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Archives de catégorie Culture

Rénovation des monuments de Goma : un investissement pour l’avenir

Le 18 avril, le monde a célébré la Journée Internationale des Sites et Monuments sur le thème de “le patrimoine en transformation”. À Goma, plusieurs sites et carrefours ont subi des travaux d’aménagement et sont maintenant considérés comme des paysages culturels patrimoniaux par les habitants locaux.

Pour célébrer cette journée, notre reporter Magloire MUTULWA a visité différents ronds-points et a découvert des merveilles architecturales qui valent la peine d’être mentionnées.

Le Rond-Point “Bralima”, situé en plein cœur de la ville sur le boulevard Kanyamuhanga, est un symbole emblématique de Goma. Il est caractérisé par une statue dorée d’un conducteur de “Chukudu” transportant un globe. Ce monument et son environnement immédiat laissent aux passants un sentiment de fierté. Depuis les années 1970, le “Chukudu” est une trottinette en bois généralement utilisée dans le transport des marchandises et des personnes et est devenu un patrimoine national en RDC. Le monument du Rond-Point “Bralima” est un symbole acharné du travail du peuple.

Le Rond-point des Banques, également connu sous le nom de Rond-point BDEGL, est un autre bijou à Goma. Il a environ 90 mètres de diamètre et est doté d’un jet d’eau. Après des travaux de réhabilitation en juin 2022, financés par les opérateurs économiques à hauteur de 500 000 dollars, le Rond-point des Banques est de nouveau opérationnel.

La réhabilitation du Rond-point “Signers”, représentant la faune et la flore de la province du Nord-Kivu, est intervenue juste avant celle du Rond-point BDEGL. Il est situé au carrefour des routes reliant la huitième région militaire au port public de Goma. Le monument représente à la fois une artillerie vivante et un empilement d’armes à feu usagées. Il est dédié à la mémoire des femmes et des hommes congolais et étrangers tombés au Nord-Kivu.

Ces lieux extraordinaires ont une signification profonde pour les communautés locales et au-delà : centres urbains. Le but de la Journée Internationale des Sites et Monuments est d’explorer le patrimoine culturel de l’humanité sous ses différentes formes et d’encourager les communautés locales à prendre conscience de l’importance de leur patrimoine culturel, selon l’UNESCO.

Avec des bâtiments flambant neufs construits sur la lave fondue, des hôtels nouvellement construits grâce à la pierre volcanique laissée par la catastrophe, des routes aménagées et des carrefours qui ont subi une toute autre touche d’architecture, la ville de Goma revêt actuellement son caractère touristique, deux décennies après l’éruption du volcan Nyiragongo. La ville est un mélange parfait de l’ancien et du nouveau, créant ainsi un environnement unique qui est un régal pour les yeux.

Magloire MUTULWA

RDC-France : La francophonie, au-delà de la culture.

La République Démocratique du Congo est le deuxième pays francophone au monde. Membre de l’Organisation internationale de la Francophonie, elle veut qu’à l’allure où se dessinent les politiques internationales, la coopération franco-congolaise s’étende vers les autres domaines clés de la vie à l’occurrence la science et le développement. Dans un autre volet, alors que d’aucuns tentent de penser que l’usage du français est un néocolonialisme, d’autres voix dont celle d’Ayméric Baudot recadrent qualifient cette langue d’inclusive, qui répand la science, le developpement et défend les droits des opprimés.

Deuxième pays francophone au monde en termes d’étendue géographique après le Canada, la RDC est l’un des 30 pays francophones en Europe, ce qui représente plus de 220 millions de locuteurs du français, sur un total de 890 millions d’habitants répartis à travers ces pays.

Avec ses 120 millions d’habitants en effet, la RDC représente pour la France, un partenaire de taille. Et en RDC l’on souhaite que ce partenariat s’étende de la culture aux autres domaines de la vie scientifique.

