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RDC: Les acquis du vivre ensemble au profit de l’avenir de l’Afrique, qu’en dire ?…

Grand continent à vocation émergente, l’Afrique a besoin de la culture de certaines valeurs nécessaires à sa prospérité. Et l’une de ces valeurs, c’est le vivre ensemble. Cette réalité n’épargne en aucun cas, la RDC encore moins le Nord-Kivu. Voilà qui explique la campagne que mène en ces jours, le présidium de la jeunesse intercommunautaire de la RDC, enfin de consolider un acquis de taille, nécessaire à la survie et l’émergence du continent : vivre ensemble et lutter contre les discours de haine…

De part même sa diversité raciale et ethnique, l’Afrique est un continent qui a besoin d’une cohabitation pacifique interraciale et intercommunautaire. C’est une dose nécessaire pour son émergence et cela ne doit être qu’une perception de tout le monde sans exception aucune.

C’est le gros du message aujourd’hui véhiculé par le présidium de la jeunesse intercommunautaire en République Démocratique du Congo.

Pour ce présidium en effet, le vivre ensemble entre communautés doit sceller toutes les perceptions car pas d’émergence ni de développement où règnent division et discours de haine à l’endroit des uns contre les autres.

<< Tous sommes bénéficiaires de la campagne de lutte contre la haine: hommes politiques, citoyens ordinaires, car c’est en capitalisant ces acquis que nous arriverons à bâtir une Afrique forte, un Congo fort et un Nord-Kivu Prospers…>>, sensibilise Benjamin Mishiki, Président de la jeunesse intercommunautaire en RDC.

Pour mettre la main à la pâte, Benjamin Mishiki et ses collaborateurs ont mené en juin 2023, plusieurs séances de sensibilisation des jeunes de différentes communautés du Nord-Kivu d’abord, sur les acquis du vivre ensemble, gage d’une paix et un développement durables en Afrique. Cela se poursuit ensuite via les voies médiatiques pour atteindre un public beaucoup plus important.

Les communautés Luba, Kumu, Bashi, Bayira, Bahuunde, Banyanga, Bakumbule, Bambuti, Bakobo, Bahutu, Babingi, Batutsi, Twa, Bakongo, ou encore Batembo, Bambembe et les autres, ont toutes été ointes par une huile parfumée d’une valeur liée à la fédération des forces, pour un vivre ensemble privilégiée, gage d’une paix et d’un développement harmonieux.

En Afrique, les périodes pré-électorales, électorales et post-électorales ont toujours été un moment nécessaire au risque de propagation des discours de division… Et tout cela doit être prévenu pour éviter des casses qui en découleraient, prévient Mishiki.

Au Sénégal par exemple, le pays traverse une crise pré-électorale engendrée par la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme. Et ce terrain est déjà très favorable aux discours de haine, proférés d’un côté contre un autre camp partisan à quelques mois seulement des élections… Même cas pour la RDC, qui attend en Décembre prochain, élire les différents animateurs de ses institutions politiques, et le climat y est favorable à la haine et aux divisions si les mécanismes d’endiguer cela ne sont pas définis en amont, semble convaincre Mishiki, pour justifier l’opportunité de la campagne qu’il mène.

Le mois de juin a en fin dans ce cadre, été ponctué par une tournée décisive de sensibilisation de la jeunesse vis-à-vis des valeurs véhiculées par le vivre ensemble. Des descentes dans ce sens ont vécu dans les entités de Katoyi, Kyeshero ou encore Nyabushongo, en ville de Goma. Et il faut espérer aux résultats positifs, reste confiant Mishiki.

John TSONGO

Monde: Le journalisme est-il un crime ?

Partout dans le monde, vivre Journaliste est une question de vie ou de mort. Non seulement on est exposé à beaucoup de problèmes, mais aussi on est moins rémunéré ou presque pas. Pourtant, le rôle du journaliste n’est à mesurer. Mais quoiqu’il en coûte, les difficultés dans le monde du journalisme ne doivent pas nous déconcentrer de ce métier noble. Vérité, responsabilité et respect de l’éthique et la déontologie, doivent caractériser tout journaliste. Et dans un climat de guerre, le journaliste ne doit pas courir le risque de se victimiser. Il doit plutôt venter et travailler pour la résilience de son pays, sa région et sa communauté qu’il prétend servir.

578 cas de violations des droits des Journalistes ont déjà été notifiés depuis début 2023. Reporters sans frontières qui mentionne ce chiffre, spécifie que 7 Journalistes ont été tués depuis le 1er janvier 2023, 1 collaborateur des médias a aussi été tué au cours de la même échéance, 8 autres collaborateurs sont détenus à ce jour, 540 journalistes sont en détention de par le monde, alors que 22 collaborateurs des médias le sont également.

C’est un véritable recul en matière du respect des droits des journalistes, quand on sait que chaque jour, des efforts sont consentis pour créer un climat salubre d’exercice de métier du journalisme.

Des chiffres qui font peur…

106 cas en Chine, 80 en Birmanie, 79 en Syrie, 55 en Iran, 43 au Vietnam et 6 en RDC, ce tableau peu reluisant des cas de violations des droits des journalistes, est un miroir d’un délicat métier toujours forcé à disparaitre, quand bien même ceux qui l’exercent ne le font que par un sacrifice à la solde d’une vie misérablement menée au profit d’une communauté privée de ses droits par un petit groupe d’individus qui ne travaillent qu’à faire fleurir l’injustice sociale… Drôle !

Nord-Kivu, un autre ciel…

En guerre depuis plus de 30 ans maintenant, la partie Est de la RDC est l’une des régions où les journalistes payent le lourd tribut des colères qui, au quotidien s’abattent sur leurs têtes. Journaliste en danger, une Organisation non Gouvernementale qui travaille aux côtés des journalistes pour leur apporter assistance en cas de difficulté professionnelle, note que 68 Journalistes ont été contraints de fouir leurs milieux depuis Octobre 2022, suite à la guerre entre les forces armées de la RDC FARDC et le duel M23-RDF (mouvement du 23 mars et la Rwanda Défense forces) dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.

Leur situation est d’autant plus particulière que nombreux parmi eux ont connu des cas de ciblage par les belligérants tout simplement parce qu’ils sont journalistes. << Ce fut un matin, lors deux hommes en tenue militaire venaient me chercher. Ils m’avaient dit que le commandant avait besoin de s’entretenir avec moi. Je leur avais dit que la personne qu’ils cherchaient était plutôt ma grande sœur et qu’elle était sortie pour un achat d’un article à la cité. C’est ainsi qu’ils m’avaient remis 3000 Shillings Ougandais, m’enjoignant de les remettre à ma grande sœur pour l’achat des unités en fin de joindre par ligne téléphonique le commandant…>>, témoigne Darlène, une journaliste déplacée pour qui son organe de presse “Umudiho FM”, est présenté par le M23 comme une caisse de résonance des éléments de la force Démocratique pour la libération du Rwanda FDLR, rébellion antagoniste à la RDF et présente dans l’Est de la RDC depuis les années 1994.

Journalisme : entre patriotisme et professionnalisme

Alors que les principes du métier de journaliste demandent que l’on soit neutre, les valeurs patriotiques demandent que l’on soit plutôt du côté de la défense de son pays. Et c’est même de là qu’est le concept “guerre médiatique” mise en contribution lors de différentes guerres mondiales, pour dissuader chacun ses adversaires. C’est un peu plus comme ce qui se fait aujourd’hui en France, où l’on voit les médias (France 24 et Radio France Internationale) soutenir clairement l’Ukraine au détriment de la Russie.

Et à ce niveau, le contexte d’exercice du métier du journalisme au Nord-Kivu devient plus délicat, qu’il est difficile d’opérer un choix qui enchante les deux cas illico.

Faut-il obéir à l’ordre des rebelles et trahir sa patrie ?
Faut-il obéir aux autorités du pays pour se faire tuer par les rebelles ?
Faut-il avoir un penchant au détriment du professionnalisme ?
Ou carrément abandonner le métier pour sacrifier la communauté ?…
Autant de questionnements qui rendent le journalisme en RDC un métier plus embarrassant, ennuyant, stressant, et perplexe, quand on sait qu’il est aussi peut rentable en termes de lucre. Pourtant, il est difficile à abandonner quand << on sent que c’est sa passion >>, comme allègue Emmanuel Jikaze, journaliste dans une radio communautaire en ville de Goma.

