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Archives de catégorie Sante

Nord-Kivu: Campagne de vaccination contre la poliomyélite; Protéger les enfants de Goma grâce à la mobilisation de la DPS

Ayant annoncé la campagne de vaccination contre la poliomyélite ce lundi 5 juin 2023, la Direction Provinciale de la Santé (DPS) lance officiellement cette opération de vaccination ce mercredi 7 juin à Goma, capitale provinciale, en faveur des enfants de 0 à 5 ans. Vacciner, c’est témoigner de l’affection ; vacciner, c’est préserver.

Cette campagne succède à celle contre la rougeole, où Monsieur JANVIER KUBUYA, Directeur Provincial de la Santé, explique que “l’aspect primordial de cette dose est de protéger l’enfant contre des maladies graves et éventuelles, telles que la paralysie, la méningite, et surtout pour rétablir les enfants dont le calendrier vaccinal était perturbé. Car, ajoute-t-il, une fois non protégé, l’enfant peut être un vecteur de transmission des maladies dont l’origine est méconnue.”

La population du Nord Kivu, en général, et celle de Goma, en particulier, est souvent témoin de cas de vaccination. De même, les professionnels de santé spécialisés sont également présents. À cette occasion, la DPS, représentée par Monsieur JANVIER KUBUYA, déploiera une équipe mobile de santé qui se rendra de domicile en domicile dès le 8 juin 2023 afin de vacciner les bénéficiaires, estimés à environ 2,5 millions d’enfants attendus.

“Ce sont les parents qui résistent qui sont les plus désavantagés”, estime Janvier KUBUYA, car “même s’ils prétendent que nous avons déjà reçu les fonds du gouvernement et que nous souhaitons administrer le vaccin à leurs enfants, ils le font par ignorance des conséquences plus graves qui pourraient se manifester chez leurs enfants dans les jours à venir. Ils ignorent également que nous avons également nos propres enfants à vacciner. Nous ne le ferons pas uniquement pour les leurs et négligerons les nôtres ; le gouvernement n’autoriserait pas cette vaccination tout en prétendant empoisonner les futurs dirigeants du pays”, a souligné le Directeur Provincial de la Santé.

Si l’on n’est pas vacciné, les conséquences peuvent être incontrôlables. Janvier KUBUYA ajoute que “si les enfants rechutent dans des maladies qu’ils ont déjà contractées, la première cause peut être liée à la non-vaccination ou au non-respect du calendrier vaccinal. Les parents sont invités à accompagner leurs enfants pour les protéger.”

Quant à Monsieur STÉPHAN HANS BATEYI, Chargé du Programme Élargi de Vaccination au Nord Kivu (PEV-NK), il croit que “chaque parent doit assumer sa responsabilité vis-à-vis de sa progéniture. Je rappelle que les conséquences des maladies virales doivent nous apporter de la sagesse. Plus on vaccine, plus on renforce l’immunité du corps humain. Surtout chez les enfants, cela favorise leur croissance et les rend résistants aux épidémies naturelles […].” Il confirme ainsi l’utilité de cette vaccination et insiste sur le fait qu’elle ne doit pas être négligée.

Alors que le Nord Kivu est confronté à la menace de la guerre du M23 contre le gouvernement congolais, Madame Prisca LUANDA KAMALA, Envoyée Spéciale du Gouverneur Militaire et Commissaire Divisionnaire, précise comment cette dose “si importante” sera administrée aux personnes dans le besoin, aux enfants des familles déplacées vivant à Goma, ainsi qu’à ceux restés dans des zones occupées par les M23/RDF :

“Trente-quatre zones de santé au Nord Kivu sont concernées. La santé ne fait aucune discrimination ; même dans les zones sous contrôle de la rébellion, tous seront vaccinés. C’est pourquoi nous avons envoyé des superviseurs de santé et des vaccinateurs dans toutes les zones de santé de la province. Même dans les camps de déplacés, comme à Bulengo, qui se trouvent dans la zone de santé de Goma, la vaccination doit se dérouler sans heurts.”

Il est important de rappeler ici les principes de la vaccination : le vaccin est gratuit, l’enfant vacciné grandit en étant immunisé, tandis qu’un enfant non vacciné court un risque élevé de contracter des maladies incurables. La campagne se clôture ce mercredi 7 juin 2023 dans la province de l’Ituri.

J-Rostand VUSANGI M.

Nord-Kivu/santé : Comment toute personne pourrait-elle sauver des milliers des vies ?

Par le don bénévole du sang, toute personne peut sauver des milliers de vies humaines. Voilà pourquoi le CPTS veut, en prélude de la journée du 14 Juin dédiée à la transfusion sanguine, accentuer la sensibilisation pour gagner l’adhésion de plus de donneurs bénévoles de sang enfin de sauver des vies.

En prélude de la journée mondiale du don de sang, l’équipe technique du centre provincial de transfusion sanguine (CPTS), a lancé ce vendredi 2 Juin dans l’enceinte de la mairie de Goma, une campagne de sensibilisation des autorités polico-administratives de la ville de Goma autour de la problématique liée à la disponibilité des produits sanguins dans la ville de Goma et le don bénévole de sang pour sauver des vies…

C’est dans l’objectif, selon le Docteur Liliane Bwiza responsable du centre, d’inciter les autorités, à contribuer via les populations qu’elles dirigent, à générer du sang en vue de sauver des vies de ceux qui en ont le plus besoin…

Pour le Docteur, des plus ou moins 10 millions de personnes actives que compte la province du Nord-Kivu, 6 millions sont potentiellement donneuses, mais seules 29 milles ont donné du sang pour cet exercice. Cela ne permet malheureusement pas au CPTS de couvrir une charge pourtant importante allant jusqu’à plus de 57 % de la demande globale. Pourtant, “chaque don de sang est un cadeau précieux”, sensibilise le Docteur”

La province ne couvre qu’en 42 % le besoin en sang sécurisé et le Docteur en déduit une valeur très marginale face à un besoin qui va jusqu’à 58 %, d’où son appel je cite: “Nous devons mobiliser nos enfants, nos frères, nos proches,… pour un don bénévole de sang, enfin de sauver des vies”, fin de citation”.

Traiter décemment une poche de sang coûte au CPTS 68 dollars, alors qu’à l’hôpital l’on ne donne au patient qu’une contribution de 25 dollars. Le sang ne se vend donc pas, comme d’aucuns le pensent, déroule le Docteur.

Toute personne peut donner du sang, il suffit d’être majeure, peser au moins 50 kg, faire 3 mois d’abstinence sexuelle avant le prélèvement, être physiquement fort et apparemment en bonne santé, ne pas être souffrant des maladies telles que le VIH sida, la drépanocytose…

Pour couronner les efforts de chacun dans la lutte pour le don bénévole de sang, le monde a choisi le thème je cite: “Donnons le sang, partageons le sang, partageons la vie”, fin de citation.

John TSONGO

Nord-Kivu : la tradipratique au cœur des civilisations

La confédération provinciale des associations des tradipraticiens du Nord-Kivu CPAT, a désormais des dirigeants légalement reconnus. Leur investiture est même intervenue à Goma au Nord-Kivu, ce Samedi 18 Mars 2023, en présence de plusieurs autorités, y compris celles du secteur sanitaire. Les nouveaux dirigeants du comité directeur, ont reçu des conseils de leurs pairs et autorités de tutelle et à leur tour, ils ont donné quelques axes sur lesquels sera inscrit leur mandat.

En effet, en présence de l’administrateur nationale de la confédération nationale des associations des tradipraticiens CNAT, de l’inspecteur provincial de la santé, du chef de division de la santé, d’autres autorités diverses et quelques dizaines des membres des associations des tradipraticiens, le nouveau comité a été sereinement couronné.

