Webinaire de formation à l’intention des journalistes Jeudi 22 juin 2023
Pourquoi ce webinaire ?
Ce webinaire vient répondre à trois grands besoins : renforcer les capacités des journalistes en matière de l’environnement, les amener à comprendre les nouveaux enjeux y relatifs, enfin d’y orienter leur attention. Vulgariser l’approche « éducation environnementale », comme alternative d’implication inclusive des communautés à tous les niveaux à comprendre les enjeux environnementaux, à développer des solutions visant l’atténuation des effets du changement climatique, et développer tout aussi des solutions d’adaptation face aux différentes facettes du réchauffement climatique…
Le changement climatique, qu’est-ce ?
Le changement climatique désigne selon les nations unies, l’ensemble des variations et des conditions météorologiques sur le long terme. Ces variations résultent principalement de l’activité humaine, notamment de l’utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz,…) qui émettent des gaz à effet de serre.
Les principales manifestations du réchauffement climatique
La hausse des températures maximales ;
La hausse des températures minimales ;
La hausse du niveau de la mer ;
Intensification des précipitations (fortes pluies et grêle) ;
Les vagues des chaleurs ;
La catastrophe naturelle qu’est-ce ?
Une catastrophe naturelle est la résultante de l’intensité anormale d’un agent naturel, ayant pour conséquences des bouleversements importants pouvant entrainer des grands dégâts sur les plans matériel et humain.
Les principaux types des catastrophes naturelles
Les inondations (catastrophes naturelle la plus fréquente) ;
Les tempêtes ;
Les tremblements de terre ;
Les températures extrêmes ;
Les glissements de terrain ;
La sécheresse ;
Les Incendies des forets ;
Eruption volcanique (Malteser International) (organisation internationale d’aide humanitaire)
Les catastrophes naturelles sont donc plus nombreuses. Mais parmi les plus fréquentes aujourd’hui l’on note des inondations, les incendies et les cyclones. Pour notre séance d’aujourd’hui, l’attention est plus focalisée sur les inondations.
Qu’est-ce une inondation ?
C’est le débordement d’un cours d’eau, l’amenant à quitter son lit naturel.
Origine des inondations
Le fait est que l’air chaud renferme plus d’humidité. cela provoque souvent des pluies abondantes, expliquent les scientifiques. Les inondations découlent de l’augmentation du volume d’eau. Cela peut impliquer les mers, les rivières, les océans, les fleuves… Cela est souvent dû au ruissellement excessif, à une onde de tempête ou du battement de la houle.
Par ailleurs, une analyse scientifique citée par un groupe de journalistes canadiens (Susan Joy Hassol, Climate Communication and WMO Commission for Climatology (CCI) Communications Advisor, Simon Torok, Scientell Pty Ltd and CCI Communications Advisor, Sophie Lewis, Australian National University, Patrick Luganda, Network of Climate Journalists in the Greater Horn of Africa and CCl Communications Advisor ), a conclu que le changement climatique avait accru de 43 % la probabilité que se déversent les précipitations à l’origine de ces inondations.
En outre, en augmentant la teneur de l’atmosphère en vapeur d’eau, le réchauffement d’origine anthropique accroît le volume de pluie qui s’abat de manière torrentielle et déclenche des inondations.
Le réchauffement de la planète concourt à augmenter la fréquence des extrêmes météorologiques parce que les activités humaines ont modifié le milieu dans lequel se forment toutes les perturbations.
«Nous savons que le réchauffement de la planète s’accompagne d’une hausse de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur. Cette tendance apparaît clairement dans les données. L’événement dont nous parlons s’inscrit dans cette tendance.»
Les facteurs influençant les inondations
Selon canada.ca, le climat joue aussi un rôle important dans la relation entre précipitations et ruissellement. Le gel rend le sol plus imperméable s’il contient déjà de l’humidité. En plus, la fonte soudaine des glaciers, entraine l’écoulement rapide des eaux de surface en direction des cours d’eau. Cela entraine sans doute des crues.