Mais que faire ?

<< Nous avons choisi la voie de la vérité. Et donc, nous devons continuer de nous battre pour sa plaine réalisation…>>, répondait Madame Rosalie ZAWADI MASIKA, Présidente de l’Union nationale de la presse du Congo section du Nord-Kivu (UNPC), dans son discours du 3 Mai 2023, à l’occasion de la célébration du 30ème anniversaire de la journée mondiale dédiée à la liberté de la presse.

Tout comme elle, la Cheffe du Bureau du Petit Nord au sein de la mission des nations unies pour la stabilisation de la RDC, MONUSCO madame Laila Bourhil, soutient que le journaliste doit << éviter d’être victime de la situation >>. Il doit plutôt être un acteur important dans le balisage et la fourniture d’une information << vérifiée, sûre, précise et fiable >>.

Car poursuit-elle, << l’information est un bien public. Elle peut aussi devenir un outil de guerre et/ou un outil de la cohésion sociale ou de déstabilisation et de destruction de celle-ci…>>. C’est là qu’elle interpelle les journalistes à se liguer pour la promotion de la vérité encore qu’en ces jours où << l’enjeu est de taille et c’est la vie de la province qui est en danger, la bataille pour la vérité devient un impératif pour tout journaliste !>> Conseille-t-elle.

Oui, parce que << dans ce contexte pigmenté de crise et à l’heure du numérique, l’environnement informationnel devient plus complexe et aussi très dangereux >>.

Oui encore, car << nous avons beaucoup d’acteurs qui se présentent comme des journalistes professionnels, des blogueurs, mais qui exploitent la technologie numérique et les médias sociaux, pour faire de l’information un art de manipulation de la vérité, qui sert à semer la confusion, inciter à la violence, ou décrédibiliser les acteurs des institutions…>>. Et à cet égard, << le journaliste doit garder à l’esprit que les informations non rigoureusement documentées sont non seulement un danger, mais aussi ça affecte la crédibilité du journaliste lui-même >>, voilà pourquoi tout journaliste digne doit beaucoup veuiller sur la responsabilité et la vérité car ce sont des qualités en tout cas cruciales pour tout journaliste, laisse encore entendre Laila.

Manipulation de la vérité, une réalité vécue…

Dans le livre blanc écrit et publié par le gouvernement Congolais en Décembre 2022, Kinshasa accuse par exemple Kigali d’avoir dépêché dans les territoires conquis par le M23 et particulièrement au village de Kishishe dans le Rutshuru, des journalistes et youtubeurs Rwandais, pour récolter des faux témoignages en fin de falcifier l’histoire et lever tout soupçon sur le Rwanda dans son implication dans les massacres de samedi 29 Novembre à Kishishe, drame qui avait arraché la vie à plus de 270 Congolais. Une vérité qui vient encore mettre en jeu la pertinente question d’éthique et de déontologie du journaliste d’un côté, et la vérité et la responsabilité du journaliste de l’autre, comme vient d’insister ci-dessus Madame Laila.

Canon contre tête… Mais sortir tête haute…

Il n’est surtout pas question de prendre avec moins de sérieux le contexte professionnel du journalisme en RDC. Il ne l’est en outre pas non plus, de se méfier des capacités du journaliste du Nord-Kivu et Congolais en général, à nager à contre-courant des flots et vagues d’une situation particulièrement différente de l’ordinaire. Loin de l’ordinaire car en 2022 par exemple, les journalistes Tchangamusa et Héritier Magayane ont été tués dans un contexte purement opaque. Et aujourd’hui, la presse du Nord-Kivu reste sans nouvelles de l’un de leurs, le Directeur de la radio Mikeno, porté disparu pour une destination et par des personnes non connues.

Mais en dépit d’un contexte aussi peu reluisant qu’incertain, le journaliste doit se ranger du côté de ceux qui gagnent et non des victimes, soutient Madame Rosalie ZAWADI. Parce qu’en tout état de cause, le journaliste, c’est aussi cet homme, cette femme qui joue le rôle de << réveiller le patriotisme dormant…>>. Et dans ce sens, il est hors des questions de le prendre pour un << ennemi de la République, plutôt un citoyen engagé pour la liberté…>>, Martelle encore une fois Rosalie ZAWADI.

Par ailleurs, il est aujourd’hui temps que << cesse la définition du Nord-Kivu par la violence. Plutôt comme un symbole de la résilience…>>, conseille le Ministre Congolais en charge de la communication et médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya lors de son briefing hebdomadaire organisé à Goma Lundi 17 Avril, au lendemain du passage à Goma du président Suisse Alain Berset, à l’issu de sa mission dans cette partie du pays.

Et pour y arriver, les journalistes ont un << rôle à jouer, car ils doivent vendre l’image d’un Congo qui gagne>>, l’émergence d’un peuple résiliant. Et c’est d’ailleurs l’un des secteurs qu’abordent les Journalistes Fidèle Kitsa et Albert Isse dans “Congo sauti”, un média en ligne qui promeut l’entrepreneuriat et qui met à la merci du public, les œuvres d’un peuple dynamique, économe et visionnaire.

C’est tout aussi ce que promeuvent les Journaux panaradio.org et naturelcd.net ou encore la radio Elle FM (basée à Goma) qui présente la femme dans son côté des atouts et Bora FM (basée à Goma également), avec un accent particulier mis sur l’éducation sanitaire ou encore la radio Tayna qui promeut aux côtés de naturelcd.net et naturel TV, l’éducation environnementale.

Et c’est bien cette attitude résiliente du Journaliste du Nord-Kivu qui a hepaté le vice-gouverneur du Nord-Kivu, le commissaire divisionnaire Ekuka Lipopo Jean-Rumuald. Lui est à cet effet d’avis que le grand et vrai bonheur pour le journaliste aujourd’hui, << n’est pas seulement l’argent. Mais son bonheur c’est être lui-même, être utile à la société, à la population qu’il sert…>>.

Le journaliste, historien du présent, architecte du futur, panseur des plaies du passé et du présent, mérite mieux qu’une mort. Il est temps que sa vie soit placée au centre des préoccupations mondiales.

John TSONGO

Kagame: Un déboussolé embarrassé par la constance d’un peuple résistant…

La guerre en RDC, ceux qui la font ne sont pas ceux qui en payent le prix ! Plus de 30 ans qu’elle ensanglante la région du Kivu et de l’Ituri, Dieu est un grand pondeur, sinon il n’y aurait plus de populations dans ces zones. Oui! Parce que personne ne connaît le nombre exact des Congolais meurtris, personne n’a une idée sur les vraies statistiques tant des victimes que des fosses communes, résultante directe de la dite guerre.

Pourtant ses  “acteurs sont connus “, allègue Patrick Muyaya ministre de la communication et médias et porte-parole du gouvernement Congolais, lors du briefing de presse hebdomadaire organisé à Goma au Nord-Kivu, lundi 17 Avril 2023.

C’est pourquoi, le gouvernement Congolais mène une guerre sur tous les fronts : militaire, diplomatique, politique, judiciaire, économique et médiatique.

Les bourreaux déboussolés…

Quand on ne sait pas ce qu’on veut, on finit par vouloir ce que l’on ne veut pas. Kagame, en qui Muyaya reconnaît la seule capacité de “recyclage des bourreaux de la RDC”, a “perdu la boussole”.

En effet, “Kagame n’a jamais répondu à la question de savoir pourquoi il nous agresse…”. “Il a créé le RCD, puis le CNDP, le M23, puis le M23”, explique Patrick.

Le chapelet de motifs : le miroir d’un cerveau en pleine usure…

Le ministre congolais de la communication et médias, Patrick Muyaya. Crédit Photo: Google.

Malgré ses nombreuses années passées au pouvoir contre la volonté du peuple Rwandais pris en otage, Kagame a raté la maîtrise de l’histoire de la région des grands lacs… Pour preuve, alors en conférence de presse au Bénin samedi 15 Avril, Kagame a réveillé un “faux fuyant”: le conflit des frontières… 

« Les frontières construites pendant la période coloniale ont affecté et divisé nos peuples. Une partie du Rwanda avait été donnée au Congo, et le Sud à l’Ouganda…», dixit Paul devant son homologue béninois Patrice Talon.