Le tout nouveau comité…

Il est composé :
1. De KAMBALE NZOLOKO Gerlas: président provincial;
2. De Sebagenzi KIWI Ernest: premier vice-président en charge de l’administration ; et
3. De KAMBALE MUHESI Jeannot : deuxième vice-président en charge des finances.

Une mission pas du tout la moindre…

Il a et il aura du pain sur la planche, le nouveau comité. Parcequ’il hérite une structure moins ordonnée, peu unifiée et pas exempte des conflits. Pas seulement une structure comme CPAT, mais tout un secteur qui, mal géré, aura un impact négatif sur le monde sanitaire non seulement en province mais également au pays, surtout car devenu un “champ fertile du charlatantisme”.

C’est même, qui fait de la gestion du secteur, un monde nécessiteux d’un savoir faire exceptionnel pour le faire assoir. << Nous allons identifier tous les tradipraticiens. Et après, nous allons voir comment les contrôler et assurer leur unité. Nous allons également faire à ce que notre secteur génère des recettes au trésor public. Mais aussi, nous allons plaider pour que la hiérarchie (autorités nationales du pays) nous insère dans son budget et que nous aussi, commencions à bénéficier des subventions issues de la rétrocession…>>, a résumé Monsieur KAMBALE NZOLOKO Gerlas, alors nouveau président.

Son premier vice-président lui, a axé son mot sur la nécessité de la réorganisation et la restructuration de la CNAT; alors que le deuxième vice-président a rappelé que la CNAT n’oubliera pas faire revenir à la raison, ceux qui, le plus souvent sortent du cadre ordinaire et déontologique des prérogatives reconnues aux tradipraticiens.

<< Tous ces tradipraticiens qui se permettent de faire un traitement médical moderne alors qu’ils n’en ont pas qualité,… ils doivent cesser. Chacun doit rester dans ses prérogatives selon la loi, le règlement d’ordre intérieur et la déontologie…>>, A confié KAMBALE MUHESI Jeannot.

Au delà d’une simple mission…

L’administrateur nationale de la CNAT,
les représentants du chef de division provinciale de la santé, et de l’inspecteur provincial de la santé, ont tous eus des mots à dire et ont par conséquent, alourdi la mission du nouveau comité directeur.

<< Retenez surtout que vous avez dans votre mission, l’éradication des conflits qui divisent les tradipraticiens. Vous n’êtes pas des écrivains. Mais des soignants, qui devez travailler pour le bien-être sanitaire de nos populations…>>, a exhorté le nouveau comité, Monsieur MULIRO NITHAMU Désiré, représentant du Médecin Inspecteur provincial de la santé.

Il leur a par ailleurs rappelé, qu’ils étaient des intermédiaires entre les membres des associations et les autorités. Après appels et exhortations, il leur a donné quelques lignes de conduite : << Fiez-vous aux textes légaux. Demeurez chacun dans ses attributions. Ne touchez pas l’argent. Regroupez toutes les zones de santé. Gerlas, tu es désormais le chef de division de la santé pour les tradipraticiens, du moins pour ce qui est de l’étendue. Car tu es sensé faire le tour de toutes les zones de santé…>>, A conseillé encore une fois MULIRO NITHAMU Désiré.

Plus historien que quiconque, de par ses interventions, Ntamwenge Bauma Déogratias représentant du chef de division de la santé à la cérémonie et point focal des tradipraticiens à la division provinciale de la santé DPS Nord-Kivu, a rappelé que le métier des tradipraticiens était noble, que le Ministre honoraire de l’éducation, le feu Mashako MAMBA, lui dotait déjà depuis 2002, d’une reconnaissance juridique. Ainsi, il a exhorté les nouveaux dirigeants à tout faire “pour faire rayonner le secteur, jusqu’à le faire découvrir à l’international…”, Ce, en misant sur le strict respect de la déontologie du métier.

Il n’y a donc rien à se reprocher quand on est tradipraticien. << Car chaque population est liée à une tradition…>>, A rappelé l’administrateur nationale de la CNAT, le Docteur Aimedo MWENGE. Oui, parce que pour lui, << un peuple sans tradition, est une civilisation, une collectivité sans repère…>>.

Et à tout prix, cette tradition doit être maintenue intacte et au besoin, transcender les générations. Voilà pourquoi, pour accroître ses performances, le secteur de la tradipratique promeut les recherches sur les vertus des plantes médicinales, et << agit aux côtés des experts de la médecine moderne dans la lutte contre les épidémies, les endémies, des pandémies,…>>.

La médecine traditionnelle face au défi de la sorcellerie…

Ils ont souvent du mal à se faire consommer. Car leur secteur renferme des semeurs de confusion. Ces semeurs de confusion passent des journées à appeller les gens via des médias, qu’ils partagent des chances, qu’ils boostent les économies, qu’ils détectent les malfaiteurs,… Et cela rend très peu crédibles les tradipraticiens, auxquels ces “propagandistes” sont directement assimilés.

Mais pas question de mettre les deux catégories dans une même marmite, prévient KAMBALE MUHESI Jeannot car, pour les tradipraticiens << toute évidence est scientifiquement prouvée…>>, Ce qui n’est pas le cas pour les démonstrations des charlatans, qui doivent être extirpés du secteur, dès la sortie des premiers résultats de l’identification.

La tradipratique et la loi…

Les confédérations nationale et provinciale des associations des tradipraticiens sont, il faut le faire savoir, régis par l’arrêté ministériel Numéro 1250/CAB/MIN/S/CJ/KIZ/32 Du 25 Oct 2002.

En Afrique et en Asie la tradipratique est encore parmi les secteurs les plus prisés. Cela s’explique que sur les deux continents, 80 pour cent de la population utilise des médicaments traditionnels pour les soins de santé primaires, renseigne scidev.net. Et pour accorder plus d’importance à cette médecine, le monde lui a dédié la journée du 31 Août de chaque année, pour une célébration digne.

©2023 John TSONGO / Goma-RDC

Hôpitaux en RDC: vivier ou mouroir ?

“Je ne pouvais jamais me l’imaginer… Mais après plus de 20 jours de cloisonnement, j’ai certainement compris que le système sanitaire du Congo-Kinshasa nécessite des réformes très sérieuses.” John TSONGO. 

Cette maladie m’a fait souffrir…

Plus de 20 jours d’une incertitude inédite, car il fallait faire un choix ! Un choix, entre forcer et mourir pour abolir rêves et destin, et entre ne pas forcer et subir…

Subir une humiliation et une honte pour une habitude inconnue et inhabituelle de rester autant de temps en dehors de mon quotidien professionnel.

Et du coup, je me suis juste très rapidement apperçu que tout n’a presque pas marché : mes articles d’analyses, mes articles des faits ou d’enquêtes, mes pamphlets et poèmes, mes belles idées sur le Congo-Kinshasa et l’Afrique qui gagnent, mon alimentation du statut téléphonique, mon storry sur Messenger par mes longues réflexions à retrouver et lire toujours dans les plus de 200 groupes watsap auxquels j’appartiens, y compris sur mon mur Facebook… Les rues de Goma habituées aux pieds très souples d’un John TSONGO piéton par excellence bourré d’un courage exceptionnel, les enfants de la rue qui me voient toujours à leurs côtés pour essayer passionnément de comprendre et partager leurs douleurs, la nature qui m’inspire beaucoup dans la conception des sujets d’articles sur l’environnement, la santé, la politique ou encore la science,… m’ont tous manqué !

Et, j’ai vite compris que c’était un coup dur ! Coup dur pour la planète, mon continent Africain, mon Congo-Kinshasa, ma société, ma famille et tous ceux qui croient en moi et voient en ma personne, une énergie nécessaire pour la survie d’une planète qui a besoin de notre nous !

