations portant en leur cœur, la desserte en électricité ; l’un des grands problèmes du pays qui connait des « délestages quotidiens depuis près de quinze ans ».

Pretoria, un tacticien, pas le moindre…

 Pour mettre TotalEnergies en difficulté, Pretoria a pris l’option de rendre difficile, l’accès à ses blocs gaziers en haussant le prix. En visite en Afrique du Sud en Octobre 2022, le patron de TotalEnergies, Patrick Pouyanné s’est « montré mécontent du prix de vente du gaz négocié par ses équipes avec PetroSA, leur ordonnant d’ouvrir des négociations parallèles avec Eskom ».

En revanche, « si les négociations avec Eskom et PetroSA ne lui donnent pas satisfaction, TotalEnergies envisage toujours de positionner une embarcation de liquéfaction (FLNG) dans les eaux sud-africaines, et donc de se tourner vers l’export du gaz à l’international. Ces atermoiements autour du plan du développement du bloc 11B/12B pourraient retarder d’au moins plusieurs mois, l’arrivée du first-gas, prévu en 2027 », estiment plusieurs sources.

TotalEnergies y parviendra-t-il ?

« L’option “export” permettrait à TotalEnergies de ne pas être contraint par les capacités d’un pipeline ou la taille du marché sud-africain » mais également, « de ne pas s’exposer à des défauts de paiements de la part de PetroSA ou Eskom », confrontées à des dettes.

Mais un bémol existe ! Beaucoup estiment « qu’en ouvrant la porte à l’export, TotalEnergies pourrait braquer les autorités sud-africaines ».

Ces informations font le tour de la toile, certes, mais TotalEnergies n’en fait toujours pas mention. Même en faisant allusion à une « possibilité de positionner un FLNG dans les eaux sud-africaines », la Major Française renseigne que son projet de développement sur le bloc 11B/12B n’est “destiné qu’à alimenter en gaz, le marché domestique sud-africain”… des révélations pourtant bicéphalement parallèles.

Un Manager infatigable…

Alors que d’aucuns estimaient que la Major aurait épuisé ses stratégies de lutte pour le gaz Sud-Africain, TotalEnergies veut expérimenter une énième. En lieu et place de demeurer exploratrice,  elle veut « transformer sa licence d’exploration sur le bloc 11B/12B, en licence de production ».

Mais Pretoria avalisera-t-il la démarche ? Si les deux protagonistes se lancent sur ce chemin, il faudra douze à dix-huit mois de périple pour aboutir.  Cela donnera alors à TotalEnergies, les possibilités « de signer la décision finale d’investissement (FID), qui l’engage fermement et marquera le début de l’exécution du projet ». Dans cette optique, elle aura également le feu vert d’opérer un système collaboratif des marchés en se répartissant les ressources entre Qatar Energy (25%), Canadian Naturel ressources (CNR 20%), Main Street 1549 Proprietary (10 %), propriété d’Arostyle Investistments et Africa Energy. 200 millions de pieds cubes de gaz par jour et 15 000 barils/jour de condensats, sera ainsi, la potentielle production à attendre de ce deal.

©John TSONGO

Goma: des enfants outillés sur les notions d’hygiène et assainissement

Plus de cent enfants du quartier Kyeshero ont été capacités en règles élémentaires d’hygiène, assainissement et sécurité alimentaire, par les éléments de la Mission des nations unies pour le maintien de la paix au Congo MONUSCO, ce Mardi 28 Mars 2023 en ville et commune de Goma, au Nord-Kivu.

Tout a vécu dans l’enceinte de l’Eglise de la communauté des assemblées de Dieu de la RDC, CADC la borne/Kituku, sise sur avenue du Lac III au quartier Kyeshero.

L’organisation de cette activité trouve son sens dans les efforts quotidiens de rapprochement civilo-militaire, a expliqué Romi SINGH du contingent indien de la MONUSCO.

L’activité du jour a également inclu d’autres événements à l’instar d’un jeu concours et d’un partage du repas fraternel, ou encore la remise suivie de l’installation d’un filtre à eau dans l’enceinte de l’orphelinat “Hope housse” sise sur avenue du Lac III, où une quarantaine d’enfants orphelins sont hébergés.

<< Merci beaucoup à notre partenaire MONUSCO. Nous ne payerons plus de l’eau à boire, car nous venons de bénéficier d’un outil d’épuration. C’est vraiment un sentiment de gratitude et de satisfaction…>>, se réjouit Dorcas BAHATI, gestionnaire dudit orphelinat.

Par ailleurs, le Pasteur responsable de la communauté des assemblées de Dieu de la RDC CADC la borne/Kituku, Monsieur Thimothée Mbuku, a salué cette initiative de la MONUSCO.

Pour lui, ladite activité trouve sa raison d’être pour plusieurs évidences, parmi lesquelles, la présence au quartier Kyeshero, de plusieurs enfants touchés par la malnutrition, situation dûe explique-t-il, à la position de ce quartier << à la porte d’entrée de la ville qui reçoit des enfants d’origine rurale comme Idjwi et ailleurs>>. Il ajoute également la présence en ce lieu, d’un grand nombre de déplacés de guerre du M23.

