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Nord-Kivu : la tradipratique au cœur des civilisations - PANA RADIO
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La confédération provinciale des associations des tradipraticiens du Nord-Kivu CPAT, a désormais des dirigeants légalement reconnus. Leur investiture est même intervenue à Goma au Nord-Kivu, ce Samedi 18 Mars 2023, en présence de plusieurs autorités, y compris celles du secteur sanitaire. Les nouveaux dirigeants du comité directeur, ont reçu des conseils de leurs pairs et autorités de tutelle et à leur tour, ils ont donné quelques axes sur lesquels sera inscrit leur mandat.

En effet, en présence de l’administrateur nationale de la confédération nationale des associations des tradipraticiens CNAT, de l’inspecteur provincial de la santé, du chef de division de la santé, d’autres autorités diverses et quelques dizaines des membres des associations des tradipraticiens, le nouveau comité a été sereinement couronné.

Le tout nouveau comité…

Il est composé :
1. De KAMBALE NZOLOKO Gerlas: président provincial;
2. De Sebagenzi KIWI Ernest: premier vice-président en charge de l’administration ; et
3. De KAMBALE MUHESI Jeannot : deuxième vice-président en charge des finances.

Une mission pas du tout la moindre…

Il a et il aura du pain sur la planche, le nouveau comité. Parcequ’il hérite une structure moins ordonnée, peu unifiée et pas exempte des conflits. Pas seulement une structure comme CPAT, mais tout un secteur qui, mal géré, aura un impact négatif sur le monde sanitaire non seulement en province mais également au pays, surtout car devenu un « champ fertile du charlatantisme ».

C’est même, qui fait de la gestion du secteur, un monde nécessiteux d’un savoir faire exceptionnel pour le faire assoir. << Nous allons identifier tous les tradipraticiens. Et après, nous allons voir comment les contrôler et assurer leur unité. Nous allons également faire à ce que notre secteur génère des recettes au trésor public. Mais aussi, nous allons plaider pour que la hiérarchie (autorités nationales du pays) nous insère dans son budget et que nous aussi, commencions à bénéficier des subventions issues de la rétrocession…>>, a résumé Monsieur KAMBALE NZOLOKO Gerlas, alors nouveau président.

Son premier vice-président lui, a axé son mot sur la nécessité de la réorganisation et la restructuration de la CNAT; alors que le deuxième vice-président a rappelé que la CNAT n’oubliera pas faire revenir à la raison, ceux qui, le plus souvent sortent du cadre ordinaire et déontologique des prérogatives reconnues aux tradipraticiens.

<< Tous ces tradipraticiens qui se permettent de faire un traitement médical moderne alors qu’ils n’en ont pas qualité,… ils doivent cesser. Chacun doit rester dans ses prérogatives selon la loi, le règlement d’ordre intérieur et la déontologie…>>, A confié KAMBALE MUHESI Jeannot.

Au delà d’une simple mission…

L’administrateur nationale de la CNAT,
les représentants du chef de division provinciale de la santé, et de l’inspecteur provincial de la santé, ont tous eus des mots à dire et ont par conséquent, alourdi la mission du nouveau comité directeur.

<< Retenez surtout que vous avez dans votre mission, l’éradication des conflits qui divisent les tradipraticiens. Vous n’êtes pas des écrivains. Mais des soignants, qui devez travailler pour le bien-être sanitaire de nos populations…>>, a exhorté le nouveau comité, Monsieur MULIRO NITHAMU Désiré, représentant du Médecin Inspecteur provincial de la santé.

Il leur a par ailleurs rappelé, qu’ils étaient des intermédiaires entre les membres des associations et les autorités. Après appels et exhortations, il leur a donné quelques lignes de conduite : << Fiez-vous aux textes légaux. Demeurez chacun dans ses attributions. Ne touchez pas l’argent. Regroupez toutes les zones de santé. Gerlas, tu es désormais le chef de division de la santé pour les tradipraticiens, du moins pour ce qui est de l’étendue. Car tu es sensé faire le tour de toutes les zones de santé…>>, A conseillé encore une fois MULIRO NITHAMU Désiré.

Plus historien que quiconque, de par ses interventions, Ntamwenge Bauma Déogratias représentant du chef de division de la santé à la cérémonie et point focal des tradipraticiens à la division provinciale de la santé DPS Nord-Kivu, a rappelé que le métier des tradipraticiens était noble, que le Ministre honoraire de l’éducation, le feu Mashako MAMBA, lui dotait déjà depuis 2002, d’une reconnaissance juridique. Ainsi, il a exhorté les nouveaux dirigeants à tout faire « pour faire rayonner le secteur, jusqu’à le faire découvrir à l’international… », Ce, en misant sur le strict respect de la déontologie du métier.

Il n’y a donc rien à se reprocher quand on est tradipraticien. << Car chaque population est liée à une tradition…>>, A rappelé l’administrateur nationale de la CNAT, le Docteur Aimedo MWENGE. Oui, parce que pour lui, << un peuple sans tradition, est une civilisation, une collectivité sans repère…>>.

Et à tout prix, cette tradition doit être maintenue intacte et au besoin, transcender les générations. Voilà pourquoi, pour accroître ses performances, le secteur de la tradipratique promeut les recherches sur les vertus des plantes médicinales, et << agit aux côtés des experts de la médecine moderne dans la lutte contre les épidémies, les endémies, des pandémies,…>>.

La médecine traditionnelle face au défi de la sorcellerie…

Ils ont souvent du mal à se faire consommer. Car leur secteur renferme des semeurs de confusion. Ces semeurs de confusion passent des journées à appeller les gens via des médias, qu’ils partagent des chances, qu’ils boostent les économies, qu’ils détectent les malfaiteurs,… Et cela rend très peu crédibles les tradipraticiens, auxquels ces « propagandistes » sont directement assimilés.

Mais pas question de mettre les deux catégories dans une même marmite, prévient KAMBALE MUHESI Jeannot car, pour les tradipraticiens << toute évidence est scientifiquement prouvée…>>, Ce qui n’est pas le cas pour les démonstrations des charlatans, qui doivent être extirpés du secteur, dès la sortie des premiers résultats de l’identification.

La tradipratique et la loi…

Les confédérations nationale et provinciale des associations des tradipraticiens sont, il faut le faire savoir, régis par l’arrêté ministériel Numéro 1250/CAB/MIN/S/CJ/KIZ/32 Du 25 Oct 2002.

En Afrique et en Asie la tradipratique est encore parmi les secteurs les plus prisés. Cela s’explique que sur les deux continents, 80 pour cent de la population utilise des médicaments traditionnels pour les soins de santé primaires, renseigne scidev.net. Et pour accorder plus d’importance à cette médecine, le monde lui a dédié la journée du 31 Août de chaque année, pour une célébration digne.

©2023 John TSONGO / Goma-RDC

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