Le journaliste est un individu souvent sous-estimé, mais susceptible d’influencer le bon déroulement ou la compromission des élections. Ainsi, pour éviter le revers de l’ignorance de certains journalistes sur les processus électoraux, il importe toujours de lui rappeler valeurs, principes à suivre et obligations,… enfin de lui permettre de participer au déroulement d’un processus électoral fiable et apaisé. Car, son rôle est incontournable dans tout processus électoral, de par le monde…
Alors que les enjeux démocratiques s’affichent comme une nouvelle donne de gouvernance, la nécessité de s’y accommoder s’affiche comme une urgence. Le journaliste est aussi concerné. Oui, parce que le journalisme est un métier dynamique et complexe.
En effet, dans un contexte démocratique, les élections sont présentées comme l’un des principes de la démocratie. Et ça doit intéresser les journalistes. Mais quel rôle doit jouer le journaliste durant le processus électoral ? Comment les journalistes y arriveraient-il sans mises en jour ? C’est autant de questions qui donnent même du gout à cet article.
En fait, les journalistes jouent un grand rôle en période électorale. Cette période se définit en trois épisodes ; c’est à dire l’avant, pendant et l’après élections. En ces temps, le journaliste joue un rôle du pont entre la population et les candidats et entre les électeurs et les élus. Et pour que le journaliste y parvienne, il doit tout d’abord se « familiariser à toutes les informations qui doivent intervenir dans le traitement des sujets qui concernent beaucoup plus les élections », conseille Jacques Vagheni, Journaliste senior congolais et secrétaire de de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) section du Nord-Kivu.
Le journaliste face à ses responsabilités en période électorale…
« En période électorale, le journaliste doit surveiller les différents agissements à rapport avec le processus »… conseille Jacques. Le journaliste doit alors, vérifier si le candidat a un programme, s’il a des suppléants, si certaines minorités ont accès au vote, si les candidats ont accès à tous les droits qui leur sont dus, si les listes électorales sont complètes, si les kits électoraux sont suffisants,… insiste Vagheni.
Appel au bon sens
Partout dans le monde, le journaliste s’est toujours affiché comme une pièce dangereuse et salutaire en même temps. De sa plume ou de son micro dépend la survie des sociétés. En période électorale, il doit encore redoubler plus d’efforts, puiser des valeurs de son paquet des lois, que ce soit l’éthique ou la déontologie, car de cela dépendent les sociétés, et tout le monde devrait le savoir. « Chers journalistes, je l’ai toujours dit : Informer c’est choisir ! Et ce principe doit nous caractériser, même durant cette période où notre pays se prépare aux élections… », Disait aux journalistes de Goma il y a peu, Rosalie Zawadi Masika, présidente de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) section du Nord-Kivu, dans une séance de formation des journalistes autour des enjeux liés au processus électoral.
Des attitudes à prendre…
« En période électorale, le journaliste doit surveiller les différents agissement à rapport avec le processus »… conseille Jacques. Le journaliste doit tout aussi éloigner de lui, toute intention de nuire aux candidats.
Des obligations à ne jamais bafouer…
C’est une véritable flopée d’obligations contre lesquelles tout journaliste doit s’attacher. Le secrétaire de l’UNPC rappelle la vérité, l’indépendance, la neutralité, la précision, l’impartialité, la responsabilité,… comme obligations desquelles le journaliste ne devait se passer pour ne pas influencer négativement les élections.
Au-delà du journalisme…
Encadré au sein des organes de presse, les journalistes doivent faire en sorte que les radios communautaires au sein desquelles ils fonctionnent, sachent identifier les dérapages et irrégularités liés au processus électoral, sachent influencer la correction des erreurs du passé,… déroule pour sa part, Dieudonné Kyalondao, Moniteur à la Centrale des Médias au Sud-Kivu.
Par ailleurs, en période électorale, le journaliste doit faire en sorte que la population accède à l’information fiable. Voilà pourquoi, sur initiative des corporations des journalistes, l’on peut organiser des points de presse réunissant les responsables de la Commission électorale et les journalistes, pour permettre aux professionnels des médias de faire part à leur audience, des enjeux électoraux, estime Gisèle Kahimbani, journaliste et directrice de la Radio Elle FM, émettant de Goma en RDC.
Ainsi, autant qu’il faut souhaiter la tenue d’un processus électoral crédible, inclusif et apaisé, autant il faut tailler les journalistes à bien l’accompagner, car dit un adage, «les journalistes sont des chiens de garde de la démocratie ».
Pour s’inscrire dans cette logique, la Coopération Suisse (DDC) a lancé en Mai 2023, un projet de « renforcement du journalisme professionnel pour une couverture électorale équitable ». Ce projet est en cours d’exécution par l’UNPC, en marge du processus électoral en cours en RDC, qui attend aboutir le 20 Décembre 2023 ; au vote du président de la République, des députés nationaux et provinciaux, des conseillers municipaux et autres animateurs de la territoriale.
John TSONGO