Ce sujet qui fâche l’opinion publique congolaise, l’incite à se faire enseignante de Kagame, “ce miroir d’un cerveau en pleine usure “, déconnecté des réalités et enjeux historiques de la région des grands lacs.

« Kagame devrait se référer à la Belgique, pour s’imprégner des vraies limites de nos deux pays. D’ailleurs le Professeur Tshibangu Kalala a écrit un gros livre sur les frontières, ouvrage publié lorsque Kagame est déjà Président du Rwanda. » recadre Muyaya. Il doit également lire le livre du professeur Tchibangu Kalala, “un gros livre écrit et publié récemment et qui apporte la lumière sur la question des frontières…”, poursuit-il.

La question des frontières qu’évoque aujourd’hui Kagame, est le nième motif de l’attaque de cet homme aux intentions bellicistes vis-à-vis de la RDC, martèle Muyaya.

Pour justifier sa guerre d’agression Au Congo, au début, il a soulevé le phénomène FDLR, après il a ressuscité la question des minorités ethniques tutsis en disant qu’elles n’étaient pas protégées, après il a évoqué la question des réfugiés : et là, nous lui avons avec le haut-commissariat pour le réfugié, montré qu’il y avait en RDC plus de réfugiés Rwandais qu’il y en a des réfugiés Congolais au Rwanda… Aujourd’hui il nous vient avec la question des frontières… C’est une preuve que Kagame a perdu la boussole…” déroule sans peur le ministre de la communication.

Pourquoi Kagame s’agite-t-il quand on évoque le M23 ?

L’incohérence dans toutes ses interventions depuis le début de la guerre du M23 comme toutes les autres du passé dans lesquelles il a toujours été l’acteur de la métamorphose, Kagame a montré qu’il était digne des examens médicaux visant directement sa santé psychique. La guerre du M23, Kagame n’a cessé de la qualifier “d’un mouvement insurrectionnel congolo-congolais“… Mais s’il en était ainsi, pourquoi les éléments de la Rwanda Défense forces se font-ils toujours tuer en RDC dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo combattant aux côtés du M23 ? Pourquoi, toutes les fois que les FARDC infligent des pertes lourdes au M23, Kigali accuse toujours Kinshasa de violer le cessez-le-feu, pourquoi quand les avions militaires congolais bombardent les positions du M23, le Rwanda les attaque toujours à son tour l’accusant de violer son territoire ? Pourquoi, lors des Massacres de Kishishe de Novembre 2022, le Rwanda a déployé sur le terrain, des journalistes et youtubeurs Rwandais pour essayer de falsifier la vérité ?… Kigali doit répondre à toutes ces questions !

Crise du M23, Kinshasa est-il aux abois ?

8ème en Afrique en termes d’efficacité, l’armée congolaise mériterait mieux qu’une substitution par une force étrangère : l’East Africa community régional forces EAC-RF. Le Soudan qui est en crise, le Rwanda également, le Burundi qui a ses rebelles au Sud-Kivu, l’Ouganda qui a ouvert en juin 2022 un couloir au M23 pour poignarder Kinshasa dans le dos… tous sont ceux qui pourvoient encore l’EAC-RF en hommes.

Très étonnant que d’aucuns ne pourraient se l’imaginer, alors qu’il était attendu que l’Ouganda déploie en RDC 2000 hommes l’équivalent de deux bataillons, des sources sûres ont soufflé à la Radio Panafricaine que ce pays aurait déjà déployer jusqu’à 5000 hommes soit l’équivalent de 5 bataillons…

Personne ne connaît le mobile de cet agissement de l’Ouganda qui selon le ministre, entretient une forme de << dualité avec les FARDC >>. Mais qu’il le reconnaisse, le gouvernement Congolais justifie l’appel à l’EAC-RF, d’une mutualisation des forces pour combattre le terrorisme. Car << le problème de la RDC est régionale. Et on ne peut jamais combattre seul un groupe terroriste…>>, Justifie le porte-parole du gouvernement.

Le peuple d’abord ou l’EAC d’abord ?

GOMA: Manifestations contre la force de l’EAC, les manifestants exigent. Crédit photo: Google.

“Ni économiquement, ni diplomatiquement, ni sur le plan sécuritaire, la RDC ne gagne rien de l’EAC. Nous demandons au gouvernement Congolais et aux députés nationaux de faire sortir la RDC de cette arnaque qu’on appelle EAC. Sinon, les générations futures en payeront le prix…” 

A écrit sur son compte twitter, le vice-président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Jean-Paul LUMBULUMBU MUTHANAVA.

Ce député se joint visiblement aux milliers des jeunes qui, depuis et manifestent toujours leur colère pour exiger le retrait de la RDC de l’EAC. “EAC=M23”, ont toujours écrit sur les calicots, les jeunes manifestants. Ils se désolent par contre: le fait pour le gouvernement de continuer à assister le déploiement de la force régionale sans aucune oreille prêtée aux cris de détresse de la population, est une version contradictoire à son slogan “ le peuple d’abord…”.

Par ailleurs, la société civile du Nord-Kivu se demande toujours “Pourquoi l’EAC-RF qui est armée jusqu’aux dents, n’est pas revêtue d’un mandat offensif…”

Pire encore, le M23 n’est pas défait militairement. Acceptera-t-il réellement de regagner le mont Sabinyo sans aucune forme de négociation ou de garantie ?

Le ministre est non complaisant !

Jamais le gouvernement ne négociera avec le M23. C’est clair !”, tonne le ministre. “Il est hors de question de donner la prime au M23 “. Un groupe terroriste, poursuit-il, “n’est pas à considérer comme spécial. Sinon, il va exceller dans le drame…”, déroule-t-il.

Sang, fosses communes, ossements gisent ça et là à même le sol, maisons brûlées, des villages devenus désert… C’est entre autres le phénotype des paysages de plusieurs endroits du Nord-Kivu. Mais en dépit, Muyaya pense que le Nord-Kivu ou mieux le Congo, “doit cesser de n’être défini que par le drame…”. Car en dehors de toutes les horreurs que connaît cette région, l’on y croise un peuple résilient, entrepreneur, qui a su braver les affres de la guerre.

John TSONGO

RDC-France : La francophonie, au-delà de la culture.

La République Démocratique du Congo est le deuxième pays francophone au monde. Membre de l’Organisation internationale de la Francophonie, elle veut qu’à l’allure où se dessinent les politiques internationales, la coopération franco-congolaise s’étende vers les autres domaines clés de la vie à l’occurrence la science et le développement. Dans un autre volet, alors que d’aucuns tentent de penser que l’usage du français est un néocolonialisme, d’autres voix dont celle d’Ayméric Baudot recadrent qualifient cette langue d’inclusive, qui répand la science, le developpement et défend les droits des opprimés.

Deuxième pays francophone au monde en termes d’étendue géographique après le Canada, la RDC est l’un des 30 pays francophones en Europe, ce qui représente plus de 220 millions de locuteurs du français, sur un total de 890 millions d’habitants répartis à travers ces pays.

Avec ses 120 millions d’habitants en effet, la RDC représente pour la France, un partenaire de taille. Et en RDC l’on souhaite que ce partenariat s’étende de la culture aux autres domaines de la vie scientifique.

Le Maire de ville de Goma l’a même exprimé ouvertement dans son discours lu par le chef du bureau urbain en charge du travail, emploi et prévoyance sociale, lors de la célébration au triangle de la francophonie à Goma au Nord-Kivu, de la journée Internationale de la Francophonie. « Au regard des enjeux de l’évolution des politiques internationales qui se dessinent de par le monde, nous aurions souhaité que cette organisation qui nous lie déjà à travers la culture, se transforme en une coopération gagnant-gagnant, Cela veut dire : l’inter transmission des compétences, des expériences, dans plusieurs domaines, surtout de la science », a-t-il mentionné.

A titre d’exemple, a-t-il poursuivi, « la jeunesse de la RDC et celle de Goma en singulier, a besoin de profiter de l’expérience de la France dans les domaines des sciences et technologie, l’industrie agro-alimentaire, la pétrochimie, la physique spatiale, et j’en passe ».