Le Maire de ville de Goma l’a même exprimé ouvertement dans son discours lu par le chef du bureau urbain en charge du travail, emploi et prévoyance sociale, lors de la célébration au triangle de la francophonie à Goma au Nord-Kivu, de la journée Internationale de la Francophonie. « Au regard des enjeux de l’évolution des politiques internationales qui se dessinent de par le monde, nous aurions souhaité que cette organisation qui nous lie déjà à travers la culture, se transforme en une coopération gagnant-gagnant, Cela veut dire : l’inter transmission des compétences, des expériences, dans plusieurs domaines, surtout de la science », a-t-il mentionné.

A titre d’exemple, a-t-il poursuivi, « la jeunesse de la RDC et celle de Goma en singulier, a besoin de profiter de l’expérience de la France dans les domaines des sciences et technologie, l’industrie agro-alimentaire, la pétrochimie, la physique spatiale, et j’en passe ».

Dans le même ordre d’idée, a-t-il rebondi, « pourquoi la France ne pourrait-elle pas par exemple octroyer à certains jeunes de Goma, des bourses de stage dans ses entreprises pétrogazières à l’instar de TotalEnergies, pour qu’à leur retour, ils viennent nous aider à exploiter notre gaz du lac Kivu ? Cela n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Je le dis en présence du Council, et je sais que ma voix sera entendue », a-t-il plaidé.

Francophonie, français, coopération,… une affaire du monde…

« L’organisation de la Francophonie c’est à la fois quelque chose de culturel, de linguistique, c’est une organisation qui porte en son sein, une grande importance à l’économie et au développement des peuples… », A dit Aymeric Baudot, directeur délégué de l’Institut Français à Goma. « L’organisation de la francophonie, elle est là avant tout, pour promouvoir le droit de l’homme, le droit des femmes, mais c’est aussi bien-sur une affaire culturelle, une affaire linguistique, une affaire de promotion de l’excellence… » A-t-il encore déroulé.

Le cordon ombilical…

Alors que plusieurs tentent d’apercevoir en la langue française une nouvelle forme de la colonisation, Aymeric Baudot et le poète BUKASA ne sont pas d’avis. Pour Aymeric Baudot, le français est une langue de tout le monde : « le français n’appartient pas à la France. Il appartient à tout le monde… ». C’est ce même sentiment de Baudot que partage Bukasa. Lui, va encore plus loin en qualifiant la langue française « de cordon ombilical qui unit en un, des milliers des congolais issus d’une multitude des cultures… ».

En profondeur, Bukasa essaie d’étendre les explications au sujet de ce qu’incarne la langue Française : « La langue française, c’est la langue officielle de la RDC. C’est un outil de communication dans la diversité. C’est un cadre de concertation et de rencontre. C’est une langue de promotion des valeurs  et des droits. Le français nous est vraiment un outil de communication et un vecteur des connaissances sur les plans économique et scientifique. C’est un cadre d’échange et de coopération, un outil qui nous permet d’élever notre niveau de connaissance », a-t-il laissé convaincre.

Les violences faites aux femmes…

Femmes et filles de toutes les tribus, elles sont toutes victimes des violences sexuelles, conséquence directe et malheureuse de la guerre pérenne dans l’Est de la RDC. Qui pour les défendre ? Réponse : Les jeunes, les vieux en usant de la poésie, du slam, véhiculé par et à travers le français. C’est d’ailleurs par cette brèche que la slameuse Lysa BINTU Plaide pour l’appui de l’OIF à la jeune génération qui s’active pour « réinventer le monde », par le maintien du flambeau de la culture.

Ainsi dit, la défense des droits des opprimés par la poésie et le slam en utilisant le français, fait de cette langue un moyen le plus large et inclusif pour faire entendre les voix des sans voix.

La journée Internationale de la Francophonie est célébrée le 20 Mars de chaque année. En cette 2023, à Goma elle a été repoussée en date du 7 Avril, suite au contexte sécuritaire peu probant dans la région, a expliqué Alexis ZAKUANI, point focal de l’OIF en ville de Goma, qui a d’ailleurs plusieurs fois été représenté le Maire dans les conférences internationales des Maires francophones, regroupés au sein de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF dlr).

Cette année, la journée dédiée à la francophonie, coïncide avec le 53ème anniversaire de cette organisation depuis la signature à Niamey, au Niger le 20 Mars 1970 ; de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique, qui allait devenir l’Organisation Internationale de la Francophonie OIF en sigle.

