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Mali : Le rapport sur les « massacres » de Moura creuse un fossé entre la junte et la MINUSMA - PANA RADIO
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Entre 200 et 600, sont les estimations chiffrées des victimes des massacres de Moura de Mars 2022, autour desquels la division des droits de l’homme au sein de la Mission de maintien de paix au Mali MINUSMA, est sur le point de publier un rapport. Ce rapport qui met directement en cause les FAMa et leurs alliés Russes du groupe Wagner, n’est néanmoins pas le bienvenu pour les autorités de la junte au pouvoir.

Portant sur les évènements qui ont vécu dans le village de Mourra dans la région de Mopti du 27 au 31 Mars 2022, dans le cadre de la vaste opération aérienne Kélétigui, menée par les FAMa ;  ce rapport des Nations Unies attend être publié dès les premières semaines d’Avril 2023 prochain.

Massacres de Mourra, les FAMa dans les viseurs

Le rapport de l’ONU pointe les FAMa dans des exactions. Quoique contestée par la junte, l’enquête de la MINUSMA met directement en cause les FAMa ainsi que les supplétifs russes du groupe paramilitaire Wagner, présents en grand nombre durant l’offensive. Mais coté FAMa, l’on affirme avoir plutôt, su neutraliser « 203 combattants des groupes armés terroristes », un score que n’avaient jamais réalisé dans la région, les éléments de la force Barkhane, désavouée il y a peu par la population et la junte au pouvoir dans le pays.

Les murmures de la junte au pouvoir…

Sans surprises ! La junte au pouvoir a, aussitôt été saisie de  de la publication imminente du rapport,  pointé en coulisse, la partialité d’un texte pour lequel les enquêteurs de l’ONU n’ont pas pu effectuer un travail de terrain. Une réaction fondée peut-être, parce qu’aucun membre de l’équipe de la division droits de l’homme de la Minusma n’a accédé au site de Moura, sur interdiction des autorités Maliennes. Où la MINUSMA a-t-elle alors eues les données couchées dans son rapport alors qu’aucune expédition de ses enquêteurs n’a foulé Mopti et de surcroit le village de Mourra ? C’est visiblement cette question qui terronge la junte et qui nourrit ses doutes autour de la crédibilité des données de la MINUSMA.

Dans la même affaire, cette fois-ci coté Moscou, le Kremlin, avait déjà ; à l’annonce d’une enquête indépendante sur les événements de Moura, dégainé son droit de veto au Conseil de sécurité en date du 9 avril 2022.

Dossier Mourra, la CPI s’invitera-t-elle ?

Etat partie au Statut de Rome depuis 1998 et membre de la CPI depuis sa création, il y a plus de vingt ans, le Mali risque de s’attirer les rafales de la Haye, encore que les équipes du procureur Karim Khan sont attentives depuis 2022 aux accusations d’exactions concernant Bamako.

Cette évidence pourrait encore avoir plus d’influences, que si, énervées et humiliées ; les autorités de la MINUSMA interpelleraient la cour pénale internationale sur la question.

LA MINUSMA désavouée

Le rapport devrait être publié par les Nations unies à Genève. Genève où  Guillaume N’Gefa, la haute autorité (directeur) de la division des droits de l’homme au sein de mission et initiateur principal de l’enquête se trouvait au moment de l’annonce de son expulsion. N’Gefa n’a plus depuis, foulé le sol Malien.

N’Gefa n’aura néanmoins pas été seul ! Outre lui, la junte militaire au pouvoir menace d’expulser le chef principal de la mission, le Mauritanien Ghassim Wane, en cas de la publication du rapport sur les massacres de Mourra. Qu’adviendra-t-il donc si la MINUSMA bravera les décisions de la junte ?

John TSONGO Goma/RDC

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