Je me suis très vite de ce fait, souvenu d’un des sujets de dissertation auquel m’avait soumis pour traitement en 6 ème année des humanités, mon savant enseignant Tawitemuthano que nous surnommâmes “Ousmane Sembene”: “Il faut trois choses pour aller loin dans la vie: la santé, l’esprit cultivé et un cœur noble”… Parce que quand l’un des trois est mis en mal, tout est compromis ! Et je l’ai expérimenté !

Mais, cette maladie, il fallait qu’elle arrive !

Il fallait qu’elle arrive, en ce sens qu’elle m’aura enflé des connaissances. J’ai ainsi compris, acquis et expérimenté des réalités ignorées d’une population qui se meurt, et qui ne croit plus en ses dirigeants et navrée d’une politique impopulaire basée sur le privilège des futilités au détriment de l’essentiel…

  1. 1. Je me suis juste aperçu, que l’important dans la vie n’était pas l’argent. Mais la sensation d’être accompagné, d’être un homme et ce sincère sentiment de se sentir homme parmi les hommes.

Nombreux ont manifesté leur attention envers ma personne, alors qu’à leur endroit je n’avais jamais et je n’aurai peut-être fait autant. Ceux qui m’ont appelé, m’ont visité en présentiel, ont expérimenté la douleur, la faiblesse et le désespoir d’un John dégonflé, au regard adouci, au reflet d’un homme découragé et abandonné par lui-même,… Ils m’ont réconforté et m’ont réarmé et m’ont créé de nouveau, comme si je devais renaitre comme le fameux Nicodème de la Bible…

Ceux qui allaient me garder, ne sont pas ceux qui l’ont fait. Ceux qui allaient m’appeler à chaque minute qui passe, ne l’ont pas fait non plus. Mais ceux qui l’ont fait, sont ceux qui, quoiqu’il en soit, personne ne pouvait se l’imaginer que ce seraient eux qui le feraient: cela a m’a été une autre leçon ! Et j’ai eu hâte à m’apercevoir à peine, que parfois, “le salut vient des inconnus” !

Mais la vie, on la vit, on l’accepte même quand on ne veut pas et comme dans une dictature irrésistible, on s’incline à toutes ses caprices et si on veut, on apprend, ou on s’en fout et on continue d’être bête ! Il fallait donc que je tombe malade pour que je remémore toutes ces réalités déjà expérimentées pour les unes et jamais pour d’autres, mais que je semblais ignorer…!

Ainsi, rien ne vaut la santé. Or si on est à bonne santé, alors on vit. Et rien ne vaut la vie.

À l’hôpital, j’ai vécu et rencontré des patients et des professionnels soignant… Ces derniers qui, à chaque instant, se privent de leur vie pour nous donner la vie… Ils prennent tous les risques… Mais pour quels prix ?

  1. 2. Les hôpitaux mouroir

Rien ne semble marcher. Dans nos hôpitaux, tout est monnayé. Comme si quiconque n’a pas d’argent n’a droit à aucune vie. Les traitements sont toujours conditionnés par le paiement de l’argent. Et quand le patient n’a pas d’argent, on lui donne juste une molécule dérisoire pour maintenir juste sa respiration. Le reste, on s’en moque !

C’est très désolant. Très désolant parce que chez nous, par peur de paiement des factures colossales, on n’a peur de renouer de temps en temps avec le médecin. Et quand, du coup on Va à l’hôpital et en lieu et place des soins on vous demande de l’argent en premier, et en conséquence, le patient préfère Plutôt mourir que de subir des doubles intimidations et humiliations…

Intimidé et désespéré par et suite à la maladie d’abord, puis humilié suite au manque d’argent et enfin mort: soit par mauvais ou défaut de traitement faute d’argent; soit par hyper ou hypotension artérielle pour n’avoir pas su supporter les retombées d’un scénario inhumain qui viole pourtant le serment d’hypocrate, prêté par tout médecin.

Il est donc parfois rare qu’un malade meurt de sa maladie, mais de la situation qui a entouré le combat contre cette maladie… C’est une triste réalité non ? C’est maintenant ça, la vie dans nos hôpitaux.

À qui la faute ?

Aux personnels soignants ? Aux patients ou à l’ État ? Chacun pourrait répondre le mieux qu’il puisse !

En effet, tout fonctionnaire mérite son salaire. Et tout salaire devrait être proportionnel à la fois à la conjoncture socio-économique du pays, et à la fois, au travail rendu, en vue d’assurer une vie descente à son bénéficiaire.

Les professionnels soignant ne sont pas payés ! Pourtant ils ont besoin de vivre. Et malheureusement, ce sont les patients qui en payent les lourds tributs.

Comment comprendre que dans plusieurs structures sanitaires, l’agent le mieux payé reçoive 125000 FC, l’équivalent de 50 dollars ? C’est parce qu’il est extra terrestre ou comment ?
Et qui plaide pour sa cause ? Apparemment personne.

C’est horrible, toutes les scènes vécues. Les 4 dernières années, les professionnels soignant ont bon grevé autant qu’il l’ont pu. Mais ils ont eux-mêmes plusieurs fois levé les mouvements de grève parceque personne ne pouvait les écouter. Il y a ainsi, un grand fossé entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont sensés tirer les dividendes de cette gouvernance… Mais on les appelle des warriors… Est-ce à tort ou à raison ?

Une urgence…

Toutes les réalités suspeintes, relancent le débat sur : la gouvernance sanitaire en RDC, le système sanitaire en RDC, la gratuité des soins de santé telle que chantée de façon tonitruante par les politiques, mais elles ouvrent tout de même une brèche sur ce que le peuple gagne de la gouvernance politique au pays…

La disparité dans la gestion de le res publica, l’existence d’une classe politique paralysée et ventriote par excellence, n’aidera jamais la RDC à avancer.
Si à un président de la République on donne un salaire de plus de 100 milles dollars…
Si à un sénateur on donne plus de 40 milles dollars…
Si à un ministre on donne plus de 30 milles dollars…
Si à un député on donne plus de 21 milles dollars…
Et qu’à un professeur on donne 2 milles dollars…
Et qu’à un enseignant on donne 120 dollars…
Et qu’à un infirmier on donne 50 dollars… Et cela après avoir suffisamment pleuré car bombardés par des grenades à gaz lacrymogènes parcequ’on a “violé” la voie publique en marchant pour réclamer son droit… Alors, autant mieux parler d’un congo-enfer où nous vivons sans peut-être nous en rendre compte !

Faut-il vraiment espérer bâtir un pays plus beau qu’avant comme le veut l’hymne national sous cette stupidité ?
Dirigeants Africains et Congolais en singulier : qui profite de votre gouvernance ? Votre peuple ? Votre famille ? Vos concubines ? Vos familles ? Vous-mêmes ?…
Comme si vous étiez seuls des personnes et d’autres n’en étaient pas unes…
Comme si vous aviez seuls droit de jouir de la RDC et non quelq’un d’autre… Comme si vous êtes les seuls à avoir droit à la vie…

Construisons notre pays, transformons-le en État, cessons de montrer à l’opinion que nous avons des bouteilles d’alcool à la place de nos cœurs et ou des tas de chanvre à la place de nos cerveaux… Sion, pourquoi être appelés hommes ?

John TSONGO/Goma-RDC

RDC/Nature: un miel, mille vies…

Le miel du Nord-Kivu en RDC, est un miel par excellence sur le plan qualité et quantité. “Il est un aliment simple, riche, qui ne subit aucune transformation chimique comme les aliments qui proviennent des industries…”

Il est riche en vitamines, riche en minéraux, riche en antioxydants, et contient beaucoup d’autres éléments qui contribuent à la régénération du corps humain. “Il est un aliment de base, classé parmi les trois principaux aux côtés du lait et des œufs”. C’est pourquoi, il doit être incorporé dans le quotidien alimentaire de l’homme.

