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Afrique-santé: Le continent s'éveille - PANA RADIO
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Depuis longtemps, l’Afrique n’avait guère tenu compte des aspects aussi importants de sa souveraineté que la santé sur le continent. Depuis 3 ans maintenant, le continent africain, à travers son centre de contrôle des maladies CDC, organe de l’Union Africaine, a créé le centre International de santé publique en Afrique CPHIA, qui réunit chaque année depuis 2021, des milliers de membres venant de tous les horizons du berceau de l’humanité. En 2023, le cap de la conférence du CPHIA est sur la Zambie, dans sa capitale Lusaka. Que se passe-t-il réellement ? Sur quoi le continent résoud-t-il d’axer sa politique sanitaire ? Quelles sont les différentes matières qui sont débattues ? Sur quoi aspire le continent en matière de santé ?… C’est à toutes ces questions que répond cet article qui fait le tour d’horizon de l’essentiel sur cette prestigieuse conférence.
Pour espérer réduire le taux d’infections et rasseoir un système de santé solide sur le continent, l’Afrique continue d’investir d’importants capitaux à former des Docteurs en médecine et professionnels de santé…

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Pourtant, la reconstitution du système de santé sur le continent, passe par l’adoption « d’un mode de vie sain ». Cela passe notamment par un assainissement rigoureux de notre environnement, le contrôle de notre alimentation et la pratique quotidienne du sport… C’est aussi dans ce même sens qu’abonde la Ministre zambienne de la santé, Sylvia Masebo. Elle l’a encore répété lors d’une marche de soutien à la 3ᵉ Conférence Internationale sur la Santé Publique en Afrique (CPHIA 2023), qu’abrite son pays du 27 au 30 novembre 2023, à Lusaka justement.

La prise en main du système de santé du continent…

Plus jamais comme avant. l’Afrique doit écrire son histoire. Elle doit prendre en main son destin. Et les signaux sont déjà là : le continent veut « se repositionner dans l’architecture mondiale de la santé ».

Voilà même qui justifie, que les représentants de différents États réunis au centre International Mulungushi, se donnent la peine d’axer leurs reflexions autour d’abord des « leçons apprises en matière de santé et de science » et ensuite orienter l’action sur « la voie à suivre » pour construire « des systèmes de santé plus résilients ».

C’est donc une preuve que la santé se profile toujours au-devant de tout, pour tout pays qui veut même construire son système économique. Car, « aucun pays ne peut réellement prospérer ou se développer sur le plan socio-économique si les citoyens de ce pays n’ont pas accès à des offres et services de santé de bonne qualité », reconnaît Saara, Kuugongelwa-Amadhila, premier ministre Namibien.

Mais comment y arriver ?

Les approches sont multiples. Et l’Afrique, à travers le CPHIA, la conférence internationale annuelle sur la santé publique en Afrique (CPHIA) bien-sûr, une plate-forme unique dirigée par l’Afrique; pense à travers son directeur, que cinq pilliers sont à développer dans ce sens.

Jean Kaseya, directeur général du Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC Africa), comme c’est à lui que nous faisons allusion, mentionne que ces piliers incluent les communautés, la connectivité, le renforcement des capacités, la collaboration et l’action climatique.

Pourquoi miser sur ces points pour repositionner le continent ?

En réponse à cette question, le patron du CDC est formel: « les communautés sont l’épine dorsale de tout ce que nous faisons. Les parents, les travailleurs de la santé, les chefs religieux et communautaires…nous ne pourrons pas réaliser les progrès nécessaires sans écouter leurs préoccupations, sans les associer à la prise de décisions et sans les impliquer à chaque étape de la mise en œuvre », convainc t-il pour justifier les raisons pour lesquelles les communautés doivent être mises en avant pour implémenter les différentes politiques sanitaires en Afrique.