Dans le même ordre d’idée, a-t-il rebondi, « pourquoi la France ne pourrait-elle pas par exemple octroyer à certains jeunes de Goma, des bourses de stage dans ses entreprises pétrogazières à l’instar de TotalEnergies, pour qu’à leur retour, ils viennent nous aider à exploiter notre gaz du lac Kivu ? Cela n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Je le dis en présence du Council, et je sais que ma voix sera entendue », a-t-il plaidé.

Francophonie, français, coopération,… une affaire du monde…

« L’organisation de la Francophonie c’est à la fois quelque chose de culturel, de linguistique, c’est une organisation qui porte en son sein, une grande importance à l’économie et au développement des peuples… », A dit Aymeric Baudot, directeur délégué de l’Institut Français à Goma. « L’organisation de la francophonie, elle est là avant tout, pour promouvoir le droit de l’homme, le droit des femmes, mais c’est aussi bien-sur une affaire culturelle, une affaire linguistique, une affaire de promotion de l’excellence… » A-t-il encore déroulé.

Le cordon ombilical…

Alors que plusieurs tentent d’apercevoir en la langue française une nouvelle forme de la colonisation, Aymeric Baudot et le poète BUKASA ne sont pas d’avis. Pour Aymeric Baudot, le français est une langue de tout le monde : « le français n’appartient pas à la France. Il appartient à tout le monde… ». C’est ce même sentiment de Baudot que partage Bukasa. Lui, va encore plus loin en qualifiant la langue française « de cordon ombilical qui unit en un, des milliers des congolais issus d’une multitude des cultures… ».

En profondeur, Bukasa essaie d’étendre les explications au sujet de ce qu’incarne la langue Française : « La langue française, c’est la langue officielle de la RDC. C’est un outil de communication dans la diversité. C’est un cadre de concertation et de rencontre. C’est une langue de promotion des valeurs  et des droits. Le français nous est vraiment un outil de communication et un vecteur des connaissances sur les plans économique et scientifique. C’est un cadre d’échange et de coopération, un outil qui nous permet d’élever notre niveau de connaissance », a-t-il laissé convaincre.

Les violences faites aux femmes…

Femmes et filles de toutes les tribus, elles sont toutes victimes des violences sexuelles, conséquence directe et malheureuse de la guerre pérenne dans l’Est de la RDC. Qui pour les défendre ? Réponse : Les jeunes, les vieux en usant de la poésie, du slam, véhiculé par et à travers le français. C’est d’ailleurs par cette brèche que la slameuse Lysa BINTU Plaide pour l’appui de l’OIF à la jeune génération qui s’active pour « réinventer le monde », par le maintien du flambeau de la culture.

Ainsi dit, la défense des droits des opprimés par la poésie et le slam en utilisant le français, fait de cette langue un moyen le plus large et inclusif pour faire entendre les voix des sans voix.

La journée Internationale de la Francophonie est célébrée le 20 Mars de chaque année. En cette 2023, à Goma elle a été repoussée en date du 7 Avril, suite au contexte sécuritaire peu probant dans la région, a expliqué Alexis ZAKUANI, point focal de l’OIF en ville de Goma, qui a d’ailleurs plusieurs fois été représenté le Maire dans les conférences internationales des Maires francophones, regroupés au sein de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF dlr).

Cette année, la journée dédiée à la francophonie, coïncide avec le 53ème anniversaire de cette organisation depuis la signature à Niamey, au Niger le 20 Mars 1970 ; de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique, qui allait devenir l’Organisation Internationale de la Francophonie OIF en sigle.

Membre de la cohorte de 54 membres, aux cotés de 7 autres associés et 27 observateurs (qui fait 88 au total) que compte l’Organisation internationale de la francophonie, la ville de Goma renferme le triangle de la francophonie et l’Institut Français que dirige Baudot ; et l’autorité de Goma en voit un enjeu de taille dans la promotion de la culture et un lien solide entre la France et la RDC.

John TSONGO

Néocolonialisme en Afrique : Adieux occident, bienvenu Moscou !

En prélude du sommet Russie-Afrique prévu en juillet 2023 à  Saint-Pétersbourg, pour discuter coopération et lutte contre l’influence des « anciennes puissances coloniales » en Afrique, une quarantaine de délégations africaines se sont rendues à Moscou les 19 et 20 Mars 2023.

Quatre ans après le sommet de Sotchi,  celui de Saint-Pétersbourg prévu en juillet 2023 s’annonce décisif.  À la Douma, dans le centre de Moscou, le siège du Parlement russe à quelques mètres du Kremlin ; s’est tenue les 19 et 20 mars, la conférence « Russie-Afrique dans un monde multipolaire », en prélude du prochain sommet Afrique-Russie, qui doit se tenir à Saint-Pétersbourg fin juillet. Cette rencontre est consacrée au renforcement de la coopération entre parlementaires africains et russes.

« Chers collègues, ce n’est pas Washington qui doit nous apprendre comment construire nos relations amicales ni des plans pour le futur », a dit Viatcheslav Volodine, président du parlement Russe, à l’ouverture de la réunion. Il poursuit : « les intérêts russes en Afrique n’ont jamais été mercantiles ».

Pékin et le Kremlin, une histoire de confiance     

Invité d’honneur à l’occasion, le Président Chinois Xi Jinping était lui aussi en visite officielle en Russie pour trois jours. Le président russe a notamment insisté sur la nécessité de coopérer davantage avec les pays africains. Ce qui est pour lui, « une des  priorités de sa politique étrangère ».  

Il a aussi annoncé la livraison gratuite des céréales aux pays du continent en cas de non-renouvellement de l’accord alimentaire entre la Russie et l’Ukraine. Il a tout aussi indiqué que « des militaires africains, originaires d’une vingtaine de pays, étaient actuellement en formation en Russie ». 

Réaménagée pour accueillir les quarante délégations africaines, c’est de l’enceinte du bâtiment de type soviétique où s’est tenue la rencontre, que l’on pouvait déceler de nombreux parlementaires du continent. 

A l’instar du président du Conseil national de la transition au Mali (CNT), le colonel Malick, membre de la junte au pouvoir à Bamako, allié de taille de la Russie, a dénoncé la « perpétuation [de la] domination » des « anciennes puissances coloniales » ;

Le Burkinabè Ousmane Bougouma, président de l’Assemblée législative de la transition (AST), ainsi que le vice-président du CNT tchadien, Malloum Yoboïdé Djeraki, et le président du CNT guinéen Dansa Kourouma.

Outre ces personnalités, le président de l’assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji, et porte-parole de l’Assemblée nationale du Zimbabwe, Jacob Mudenda, sans oublier le vice-président du Conseil de la nation algérienne, Hamoud Abdenasser, ont aussi été présents et ont pris part à des tables rondes à Moscou.

Ce n’est pas tout ! L’on a aussi remarqué dans la foulée, le président du parlement Bissau-Guinéen Monsieur Cipriano Cassamá, qui s’est d’ailleurs entretenu avec Viatechslav Volodine en marge de la conférence, sans omettre Simplice Mathieu Sarandji, Malick Diaw et Ousmane Bougouma. 

En particulier, Bougouma a, à l’issue de leur entrevue, a évoqué « la création d’une commission de travail bilatérale entre la Russie et le Burkina Faso ». Il a également réitéré « sa volonté de coopérer avec Moscou » en affirmant je cite : « Le partenariat avec la Russie n’est pas un phénomène de court terme, c’est un choix de long terme et de confiance ».

Après cette série d’entretien, le président de la Douma a tout de même rencontré le Président du sénat congolais, Pierre Ngolo, ainsi que le porte-parole de l’ l’Assemblée nationale sud-africaine, Monsieur Nosiviwe Mapisa-Nqakula.

Coté Maroc, l’on a remarqué à Moscou, une cohorte venue de Rabat sous la conduite du premier vice-président de la Chambre des représentants, Mohamed Sabbari. Sabbari, dont le pays se débarrasse peu à peu de la France, et par-dessus tout de l’occident, a tenu lui, un discours à peu-près cosmétique : « Les pays du continent africain ne soutiendront jamais des gens qui ont les mains tâchées de sang et qui veulent nous apprendre la démocratie. Ces pays ont colonisé le continent africain, mais heureusement nos États ont réussi à leur dire au revoir…» A-t-on entendu du discours de ce ressortissant du royaume Chérifien.