Membre de la cohorte de 54 membres, aux cotés de 7 autres associés et 27 observateurs (qui fait 88 au total) que compte l’Organisation internationale de la francophonie, la ville de Goma renferme le triangle de la francophonie et l’Institut Français que dirige Baudot ; et l’autorité de Goma en voit un enjeu de taille dans la promotion de la culture et un lien solide entre la France et la RDC.

John TSONGO

L’ARTISTE CONGOLO-KÉNYAN KABUMBAYI JOH, DANS SON PORTRAIT INSPIRANT.

Né à Goma, dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, Kabumbayi Joh, est un artiste musicien.

Déjà à l’âge de 8 ans, il commence par être choriste dans l’église ; n’intéressé par la musique, il ne pouvait pas en faire une profession.

« L’ambition de m’attacher à la musique commence dans un endroit qu’on ne peut imaginer. Très souvent, le matin et le  soir, je devrais puiser de l’eau. Où j’allais, je croisais la plupart des fois un monsieur qui revendait de l’eau grattant la guitare et chantant ; il le faisait bien ainsi que son grand frère. Son nom c’est TOMBO Ushindi K. A chaque fois qu’ils chantaient, je les observais tellement que j’oubliais de ramener de l’eau à la maison, Ils m’inspiraient beaucoup. » Dis KABUBAYI.

Apprendre la musique était devenu le désir le plus ardant de son cœur.

« Un jour j’ai pris courage de lui proposer de m’enseigner à jouer la guitare. Sage qu’il était pour moi, il va m’accorder 30 minutes de séance par jour. A son robinet, il avait de l’ordre. Tout le monde devait suivre la ligne en attendant que son tour pour puiser arrive. Je profitais de cela pour m’exercer sur la guitare avec lui. Désormais, j’étais plus motivé d’aller puisé chez lui chaque jour, matin, midi, soir.

Après un temps, j’ai trouvé beaucoup d’autres amis artistes avec qui nous partageons nos différences dont Alain KANZIER, un artiste talentueux, d’une grande renommée dans la ville de Goma qui lui, interprétait Lokwa KANZA. Il chantait et jouait plusieurs instruments musicaux : le piano, la guitare, la batterie, le djembe pour ne citer que cela. De lui, j’ai appris le piano et la maitrise de la voix. Avec lui, j’ai commencé à participer dans des concerts et des spectacles. Grâce à lui, j’ai partagé le podium avec l’artiste Lokwa KANZA lors de la toute première édition du festival AMANI à Goma, en 2014. Avec cette expérience, je me suis donné à des karaokés dans des restaurants, bars. Cela m’a permis de rencontrer beaucoup d’autres artistes locaux tant nationaux qu’internationaux comme KOFFI Olomide, Werra Son, Fally Ipupa, Tonton Lusambo, Robert King. Par cela, j’étais encouragé d’élargir mes contacts avec les artistes et d’avoir confiance en moi-même ; j’ai commencé à travailler dure.

Je suis allé m’inscrire au foyer culturel pour commencer à prester chaque week end, devant une foule immense. Dorénavant, j’ai été testé pour intégrer l’équipe. Pour la première fois, j’ai pris la guitare et interprété la chanson « Emi » de la star congolaise Jean Goubald lequel nom va m’être attribué par le public et les membres du jury, juste après ma prestation. A chaque fois que je montais sur le podium, le public, convaincu par ma voix, criait « Jean Goubald » comme si c’était lui en personne ; dans la ville, c’était devenu mon nom, chez la plupart des gens.

En 2016, lors de la 3ème édition du festival AMANI où l’artiste Jean Goubal lui-même va être invité, toujours à Goma, j’ai trouvé l’opportunité de partager le podium avec lui comme percussionniste dans son groupe. Là-même, j’ai fait connaissance de Migty Popo, le Directeur de l’école d’arts du Nyundo, du Rwanda.