Il se félicite en outre, que cette séance de formation apportera un << plus dans le changement positif des habitudes hygiéniques des enfants qui font face à un défi hygiénique dicté par la présence du marché et du port, deux grands points pourvoyeurs de l’insalubrité >> dans ce coin de la ville.

En ce sens, Thimothée Mbuku plaide pour l’élargissement de cette initiative aux parents car soutient-il, << les enfants subissent ce que sont leurs parents >>.

Faisant ces derniers temps face à un afflux massif des déplacés issus des zones qui lui sont périphériques où se poursuivent les combats entre le M23-RDF les FARDC, la ville de Goma est menacée par des cas de choléra, d’où la pertinence des sensibilisations du genre.

John TSONGO / Goma-RDC

GIEC/Réchauffement climatique : Le Monde est-il à la dérive ?

Comparativement à plus qu’il y a 30 ans, les gaz à effet de serre sont montés jusqu’à 50 %. La température de la surface du globe s’est élevée d’1,1°C et cela augure que d’ici 2030, 1 milliard de personnes pourraient vivre dans des zones côtières à risques. C’est une menace sérieuse que le réchauffement climatique impose à la planète ainsi qu’aux êtres qui en dépendent, mais les solutions d’atténuations sont envisageables, faudra-t-il alors qu’il y ait un engagement, une volonté et un passage décisif aux actions.

Ces révélations qui gisent dans le rapport du groupe International d’Etudes sur le climat (GIEC) publié le 20 Mars 2023, suscitent des inquiétudes.

Les effets du réchauffement climatique…

Augmentation de la température de la surface du globe à 1,1 °C par rapport à la période préindustrielle, accentuation jusqu’à 50 % des gaz à effet de serre plus qu’il y a 30 ans,… le 6e rapport d’évaluation du GIEC prévient déjà que les effets de ce phénomène attendent être encore beaucoup plus amplifiés.

Le GIEC atteste d’une augmentation des risques, allusion faite aux vagues de chaleur, les précipitations extrêmes, les sécheresses, la fonte de la cryosphère, le changement du comportement de nombreuses espèces, le recul des glaciers, l’apparition des extrêmes chauds plus fréquents et plus intenses et la baisse des extrêmes froids…

La planète est en danger! Mais comment la sauver ?

Le groupe international d’études sur le climat GIEC fait croire qu’on doit donner la priorité à l’équité, à la justice climatique, à la justice sociale, à l’inclusion et à des processus de transition justes << pour permettre des mesures d’adaptation et d’atténuation ambitieuses ainsi qu’un développement résilient au climat >>.

Ainsi, GIEC soutient que les solutions doivent être multidimensionnelles: techniques, sociales et technologiques pour << réduire nos émissions de CO2 >>. Il va très loin jusqu’à proposer les principaux axes à explorer pour diminuer ces fameuses émissions de 27 à 43 % en 2030 et de 40 à 70 voire à 84 % en 2050.

Migrer vers la sobriété énergétique

GIEC fait tout d’abord savoir que la sobriété consiste à réduire << notre consommation d’énergie, à faire des efforts dans le cadre de nos modes de vie et à modifier nos habitudes >>.
Cela inclue notamment la baisse du chauffage, la généralisation du covoiturage, la promotion des véhicules électriques ou encore des biocarburants ainsi que le télétravail. Ça inclue tout de même la diminution de << notre consommation de viande ou encore de tendre vers une production de produits durables et respectueux de l’environnement >>.

Enfin, le GIEC sensibilise les populations sur la nécessité de ne plus ouvrir aucun gisement de pétrole ou de gaz et d’arrêter toute déforestation.

Ainsi fait, le GIEC Considère à cet effet cette sobriété, << comme l’une des solutions majeures >>. À celle-ci, se convainc-t-il, il faut joindre << l’unanimité au sein des États membres. Prometteurs en matière de réduction d’émissions de CO2, mesures jusqu’à présent très moins attractives au niveau politique.

<< Nos choix et nos décisions d’aujourd’hui, conditionnent le climat de demain. Pas de 2100, mais de 2040, de 2050…>>, prévient Christophe Cassou, Membre du GIEC et coauteur du 6ème rapport sur le climat publié en Mars 2023.

Très critique, le réchauffement climatique est aujourd’hui à inscrire en avant-première ligne des urgences, et pour y faire face, il faut une inclusion populaire. La pose d’écogestes, la promotion de l’entrepreneuriat écologique ou encore la mise en valeur de l’éco-citoyenneté,… Sont autant d’atouts à capitaliser pour y arriver.