Le néocolonialisme, une histoire des vérités en face ?

« Néocolonialisme de l’Occident : comment éviter que l’histoire ne se répète ? » C’est une thématique très franche et virulente, de par même la teneur des mots usés lors de sa formulation. Mais c’est devenu un nouveau mode de la jeunesse Africaine de braver son ennemi d’en face, qui depuis des temps, a fait subir aux aïeux du continent, l’enfer sur terre.

Sujet débattu lors d’une conférence interparlementaire à Sotchi en 2019 par la Militante Suisso-Camerounaise Nathalie Yamb et le franco-Béninois Kémi Séba, deux influenceurs connus pour leurs liens avec les réseaux russes, l’influence de l’Occident était souvent au cœur des allocutions. 

Le même discours, est celui qui, après s’être rendu compte de la franchise de la jeunesse Africaine, a inspiré les hommes politiques et l’ont eux-aussi, apprivoisé. « Ce n’est un secret pour personne que l’indépendance que les puissances coloniales nous auraient accordée était une autre forme d’oppression », a déclaré le président du CNT malien, Malick Diaw.

Mais, la Russie n’est-elle pas elle aussi, une nouvelle face du néocolonialisme orientale, conçue sur fonds d’une diabolisation occidentale et une guerre d’influence militaire par un désillusionnement de l’Occident ?

L’Afrique ne devrait en tout cas pas se diriger vers la Russie pour une nouvelle inféodalité matée. Elle doit plutôt penser à s’émanciper !  C’est désolant qu’un continent plein d’intellectuels peine toujours à se tenir debout pour décider de son propre destin et celui de son peuple.

« Les représentants de plusieurs pays nous ont dit qu’ils étaient sous pression des Occidentaux qui leur avait demandé de ne pas venir ici », A mentionné le vice-président de la Douma, Piotr Olegovitch Tolstoï. Qui a dit cela à Piotr ? L’Afrique devrait éviter une diplomatie d’enfance.

Poutine a une soixantaine d’années et est moins je l’estime, âgé que certains présidents africains. Le prendre pour un nouveau Dieu de la planète, serait une perte de tête pour ceux qui y vont aveuglement. Toutefois, plutôt que de l’adorer, il faut s’inspirer de lui et chercher à faire mieux que lui, car c’est possible.

Après avoir su terrorisé l’occident, le président Russe qui s’est déjà rallié à son homologue Chinois Xi jinping, est aujourd’hui sous mandat d’arrêt de la cour pénale internationale CPI. Cette décision attire l’attention de ses amis Africains, que Jacob Mudenda, à la tête de la délégation zimbabwéenne, a fini par déclarer je cite : « La Charte des Nations unies et le droit international sont manipulés comme bon leur semble », a-t-il tonné, comme pour fustiger la flexibilité de la CPI en faveur de l’occident.

©John TSONGO Goma-RDC

G20-ONU : l’Afrique, un grand absent qui subit des décisions… à quand son intégration ?

54 pays mais très moins pesants que le P5, très moins pesants encore que le G20. Ça devrait quand même révolter ! Que ce soit du côté de l’ONU ou du G20, dans les tous les deux cas l’on affiche des intentions de reformer les choses, enfin de faire du multilatéralisme, quelque chose de bénéfique à tous. Mais depuis les années 90, tout n’est demeuré qu’un chapelet d’intentions sans qu’aucune décision concrète ne s’en suive. Pourtant, l’Afrique subit 60% des décisions prises par le conseil de sécurité de l’ONU.

Au-delà des divergences, l’Afrique prend de plus en plus conscience.  De l’ONU au G20, l’Afrique cherche sa place dans les instances internationales. En principe, l’Union africaine pourrait prochainement siéger dans le club des 20 pays les plus riches. Mais qui d’entre le Nigéria, l’Afrique du Sud ou encore l’Egypte ?

C’est encore une question qui divise. Pourtant, il est illogique qu’avec ses 54 Etats et ses 1,3 milliard d’habitants l’Afrique soit toujours une excellente absente dans un concert où « 60 % des décisions traitées au sein du Conseil de sécurité concernent le continent africain », à dire Moussa Faki MAHAMAT, président de la Commission de l’UA.

Face à ce besoin pour l’Afrique d’intégrer le conseil, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, lors de sa visite au siège de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba, jeudi 16 mars 2023 dernier, a exprimé son « soutien pour une représentation africaine dans les institutions multilatérales comme le Conseil de sécurité des Nations unies et le G20 ».

Le continent ne dispose jusqu’ici, que de trois sièges non permanents au Conseil de sécurité. Mais l’UA réclame désormais pour l’Afrique, deux nouveaux sièges permanents avec droit de véto et cinq sièges non permanents.

C’est quand-même une injustice que 54 Etats et 55 d’ailleurs s’il faut joindre la république démocratique Sahraoui, subissent chaque jour des décisions prises sans eux mais pour ou contre eux. Et le secrétaire de l’ONU Antonio Guteress l’a reconnu  « La plus grande injustice au Conseil de sécurité est l’absence d’un Etat africain en tant que membre permanent. » a-t-il déclaré.

Réunis dans la capitale éthiopienne pour le sommet de l’UA en Ethiopie, les 18 et 19 février 2023, les chefs d’Etats africains ont eux aussi, exprimé « leur attachement à cette requête », une demande d’autant plus légitime, a également soutenu Moussa Faki, pour qui, « 60 % des décisions traitées au sein du Conseil de sécurité concernent le continent africain ».

Coté occident, l’Allemagne et la France se sont récemment  elles-aussi montrées favorables à une plus large inclusion africaine dans l’organe suprême de l’ONU. « C’est maintenant à l’Afrique de les prendre au mot », estime Solomon Deresso, du think tank Amani Africa. Oui, car outre la France et l’Allemagne la Chine, la Russie et les Etats-Unis ont également soutenu l’idée d’une réforme, prônant l’intégration de l’Afrique dans cette instance.

Large soutien à l’Afrique ou déclarations d’intentions ?

« Les pays occidentaux pensent que ce genre de déclaration d’intention va plaire et apaiser les Etats africains », lâche le fondateur de l’Institut d’études de sécurité (ISS), Jackie Cilliers. Pourtant c’est faux ! Car Paul-Simon Handy, chercheur de l’ISS, spécialiste de l’UA lui ; allègue que « Pour les pays du P5, ça fait bien de dire qu’ils sont en faveur d’une réforme, mais aucune initiative concrète n’a vu le jour jusqu’à présent », regrette-t-il.

S’il faut y aller dans une logique technique, il importe de préciser qu’une réforme ne peut voir le jour que lorsqu’elle a été proposée lors d’un vote de l’assemblée générale de l’ONU, puis ratifiée par tous les membres permanents du Conseil de sécurité.

Quel pays d’Afrique siègera-t-il ?

Le Brésil, l’Inde et le Japon ont certes, affiché leur intérêt de se joindre à la France, l’Allemagne et les Etats Africains. Mais de ces Etats aura-t-il le feu vert pour siéger aux cotés de l’ONU et le G20 ? Face à cette question autour de laquelle les violons peinent à s’accorder, Paul-Simon Handy estime pour l’heure, que « les obstacles sont aussi à chercher du côté africain. Il n’y a pour l’instant pas de consensus sur les pays qui pourraient représenter l’Afrique, entre le Nigéria, l’Afrique du Sud et l’Egypte ».

Le G20

Deuxième grande instance au sein de laquelle l’Afrique veut aussi avoir à dire, le G20 est demeuré lui aussi, loin du continent. Néanmoins, ce groupe des 20 pays les plus riches de la planète, voient visiblement en l’Afrique, une autre potentialité à inviter autour de la table d’honneur.  

Dans son speech à l’occasion du sommet du G20 de Bali  le 16 novembre 2022, Emmanuel Macron a affiché la main tendue vers l’Afrique. Même chose   lors du sommet Etats-Unis-Afrique, le 10 décembre 2022, où Joe Biden a aussi exprimé le vœu de collaborer avec le continent. La concrétisation de ces plans pourrait peut-être arriver, dès lors que l’Inde, alors présidente en exercice du forum, « serait également favorable à une intégration africaine ».

