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Archives de catégorie Alimentation

La cherté de la vie : Une équation à quatre inconnues pour les Tchadiens

Le prix des denrées alimentaires sur les marchés augmente du jour au lendemain dans la capitale et ses environs. Du marché central au marché à mil, en passant par le marché de Dembé et celui de Koundoul dans la commune de Koundoul à la sortie Sud de la capitale, le constat est alarmant.

Il n’est un secret pour personne que les citoyens tchadiens ont du mal à se nourrir correctement en raison de la cherté de la vie. Cette situation est due à la fois à l’augmentation incontrôlée des prix des produits de première nécessité et aux inondations de l’année 2022.

Par exemple, le sac de maïs qui se vendait entre 15 000 et 18 000 FCFA se vend maintenant à 35 000 FCFA à N’Djamena et 38 000 FCFA à Koundoul. Le prix du riz en sac de 50 kg est passé de 13 000 à 18 000 FCFA. L’huile de cuisine en bouteille de 5 litres est passée de 4 500 à 7 000 FCFA. Le carton de savon d’azur qui coûtait 8 000 FCFA, soit 150 FCFA l’unité, est maintenant vendu entre 18 000 et 20 000 FCFA, soit entre 200 et 250 FCFA l’unité. Même le haricot, considéré autrefois comme un aliment abordable pour la classe moyenne, est devenu un produit coûteux. Quant à la corne de bœuf, qui était vendue à 500 FCFA, elle se vend maintenant à 1 750 FCFA.

À cela s’ajoute la pénurie de carburant, notamment de gazole, qui dure depuis près d’un mois. Il est difficile, voire impossible, de se déplacer d’un endroit à un autre. Cette crise artificielle a contraint les syndicats de transport urbain et interurbain à augmenter les tarifs. Ainsi, le litre de gazole qui était vendu à la station-service à 518 FCFA est passé à 1 000 FCFA. De plus, les coupures intempestives d’électricité, le manque de gaz butane et l’absence d’eau potable sont des problèmes quotidiens auxquels la population de N’Djamena est confrontée ces derniers temps. Tous ces phénomènes sur le marché sont liés les uns aux autres, et cela se traduit également par une augmentation du prix de l’essence. Ainsi, un litre et demi qui coûtait 900 FCFA se vend maintenant à 2 500 FCFA, voire 3 000 FCFA pour le supercarburant.

Les citoyens peinent à trouver de quoi se nourrir au quotidien. Nerembaye Fidèle, mécanicien de son état, exprime sa frustration en déclarant : “Les autorités veulent notre mort, et nous subissons une mort lente. Comment comprendre qu’un gouvernement soit incapable de réglementer une telle crise, que je qualifie de crise bien organisée et donc artificielle ? Nous devons sortir pour trouver à manger, mais ces multiples problèmes rendent difficile la satisfaction de nos besoins : pas d’eau potable, pas d’électricité, pas de gaz, pas de carburant, etc.”, déplore-t-il.

Face à cette situation, plusieurs organisations de la société civile ont pris des mesures. L’Union des Radios Privées du Tchad (URPT) refuse de travailler dans de telles conditions. Elle demande donc une cessation d’activité de deux jours, du lundi 8 au mardi 9 mai 2023, pour protester contre la pénurie de carburant qui affecte négativement les activités des radios privées tchadiennes membres de cette plateforme.

Le Collectif des Tchadiens contre la vie chère, quant à lui, a également lancé un appel lors d’une conférence de presse organisée le samedi 6 mai 2023. Il demande à tous les citoyens d’observer une journée sans véhicule le lundi 8 mai 2023. Selon le coordonnateur du collectif, Dinguem Naingeul Nelly Versinice, cette action est le moyen le plus légitime de se faire entendre et de revendiquer des mesures visant à mettre fin à cette situation créée intentionnellement par des individus mal intentionnés pour s’enrichir.