© John TSONGO / Goma-RDC

Afrique-Pétrole: L’ENI au point d’intégrer l’eldorado pétro-gazier africain…

Le pétrole Africain est l’une des ressources qui attirent les attentions des Majors occidentales et européennes spécialisées dans l’exploitation et l’exploitation pétrolières. Après le succès de Shell et TotalEnergies, c’est la Major Italienne ENI, qui prépare son assaut sur le continent et direction spéciale : la Namibie. C’est ce qui justifie que depuis un temps, tout comme certaines Majors asiatiques, l’Eni mène des tractations avec l’Etat Namibien, pour intégrer elle-aussi, l’offshore de cette ressource devenue un ascenseur économique de taille pour les investisseurs dans le domaine.

En effet, aujourd’hui les nouvelles découvertes d’hydrocarbures en Namibie par la Major Anglo-Normandaise Shell, renforcent de plus en plus l’attractivité de l’offshore Namibien.

Le bassin d’Orange qui renferme des puits d’exploration Jonker-1X (PEL 39), a fait qu’aujourd’hui, cette zone soit devenue “le hotspot” africain.

Ça renforce encore le choix visiblement cadré de l’ENI, car il y a 12 mois à peine, TotaEnergies et Shell venaient de réaliser des découvertes (Graff-1 et Rona-1) dans la même région Namibienne, ce qui porte à croire et à rassurer que le potentiel pétro-gazier dans ce bassin frontalier avec l’Afrique du Sud, est digne de nourrir la confiance des Majors.

N’y aurait-il pas un risque de collision des Majors ?

Alors que Shell et TotaEnergies se concentrent dans les blocs Orange et Jonker situés dans le bassin frontalier avec l’Afrique du Sud, ENI attend s’installer au Nord, dans le bassin de Walvis.

C’est d’ailleurs qui explique qu’elle ait tantôt, entamé la dernière ligne droite des négociations pour s’emparer des permis 2312 et 2412A, plus connus sous le nom de Central Blocks. Anciennement propriétés des Britanniques de Chariot Oil & Gas. Ces forages ont d’ailleurs récemment été rendus à l’Etat après des forages non concluants sur le prospect S 5 ans plus tôt, soit en 2018.

Pourquoi le gaz Namibien attire-t-il l’ENI ?

Il faut avouer que Shell et TotalEnergies ont connu un essor économique spectaculaire suite au pétrole et au gaz Namibiens. Loin de là, Chevron qui a fait son entrée sur le permis 2813B (PEL 90) en octobre 2022, et Woodside Energy sur le permis Pancontinental (PEL 87), début mars, ont aussi consolidé leurs investissements grâce aux ressources pétrogazières Namibiennes.

Il n’est surtout pas question par ailleurs, d’ignorer ExxonMobil, qui, depuis 2019; opère quatre blocs d’exploration (1710, 1810, 1711 et 1811A). Ce qui ouvre d’ailleurs ici la brèche d’un rappel important sur la place de la Namibie dans le concert des nations Africaines à fort potentiel pétro-gazier et qui ont, il faut le souligner, boosté plusieurs Majors Américaines.

ENI ne sera pas seule…

Alors qu’ENI enracine et accélère ses démarches pour relier Windhoek, les Chinois de la China National Offshore Oil Corp (Cnooc ndlr) affûtent leurs armes.

Leur attractivité est renforcée par l’attitude conciliante du gouvernement vis-à-vis des opérateurs privés. En fait, la Namibie, contrairement à son voisin sud-africain, qui n’a cessé de repousser la publication de sa loi pétrolière, laissant planer un climat d’incertitude sur les investisseurs, “dispose déjà d’une législation claire et fait preuve d’adaptabilité”.

D’ailleurs, en vue de “gérer les appétits” des Majors dont les demandes vont croissantes, l’Etat a dû faire des nouveaux aménagements. Dans le même angle, la grande société nationale Namibienne Namcor, chapeautée par Immanuel Mulunga a ascensé son nombre du personnel, de 100 à 170 agents, preuve que ce secteur génère.

Netumbo Nandi-Ndaitwah…

Actuelle vice-première ministre et ministre des affaires étrangères, c’est en principe Netumbo Nandi-Ndaitwah, potentielle succeceuse de Hage Geingob, alors actuel Président Namibien, et qui devra accueillir le “first gas”.

Car aux allures de l’engouement des Majors au pays, le bassin d’Orange connaîtra une forte activité dans les mois à venir. TotalEnergies par exemple, “prévoit de dépenser en 2023 la moitié de son budget d’exploration dans une nouvelle série de forages. Shell devrait également creuser plusieurs puits cette année. Des programmes de développement sont à l’étude, avec, en ligne de mire, un début de production prévu vers 2027-2028″… Ce qui annonce une ère chaude et décisive que devra gérer Netumbo Nandi-Ndaitwah, qui en principe doit prendre la commande du pays d’ici 2024.

Cette évidence est d’autant plus certaine qu’en Novembre 2022, Netumbo Nandi-Ndaitwah a remporté les élections du congrès de l’organisation du peuple du Sud-Ouest Africain (SWAPO ndlr), ce qui a fait d’elle d’office; la prochaine candidate du parti au pouvoir depuis les années 1990, année où la Namibie accéda à l’indépendance.

© John TSONGO/Goma-RDC