Les médias locaux ont commencé à m’inviter dans leurs émissions qui promouvaient les artistes. Cela a fait que, dans plusieurs coins de Goma, beaucoup de gens me connaissent, pendant que j’étais encore Directeur artistique d’un groupe de jeunes appelé Initiative pour la Promotion de l’éducation, en sigle « IPRED ». Comme tâches, je composais des chansons humanitaires pour le groupe et dirigeais les artistes dans le studio. En 2018, j’ai lancé mon tout premier album sous « A Dieu l’Afrique », avec 6 titres. Mais aussi, j’ai eu la chance de participer dans différents festivals tels que : JAMUHURI festival, East Africa Jazz festival, Kigali culture festival et autres. » KABUMBAYI

RDC: La ville de Goma désormais dotée d’un urinoir écologique public mobile intelligent !

De plus en plus des villes naissent, grandissent et se consolident en Afrique. Tout comme dans plusieurs régions du monde, d’Afrique et de la RDC, les populations civiles croissent mais les infrastructures de base demeurent quasi insuffisantes, sinon absentes.

Du côté infrastructures sanitaires et ou hygiéniques, plusieurs cités n’en disposent pas, en disposent moins, sinon alors jamais.

Pourtant, cet aspect est à la base d’un déséquilibre socio sanitaire, voire écologique, malheureusement responsable d’une gamme des maladies, y compris celles dites des mains sales. Dans une étude publiée en Décembre 2017, medium.com note que << Le manque de toilettes salubres a un grave impact sur la santé des populations, entraînant et exacerbant des maladies telles que le choléra, les diarrhées, l’helminthiase et le paludisme…>>.

La même étude poursuit qu’en << Guinée, près de 4,550,107 personnes n’ont pas accès à un assainissement de base, dont 2,397,896 enfants de 0 à 17 ans…>>.

Le taux de couverture en assainissement des populations poursuit ladite étude, << reste toujours faible au niveau national, à 53,4%. Ce taux est de 32,3% en zone rurale et 87,4% en milieu urbain selon l’enquête MICS 2016…>>.

Cap sur la RDC…

Dans un article publié sur l’agence Congolaise de presse publié en Avril 2022, l’organisation mondiale de la santé OMS, note que << la RDC connaît une recrudescence des maladies dites des mains sales, notamment le choléra, la fièvre typhoïde, le paludisme, les maladies diarrhéiques et les verminoses…>>, dues toujours au manque des toilettes et infrastructures sanitaires salubres.

Par ailleurs, des effectifs variant entre 70 et 90 millions de la population voire même plus, n’ont pas accès aux toilettes salubres au Congo Kinshasa, à en croire le fonds des nations unies pour l’enfance UNICEF.

Pourtant, le sixième objectif de développement de l’organisation des Nations Unies “ONU” stipule que la communauté internationale doit garantir l’accès aux toilettes à tous d’ici à 2030 : « Nous devons d’ici 2030, assurer l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats et mettre fin à la défécation en plein air, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes et des filles ainsi que des personnes en situation vulnérable»…

L’usage des toilettes insalubre,… Ça pèse sur l’économie Congolaise…

<< La contamination de l’environnement par les selles et l’usage des toilettes mal entretenues, est la cause majeure d’une moyenne annuelle de 23.000 cas de choléra affectant la RDC, dont la prise en charge coûte autour de 14 millions de dollars…>>, croit-on au site internet “water and sanitation program, WSP”, cité par Radio MOTO.

Le même site poursuit, dans le même angle, que chaque année, << la RDC perd 208 millions de dollars, soit 1,6 % de son produit intérieur brut, pour soigner les plus ou moins 46 millions de Congolais utilisant des latrines insalubres ou partagées…>>. Une réalité qui révolte.

Pourtant des solutions existent…

Innovation toilette mobile en R.D.Congo

Face à ce fléau à la fois sanitaire et écologique, des solutions existent. Elles doivent avant tout, consister essentiellement à abandonner les sales et promouvoir les bonnes habitudes, qui supposent se méfier des pratiques telles que la défécation en plein air.

Dans cette optique, acted.org, a aussi démontré dans une étude menée en 2013 en Afghanistan, que << le passage de la défécation en plein air à l’utilisation d’un assainissement amélioré a un impact de 36% sur la réduction de la morbidité infantile liée aux maladies diarrhéiques…>>.