A ces démarches qui augurent une réussite, l’on y ajoute les efforts de Macky Sall, président en exercice de l’UA, qui il y a peu, avait fait le déplacement à Bali « pour plaider la cause du continent ». Le multilatéralisme, insistait le président Sénégalais, devrait « servir les intérêts de tous », sous peine de s’exposer à une « perte de légitimité et d’autorité ».

Jusqu’ici, seule l’Afrique du Sud figure dans le concert des 20 pays les plus riches, quoique l’Egypte, le Nigéria… qui ont eux-aussi des économies florissantes, pourraient lui être concurrents.

©John TSONGO / Goma-RDC

Mali : Le rapport sur les « massacres » de Moura creuse un fossé entre la junte et la MINUSMA

Entre 200 et 600, sont les estimations chiffrées des victimes des massacres de Moura de Mars 2022, autour desquels la division des droits de l’homme au sein de la Mission de maintien de paix au Mali MINUSMA, est sur le point de publier un rapport. Ce rapport qui met directement en cause les FAMa et leurs alliés Russes du groupe Wagner, n’est néanmoins pas le bienvenu pour les autorités de la junte au pouvoir.

Portant sur les évènements qui ont vécu dans le village de Mourra dans la région de Mopti du 27 au 31 Mars 2022, dans le cadre de la vaste opération aérienne Kélétigui, menée par les FAMa ;  ce rapport des Nations Unies attend être publié dès les premières semaines d’Avril 2023 prochain.

Massacres de Mourra, les FAMa dans les viseurs

Le rapport de l’ONU pointe les FAMa dans des exactions. Quoique contestée par la junte, l’enquête de la MINUSMA met directement en cause les FAMa ainsi que les supplétifs russes du groupe paramilitaire Wagner, présents en grand nombre durant l’offensive. Mais coté FAMa, l’on affirme avoir plutôt, su neutraliser “203 combattants des groupes armés terroristes”, un score que n’avaient jamais réalisé dans la région, les éléments de la force Barkhane, désavouée il y a peu par la population et la junte au pouvoir dans le pays.

Les murmures de la junte au pouvoir…

Sans surprises ! La junte au pouvoir a, aussitôt été saisie de  de la publication imminente du rapport,  pointé en coulisse, la partialité d’un texte pour lequel les enquêteurs de l’ONU n’ont pas pu effectuer un travail de terrain. Une réaction fondée peut-être, parce qu’aucun membre de l’équipe de la division droits de l’homme de la Minusma n’a accédé au site de Moura, sur interdiction des autorités Maliennes. Où la MINUSMA a-t-elle alors eues les données couchées dans son rapport alors qu’aucune expédition de ses enquêteurs n’a foulé Mopti et de surcroit le village de Mourra ? C’est visiblement cette question qui terronge la junte et qui nourrit ses doutes autour de la crédibilité des données de la MINUSMA.

Dans la même affaire, cette fois-ci coté Moscou, le Kremlin, avait déjà ; à l’annonce d’une enquête indépendante sur les événements de Moura, dégainé son droit de veto au Conseil de sécurité en date du 9 avril 2022.

Dossier Mourra, la CPI s’invitera-t-elle ?

Etat partie au Statut de Rome depuis 1998 et membre de la CPI depuis sa création, il y a plus de vingt ans, le Mali risque de s’attirer les rafales de la Haye, encore que les équipes du procureur Karim Khan sont attentives depuis 2022 aux accusations d’exactions concernant Bamako.

Cette évidence pourrait encore avoir plus d’influences, que si, énervées et humiliées ; les autorités de la MINUSMA interpelleraient la cour pénale internationale sur la question.

LA MINUSMA désavouée

Le rapport devrait être publié par les Nations unies à Genève. Genève où  Guillaume N’Gefa, la haute autorité (directeur) de la division des droits de l’homme au sein de mission et initiateur principal de l’enquête se trouvait au moment de l’annonce de son expulsion. N’Gefa n’a plus depuis, foulé le sol Malien.

N’Gefa n’aura néanmoins pas été seul ! Outre lui, la junte militaire au pouvoir menace d’expulser le chef principal de la mission, le Mauritanien Ghassim Wane, en cas de la publication du rapport sur les massacres de Mourra. Qu’adviendra-t-il donc si la MINUSMA bravera les décisions de la junte ?

John TSONGO Goma/RDC

Goma: Ces solutions robustes à la pénurie d’eau

Plus ou moins 400 000 personnes des quartiers ouest de Goma seront d’ici quelques 2026, desservies en eau potable. L’annonce a été faite ce jeudi 26 Janvier 2023 par le chef de projet “eau Goma-Ouest”, Monsieur Julien LE-SOURD du comité international de la crois rouge CICR.

Il a également été question de présenter auprès des partenaires du gouvernement provincial du Nord-Kivu, les acteurs d’investissement dans le secteur de l’eau, les cadres de la société civile et autres, le plan directeur de desserte en eau dans la ville de Goma et le territoire du Nyiragongo. Ce plan qui ambitionne donner des lignes directrices aux investisseurs dans le secteur de l’eau, attend d’ici 2040, remettre de l’ordre dans le secteur, avec l’appui justement du service public de l’eau en province du Nord-Kivu.

Ce plan directeur, soutiennent Julien LE-SOURD du CICR et Jules SIMPENZE Banga (coordonnateur provincial du service public de l’eau au Nord-Kivu), est << un outil technique pertinent, qui permettra de guider tous ceux qui souhaiteraient investir dans le secteur de l’eau en province du Nord-Kivu >>.

De ce fait, pour chercher à comprendre plus autour du plan directeur et du projet d’adduction “d’eau Goma-Ouest” nous nous sommes entretenus avec Julien LE-SOURD, chef du projet. Il a indiqué que le projet eau Goma-Ouest, tient compte des projections démographiques de la ville de Goma d’ici 2040.

Panaradio : Bonjour Julien LE-SOURD. Vous êtes le chef du projet “Eau Goma-Ouest”, qui ambitionne desservir les populations des quartiers ouest de Goma, que retenir de ce projet ?

Julien : Merci beaucoup. L’objet de notre réunion ici aujourd’hui, était de présenter aux différents partenaires techniques et aux autorités, un schéma directeur qui a été développé pour définir des orientations principales des infrastructures qu’il faudra réaliser pour améliorer la desserte en eau sur toute la ville à l’horizon 2040. Il était également question de leur présenter le projet “Eau Goma-Ouest”.

Panaradio: C’est quoi exactement ce projet et il attend bénéficier à combien de gens ?

Julien : L’idée aujourd’hui, c’est le schéma directeur. Et ce schéma directeur bénéficie à lui-même à l’intégralité de la population de Goma, qui compte plus d’un million d’habitants. Ensuite, s’inscrivant dans cette logique du schéma directeur, le CICR s’inscrit plus particulièrement dans une logique d’un projet qu’on appelle “Eau Goma-Ouest”; qui lui, viserait 400 000 personnes des quartiers Kyeshero, Ndosho et Mugunga, qui ne renferment aucun ouvrage de desserte en eau.

Panaradio: Pourquoi choisir seulement la partie Goma-Ouest au détriment d’autres entités du centre, Est, Nord et/ou Sud de la ville ?

Julien: Aujourd’hui, c’est principalement la partie Ouest qui nous intéresse, parce que c’est une partie qui ne renferme même pas de système d’eau. Et c’est d’ailleurs ce qui est présenté dans le schéma directeur. Il renferme des améliorations quant aux investissements à faire sur la partie centrale de Goma, et sur d’autres quartiers etc. Mais nous, on s’est concentré sur la partie Ouest, parce qu’aujourd’hui les quartiers Ouest comme je vous l’ai dit, n’ont même pas de système d’eau. Et la desserte en eau en ce lieu, dépend des vendeurs d’eau via des camions, des vélos, etc..

Panaradio : Aujourd’hui c’est Goma qui est ciblé par le projet ! Y aura-t-il une autre étape pour Beni, Butembo et d’autres cités de la province ?

