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Terre de larmes et de sang : La quête de paix dans les ossements clament innocence... - PANA RADIO
Terre de larmes et de sang : La quête de paix dans les ossements clament innocence... - PANA RADIO

Au cœur de la République Démocratique du Congo (RDC), la terre fertile est devenue un vaste champ de tragédies où les ossements clament innocence. Le poète John Tsongo dépeint avec poésie et émotion une réalité effroyable qui hante le quotidien de nombreux Congolais. Dans ce poème saisissant, il nous invite à réfléchir sur les souffrances endurées par son peuple, marqué par la violence, les conflits armés et l’exploitation des ressources naturelles.

Dans cette RDC meurtrie, les terroirs regorgent d’ossements, et les tiroirs sont remplis d’histoires de vies brisées. L’ennemi avide de richesses ne s’intéresse qu’au gisement de ressources, laissant derrière lui des vies volées et des familles déchirées. À Beni, par exemple, le sol a été maculé par les ossements humains de citoyens enlevés et exécutés sans sommation.

Dans cette région, les femmes subissent les horreurs du viol, les communautés sont ravagées par les pillages et les saccages. La paix du cœur est devenue une rareté, tandis que la violence est devenue la norme. Jadis consacrés à la récolte de cacao, de café, de manioc ou de cocotier, les champs congolais sont aujourd’hui le théâtre de la récolte de la mort, des mines anti-personnelles et des carquois emplis de grains de la mort.

Le poème évoque la triste réalité où les tubercules de colocases et les racines tubérisées du manioc ont laissé place aux ossements humains et aux bombes piégées. La terre des ancêtres est devenue un cimetière imposé, les âmes résistantes étant traquées jusqu’à leur dernier retranchement.

La question se pose alors : les multinationales d’outre-mer ignorent-elles volontairement les voies légitimes pour négocier les ressources naturelles de la région ? Les Congolais sont-ils devenus de simples pions sacrifiés pour satisfaire les appétits occidentaux ?

Le poème révèle que le sang versé injustement clame l’innocence des victimes. Les fémurs des défunts sont devenus des guitares chantant l’hymne de leur libération, tandis que les larmes des survivants irriguent les voix des chanteurs, porteurs de la mémoire des morts.

John Tsongo nous avertit que ce sang innocent ne restera pas impuni, car la quête de justice et de paix est inévitable. Les Congolais refusent de voir leur patrie continuer à être un terrain de massacre, un lieu où la dignité et le destin sont bafoués.

Ainsi il déclame : 

« En RDC, terroirs et tiroirs sont bourrés d’ossements…

Pendant ce temps, ce qui intéresse l’ennemi n’est que le gisement…

 À Beni par exemple, la principale récolte est restée les ossements humains des citoyens kidnappés, exécutés sommairement par l’ennemi…

Le viol des femmes, la mort, les pillages et saccages, sont devenus une règle, alors que la vie, le bien-être et la paix du cœur,… Une pure exception… 

Alors que nous allions au champ pour récolter du cacao, du café, du manioc ou encore du cocotier, aujourd’hui nous y allons pour récolter la mort, le viol, les mines anti-personnelle et les carquois pleins d’étuis des grains de la mort…

Sous terre, en lieu et place des tubercules des colocases ou des racines tuberisées du manioc, nous récoltons les ossements humains, les bombes piégées et qui à leur tour nous tuent, nous qui prétendions pourtant être sortis indemnes…

Aux alentours des zones des massacres, l’ennemi effectue des tours pour ratisser et extirper les dernières âmes résistantes et faire ainsi de la terre de nos ancêtres non un désert, mais un cimetière obligatoire…

Des airs dans les aires où sévissent toujours des heurts toutes les heures, sont aujourd’hui pollués par des odeurs libérées par la putréfaction des compatriotes fauchés à gré et à tout instant…

L’on se demande si les multinationales d’outre-mer, ignorent les vraies voies par où passer pour négocier les ressources naturelles de la région, pour continuer de précipiter dans des fausses communes ou des enterrements à ciel ouvert, les innocents Congolais, devenus curieusement des appâts naturels pour des autorités imputées d’âmes qui cherchent à tout prix à satisfaire l’occident…

Mais hélas !

Le sang innocemment versé chante l’hymne de l’innocence…

Les fémurs des morts sont devenus des guitares et chantent l’hymne de leur libération…

Les larmes des rescapés qui coulent à l’allure des robinets, rafraîchissent les gorges des chanteurs qui portent haut la voix des morts sans mériter la mort, pour stimuler la germination des graines dormantes qui feront végéter les plants de la vengeance…

Car tout ce sang versé sans raison, ne restera pas impayé, quoiqu’il en coûtera !

Nos sangs,

Nos larmes,

Nos os,

Nos chairs,

Notre dignité,

Notre destin,

Notre patrie,…

Doivent cesser d’être le met préféré du glaive… 

Sinon, ne pas le dire,

Le dénoncer,

Le décrier, ou ne pas le venger,

C’est y participer et être autre qu’un homme !

Mais tenez, aucune âme ne défiera une population aussi éveillée et plus combattante et résistante que jamais. »

Le poème se conclut sur une note d’espoir, où la population congolaise se lève pour réclamer sa dignité et sa liberté. Avec détermination, elle se prépare à affronter les défis qui se dressent sur sa route. Cette population éveillée et combattante saura résister pour construire un avenir meilleur.

En partageant ce poème poignant, John Tsongo nous rappelle que nous devons être témoins de l’injustice et œuvrer pour la paix. Nous devons prôner la solidarité envers les peuples qui souffrent et œuvrer pour un monde où la dignité humaine et la paix règnent en maîtres.

Que ce poème nous inspire à agir, à défendre les droits de tous les êtres humains et à construire un monde où les ossements ne crieront plus l’innocence, mais chanteront l’hymne de la réconciliation et de l’espoir.

Oredy Musanda R.DC/Goma

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