Et cela se concrétise à Goma…

Innovateur de la toilette mobile

Préoccupé par cet hécatombe sanitaire et écologique, un citoyen Congolais du nom de Blaise KAMBALE MAFUNGULA, a conçu “un urinoir public mobile intelligent“. Cette œuvre a même été présentée à l’autorité urbaine les avant-midi du Mercredi 7 Décembre 2022, à la mairie de Goma.

Cette architecture est la résultante d’une dizaine d’années d’incubation d’idées, a rapporté son concepteur. Pour dissiper les odeurs et les infections succeptibles de provenir de ce lieu d’aisance, son architecte l’a monté de manière ingénieuse, qu’il lui a joint un dispositif de désinfection automatique et un autre servant à évacuer les odeurs. En plus, des boules désodorisantes seront permanament placées dans les cuves respectivement d’usage féminin et masculin, pour répondre à ce problème.

Cet urinoir qui n’était qu’un échantillon, sera d’après Mafungula, associé à d’autres qui seront placés dans des lieux publics en vue de servir les populations de Goma qui depuis longtemps, étaient dans le besoin de cette infrastructure sanitaire. À seulement 200 FC, ajoute son concepteur, tout usager aura le plein droit de s’en servir avec quiétude. Il lance un appel aux bonnes volontés, à lui venir en aide pour faire autant de dispositifs enfin de lui permettre de desservir toute la ville de Goma.

Une solution à la pudeur…

Au nom de son titulaire en mission, le Maire adjoint de Goma, le commissaire supérieur Principal Kapend Kamand Faustin, a salué l’ingéniosité avec laquelle l’œuvre lui présentée à été faite. Il a par la suite encouragé son concepteur. D’après l’autorité, par son œuvre, Blaise KAMBALE MAFUNGULA vient contribuer à la résolution du problème “d’hygiène et de pudeur” en ville de Goma, encore que “les autorités ne doivent pas laisser la population faire le grand ou petit besoin n’importe où”.

Un urinoir à la fois écologique…

Compartimenté en deux, ledit urinoir est conçu de façon à permettre la collecte des urines qui, par la suite, seront traitées pour enfin servir d’engrais biologiques utilisables dans les jardins potagers en vue de la production des légumes et autres plantes maraichères, a expliqué Mafungula. << Toutes les urines qui seront collectées à partir du réservoir de notre urinoir que vous voyez, seront traitées pour qu’elles servent d’engrais biologiques dans nos jardins. Et cela va nous aider à accroître notre production légumière et maraîchère…>>, nous a expliqué fièrement Blaise KAMBALE MAFUNGULA.

Des urines humaines dans la production végétale… fiction ou science ?

Nombreux n’y croient pas. Mais c’est une pratique déjà scientifiquement prouvée et incontestablement productive. Dans l’agglomération de Shasha, groupement Mupfuni Shanga, chefferie des Bahunde en territoire de Masisi, province du Nord-Kivu, partie orientale de la RDC, Paul Kanyama, un agriculteur interrogé par lesvolcansnews.net, a témoigné que les urines humaines étaient un engrais fiable.

Lui qui l’utilisait déjà dans son jardin, a affirmé que cette urine est même devenue un produit commercialisable. « On utilise les urines d’une personne dans nos champs, on conserve ces urines pendant deux ou trois semaines voire un mois pour les verser dans le champ improductif. Juste après avoir labouré, on verse quelques urines. Une fois on a fini à planter la culture, on verse encore et croyez-moi, la production devient inimaginable à la récolte » confiait Paul Kanyama.

Après avoir découvert ce secret, nombreux se sont investis dans l’usage de cette denrée. Et cela, la loi de l’offre et de la demande agissant, a fait que cette matière soit aujourd’hui devenue un produit de commerce. « pour moi et même les autres, on achète un bidon de 20 litres à 12.000 FC (l’équivalent de 6 dollars Américains). Ça coûte cher mais c’est très très efficace », nous a révélé Paul Kanyama.

Leader de l’approche “ecosan” (écologie sanitaire), le consortium de l’agriculture urbaine de Butembo CAUB, a expérimenté depuis des années, l’usage des urines et défécations humaines dans le jardinage à Butembo (capitale commerciale de la RDC, située dans la partie grand Nord de la province du Nord-Kivu).