Ruissellement à la fonte des neiges
Au Canada par exemple, durant l’hiver canadien, le gros des précipitations s’entasse sur le sol sous forme de neige et de glace. À la fonte, d’énormes quantités d’eau sont créées, ce qui explique le volumineux ruissellement printanier et les inondations qui s’ensuivent. On désigne ce phénomène par le terme de crue nivale. Cela peut le plus souvent, être amplifié par la débâcle, qui se définit comme un phénomène météorologique de rupture brusque de la couverture de glace suivie de son départ massif et procédant à leur fonte. (L’effet inverse c’est l’embâcle, surtout au début de la saison froide).
Les tempêtes côtières
Une tempête est un phénomène météorologique violent à large échelle dite synoptique, avec un diamètre compris en général entre 200 et 1 000 km, caractérisé par des vents rapides et des précipitations intenses. Elle peut être accompagnée d’orages donnant des éclairs et du tonnerre ainsi que de la grêle et des tornades. Et, nombreux habitants qui vivent le long des côtes maritimes sont souvent victimes des inondations et subissent des dommages matériels à la suite de l’action intense des vents et des vagues, ou de l’interaction entre les débits estuariens élevés et les marées.
Outre ces facteurs, l’on note également les tsunamis, les cyclones et les ouragans, la défaillance des barrages… Par ailleurs, les inondations sont aussi provoquées par des Écoulements d’averse (Une averse est un mode de précipitations se caractérisant par un début et une fin brusque ainsi que des variations rapides d’intensité) en milieu urbain. Dans ce cas, l‘écoulement d’averse en milieu urbain peut provoquer la crue des rivières qui y coulent et l’inondation de la zone urbaine. L’urbanisation mal pensée, l’absence des canaux d’orientation des eaux,… présente un impact direct sur les inondations en milieu urbain. Car le plus souvent, elle accroît le volume et le débit du ruissellement. Bien que les conséquences sur les gros réseaux fluviaux soient minimes, la capacité de transport des petits cours d’eau peut rapidement être dépassée, ce qui cause des problèmes d’inondation et d’érosion. Il arrive souvent que le ruissellement après une forte pluie dépasse la capacité de transport du réseau d’égouts, ce qui fait refluer l’eau dans le réseau et provoque l’inondation des sous-sols et des routes.
Des récentes inondations dans le monde
De l’Italie en passant par la RDC et le Rwanda, le Nigéria ou encore en Ukraine, l’on a vécu des sérieuses inondations qui ne sont passées sans conséquences.
Partant des plus récentes aux plus anciennes, l’on prend en compte les inondations en Italie (Premier Juin 2023) : celles-ci ont fait 14 morts, 36 000 déplacés, et ses dégâts ont été évalués à 9 milliards d’euros.
En RDC en province du Sud-Kivu, dans le territoire de Kalehe précisément, les données fournies par les autorités congolaises et relayées par les Nations Unies, Médecins sans frontières et 20 minutes.fr, rapportent que 400 personnes sont mortes aux cotés de plus de 5000 disparues dans les villages de Nyamukubi et Bushushu en mai dernier.
Selon toujours l’ONU, ces mêmes épisodes d’inondations ont fait autour de 127 personnes au Rwanda voisin, sans oublier d’importants dégâts matériels, infrastructurels et agricoles.
Canadainfo.ca attribue l’ampleur de tous ces phénomènes inhabituels au réchauffement climatique, qui a fait augmenter les différents types des catastrophes naturelles incluant inondations, extrêmes thermiques, cyclones et autres.
A ce même sujet, 20 Minutes.fr qui cite le groupe des hydrologues américains, informe que ces scientifiques ont alerté sur la probabilité d’une multiplication du nombre d’épisodes extrêmes de sécheresse et d’inondations dans le futur, suite justement aux bouleversements climatiques. En effet dans le journal nature water, ces scientifiques précisent que ces phénomènes sont liés à une hausse des températures moyennes enregistrées dans le monde. Les scientifiques ont alors établi qu’il existait une forte corrélation entre les températures et les inondations ou les sécheresses.