Drôle, en dépit de toutes les valeurs que ce produit représente, il est demeuré depuis longtemps ignoré du grand public. Peu de gens le connaissent ou alors ne le connaissent que de nom sans en connaître les vertus.

D’autres ne savent pas en revanche, qu’au delà d’être un aliment, le miel est une thérapie irréprochable, mais aussi un danger pour la santé, si le processus de son obtention, son traitement, son conditionnement, sa commercialisation, sa manipulation, et sa consommation même,… sont entachés d’irrégularités qui pourraient être intentionnelles, techniques, chimiques ou de quelle autre nature que ce soit.

Avec l’évolution de la science, le secteur du miel attire de plus en des chercheurs… Ils sont soit des Médecins, des scientifiques rivés sur le développement durable, les naturothérapeutes et j’en passe…

Grand pôle de production et de consommation du miel, le Nord-Kivu reçoit du miel fourre-tout ! Il provient de ses quatre coins qui sous-tendent les 6 territoires qui lui sont voisins, des pays voisins, et n’est malheureusement pas contrôlé…

Il faut que ça cesse! Car impropre, le miel est une arme suicidaire mais silencieuse, prévient le chercheur Kighoma…

Enseignant d’universités, consultant en apiculture et en apithérapie, apiculteur senior incontournable, manager environnemental, chercheur et secrétaire exécutif du centre Managériale pour le développement intégral CEMADI (plateforme d’acteurs dans le monde apicole), l’ingénieur Chef des travaux Alphonse PALUKU KIGHOMA, a présenté aux scientifiques, acteurs étatiques, apiculteurs, journalistes et autres acteurs de la filière miel en province, ce jeudi 23 Février 2023 à Goma, les résultats d’une étude scientifique intitulée : “Briefing sur l’apiculture en province du Nord-Kivu: les valeurs qualitatives et quantitatives du miel de Goma et son rôle dans l’alimentation humaine”

Séance tenante, PALUKU KIGHOMA a expliqué tout ce qui a entouré sa recherche. Du circuit commercial du miel consommé à Goma en passant par son conditionnement, sa teneur chimique, ses bienfaits et méfaits sur la santé jusqu’à ce que doit faire le gouvernement Congolais pour asseoir la filière miel en province,… tout a été évoqué.

Dans les heures qui ont suivi son exposé, KIGHOMA a accordé un entretien à bâton rompu à la radio Panafricaine. Il a eu le temps de balayer tout ce qui a entouré sa recherche.

Pana radio : Bonjour Ingénieur, chef des travaux Alphonse PALUKU KIGHOMA ! Vous avez menée une étude sur la filière miel au Nord-Kivu, et tantôt vous venez de présenter ses premiers résultats… Pour quelle motivation l’avez-vous menée ?

Alphonse PALUKU KIGHOMA (APK): c’est l’accroissement du taux de malnutrition à Goma en particulier et en général en province du Nord-Kivu qui nous a poussé dans cette aventure.

Pana radio: D’où provient le miel consommé à Goma ?
APK: oui! Nous avons travaillé sur le secteur du miel: les origines, la nature et la qualité nutritive de ce miel là vendu en ville de Goma.

En effet, le miel vendu à Goma provient des 6 territoires que compte le Nord-Kivu, une partie de la province de l’Ituri, une autre de la Tshopo, du Haut Uélé, du Sud-Kivu, du Tanganyika et du Maniema. Une autre quantité provient des pays étrangers : Ouganda, Rwanda, même des Emirats Arabes Unis, à Dubaï en Asie.

Pana radio: Quelle est la différence entre le miel du Nord-Kivu et celui venu d’ailleurs ?

APK: Le miel produit au Nord-Kivu est de haute qualité. Parce qu’il est produit dans la diversité des climats de la province, comparativement à d’autres miels qui sortent d’autres régions, parce que les analyses physico-chimiques effectuées sur les échantillons des différents miels retrouvés sur les marchés de Goma, ont prouvé que le miel produit au Nord-Kivu est de bonne qualité. Que ce soit celui produit sur les collines que celui produit dans les savanes le long du parc national des Virunga, et celui produit dans les forêts; le miel du Nord-Kivu regorge beaucoup de qualités nutritives et alimentaires, susceptibles de contribuer à la baisse de l’insécurité alimentaire.

Comparativement au miel importé d’ailleurs. Car les résultats des analyses physico-chimiques ont démontré que le miel venu de l’extérieur est moins qualitatif par rapport au miel produit en province du Nord-Kivu.

Pana radio: En travaillant sur le conditionnement du miel, quels sont les problèmes que vous avez identifiés dans ce domaine ?

APK: Dans l’aspect conditionnement puis le mode d’emballage du miel trouvé sur le marché durant nos études, nous avons constaté qu’il y a un problème sérieux lié aux vases de conditionnement de ce miel. Le deuxième problème, c’est le moyen de transport : les engins, les véhicules, les moyens appropriés pour le transport selon les normes hygiéniques des produits alimentaires comme le miel, font défaut au Nord-Kivu.

Et ça affecte la qualité du miel commercialisé et vendu sur le marché. Et cela constitue un danger à la consommation de la population parce qu’un miel impropre à la consommation car infesté par des éléments pathogènes, ne convient pas pour l’alimentation. Et cela n’est pas un problème de l’apiculteur, encore moins du vendeur… C’est plutôt un problème du manque des moyens et de la sous-information de celui qui commercialise et achemine ce miel à Goma après sa production.

Pana radio: Que gagne-t-on en consommant du miel ?
APK: La consommation du miel porte beaucoup d’avantages: Parce que “le miel est un aliment simple, riche, qui ne subit aucune transformation chimique comme les aliments qui proviennent des industries…

Le miel est un aliment riche en vitamines, riche en minéraux, riche en antioxydants, et contient beaucoup d’autres éléments qui contribuent à la régénération et à la reconstruction du corps humain. Il est un aliment de base, classé parmi les trois principaux aux côtés du lait et des œufs. C’est pourquoi, il doit être incorporé dans le quotidien alimentaire de l’homme.

Pana radio : 1 sur 2 enfants du Nord-Kivu est malnutri, selon la division du plan. Et en même temps, vous affirmez que que c’est le Nord-Kivu qui renferme le miel de qualité à même de contrer l’insécurité alimentaire… Une contradiction non ?

APK: Quelques facteurs sont à la base de cela. En fait, le miel est moins connu par l’opinion et la communauté. Nombreux ne connaissent pas le miel au vrai sens du terme, parce qu’il n’est pas vulgarisé.

Aussi, les acteurs à différents niveaux ne s’impliquent pas pour la promotion de ce métier d’apiculture. Bien plus, le niveau de vie lié aux conséquences de la guerre et de la pauvreté, font que, même si le miel est disponible, la population n’a pas des moyens pour s’en procurer, soit ne connaît pas où avoir ce miel, ou encore, n’a pas suffisamment d’informations sur l’existence du bon miel en tel ou tel endroit, car peu sont ceux qui s’intéressent mieux au secteur du miel.

Voilà qui fait que les gens meurent de malnutrition, pendant qu’à côté d’eux, il y a une très bonne qualité et quantité du miel très nutritif, convoité par les pays voisins, par les autres nations; pendant que nous souffrons de la malnutrition.

Pana radio : Un mauvais miel est un poison! Selon vos dires. Et entre-temps, la population ne sait rien de ce qui est à faire pour identifier du bon miel… quid ?

APK: Il est très simple d’identifier un bon miel à l’œil nu, suite à un certain nombre de caractéristiques :
1. Un miel sale, comportant des débris : des herbes, des pattes et ailes d’abeilles, les résidus des rayons, et consort,… Ce miel n’est pas propre. Et par conséquent, n’est pas consommable.