D’après Jacques Penda, un des anciens apprenants au CAUB, l’approche “ecosan” dans la filière de l’usage des urines (riches en azote) et défécations humaines dans le jardinage, est non seulement économique et efficace, mais aussi salutaire pour les sols sur lesquels elles sont utilisées, en ce sens qu’elles gardent intactes les propriétés physiques, et biochimiques du sol, sans dégâts sur sa pédo-faune, sans influence néfaste non plus sur son PH (Potentiel en hydrogène).

Il est donc désormais possible et prouvé, de faire des urines humaines qui polluaient, une véritable opportunité écologique, en les utilisant comme engrais biologiques dans nos jardins potagers.

John TSONGO/ Goma-RDC

RDC/Filière café-cacao : les café et cacao Congolais à la floraison des économies étrangères, l’osmose d’une fraude cafeïcole…

Alors que les années 1980, la RDC alors Zaïre, était parmi les géants producteurs du café sur le continent Africain, aujourd’hui ce pays est sur une pente glissante de perte de production, on dirait sur le rail d’un secteur cafeïcole qui signe sa descente aux enfers…

Les années 60, le monde a vu la RDC alors Zaïre à l’époque, exporter plus de 40 tonnes du café arabica et plus de 50 du café robusta, se réfère-t-on au site graine-de-café.com.

En effet, les guerres dans tous les bassins de production du café en RDC et surtout le grand Kivu, la dégradation du réseau routier, l’absence d’un fonds de garantie en faveur des agriculteurs, la non réglementation du marché, la non sécurisation des petits producteurs du café par l’État Congolais,… Ont contribué pour beaucoup dans la dégradation de la filière du café sur l’aire Zaïre, aujourd’hui République Démocratique du Congo.

Pourtant…!

crédit photo tiers

Pourtant, avec plus de 250 milliards de dollars que fait gagner le café à l’économie mondiale, avec les plus de 25 milliards de dollars que la RDC perd chaque année par un défaut d’entretien de ce secteur, le café en sa casquette d’or vert, financerait à lui-seul jusqu’à à 500 %, le budget de la RDC d’il y a 4 ans.

Et l’insécurité s’invite

Le café est certes, produit dans plusieurs endroits du pays, de part même ses réserves importantes en terres cultivables. Mais le café de qualité qui émane des hautes altitudes du pays, et essentiellement le Kivu, est étouffé par la guerre qui s’étend sur tous les 6 territoires du Nord-Kivu d’abord, et sur les autres provinces qui lui sont voisines, je cite le Sud-Kivu et l’Ituri.

Rien que par le poste frontalier de Nobili dans le secteur de Ruwenzori en territoire de Beni écumé par la rébellion de l’ADF (Allied Democratic Forces ndlr), la RDC perd plus de 40 milles tonnes de cacao, plusieurs autres milliers de café et cela sans rigueur tenue vis-à-vis d’autres postes frontaliers qui échappent parfois au contrôle.

représentation des produits caféine

Pire encore !

À chaque campagne agricole du café, le Congo-Kinshasa perd plus de 50 millions de dollars, suite au non entretien du secteur cafeïcole.

Mais comment ?

Plus de 40 milles tonnes de cacao Congolais traversent frauduleusement le poste frontalier de Nobili (Beni RDC) pour l’Ouganda voisin pour y être exporté comme produit en Ouganda.

Et si les café et cacao Congolais nourrissaient les économies étrangères ?

Loin de Nobili, dans le Nord Ubangui, le café et cacao Congolais traversent la frontière et relient la Centrafrique, pour y être exporté comme ayant été produit en République Centrafricaine. Pourtant ce sont des produits Congolais.

Ce n’est pas tout !

Dans la partie orientale du pays notamment dans les provinces de l’Ituri et de la Tshopo, le café Congolais franchit les frontières, il relie le Sud-Soudan pour y être exporté comme produit dans ce pays, pourtant tous voisins à la RDC.

Et sous ce climat, la RDC s’éloigne chaque année qui passe, de plus de 25 milliards de dollars, soit 500 % de son budget des années 2001-2017.

Pourquoi cet état des choses ?