Selon les autorités en charge de l’énergie, ces problèmes sont liés aux travaux d’aménagement de la raffinerie de Djarmaya, qui approvisionne la capitale tchadienne. Des solutions appropriées sont prévues dans les jours à venir pour soulager les souffrances des citoyens tchadiens dans leur ensemble, et en particulier ceux de N’Djamena.

Madjilem Alphonsine

La viande est-elle réellement une denrée de la mort… ?

Nous en consommons chaque jour où presque, mais les conséquences, nous nous en apercevons jamais… Pourtant, c’est une denrée de la mort…

La viande, tant prisée, tant appetée et tant convoitée, elle mérite moins qu’une habitude dans la consommation…
Car même à ce sujet, l’organisation mondiale de la santé OMS prévient que << Chaque portion de 50 g de viande transformée consommée quotidiennement, augmenterait de 18 % le risque de cancer colorectal >>.

Un bon milieu de culture microbienne…

cliniscience.com catégorise la viande parmi les milieux excellents de culture microbienne. Il s’agit, écrit ce site, << d’un milieu non sélectif bien établi pour la culture des organismes anaérobies, aérobies et microaérophiles, en particulier les espèces de Clostridium…>>. La viande accueille dans cette catégorie, les bouillons de viande, les œufs, le lait, et plusieurs autres, selon les principes microbiologiques.

Hors, parmi ces microbes, figurent les offensifs et les inoffensifs. Ce qui prédispose les consommateurs à des maladies découlant des actions des microbes pathogènes (offensifs).

Risques…

La viande, les œufs et les produits laitiers sont riches en cholestérol et en graisses saturées, qui s’accumulent dans les artères et les obstruent, empêchant ainsi une bonne circulation sanguine.
<< Elle augmenterait les risques de maladies cardiovasculaires, de cancer, de diabète ou encore d’inflammation de l’intestin (entérite)…>>.

De par même sa nature (danger), la viande mérite une attention soutenue de son abattage en passant par son transport, son conditionnent jusqu’à sa consommation…

Liens pathogènes

Cairn.info, démontre dans son article intitulé “Viande de brousse, impacts anthropiques et santé humaine dans les forêts tropicales humides : le cas du virus Ebola”, que les liens entre l’homme et les animaux sont grands. Et en conséquence, les deux êtres s’entre-transmettent des maladies sans obstacle. Pire encore, plusieurs populations indigènes continuent de consommer de la viande noire (viande de brousse issue de la chasse), qui n’est pourtant soumise à aucune expertise que ce soit ante ou post-mortem.

Et en toute évidence, le risque de transmission des zoonoses est imminamment important. << Le risque engendré par ces maladies infectieuses émergentes n’est pas le même partout puisque 53 % des épidémies constatées dans le monde entre 1996 et 2009 se sont produites en Afrique. Les raisons de la prépondérance du risque de maladie infectieuse émergente en Afrique sont en grande partie inconnues, mais le risque d’agents pathogènes des zoonoses, notamment celles à transmission vectorielle, est probablement plus élevé dans les forêts tropicales humides qu’ailleurs…>>.

Cette source poursuit et précise que bon nombre d’animaux fournissant de la viande de brousse peuvent << servir de réservoir à certaines maladies transmissibles de l’animal à l’homme (zoonoses)>>. De ces animaux l’on dénombre: les chauves-souris, les pancolins les tigres,…

Ainsi, plusieurs pathogènes à l’instar des (virus, bactéries, protozoaires et parasites) trouvés dans les diverses espèces de viande en grande partie de brousse, << sont transmissibles à l’homme >>.

Cette étude démontre qu’en Afrique, par exemple, vingt-cinq types de parasites (dont Trichuris sp., Ancylostoma sp., les ascaris, Toxoplasma gondii et Strongyloides fulleborni), neuf types principaux de virus (dont le SIV, le HTLV, le virus de Marburg, le virus de Lassa, le virus Ebola, le virus de Nipah et le virus de l’herpès) et huit types de bactéries (dont Escherichia coli, Salmonella spp. et Campylobacter spp.) << sont présents dans la viande de brousse et transmissibles à l’homme >>.