2. Également, la qualité et le statut de la personne qui vous vent du miel: est-elle qualifiée, formée, connaît elle ce qu’elle fait ?

3. Tout miel qui fermente, renferme en son sein, une mousse, des champignons, des protozoaires et/ou levures… Ce sont des microbes. Et quand vous consommez un tel miel, vous avalez aussi les microbes. C’est pourquoi, pour reconnaître le miel, il faut qu’il soit propre, produit par une personne formée et qualifiée.

Que son miel soit bien entreposé, et que la personne qui vous le vent, sache quoi elle vent et que ce soit sur recommandation de quelqu’un de qualifié, un médecin ou un nutritionniste…

Pana radio: Si vous avez une idée salutaire pour le redressement de la filière miel, que recommanderiez vous au gouvernement Congolais ?

APK: les recommandations sont nombreuses.

1. Que notre gouvernement prenne en charge le secteur du miel : l’apiculture. Qu’il évite la marginalisation du secteur. Que le secteur du miel soit valorisé au même titre que les autres secteurs de relance de la sécurité alimentaire. Parce que dans notre province et notre pays en général, on parle plus d’autres espèces d’élevage et on oublie souvent celui des abeilles, alors que ce secteur est un pivot pour booster la productivité ou l’accroissement du rendement pour les autres secteurs comme l’agriculture, la protection de l’environnement, l’alimentation, la nutrition, la santé, et les revenus.

C’est donc un secteur qui est au centre du déclenchement du développement de tous ces autres secteurs. Mais il est ignoré et personne n’en pense. Notre gouvernement doit donc incorporer dans les actions de lutte contre l’insécurité alimentaire, la lutte contre le chômage, contre le réchauffement climatique et quand nous parlons de la RDC en tant que pays solution face aux défis du changement climatique, que l’apiculture en fasse partie; pour faire profiter et faire consommer aux Congolais les richesses que regorge notre pays, je parle ici du miel riche, plein des vitamines et de tous les éléments possibles pour reconstituer la santé humaine.

2. L’ouverture à Goma, de la “maison du miel du Kivu” à laquelle seront joints un laboratoire d’analyses mellifères et un centre d’apprentissage apicole ;

3. La mise en route d’un programme permanent d’enseignement de la population sur les bienfaits et méfaits du miel sur la santé, le conditionnement, la détection du miel de qualité, la vulgarisation du miel du Kivu;..

4. Le miel doit faire partie du quotidien alimentaire de nos familles. Et cela, ne peut être possible que si l’État prenne comme je l’ai évoqué tantôt, le miel pour << un pivot dans le paquet de lutte contre l’insécurité alimentaire >>.

Pana radio : Ingénieur chef des travaux Alphonse PALUKU KIGHOMA, la radio Panafricaine vous remercie.
APK: merci beaucoup pour porter haut le goût et les mérites de la science au service de la population.

En 2018, lors de la foire Internationale sur l’apiculture Africaine, tenue à Abuja au Nigeria, le miel congolais et en particulier celui de la partie nord de la province du Nord-Kivu, a été classé troisième meilleur en terme de qualité, D’où, la nécessité de s’organiser pour garder cette compétitivité qui constitue une plus value pour l’apiculture de la région.

Ainsi donc, pour ses vertus thérapeutiques, sanitaires, pécuniaires, et autres,… Le miel devait accompagner notre vie quotidienne.

John TSONGO THAVUGHA / Goma-RDC

Nord-Kivu : Alimentation de la femme enceinte et allaitante,… qu’en sait la société?

Plusieurs femmes enceintes et allaitantes de Goma disent être conscientes de l’importance et de le nécessité d’une bonne alimentation pendant la grossesse et l’allaitement. Mais elles sont confrontées à un manque des moyens suffisants, pour suivre à la lettre les conseils leur prodigués par les professionnels de santé. C’est ce qui ressort d’une mini enquête réalisée auprès de certaines femmes rencontrées dans les structures sanitaires de Goma, entre le 12 et le 18 le Janvier 2023.

Pour Esther MUMBESA jeune femme allaitante rencontrée au centre de santé Dimajelo, les professionnels de santé s’efforcent de donner aux femmes enceintes et allaitantes, une éducation nutritionnelle suffisante. « À l’hôpital, on nous apprend que pendant la grossesse nous devons cultiver une alimentation saine, suffisante et équilibrée. Les professionnels de santé ont toujours insisté à ce que nous intégrions dans notre alimentation la consommation des fruits, des légumes et du poisson. Dernièrement quand j’étais enceinte, on me disait que je devais consommer au moins un type de fruit par jour. L’infirmier me disait également que le poisson est beaucoup conseillé pour une femme enceinte, car il aide à constituer le cerveau de l’enfant… », S’est souvenue Esther.

Mère de deux enfants, Blandine Chira, rencontrée au centre médical Mont Sinaï, affirme elle, que toutes les notions nécessaires pour  la bonne alimentation d’une femme enceinte et allaitante, sont connues. « Mais les moyens nécessaires pour constituer une ration alimentaire selon les normes, font défaut. Pour faire un mélange concentré pour mon enfant, il me faut autour de 10 ou 20 dollars chaque semaine. Dans certains lieux de vente de ces farines concentrées recommandées pour la bonne alimentation des nourrissons, un kilogramme est vendu à 5 milles francs congolais. Alors quand je trouve difficilement ces 5000 FC, faut-il les gaspiller rien que pour l’achat d’un kilogramme en faveur d’un seul enfant et sacrifier les autres ? La réponse c’est non ! », Opine Blandine.

La situation de Blandine, est aussi celle de Neema Munyerekana, rencontrée au centre de santé la Merveille. Pour elle, les infirmiers se comportent comme des «  anges »   qui semblent ne pas maitriser la vraie « situation de nos familles… ». «Comment un infirmier peut te dire de chaque fois consommer du poisson et des fruits chaque jour ? Est-ce qu’il connait le prix des fruits ? Voire même du poisson ? Moi quand j’entends ces infirmiers nous enseigner, je me tais tout simplement. Car je sais que ce ne sont que des utopies. Ils veulent que nous donnions des aliments qui coutent cher à nos enfants… Et quand nous n’aurons plus d’argent ? N’est-ce pas que ces enfants contracteront le kwashiorkor ? » S’inquiète Neema Munyerekana.

Le repos…

« Les professionnels de santé nous conseillent toujours de nous reposer suffisamment. Ils nous conseillent de consacrer au moins deux heures de repos par jour. Et quand on dort, on doit se coucher sur sa côte gauche. Cela permet à l’enfant de profiter de la nourriture que nous mangeons en tant que femme enceinte, parce qu’on nous dit de toujours manger trois fois par jour. », Nous a expliqué Esther Mumbesa, aujourd’hui allaitante, mère de 3 enfants.

En outre, quoique ces notions soient connues de nombreuses parmi les femmes enceintes, très peu sont celles qui les appliquent au regard même de leur niveau socio-économique très bas. « Le plus souvent on sent que l’on a envie et besoin de se reposer. Les infirmiers nous le disent chaque jour et nous en sommes conscientes. Mais on n’y arrive pas, parce qu’on est souvent dans les rues à la recherche de quoi manger. Qu’on ne vous trompe pas. Nous vivons au taux du jour. Et notre vie quotidienne ne nous permet pas de respecter correctement les conseils santé des personnels soignants… », Regrette pour sa part, Blandine CHIRA.