L’absence des routes nationales et de dessertes agricole, le non appui technique aux petits producteurs, l’accès difficile ou quasi inexistant des agriculteurs aux financements, la non existence du fonds de garantie agricole, la prédation du champ d’action des petits producteurs nationaux par les étrangers, l’inexistence d’une politique d’encadrement des agriculteurs, l’insécurité permanente dans les zones de production cafeïcole… autant des mots ont depuis des années, rongé le secteur du café et l’ont dépouillé non seulement de sa substance, mais aussi et surtout de sa teneur économique.

Mais aujourd’hui l’espoir renaît…

Au cours du premier trimestre de l’an 2022, la Banque centrale du Congo notait dans un rapport, que la RDC avait fourni au marché, 1 044 tonnes de café. Selon le même document, cette production augurait une légère hausse par rapport à la production du premier trimestre de l’année dernière (2021), où les statistiques ne présentaient que l’équivalent de 848 tonnes, comme production du café fourni par le pays.

Pour toute l’année 2021, la production du café a été évaluée à hauteur de 12 683 tonnes, faisait toujours savoir le même rapport.

Après avoir subit le plein fouet de près d’un siècle dans le combat de l’abandon, le café commence à attirer agriculteurs, commerçants, consommateurs, transformateurs et autres. C’est justement ce qui explique cet engouement des coopératives agricoles qui réfléchissent ces jours, autour de comment redonner au café sa digne qualification des temps ancestraux: “l’or vert”.

Ce Mardi 24 Octobre 2022 à Goma par exemple, sur initiative de l’Office National des Produits Agricoles du Congo ONAPAC, plusieurs coopératives agricoles œuvrant dans la filière café pour les unes et cacao pour les autres, se sont réunies dans les enceintes même de l’ONAPAC.

D’un côté, pour clôturer la campagne annuelle café-cacao 2021-2022 et lancer la nouvelle autre: 2022-2023;

De l’autre, pour réfléchir ensemble sur comment relever les défis de ce secteur et faire du café et du cacao, la véritable pierre angulaire non seulement pour les économies des producteurs mais aussi et surtout pour celle du pays.

Cette rencontre a permis aux membres des différentes coopératives du café, d’évaluer l’année précédente. Mais aussi, de projeter pour la suivante, avec un objectif costaud! Celui d’atteindre 15 milles tonnes des exportations annuelles du café.

Cette occasion a également permis aux différents maillons de la chaîne de valeur café, d’organiser une exposition des différents sous-produits du café et les faire déguster, pour ainsi inciter les citoyens locaux et surtout ordinaires, à la culture de la consommation du café.

De l’explication des bienfaits du café pour la santé à la présentation de son potentiel médicinal sans égal, en passant par ses vertus multiples,… tout a été au rendez-vous.

Mais en dépit de tout, une étape n’a pas manqué !

C’est celle de la formulation par ces petits producteurs, des recommandations qu’ils estiment être une solution aux défis du moment dans la filière du café.

Par le biais du président du Réseau des coopératives des producteurs du café cacao de la RDC, Monsieur Gilbert MAKELELE; les différents acteurs du secteur café-cacao soutiennent que pour relever cette filière, l’État Congolais doit mettre en place une loi agricole qui donne du poids aux agriculteurs, doit simplifier et informatiser le processus d’acquisition des visas à l’endroit des acheteurs internationaux, il doit simplifier le processus d’exportation du café, il doit activer la création du fonds national pour le développement agricole FONADA, doit réhabiliter les routes de desserte agricole, il doit régulariser le secteur café cacao, il doit endiguer la fraude dans le circuit d’exportation du café et du cacao, mais aussi doit mettre en place des stratégies de promotion des produits agricoles locaux, tout en veillant sur le maintien de la qualité du café et du cacao.

En plus de réhabiliter les routes de desserte agricole imposer la sécurité dans les zones non stables, les autorités congolaises devraient tout de même apporter des amendements au niveau des lois sur les coopératives agricoles en RDC, et accélérer les acquis de la réforme foncière.

L’amélioration des vies, des producteurs du café et du cacao, la prise en compte des jeunes et des femmes,...”, C’est sous ce thème que la journée de cette 2022 a été commémorée.