Tous ces organismes pathogènes ne sont en outre pas transmis lors de la consommation de la viande de brousse. La plupart de zoonoses précise l’étude, << sont transmises aux humains par l’exposition aux fluides corporels et aux excréments lors de la manipulation et du découpage de la viande de brousse avant la cuisson. Les rongeurs, les chauves-souris, les singes et les petites antilopes (céphalophes et chevrotains) sont les espèces le plus souvent citées dans la transmission de zoonoses à l’homme…>>.

Par ailleurs, dans l’un de ses ouvrages intitulé “Croquer la vie”, le nutritionniste Pamplona Roger, explique que les individus qui le plus, consomment les produits laitiers et viandés sont robustes, géants, avec une croissance rapide, mais sont moins résistants, vulnérables aux maladies et présentent une espérance de vie très limitée, contrairement aux végétariens.

Pour échapper à cette tendance, Roger préconise qu’on boive beaucoup d’eau, qu’on prenne trop de légumes et des fruits et qu’on fasse moins confiance aux viandes et produits laitiers, et par défaut, recourir à la viande blanche, pour laquelle les études ont montré jusqu’ici moins de risques.

Le traitement des viandes, un défi

Les normes requises par l’hygiène alimentaire, prédéfinissent les règles à suivre pour traiter une viande. L’animal doit avant d’être abattu, subir un examen ante-mortem.

Les charcuteries et abattoirs publiques, sont les seuls endroits habiletés pour un abattage sécurisé. Mais hélas, nombreux se donnent l’audace d’abattre sans aucune qualité. Cette usurpation, épargne la viande des examens post-mortem, qui doivent pourtant définir si la viande est propre ou non à la consommation.

Sinon, l’abattage en plein air le long de la route, pour la préparation des (mushito) comme on l’appelle à Goma, est un danger pour la population.

La chaîne de contamination…

Si les conditions hygiéniques ne sont pas suffisamment réunies au niveau de l’abattoir : contact de la viande avec des excréments, manque d’eau dans les installations,… C’est une piste d’entrée pour les microbes. Et le vétérinaire commis à l’abattoir public de Kahembe (Goma), convainc que << sans eau, l’abattoir n’en est pas un…>>. Marcelle Serenganya soutient également qu’une viande bien traitée, bien contrôlée, bien manipulée, constitue une garantie pour la santé de la population.

À l’absence des camions frigorifiques tel que le recommande l’État Congolais via son service d’hygiène, nombreux habitants transportent la viande sur des motos ou des charriot, charette et trotinette à la merci des mouches, poussières et cendres. À Butembo comme à Goma, le scénario reste le même. Pourtant il est possible de l’éviter.

Pire encore, des commerçants ambulants, circulent avec des colis de viandes, à vendre porte à porte, sans tenir compte des mesures hygiéniques requises…

La situation s’étend malheureusement jusqu’au delà des frontières, où, par peur de représailles et rigueur de l’hygiène, les citoyens usent de leur malhonnêteté pour faire traverser frauduleusement les viandes d’un pays à autre.

Le cas de Goma est éloquent ! En effet, les services de l’hygiène en intelligence avec ceux de sécurité ont saisi le matin du jeudi 4 Mai 2023 dans l’alimentation KIVU GLOBAL MAKERT SARL, une cargaison importante de saucisson et viande avariés.

Estimés à plus ou moins 30 kilogrammes pour le saucisson et 70 pour la viande, cette denrée en pleine putréfaction a été saisie lors de la ronde de routine qu’entretient la mairie de Goma via ses services attitrés, dans le cadre de son combat sur le front sanitaire dans son volet “sécurité alimentaire”.

Cette alimentation sise à quelques mètres de l’Université de Goma dite Kinyumba, est présentée par les services spécialisés comme une entreprise specialisée dans la magouille et dont les installations sont impropres à la desserte de la population en denrées alimentaires.