 Relais communautaires et infirmiers face à leur rôle vis-à-vis de la femme enceinte et allaitante…

Dans les différents centres de santé, relais communautaires et infirmiers tous s’entraident pour donner une éducation nutritionnelle aux femmes enceintes et allaitantes. Ce, pour la bonne santé de la mère et de l’enfant. « Durant les consultations prénatales et préscolaires, nous regroupons les femmes enceintes pour leur expliquer comment prendre soin de soi, au profit de leur santé et du bébé qu’elles portent. Et celles qui respectent et appliquent ce que nous leur disons, donnent naissance à des bébés vigoureux et non chétifs. Pour les femmes allaitantes, en dehors de leur attention que nous attirons sur l’équilibre alimentaire, nous les conseillons d’allaiter suffisamment les nourrissons en leur montrant les avantages dont le bébé bénéficie quand il a tété durant les temps requis par les normes nutritionnelles… », nous a par ailleurs expliqué Mapasa Bindu, cadre au centre de santé RAFA.

Mêmes allégations pour l’infirmière Louange KAHUKO, infirmière au centre de santé Mapendo. « Aux femmes enceintes, nous prodiguons tous les conseils qu’il faut observer pour veiller à leur santé et celle de leurs nourrissons avant et après la naissance. Mais pour la plupart des cas, nombreuses boudent les consultations prénatales et d’autres arrivent au centre de santé quand elles veulent et d’autres encore, ne se présentent à l’hôpital que le jour de l’accouchement. Et ça ne nous facilite pas la tâche », opine Louange.

En plus des aspects purement alimentaires, il arrive qu’une femme connaisse des problèmes de traumatisme durant ou après sa grossesse.  Et au centre de santé Lubango, des cas similaires sont mis à la disposition du psychologue. « Moi je n’ai pas étudié la nutrition ou encore la pédiatrie. Mais Il nous est arrivé en maintes reprises, des cas pour lesquels nous devons intervenir, surtout lorsqu’une femme enceinte ou allaitante est traumatisée. Dans cette mesure, nous les mettons dans le counseling. Nous les accompagnons, nous les encadrons, jusqu’à ce qu’elles se sentent soulagées… », Nous a fait savoir Anuarite KAVIRA, psychologue au centre de santé Lubango situé en commune de Karisimbi.

Les femmes enceintes et allaitantes face aux mythes…

Si dans les sociétés traditionnelles les mythes pesaient, une certaine évolution se fait constater dans les sociétés contemporaines dites modernes. La preuve c’est que nombreuses d’entre les femmes que nous avons interrogées au sujet des mythes, en connaissent moins ou même pas. « Ma mère me disait qu’à leur époque, on leur défendait de manger la viande de poule, les sauterelles, les œufs et autres. Mais moi qui te parle, mon mari me les emmène chaque jour. Surtout quand j’étais enceinte de ma fille Emmanuela », a laissé entendre Esther.

Et à D’assise Uwimana d’ajouter : « si des telles réalités existeraient  encore jusqu’aujourd’hui, elles ne lèseraient pas que des femmes enceintes et allaitantes. Mais aussi d’autres membres de la famille. Parce qu’ici à Goma par exemple, quand on n’a pas assez d’argent, on se fait une sauce avec des œufs. Et là, on estime qu’on profite des protéines animales contenues dans ces œufs. Mais s’il y a une catégorie qui n’en prend pas, comment peut-on les rattraper et avec quels moyens encore que la viande et le poisson coutent très chers ? », Finit-elle en s’interrogeant.

Quoiqu’il en soit, plusieurs personnes continuent de penser que le fait qu’aujourd’hui les mythes alimentaires ne soient plus respectés, a une part des choses dans la dépravation des mœurs des jeunes adolescents de la récente génération, le cas de Théodore Bulenda, 67 ans.

Les époux face à la charge alimentaire…

« Quand les infirmiers nous demandent de bien nourrir nos femmes quand elles sont enceintes, ils ne se trompent. Car avec mes 4 enfants, j’ai compris que l’alimentation de l’enfant dès sa conception, détermine ce qu’il sera et la valeur qu’il aura dans la société. Nombreux ne l’ont jamais compris, mais moi, j’en suis vraiment confiant… », A ouïe dire Jacques PENDA, père de 4 enfants.

Par ailleurs, certains papas ne se contentent pas de la question alimentaire de la mère et de son enfant. Ils les traitent au même titre que les autres. Pourtant, les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les nourrissons, les jeunes enfants, les jeunes adolescents,… doivent être nourris de façon spécifique, d’après leur âge, leur état physiologique et plusieurs autres aspects. Et ce, d’après les explications des Docteurs Jean-Claude SABWA, Ernest-Moise MUSHEKURU et Thomas KUBUYA, explications fournies aux journalistes des provinces du Tanganyika, Nord et Sud-Kivu, lors d’une séance de formation sur les notions de base sur la nutrition et la sécurité alimentaire, l’alimentation de la femme enceinte et de la femme allaitante, l’alimentation du nourrisson du jeune enfant, et l’alimentation du jeune enfant et de l’adolescent, qui correspondent bien évidemment aux quatre modules autour desquels a été circonscrite la formation dispensée aux journalistes entre le 9 et le 12 janvier 2023 et dont le condensé est accessible ici.

« Faute des moyens, je n’arrive pas à assurer à mon épouse une alimentation requise pour les femmes enceintes. De fois quand je viens de trouver quelque chose pour la famille, je me limite à ce point. C’est tout simplement parce que, même ce peu, on en trouve difficilement. Nous vivons donc au taux du jour et cela affecte malheureusement nos dépendants, notamment mon épouse et mes enfants… », Regrette Jacob TChimanuka.

Quant au repos, nombreux papas disent être conscients que leur femme mérite du repos. Mais ils ont souvent moins de temps de suivre leurs épouses, car tous les temps ils sont au boulot. « Je quitte chez moi le matin vers 7 heures et je rentre autour de 18 ou 19 heures. Et ça ne me permet pas de contrôler tous ses mouvements. Mais sinon, je sais que le repos est important pour la santé et de surcroit la femme enceinte… », Reconnait Jacques PENDA.

L’alimentation de la femme enceinte et allaitante doit tenir compte de l’équilibre, la suffisance, et la disponibilité alimentaires. Le repos et la prise suffisante d’eau sont vivement conseillés pour les deux catégories de femmes. Mais leur abstention vis-à-vis de la consommation des drogues, des stupéfiants, de l’alcool, de la cigarette… est à consolider dans leurs habitudes alimentaires, car leurs conséquences fâcheuses sur leur santé ainsi que celle de leurs enfants sont vraiment incalculables, conseillent les Docteurs Jean-Claude SABWA et Ernest-Moise MUSHEKURU, nutritionnistes.

John TSONGO / Goma-RDC

RDC-Santé/COVID-19 : À quoi ça vaut encore la peine de se faire vacciner ?

<< La diminution des cas de contamination au COVID-19, ne doit pas alimenter la méfiance vis-à-vis du vaccin anti-covid >>.

Conseil de l’analyste en charge de l’information, communication et recherches à la division provinciale de la santé (DPS ndlr), le Docteur Dan KAPUKU.

Il l’a dit aux journalistes à Goma, ce Mercredi 26 Octobre 2022, dans un café de presse organisé par internews, une organisation passionnée par des questions de santé et qui œuvre dans les provinces du Tanganyika, Ituri, Nord et Sud-Kivu, dans son projet “enraciné dans la confiance“.

Le Docteur Dan KAPUKU, indique que la diminution des cas de contamination au COVID-19 relève des efforts fournis par la population dans l’engouement dont elle a fait montre dans la vaccination, mais aussi du courage des équipes techniques des personnels soignants et tous les autres partenaires.

Mais ça ne suffit pas !

Ça ne suffit pas parce qu’en dépit des effectifs des personnes vaccinées, le seuil requis (80 % de la population) pour construire une immunité collective, n’est toujours pas atteint… A expliqué pour sa part, le Docteur Yves KIUMA, du programme élargi de vaccination (PEV ndlr) au Nord-Kivu.