Évoquant en outre la connectivité, le directeur vente plutôt les acquis de la nouvelle technologie, pour assoir une Afrique saine. Sans s’en passer, Kaseya estime tout de même, que les connaissances nécessaires à mettre à la disposition des uns et des autres, est aussi crucial pour rendre réelle, la politique sanitaire du continent, axée justement sur les cinq grands pilliers mentionnés en amont. Mais pour y arriver, une stricte collaboration entre États d’Afrique et divers partenaires est aussi de mise.

Mais attention ! On ne peut pas oser aujourd’hui évoquer une question sanitaire sans se référer sur les enjeux environnementaux.

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« Nous avons appris énormément de choses dans nos efforts pour prévenir et contenir les épidémies. Nous devons ensemble appliquer cette même énergie pour faire face aux changements de notre planète » , insiste Kaseya. Oui, car il existe une interdépendance significative entre l’environnement et la santé.

Le directeur du CDC tente alors à ce sujet, de montrer, combien l’Afrique qui subit déjà le plein fouet des effets du changement climatique; a intérêt de se pencher sur cette « question cruciale ». Eh bien, pour « créer systèmes de santé capables de résister aux chocs inévitables… ».

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Une conférence à la variété légendaire…

« Tracer une nouvelle voie, et repositionner le continent dans l’architecture mondiale de la santé », comme sensibiliser le porte-voix du CDC, ouvre encore une porte vers la mise en examen des acquis et opportunités qu’à le continent à imposer sa souveraineté sanitaire. Mais comment y arriver sans tirer des leçons des expériences du passé ?

Après avoir en plusieurs reprises subi le revers d’une vague d’épidémies et pandémies, l’Afrique a intérêt de s’en servir pour s’affirmer. C’est pourquoi parmi les matières sur quoi tourne la conférence, l’on note la préparation aux pandémies, un point sur les mécanismes de financement résilient des programmes de santé, la promotion de l’innovation africaine dans des domaines divers incluant la production locale de vaccins, le diagnostics et les thérapies…

Ce n’est surtout pas tout! Il est également question lors de la conférence, de scruter les approches sociétales holistiques, les innovations numériques dans le domaine de la santé, l’impact du changement climatique sur la santé et les questions liées aux maladies non transmissibles, ou encore la santé des femmes et en fin, la santé mentale.

La communication s’invite…

Vectrice des politiques sous ses angles divers, la communication est aussi de mise au sein du CDC pour vulgariser la politique sanitaire du continent. C’est en foi de cela qu’c’est né « le programme de bourses de journalisme de la CPHIA… » Ce, dans le but « de créer un réseau de journalistes spécialisés dans la santé qui comprennent l’importance de la communication en matière de santé publique ». Cette approche, laisse convaincre le chargé de la communication liée au CPHIA.

permettra « d’améliorer la couverture des questions de santé dans les médias africains ». Quarante Journalistes ont ainsi été accrédités pour couvrir la conférence, à l’issue justement d’un examen méticuleux de leurs dossiers de candidature, et sur fonds d’une présentation de productions diverses sur les thèmes ayant trait à la santé.

Ces Journalistes seront tout de même, formés à « la compréhension des problèmes de santé publique et des urgences sanitaires du moment ».

Une participation immense

Grand parmi les rendez-vous d’une Afrique qui gagne, la conférence du CPHIA s’offre à Lusaka, capitale zambienne, plus de 5.000 délégués venus de tous les horizons continentaux. Outre ces 5000 présents dans la capitale de ce pays d’Afrique australe, plus de 25.000 autres personnes suivent l’événement en mode virtuel.

Troisième expérience du continent, cette conférence, il faut le préciser, arrive après le premier rendez-vous virtuel de 2021, puis celui de Kigali capitale Rwandaise en 2022.

Précisions obligent, la conférence de l’an 2023 se tient sur fonds du thème je cite: « Briser les barrières : repositionner l’Afrique dans l’architecture mondiale de la santé », fin de citation.

John TSONGO, Journaliste environnementaliste, écrivain, passionné des questions de sciences, spécialisé en la recherche des solutions aux problèmes du millénaire et cofondateur de la Radio Panafricaine.

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