John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC

Goma: Projection du film Empire du silence, les secrets oubliés d’un peuple massacré…

Depuis ce samedi 3 Septembre 2022, le cinéaste Belge Thierry Michel, organise en ville de Goma, une projection du film dénommé “Empire du silence”.

Ce film d’une heure et 50 minutes, retrace l’histoire atroce vécue en RDC les 25 dernières années.

Dans un point de presse d’avant projection au centre de presse de Goma ce samedi-même, l’auteur du film a cru savoir que ce travail de 3 ans des hauts et des bats d’une recherche assidue, s’articule sur trois grands piliers qui se déduisent pour autant en ses objectifs :

D’un côté, les témoignages des victimes des massacres et autres atrocités commis sur les populations civiles innocentes;

De l’autre, une archive, comme preuve historique d’une souffrance inédite imposée au peuple Congolais par des auteurs divers, en dépit de son hospitalité ;

De l’autre encore, une mise au défi de tous ceux qui sont sensés se révolter pour que les victimes obtiennent réparation.

Pour Thierry Michel, ce cinéaste senior penché sur les questions Congolaises depuis les années 1991, ses motivations à faire un tel film qui revêt d’un caractère révoltant, résulte de l’insouciance dont font preuve la communauté internationale et plusieurs autres Congolais complices vis à vis du malheur permanent du peuple Congolais.

Cela rejoint justement, le desiderata de la justice transitionnelle, une nouvelle donne de justice présentée comme panacée à l’impunité dont jouissent encore jusqu’ici, les auteurs du “génocide Congolais”.

Voulant pour preuve la mobilisation toute azimut qui se fait voir de la part de l’occident à l’endroit de la crise russo-ukrainienne, Thierry Michel dit ne pas comprendre pourquoi la RDC ne bénéficie pas de la même attention, de la même mobilisation, encore que le Congolais est aussi un peuple et de surcroît habitant d’un pays membre de l’ONU.

C’est d’ailleurs de là, poursuit Michel, que naît l’intitulé même du film, je cite : “l’empire du silence”.

Il faut enfin dire que la projection de ce samedi n’a pris qu’une partie, la première et la seconde interviendra lundi 5 Septembre prochain toujours en ville de Goma.

John TSONGO Goma-RDC

KING-D KANKALA : Le single TYSON dévoile ses griffes à l’Est de la R.D.C

Le titre “TYSON” de l’artiste rappeur Congolais KING-D KANKALA fait son apparition petit à petit dans le Play List à Goma, la capitale musicale de la province du Nord-Kivu. En exclusivité sur le micro virtuel de PANA RADIO, son manager, grand-frère de son état a dévoilé les secrets que regorgent ce single.

« L’inspiration est tiré du nom MIKE TYSON, jadis une des stars de la boxe actuellement en retraite pour illustrer les règlement de compte en famille se traduisant par les hostilités. Il s’agit d’un père sévère, qui loin de ses responsabilités bat sa femme et ses enfants… » A laissé entendre le frère et manager de l’artiste KING-D KANKALA.

Du style “Afro-rap”, morceau qui incite à des pas de danse, offrant tout de même des possibilités d’émotions cette chanson est une bibliothèque de vie pour l’artiste : « Nous venons d’une famille très pauvre. On les voit, dans notre entourage et fréquentations,  les enfants qui, à l’arrivée de leur père s’enfuient parce qu’ils ont peur. On les voit, ces femmes qui travaillent dur afin de satisfaire les besoins primaires. Leurs époux parfois ivrognes, irresponsables, ignorant leurs efforts fournis pour la prise en charge de la famille finissent par les battre comme sur un ring de boxe » avant de poursuivre : « ce du vrai MIKE TYSON »

L’originalité de cette chanson enregistrée en swahili relève le message de changement des comportements pour un monde habille et dynamique. 

Signalons que KING-D KANKALA, de son vrai nom, LUMOO KUBUYA DANIEL est connu pour ses prouesses dans le rap à l’Est du pays est à l’Age mineur. Né le 03 Juillet 2008, l’artiste n’a atteint que ses 14 berges cette année.  

Ecoutez la chanson TYSON :

MAGLOIRE MUTULWA MUKULUMANIA