Séismes et changement climatique
Tout comme pour le cas des inondations, il été établi que les séismes (dues à la collusion des plaques tectoniques) sont aussi influencés par le réchauffement climatique. Nombreux ne pourrait croire en une pareille évidence. Mais c’est déjà scientifiquement prouvé. Dans son étude intitulée : Séismes induits par les glaciers au Groenland, la chercheuse Rebekka Steffen démontre qu’il y a 10 000 ans, des séismes liés aux glaciers ont eu lieu dans les régions nordiques.
Elle explique également dans son étude, la fonte des glaces est capable de provoquer des séismes de magnitude 8. Ce qui pour elle voudrait dire, que les risques y afférents sont une évidence.
Les récentes catastrophes naturelles et leurs conséquences
Incluant inondations séismes, dans le paragraphe suivant, nous revenons sur les récentes catastrophes qui ont secoué le monde, allusion faite aux inondations et les séismes.
Les inondations en Italie (Premier Juin 2023) 14 morts, 36 000 déplacés, dégâts évalués : 9 milliards d’euros
Les inondations à Kalehe (Nuit du 3 au 4 mai 2023) : 500 morts, 5000 disparus
Les séismes en Turquie et en Syrie (6 Février 2023) : environ 44 400 victimes en Turquie et au moins 5 950 en Syrie. Tandis qu’au moins 173 000 bâtiments ont été gravement endommagés ou totalement détruits, selon cnrs.fr
Les inondations au Nigéria (entre juin et Aout) : Plus de 600 morts, 1,3 millions des déplacés plus de 82.000 maisons et 110.000 hectares de terres agricoles ont également été complètement détruits
Tableau : libellé des catastrophes et leurs dégâts
Num | catastrophe | Durée | Dégâts humains | Dégâts matériels | Dégâts agricoles | Estimations monétaires des dégâts |
01 | inondations en Italie | Juin 2023 | 14 morts, 36 000 déplacés | 305 glissements de terrain, plus de 500 routes coupées dans la région. | Plus de 5000 exploitations touchées | 9 Milliards |
02 | inondations à Kalehe | Mai 2023 | 500 morts, 5000 disparus | 1113 ménages déplacés, 1400 enfants déplacés | Plus de 80 % des champs détruits : conséquences : carences des nourritures et flambée des prix sur les marchés | Plus de 3 millions de dollars (selon l’ONU), (mais le gouvernement n’a donné que 1 72 700 dollars) |
03 | séismes en Turquie et en Syrie | 6 Février 2023 | 44 400 victimes en Turquie et au moins 5 950 en Syrie | 173 000 bâtiments détruits ou endommagés | Plus de 20 % de la production agricole de deux pays touchés | Plus de 100 Milliards |
04 | inondations au Nigéria | Entre Juin et Aout 2022 | 600 morts, 1,3 millions de déplacés | 82.000 maisons détruites | 110.000 hectares de terres agricoles ont également été complètement détruits
|
17 Milliards de dollars |
Commentaire : il ressort de ce tableau, que les catastrophes naturelles engendrent toujours des conséquences incalculables, qu’elles soient humaines, matérielles, environnementales et autres.
De ce fait, il appartient aux milieux scientifiques et aux spécialistes de la communication dans le domaine du temps et du climat de suivre l’évolution du savoir et de transmettre avec soin les connaissances les plus exactes et les plus récentes au profit de la société dans son ensemble, pour permettre à cette dernière de se mettre à l’abri du danger.
Car, il a été démontré sans complaisance, que le réchauffement climatique a un lien direct avec les inondations, les séismes, les incendies, les extrêmes thermiques… La persistance de températures élevées a favorisé des feux de brousse dans le sud-est du Canada et de graves inondations dans le nord-est, écrit un journal canadien.