Julien: Déjà Nyiragongo fait partie de l’agglomération Gomatracienne et donc ça c’est déjà inclu dans le plan directeur. Et justement ce plan détermine l’amorce de différentes étapes de réalisation de ces infrastructures. Et aujourd’hui nous sommes en train de travailler avec différents partenaires qui essaient de mobiliser le financement. Et donc, on est en discussion avec notamment la banque mondiale et la coopération suisse, qui a déjà commencé à s’investir sur le projet. Sur d’autres zones, il faudra travailler suffisamment sur ça, pour mobiliser les financements.

Mais aujourd’hui, nous, on en est pas là. On est en train de se concentrer sur un projet, que ce soit le CICR et d’autres partenaires, pour mobiliser les financements et réaliser ces travaux.
Pour ce qui est ensuite d’autres villes du Nord-Kivu, il y aura d’autres projets etc, Ça sort un tout peu du cadre du projet.

Panaradio: Le CICR, va-t-il faire quelque chose à ce niveau ?
Julien : Le CICR a des projets dans ces différentes villes de la RDC, notamment à Beni, où on a signé un partenariat avec la Regideso pour la réhabilitation d’autres systèmes d’eau. On a travaillé aussi à Bunia, à Bukavu, etc…

Panaradio : Quelle est la plus value que le plan directeur vient apporter dans le système de desserte en eau potable dans la province ?
Julien : Effectivement ! Le chemin directeur sert d’après tout, à coordonner et guider les différents intervenants, pour éviter qu’il y ait un désordre, un système d’initiatives désorganisées. Ça sert à optimiser les investissements. Ce schéma directeur préconise un élan de plus de 150 millions de dollars de financement à faire sur l’ensemble de la ville. Ce sont bien sûr des fonds difficile à mobiliser, mais le schéma directeur présente une vision claire de là où on veut aller.

L’idée du schéma directeur est donc d’avoir une vision globale qui soit claire et ensuite, différents acteurs pourront chacun développer une idée pour réussir.

Panaradio : 2040, c’est quand même un peu ambitieux ! N’est-il pas utopique, ce plan ?
Julien : Si on n’a pas d’ambition, on n’ira nulle part ! Et puis, avec le projet “Eau Goma-Ouest” par exemple, la mise en œuvre est prévue pour les années qui viennent, ça veut dire à l’horizon 2026-2027. Donc, des infrastructures nécessaires seront réalisées là, et 2040, c’est à l’horizon de planification pour donner des grandes orientations pour la ville, en tenant également compte de la croissance démographique.

Panaradio : après l’implantation des infrastructures de distribution d’eau, à quoi ressemblera la maintenance ?

Julien : Il y a déjà une réforme dans le secteur de l’eau. Et il y aura effectivement des partenaires qui vont être choisis, selon les différentes modalités, mais d’après tout, ce sont des choses qui restent encore à étudier. Il pourra t-y avoir des entreprises qui pourront être emmenées à gérer les ouvrages de desserte en eau dans différentes parties de la ville. Côté Ouest, la Regideso est déjà présente, il y a la société Ime Jibu qui est là aussi.

L’intérêt est que l’on ait déjà un système viable de desserte en eau et qui fera à ce que le prix de l’eau soit abordable par la population, et qu’il permette de couvrir aussi les frais d’exploitation.

Panaradio : avez-vous un dernier message à lancer à l’endroit de la population bénéficiaire de ce projet d’adduction d’eau et du plan directeur aujourd’hui mis en route ?

Julien : Toutes les parties prenantes : que ce soient les autorités, les investisseurs, la population,… tout le monde a une responsabilité dans la maintenance. Il doit donc t-y avoir un effort de tout le monde, et les consommateurs doivent aussi contribuer à l’amélioration et à la maintenance du système.

Panaradio : Julien LE-SOURD, vous êtes le coordonnateur du projet “Eau Goma-Ouest”, au sein du comité international de la croix rouge CICR, merci beaucoup !
Julien : merci.

Le secteur de l’eau en province du Nord-Kivu, est l’un des domaines présentant d’énormes lacunes, en dépit de la disponibilité suffisante en province des ressources en eau : je cite les lacs, les rivières et une nappe phréatique riche.

Conséquences, seuls 35 % de la population accèdent à l’eau potable et 65 autres vivent Sans cette denrée, ce qui les expose à des maladies hydriques et autres formes de retombées néfastes, liées au manque ou au déficit hydrique. Les récentes innovations dans le secteur, pourront peut-être espérons le, conduire à relever les défis du secteur.

John TSONGO et Denise KYALWAHI/Goma-RDC

RDC: La ville de Goma désormais dotée d’un urinoir écologique public mobile intelligent !

De plus en plus des villes naissent, grandissent et se consolident en Afrique. Tout comme dans plusieurs régions du monde, d’Afrique et de la RDC, les populations civiles croissent mais les infrastructures de base demeurent quasi insuffisantes, sinon absentes.

Du côté infrastructures sanitaires et ou hygiéniques, plusieurs cités n’en disposent pas, en disposent moins, sinon alors jamais.

Pourtant, cet aspect est à la base d’un déséquilibre socio sanitaire, voire écologique, malheureusement responsable d’une gamme des maladies, y compris celles dites des mains sales. Dans une étude publiée en Décembre 2017, medium.com note que << Le manque de toilettes salubres a un grave impact sur la santé des populations, entraînant et exacerbant des maladies telles que le choléra, les diarrhées, l’helminthiase et le paludisme…>>.

La même étude poursuit qu’en << Guinée, près de 4,550,107 personnes n’ont pas accès à un assainissement de base, dont 2,397,896 enfants de 0 à 17 ans…>>.

Le taux de couverture en assainissement des populations poursuit ladite étude, << reste toujours faible au niveau national, à 53,4%. Ce taux est de 32,3% en zone rurale et 87,4% en milieu urbain selon l’enquête MICS 2016…>>.

Cap sur la RDC…

Dans un article publié sur l’agence Congolaise de presse publié en Avril 2022, l’organisation mondiale de la santé OMS, note que << la RDC connaît une recrudescence des maladies dites des mains sales, notamment le choléra, la fièvre typhoïde, le paludisme, les maladies diarrhéiques et les verminoses…>>, dues toujours au manque des toilettes et infrastructures sanitaires salubres.

Par ailleurs, des effectifs variant entre 70 et 90 millions de la population voire même plus, n’ont pas accès aux toilettes salubres au Congo Kinshasa, à en croire le fonds des nations unies pour l’enfance UNICEF.

Pourtant, le sixième objectif de développement de l’organisation des Nations Unies “ONU” stipule que la communauté internationale doit garantir l’accès aux toilettes à tous d’ici à 2030 : « Nous devons d’ici 2030, assurer l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats et mettre fin à la défécation en plein air, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes et des filles ainsi que des personnes en situation vulnérable»…

L’usage des toilettes insalubre,… Ça pèse sur l’économie Congolaise…

<< La contamination de l’environnement par les selles et l’usage des toilettes mal entretenues, est la cause majeure d’une moyenne annuelle de 23.000 cas de choléra affectant la RDC, dont la prise en charge coûte autour de 14 millions de dollars…>>, croit-on au site internet “water and sanitation program, WSP”, cité par Radio MOTO.

Le même site poursuit, dans le même angle, que chaque année, << la RDC perd 208 millions de dollars, soit 1,6 % de son produit intérieur brut, pour soigner les plus ou moins 46 millions de Congolais utilisant des latrines insalubres ou partagées…>>. Une réalité qui révolte.

Pourtant des solutions existent…

Innovation toilette mobile en R.D.Congo

Face à ce fléau à la fois sanitaire et écologique, des solutions existent. Elles doivent avant tout, consister essentiellement à abandonner les sales et promouvoir les bonnes habitudes, qui supposent se méfier des pratiques telles que la défécation en plein air.

Dans cette optique, acted.org, a aussi démontré dans une étude menée en 2013 en Afghanistan, que << le passage de la défécation en plein air à l’utilisation d’un assainissement amélioré a un impact de 36% sur la réduction de la morbidité infantile liée aux maladies diarrhéiques…>>.