En RDC, Seules 170 573 personnes environ, se sont faites vaccinées à la première dose, depuis le début de la pandémie du COVID-19 en Mars 2020. Au Nord-Kivu par ailleurs, seules 3113 personnes ont pris le vaccin, mais l’imunité collective est loin d’être atteinte.

Par ailleurs, la semaine du 17 Octobre, dans une sortie médiatique, le Docteur Jean-Jacques MUYEMBE, annonçait que la RDC avait suffisamment enregistré d’avancées dans l’éradication de la pandémie, que cette maladie cessait d’être une urgence de santé publique.

Les propos de Muyembe découragent ?

Ces propos qui allaient être interprétés dans le sens d’appeler les citoyens au relâchement des mesures barrières, ont plutôt été réexpliqués par le Docteur KAPUKU. << Le Docteur MUYEMBE ne s’est pas trompé. La qualification d’une épidémie d’urgence ou de préoccupation de santé publique, dépend du seuil des personnes qu’elle touche. Aujourd’hui, à l’allure où vont les choses, la RDC se comporte bien. Le nombre des personnes infectées et sous traitement, diminue peu à peu >>. Ont soutenu conjointement le Docteur Yves KIUMA du PEV et Désiré BUYANA du service de communication du ministère de la santé au Nord-Kivu.

Mais À quoi ça vaut encore la peine de se faire vacciner ?

<< Certes, nous avons suffisamment enregistrées d’avancées en terme de lutte contre le covid-19. Parce que même au Nord-Kivu, nous n’avons que 6 cas de contamination à la pandémie qui sont sous traitement. Et ils sont d’ailleurs suivis en dehors de l’hôpital…>>, A expliqué le Docteur Dan KAPUKU.

Mais il a poursuivi…

<< Nous avons tout intérêt de nous faire vacciner. Car les personnes vaccinées, quand bien même elles deviennent vulnérables au COVID-19, elles ne développent pas des formes graves…>>.

Et bien plus, a-t-il poursuivi, << nous devons travailler pour vacciner 80 % de la population, pour construire une immunité collective. Et là, même les 20 % des non vaccinées, seront protégées par la majorité vaccinée…>>, A-t-il conclu.

Vaccino-septicisme, comment rattraper les réticents ?

Des 100 % vaccinés, seuls 16 % des personnels soignants ont reçu le vaccin. Mais le PEV a mis en place une stratégie d’accroître les effectifs. Il s’agit d’un côté, du lancement (renouvellement) de la campagne de vaccination tous les trois mois et de l’autre, la mise en place de la tactique des groupes mobiles de vaccination. Cette deuxième donne permet aux équipes de rejoindre les requérants du vaccin chacun dans son milieu naturel.

Depuis sa déclaration en RDC, le 10 Mars 2020, la pandémie du COVID-19 a infecté plus ou moins 93111 (nonante trois mille cent et onze) personnes dont deux probables et 93109 confirmées.

Jusqu’au 25 Octobre 2022, le ministère Congolais en charge de la santé, notait un total de 83534 (quatre-vingt trois mille cinq cent-trente quatre) personnes qui sont en sont déjà guéries de la en sont guéries et 1358 (mille trois cents cinquante-huit autres en sont décédées.

John TSONGO TAVUGHA Goma-RDC

Tanganyika : Insécurité alimentaire, le CICR apporte des variétés prolifiques du manioc…

Plusieurs centaines de paysans de la province du Tanganyika font face à une insécurité alimentaire inédite.

Cette situation est dûe à trois principaux facteurs à savoir: l’insécurité causée par les groupes armés qui pullulent dans la zone, les attaques à la mosaïque de la plante de manioc de la population, principale source alimentaire dans la région et l’éloignement des populations des ressources naturelles essentielles à même de jouer à l’alternative à cette crise.

D’après icicr.org, site internet officiel du comité international de la croix rouge CICR, les populations du Tanganyika et en singulier celles de Kilasi, traversent des souffrances inédites et ont difficile à s’adapter à la vie actuelle. Celles-ci sont des personnes qui avaient foui les violences armées qui ont secoué leur milieu naturel entre 2019 et 2021.

Maintenant qu’elles tentent de regagner leurs habitats abandonnés il y a plus ou moins trois ans, elles sont confrontées à une famine généralisée, si bien qu’elles sont aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire.

Le CICR poursuit qu’outre la crise alimentaire née essentiellement de l’improductivité variétale du manioc, Kilasi est un village éloigné des cours d’eau à partir desquels ces habitants pouvaient se ravitailler en poisson. Pire encore, les pères des familles qui pouvaient se plier vers la chasse pour approvisionner leurs ménages en protéines animales, craignent pour leur sécurité car en allant en brousse, ils s’exposent automatiquement à se faire haper par les seigneurs des guerres.

Ce n’est pas tout

Alors que l’élevage leur servirait de roue de secours, les habitants de Kilasi élèvent très moins ou alors jamais. La cause, c’est qu’ils ont du mal à se reconstituer, se payer du bétail pour l’élevage domestique, après plusieurs années passées en dehors de leurs terres.

Des solutions adaptées, le CICR à l’œuvre…

Pour tenter de soulager les douleurs de ces populations et les accompagner sur les pas de la résilience, le comité international de la croix CICR, a séquencé son aide en deux.

La première forme d’aide à leur apporter a plutôt été celle de la distribution des vivres et biens de première urgence à plus de 4000 (quatre milles) familles de la zone. << En 2020 et en 2022, après le retour de familles qui avaient fui leur foyer pour échapper aux violences, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a distribué une aide d’urgence à 4 000 familles (nourriture et biens essentiels à la cuisine)…>>, Lit-on sur icicr.org.

Et de poursuivre je cite: << De janvier à septembre 2022, le CICR a fourni une aide sous forme de nourriture, d’espèce, de bons d’achats et d’articles de ménage...>>, Fin de citation.

La seconde a été celle d’apporter un soutien en << production agricole à 740 000 personnes >> dans la région du Tanganyika.
Ce soutien a consisté à l’apport d’une nouvelle variété de manioc à la population locale, comme alternative à la mosaïque, cette maladie qui a contribué pour beaucoup, à l’extension de la faim dans la zone.

La variété Sawa Sawa, panacée ou opportunité ?

Nouvelle espèce capable de ne mûrir qu’au bout de 12 mois, la variété Sawa Sawa est maintenant cultivée dans la région de Kilasi (localité de la province du Tanganyika).

Elle attend être distribuée à plus de ménages possible, pour en faire le substitut des variétés anciennes traditionnelles, tardives, moins productives et vulnérables à la mosaïque.

Pour se rassurer que les acquis de cette action s’étendront à une masse sociale importante, le CICR, par le biais de son Ingénieur-Maison, Joseph MATESO, a établi une collaboration avec les organisations paysannes du milieu.

Ils ont été formés sur comment entretenir la nouvelle variété. Leur tâche sera également celle de contribuer à la distribution des nouvelles boutures, pour faire en sorte que la variété Sawa Sawa soit propagée dans toute la zone, enfin de faire du problème de la famine, un véritable fait du passé dans l’histoire du Tanganyika et de Kilasi en singulier.

John TSONGO Goma-RDC

La gestion du cycle menstruel: Les mamans doivent tout dire à leurs filles sinon…


Savoir quand et comment avoir son cycle menstruel est un véritable casse-tête chinois. Et ceci n’est pas sans conséquences chez les adolescentes en générale et les jeunes filles en particulier. Un problème qui résulte du manque de dialogue entre parents et enfants.

Le cycle menstruel est un phénomène qui se prépare avec beaucoup de précautions. Car, il annonce la maturité de la jeune fille. Et, les personnes en charge de véhiculer l’information et les connaissances sont, soit les grand-mères, soit les tantes ou encore les mamans elles-mêmes. Mais, comment cette phase est-t-elle vue de nos jours ? Les mamans éduquent-elles leurs filles dans ce sens à bien gérer leur cycle menstruel?

