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G20-ONU : l’Afrique, un grand absent qui subit des décisions… à quand son intégration ? - PANA RADIO
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54 pays mais très moins pesants que le P5, très moins pesants encore que le G20. Ça devrait quand même révolter ! Que ce soit du côté de l’ONU ou du G20, dans les tous les deux cas l’on affiche des intentions de reformer les choses, enfin de faire du multilatéralisme, quelque chose de bénéfique à tous. Mais depuis les années 90, tout n’est demeuré qu’un chapelet d’intentions sans qu’aucune décision concrète ne s’en suive. Pourtant, l’Afrique subit 60% des décisions prises par le conseil de sécurité de l’ONU.

Au-delà des divergences, l’Afrique prend de plus en plus conscience.  De l’ONU au G20, l’Afrique cherche sa place dans les instances internationales. En principe, l’Union africaine pourrait prochainement siéger dans le club des 20 pays les plus riches. Mais qui d’entre le Nigéria, l’Afrique du Sud ou encore l’Egypte ?

C’est encore une question qui divise. Pourtant, il est illogique qu’avec ses 54 Etats et ses 1,3 milliard d’habitants l’Afrique soit toujours une excellente absente dans un concert où « 60 % des décisions traitées au sein du Conseil de sécurité concernent le continent africain », à dire Moussa Faki MAHAMAT, président de la Commission de l’UA.

Face à ce besoin pour l’Afrique d’intégrer le conseil, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, lors de sa visite au siège de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba, jeudi 16 mars 2023 dernier, a exprimé son « soutien pour une représentation africaine dans les institutions multilatérales comme le Conseil de sécurité des Nations unies et le G20 ».

Le continent ne dispose jusqu’ici, que de trois sièges non permanents au Conseil de sécurité. Mais l’UA réclame désormais pour l’Afrique, deux nouveaux sièges permanents avec droit de véto et cinq sièges non permanents.

C’est quand-même une injustice que 54 Etats et 55 d’ailleurs s’il faut joindre la république démocratique Sahraoui, subissent chaque jour des décisions prises sans eux mais pour ou contre eux. Et le secrétaire de l’ONU Antonio Guteress l’a reconnu  « La plus grande injustice au Conseil de sécurité est l’absence d’un Etat africain en tant que membre permanent. » a-t-il déclaré.

Réunis dans la capitale éthiopienne pour le sommet de l’UA en Ethiopie, les 18 et 19 février 2023, les chefs d’Etats africains ont eux aussi, exprimé « leur attachement à cette requête », une demande d’autant plus légitime, a également soutenu Moussa Faki, pour qui, « 60 % des décisions traitées au sein du Conseil de sécurité concernent le continent africain ».

Coté occident, l’Allemagne et la France se sont récemment  elles-aussi montrées favorables à une plus large inclusion africaine dans l’organe suprême de l’ONU. « C’est maintenant à l’Afrique de les prendre au mot », estime Solomon Deresso, du think tank Amani Africa. Oui, car outre la France et l’Allemagne la Chine, la Russie et les Etats-Unis ont également soutenu l’idée d’une réforme, prônant l’intégration de l’Afrique dans cette instance.

Large soutien à l’Afrique ou déclarations d’intentions ?

« Les pays occidentaux pensent que ce genre de déclaration d’intention va plaire et apaiser les Etats africains », lâche le fondateur de l’Institut d’études de sécurité (ISS), Jackie Cilliers. Pourtant c’est faux ! Car Paul-Simon Handy, chercheur de l’ISS, spécialiste de l’UA lui ; allègue que « Pour les pays du P5, ça fait bien de dire qu’ils sont en faveur d’une réforme, mais aucune initiative concrète n’a vu le jour jusqu’à présent », regrette-t-il.

S’il faut y aller dans une logique technique, il importe de préciser qu’une réforme ne peut voir le jour que lorsqu’elle a été proposée lors d’un vote de l’assemblée générale de l’ONU, puis ratifiée par tous les membres permanents du Conseil de sécurité.

Quel pays d’Afrique siègera-t-il ?

Le Brésil, l’Inde et le Japon ont certes, affiché leur intérêt de se joindre à la France, l’Allemagne et les Etats Africains. Mais de ces Etats aura-t-il le feu vert pour siéger aux cotés de l’ONU et le G20 ? Face à cette question autour de laquelle les violons peinent à s’accorder, Paul-Simon Handy estime pour l’heure, que « les obstacles sont aussi à chercher du côté africain. Il n’y a pour l’instant pas de consensus sur les pays qui pourraient représenter l’Afrique, entre le Nigéria, l’Afrique du Sud et l’Egypte ».

Le G20

Deuxième grande instance au sein de laquelle l’Afrique veut aussi avoir à dire, le G20 est demeuré lui aussi, loin du continent. Néanmoins, ce groupe des 20 pays les plus riches de la planète, voient visiblement en l’Afrique, une autre potentialité à inviter autour de la table d’honneur.  

Dans son speech à l’occasion du sommet du G20 de Bali  le 16 novembre 2022, Emmanuel Macron a affiché la main tendue vers l’Afrique. Même chose   lors du sommet Etats-Unis-Afrique, le 10 décembre 2022, où Joe Biden a aussi exprimé le vœu de collaborer avec le continent. La concrétisation de ces plans pourrait peut-être arriver, dès lors que l’Inde, alors présidente en exercice du forum, « serait également favorable à une intégration africaine ».

A ces démarches qui augurent une réussite, l’on y ajoute les efforts de Macky Sall, président en exercice de l’UA, qui il y a peu, avait fait le déplacement à Bali « pour plaider la cause du continent ». Le multilatéralisme, insistait le président Sénégalais, devrait « servir les intérêts de tous », sous peine de s’exposer à une « perte de légitimité et d’autorité ».

Jusqu’ici, seule l’Afrique du Sud figure dans le concert des 20 pays les plus riches, quoique l’Egypte, le Nigéria… qui ont eux-aussi des économies florissantes, pourraient lui être concurrents.

©John TSONGO / Goma-RDC

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