Et cela se concrétise à Goma…

Innovateur de la toilette mobile

Préoccupé par cet hécatombe sanitaire et écologique, un citoyen Congolais du nom de Blaise KAMBALE MAFUNGULA, a conçu “un urinoir public mobile intelligent“. Cette œuvre a même été présentée à l’autorité urbaine les avant-midi du Mercredi 7 Décembre 2022, à la mairie de Goma.

Cette architecture est la résultante d’une dizaine d’années d’incubation d’idées, a rapporté son concepteur. Pour dissiper les odeurs et les infections succeptibles de provenir de ce lieu d’aisance, son architecte l’a monté de manière ingénieuse, qu’il lui a joint un dispositif de désinfection automatique et un autre servant à évacuer les odeurs. En plus, des boules désodorisantes seront permanament placées dans les cuves respectivement d’usage féminin et masculin, pour répondre à ce problème.

Cet urinoir qui n’était qu’un échantillon, sera d’après Mafungula, associé à d’autres qui seront placés dans des lieux publics en vue de servir les populations de Goma qui depuis longtemps, étaient dans le besoin de cette infrastructure sanitaire. À seulement 200 FC, ajoute son concepteur, tout usager aura le plein droit de s’en servir avec quiétude. Il lance un appel aux bonnes volontés, à lui venir en aide pour faire autant de dispositifs enfin de lui permettre de desservir toute la ville de Goma.

Une solution à la pudeur…

Au nom de son titulaire en mission, le Maire adjoint de Goma, le commissaire supérieur Principal Kapend Kamand Faustin, a salué l’ingéniosité avec laquelle l’œuvre lui présentée à été faite. Il a par la suite encouragé son concepteur. D’après l’autorité, par son œuvre, Blaise KAMBALE MAFUNGULA vient contribuer à la résolution du problème “d’hygiène et de pudeur” en ville de Goma, encore que “les autorités ne doivent pas laisser la population faire le grand ou petit besoin n’importe où”.

Un urinoir à la fois écologique…

Compartimenté en deux, ledit urinoir est conçu de façon à permettre la collecte des urines qui, par la suite, seront traitées pour enfin servir d’engrais biologiques utilisables dans les jardins potagers en vue de la production des légumes et autres plantes maraichères, a expliqué Mafungula. << Toutes les urines qui seront collectées à partir du réservoir de notre urinoir que vous voyez, seront traitées pour qu’elles servent d’engrais biologiques dans nos jardins. Et cela va nous aider à accroître notre production légumière et maraîchère…>>, nous a expliqué fièrement Blaise KAMBALE MAFUNGULA.

Des urines humaines dans la production végétale… fiction ou science ?

Nombreux n’y croient pas. Mais c’est une pratique déjà scientifiquement prouvée et incontestablement productive. Dans l’agglomération de Shasha, groupement Mupfuni Shanga, chefferie des Bahunde en territoire de Masisi, province du Nord-Kivu, partie orientale de la RDC, Paul Kanyama, un agriculteur interrogé par lesvolcansnews.net, a témoigné que les urines humaines étaient un engrais fiable.

Lui qui l’utilisait déjà dans son jardin, a affirmé que cette urine est même devenue un produit commercialisable. « On utilise les urines d’une personne dans nos champs, on conserve ces urines pendant deux ou trois semaines voire un mois pour les verser dans le champ improductif. Juste après avoir labouré, on verse quelques urines. Une fois on a fini à planter la culture, on verse encore et croyez-moi, la production devient inimaginable à la récolte » confiait Paul Kanyama.

Après avoir découvert ce secret, nombreux se sont investis dans l’usage de cette denrée. Et cela, la loi de l’offre et de la demande agissant, a fait que cette matière soit aujourd’hui devenue un produit de commerce. « pour moi et même les autres, on achète un bidon de 20 litres à 12.000 FC (l’équivalent de 6 dollars Américains). Ça coûte cher mais c’est très très efficace », nous a révélé Paul Kanyama.

Leader de l’approche “ecosan” (écologie sanitaire), le consortium de l’agriculture urbaine de Butembo CAUB, a expérimenté depuis des années, l’usage des urines et défécations humaines dans le jardinage à Butembo (capitale commerciale de la RDC, située dans la partie grand Nord de la province du Nord-Kivu).

D’après Jacques Penda, un des anciens apprenants au CAUB, l’approche “ecosan” dans la filière de l’usage des urines (riches en azote) et défécations humaines dans le jardinage, est non seulement économique et efficace, mais aussi salutaire pour les sols sur lesquels elles sont utilisées, en ce sens qu’elles gardent intactes les propriétés physiques, et biochimiques du sol, sans dégâts sur sa pédo-faune, sans influence néfaste non plus sur son PH (Potentiel en hydrogène).

Il est donc désormais possible et prouvé, de faire des urines humaines qui polluaient, une véritable opportunité écologique, en les utilisant comme engrais biologiques dans nos jardins potagers.

John TSONGO/ Goma-RDC

Goma: validation par le fonds social, des sous projets du projet STEP II, une donne pour endiguer l’insécurité

La province du Nord-Kivu va bénéficier de 45 infrastructures de base dans ses différents territoires et villes.

La validation des sous-projets y relatifs est intervenue ce vendredi 9 Septembre 2022, dans les enceintes de l’ hôtel Linda en ville de Goma.

C’était au cours d’un atelier qui a connu la participation des responsables provinciaux des services sectoriels concernés, les maires des villes de Beni, Butembo et Goma, les administrateurs des territoires bénéficiaires des sous-projets, les bourgmestres, les chefs des groupements et les délégués des chefs des quartiers des trois principales villes que compte le Nord-Kivu (Goma, Butembo et Beni), les sous-proved, les délégués de la FEC, les chefs des divisions de l’environnement et de la santé,…

Les 45 infrastructures sont réparties dans les différentes entités administratives que renferme la province du Nord-Kivu, selon les prescrits de la loi régissant la décentralisation.

Consécutivement à ses 28 quartiers, la ville de Butembo sera dotée de 28 infrastructures de base, dont 22 écoles et 6 structures sanitaires, réparties dans ses 4 communes.

Le territoire de Lubero accueillera 7 infrastructures, sont 2 écoles et 5 structures sanitaires et ce, en raison d’une infrastructure par un des 7 groupements que compte ledit territoire.

Le territoire de Masisi accueillera à son tour 5 écoles primaires et 2 structures sanitaires, alors que celui du Nyiragongo est destiné à accueillir 2 écoles et une structure sanitaire.

Le territoire de Walikale est écarté pour cette phase des sous projets, faute de la disponibilité des voies d’accès et la persistance de l’insécurité, facteurs clés d’éligibilité d’une entité par les activités du fonds social, a expliqué le chef d’antenne du fonds social province du Nord-Kivu, Monsieur Didier MUBINZI.

Grâce à la mise en œuvre de ces sous-projets, 7 500 personnes se verront offertes du boulot en ville de Beni, et 8 702 dans la ville de Butembo et les territoires de Masisi, Nyiragongo et Lubero.

Cette masse salariale permettra de faire considérablement face à l’insécurité dans la région, estime Didier MUBINZI, car soutient-il, les bénéficiaires seront occupés toutes les journées par les travaux, si bien qu’ils n’auront plus le temps d’être tentés de conjuguer avec les semeurs de l’insécurité.

Par ailleurs, les travaux qu’execute aujourd’hui le fonds social de la République en province, lui permettent << de sortir d’une province pauvre, vers le rendez-vous d’une province qui regorge beaucoup d’infrastructures, pour un bon avenir du pays…>>, se réjouit le vice gouverneur du Nord-Kivu, le commissaire divisionnaire Jean Romuald Ekuka Lipopo, qui se dit pour autant flatté par les réalisations du fonds social de la République.

En outre, le Maire de Goma, le commissaire supérieur Principal Kabeya MAKOSA François, salue la prouesse du fonds social.

Il sollicite encore son soutien dans les actions du développement de la ville qu’il dirige.

Il faut finir à dire que l’exécution des sous-projets du fonds social validés ce jour, s’étendront sur 100 jours.

Ils font justement suite à la précédente phase du projet “Stabilisation de l’Est de la RDC pour la paix STEP”, qui a octroyé 4500 emplois aux citoyens de Goma, grâce aux travaux à haute intensité de la main d’oeuvre (THIMO ndlr).

John TSONGO/Goma-RDC