Selon une étude scientifique, le réchauffement d’origine anthropique a, au minimum, quintuplé – hausse de 500 %. Les vagues de chaleur et les pluies diluviennes font partie des phénomènes extrêmes qui tendent à être plus fréquents et/ou intenses dans un monde plus chaud, confie toujours le même journal.
Les scientifiques travaillent alors, à quantifier la part d’un facteur de risque dans l’apparition d’une maladie – par exemple, à quel point le fait de fumer accroît le risque de cancer du poumon. De même, l’évaluation du rôle joué par le changement climatique dans la hausse de la probabilité attachée à certains types d’événements extrêmes est au cœur des travaux sur l’attribution.
Y a-t-il moyen de lutter contre les catastrophes naturels ?
La prévention
Mais avant tout, comme les catastrophes naturelles sont l’émanation du réchauffement climatique, les combattre sans mettre un accent sur le réchauffement, est une peine perdue. Voilà pourquoi, les efforts menés dans ce sens, doivent inclure d’abord la prévention. Et là, le reboisement et le rétablissement de la végétation peuvent ralentir eux aussi l’écoulement de l’eau de surface vers l’exutoire principal du bassin; ce qui fait que le ruissellement dure alors plus longtemps, avec des effets directs d’éviter les inondations.
Ainsi, de façon indirecte, en plantant par exemple les arbres, ce qui accroit le degré de rétention des sols, ça augmente également absorbeurs du dioxyde de carbone, ce qui atténue automatiquement l’ampleur des dégâts susceptibles de découler de la concentration des gaz polluants dans l’atmosphère.
Adaptation
Si l’on veut aider à planifier l’adaptation et à élaborer des mesures d’atténuation, il faut mieux expliquer ce que les dernières découvertes scientifiques nous apprennent. Mais il faut retenir que de façon globale, faire face aux catastrophes naturelles inclue :
- Leur gestion, qui suppose l’évaluation des risques ;
- La mise en place des mesures de prévention qui permettent d’éliminer ou de réduire les risques potentiels repérés ;
- La préparation des services à l’éventualité d’une catastrophe ;
- Et la rédaction d’un plan d’urgence
Apport des scientifiques
Tout d’abord, les scientifiques doivent avoir une solide compréhension physique des mécanismes qui sous-tendent un type d’événement comme les vagues de chaleur, les inondations, les ouragans ou la sécheresse. Ensuite, il faut détenir des observations de grande qualité pour savoir si la fréquence de ce type d’événement varie dans le temps. Enfin, les modèles climatiques utilisés doivent simuler et reproduire avec exactitude la catégorie d’événements analysés.
Les scientifiques calculent la probabilité d’un événement donné à l’aide de modèles climatiques qui intègrent les facteurs humains et les facteurs naturels; ils comparent ensuite les résultats obtenus à ceux de simulations analogues qui tiennent uniquement compte des facteurs naturels. Il est ainsi possible de séparer l’incidence des uns comme des autres et, par conséquent, de savoir dans quelle mesure l’effet des activités humaines sur le climat a accentué le risque que survienne un événement.
L’évolution des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes est le premier signe du changement climatique que perçoivent la plupart des gens.
Apport des medias dans la lutte contre les catastrophes naturelles
« Les médias doivent donner des informations à ce propos lorsqu’ils traitent de phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes », et cela de façon plus rigoureuse, car il s’aperçoit ces derniers temps, face à la compréhension des rapports entre le temps violent et le changement climatique d’origine anthropique, le public tend à être influencé par les déclarations de personnalités influentes même si elles ne concordent pas avec la science.
Et dans un contexte précis, les catastrophes liées au temps offrent aux médias une excellente occasion d’expliquer les impacts les plus visibles de l’évolution du climat, même s’ils la saisissent beaucoup trop rarement.
Mais tenez, nous avons dès maintenant, le choix entre un monde dans lequel le changement climatique et les extrêmes météorologiques s’accentueront et un monde où ils s’atténueront. C’est donc à nous de décider de notre avenir, car il est entre nos mains.
John TSONGO