Une petite causerie avec les filles et mères, nous a permis de constater la gravité de ce problème.

En Afrique, plus particulièrement au Tchad, le constat révèle que, ce mal est visible partout où nous nous sommes rendus. La nouvelle est apparue pour les uns comme une surprise, et pour d’autres un souvenir de mauvais goût.

Une victime aujourd’hui mère de quatre enfants dont deux filles, raconte ce qu’elle a vécu : « j’ai vu mes premières règles à l’âge de 12 ans, lorsque j’étais au CE1. Et la troisième fois seulement, j’ai contracté une grossesse et j’ai regagné l’auteur en tant que sa femme. J’étais trop petite et je ne savais quoi faire. Je regrette vraiment ce qui m’était arrivée. Si seulement je suis informée de cela, je ne serai pas tombée dans cette erreur, je pouvais continuer mes études et mon troisième enfant, qui sera peut-être mon fils aîné aujourd’hui.» C’est un mauvais souvenir que la victime nous raconte avec beaucoup de peine et d’amertume, dans l’anonymat.


Elle ne souhaite plus que ses deux filles vivent la même situation qu’elle. «Ma prière est que, tout ce qui s’est passé, doit s’arrêter sur moi. Mes filles doivent fréquenter l’école et pousser loin dans leurs études», souhaite-t-elle.

Comme pour beaucoup, Ndata aussi est surprise de constater sa première menstruation : « j’ai vu ma première menstruation dans un moment inattendu. C’est lorsque j’étais aux toilettes pour me libérer la vessie que j’ai découvert que je saignais. J’ai beaucoup pleuré. J’ai fermé la porte sur moi environ une heure du temps. Après avoir constaté mon absence, ma grande-sœur, avec qui je vis, entend ma voix dans les toilettes et vient me voir. Et, au lieu de m’expliquer pour que je comprenne, elle se met à me gronder. Elle m’a même dit, est-ce que c’est juste ça qui te fait pleurer ainsi. Ce n’est qu’après qu’elle m’a fait comprendre que, c’est quelque chose qui arrive à tout le monde. C’est à partir de là que j’ai compris.»

Contrairement à Ndata, Sam-sam Rose, estime que cette situation ne doit pas être bouleversante. Elle au moins, a su comment gérer ses premières règles. « Bien que personne ne m’a prévenu, mais quand c’était arrivé, je ne suis surprise ni paniquée, je me suis arrangée à me protéger discrètement », nous a-t-elle confié.


Quant à Claudine, mère de deux filles, la question de la gestion menstruelle ne doit plus être un tabou. Car, ajoute-t-il, avec l’évolution de la technologie, les parents doivent parler de tout, avec leurs progénitures afin de les éviter des surprises. Car, il y a des filles qui ont des organismes fragiles et cela occasionne une menstruation précoce à l’âge de 11 ans chez certaines filles. Si l’on ne partage pas ces informations avec elles, on s’attendra qu’à des dégâts qui compromettront leur avenir.

Pour Manassé, la vie est un système de transfert des connaissances. Et ces connaissances d’où nous parlons aujourd’hui, concernant la menstruation, ce sont les mamans qui doivent les partager avec leurs filles. Un adage dit que : « si tu veux épouser une fille, regarde sa mère». C’est pour dire que, les mamans doivent transmettre la bonne éducation à leurs filles pour qu’elles adoptent leur comportement. Elles doivent expliquer aux jeunes filles le fonctionnement de leur corps.

Manassé de dire qu’aujourd’hui, avec la technologie, les enfants ont plusieurs possibilités d’apprendre, sans qu’on ne leur dise de ces choses. Tout de même, les parents doivent instaurer un climat de confiance avec leurs filles,  dialogué avec elles au préalable sur des sujets considérés comme tabous.

Madjilem Alphonsine (stagiaire)


Nord-Kivu : Situation sanitaire difficile des déplacés des guerres, le CICR à la rescousse…


Le comité international de la croix CICR, dit avoir notifié une trentaine d’évènements portant atteinte à l’accès aux soins de santé de la population présente dans le Nord-Kivu.

Ce, entre Janvier 2021 et Août 2022. Dans un condensé en terme d’article-rapportage publié au soir de Septembre 2022 sur icicr.org, son site internet, le CICR note << qu’en raison de la violence, de nombreux centres médicaux ont dû fermer leurs portes et ceux encore ouverts, font face à des ruptures d’approvisionnement ou à un manque de personnel...>>.

Se référant pour preuve à la seule zone de santé de Rwanguba, en territoire de Rutshuru par exemple, le CICR précise que 15 des 21 structures sanitaires que compte cette zone, ne sont plus fonctionnelles, toujours suite au regain des violences nées des groupes armés.

Des malades en payent le prix…

Dans pas mal de situations, écrit le CICR, << les malades n’arrivent pas à rejoindre une structure médicale, en raison de l’insécurité. Les familles, résidentes ou déplacées, se trouvent coincées entre les lignes de front...>>.

Quant aux professionnels de santé, le comité international allègue qu’eux aussi sont << contraints de fuir leur lieu de travail, pour se réfugier dans des zones plus sures…>>. Mais hélas, ceux qui en payent le lourd tribut, sont les malades. << Cette situation occasionne une absence d’accès aux soins préventifs et curatifs. Les malades sont abandonnés à leur sort...>>.

Des malades face à la promiscuité des hôpitaux…

Vu que les structures sanitaires sont pour la plupart hors fonction, suite aux conflits armés dans la zone, les quelques hôpitaux qui fonctionnent sont débordés. << Les structures médicales fonctionnelles sont pour la plupart débordées, surtout dans les zones de réception des personnes déplacées, comme à Rutshuru, Kiwanja, et sur l’axe Rutshuru-Goma. Elles travaillent très souvent bien au-delà de leurs capacités…>>, fait savoir le CICR, qui poursuit par ailleurs à dire bon nombre de << centres de santé ont déjà des difficultés à maintenir des soins de qualité à cause du manque de personnel, de moyens financiers et matériels >> suffisants.

Du pur pire, dans les camps…

Dans les camps des déplacés, la situation est encore d’autant plus compliquée, qu’elle nécessite une attention inclusive. Paraphrasant Madame Elisabeth, une réfugiée cantonnée dans le camp de Rwasa (camp de fortune emprunté par les réfugiés chassés violemment de l’Ouganda), le CICR évoque bien au delà du besoin des déplacés en structures sanitaires, la nécessité de construire des toilettes, car sinon, le choléra risquerait d’embraser leurs milieux de vie.


« Nous avons urgemment besoin d’un dispensaire pour une prise en charge rapide des malades dans notre camp. Nous sommes logés mais n’avons pas assez de latrines. Comme les gens défèquent à l’air libre, on commence à enregistrer beaucoup de cas de diarrhée et de vomissements chez les enfants », confie Elizabeth au comité.

Le CICR, face à l’engagement dans le monde sanitaire…

Au premier semestre 2022, en RD Congo, dans le cadre des activités « Santé » le CICR, croit savoir avoir su réaliser des scores suivants:

185 853 personnes ont bénéficié de consultations curatives dans les centres de santé et hôpitaux ;
22 251 personnes ont bénéficié de consultations prénatales (premier contact et suivi) dans les centres de santé ;
634 blessés par arme ont été pris en charge ;
3 569 victimes de violences ont reçu un soutien psychologique et psychosocial dans les différentes structures ;
1 891 personnes ont reçu des soins de réadaptation physique ;
2 030 détenus ont bénéficié d’une prise en charge nutritionnelle ;
562 personnes (communauté, porteurs d’armes et personnel de santé) ont reçu une formation en premiers secours.

John TSONGO/Goma-RDC