Elle est dans une situation de flagrance notoire en termes légaux, car les services insistent qu’elle ne dispose d’aucun document de certification de ses produits. Pour la viande saisie ce jour par exemple, expliquent les services; KIVU GLOBAL MAKERT SARL ne dispose ni du certificat vétérinaire du pays d’origine qui est le Rwanda, ni de certificat d’autorisation d’importation, ni de certificat sanitaire encore moins d’aucun autre document que ce soit, y compris ceux sensés être délivrés par les services d’hygiène aux frontières.

L’autorité urbaine qui a aussitôt réagi lors de la présentation de cette cargaison, a salué le professionnalisme de différents personnages qui sont intervenus, elle a réitéré sa détermination dans le combat qu’elle mène elle et son équipe, sur le front sanitaire, << pour faire du bien-être de la population de Goma, une préoccupation au-delà de toutes les autres >>.

Le commissaire divisionnaire adjoint Kabeya MAKOSA François (Maire de la ville) en compagnie de son second, le commissaire supérieur Principal Kapend Kamand Faustin, a, toutes affaires cessantes, ordonné la fermeture de l’alimentation et instruit ses services à mettre la main sur les responsables de ladite maison de commerce.

La cargaison a aussitôt été incinérée, dans les heures post-détection. Ce, pour épargner les populations de tout risque.

John TSONGO

Monde : Ne pas taire la terre pour la survie de l’humanité

Substrat universel, la terre mérite mieux qu’une inattention, mieux qu’une dégradation et sa gestion tout comme sa protection doivent être mis au centre des politiques des États et chacun dans sa parcelle de responsabilité, doit y apporter sa pierre !… Sinon, que deviendra-t-on après la mort de la terre ? La journée internationale dédiée à la terre nourricière, notre maison commune, nous donne encore la chance de remettre en question tout ce que nous représentons comme danger pour la terre. Elle nous rappelle le reprofilage de notre rôle à jouer pour assurer la survie de la terre, même pendant des moments délicats, où cette terre, notre mère, subit les chocs et du changement climatique, et de la pression anthropique.

  « Investir dans notre planète » tel est le thème choisi par l’organisation des Nations Unies pour célébrer la journée mondiale de la Terre de cette année 2023. C’est le moment de tout changer – le climat des affaires, le climat politique et «  façon dont nous agissons pour le climat. Il est maintenant temps de préserver et de protéger notre santé, nos familles, nos moyens de subsistance… ensemble, nous devons investir dans notre planète, parce qu’un avenir vert est un avenir prospère… » Parole d’expert du mouvement environnemental « Jour de la Terre ». 

A Goma, les aliments ( légumes, fruits et céréales) sont plus consommés par la population urbaine. La plupart des ces aliments proviennent des villages environnant la ville et d’autres des pays étrangers à l’Est du pays.

La ville de Goma regroupant une multitude  de la population,( déplacés de guerre, commerçants à la recherche d’un marché stable, des touristes et autres visiteurs ), a besoin de beaucoup de renforts alimentaires. Les vendeuses de certains fruits et légumes au marché de KAHEMBE et BIRERE affirment que leurs marchandises proviennent souvent de KIBUMBA, RUTSURU, KIWANJA, MINOVA, UVIRA, IDJWI, KINDU, KALEHE et des pays voisins l’instar de l’Ouganda, du Rwanda et de la Tanzanie.

La victime

Nourricière, mais perpétuelle victime des activités humaines, la terre mériterait mieux qu’une dégradation. Pour Zawadi SHAVADE « Les fruits que nous apportons aujourd’hui au marché n’ont pas la même qualité que ceux que nous avions apportés les deux ans passés. On pouvait facilement trouver une orange qui pèserait au-moins 300 grammes et une prune de 500 grammes mais aujourd’hui ce n’est pas le cas. Tout cela, parce que les travaux de l’homme pèsent plus sur notre environnement ». 

La guerre 

C’est un aspect très peu médiatisé. Mais ça pèse lourd sur la terre : sa productivité, sa disponibilité, sa résistance,… Les agriculteurs en souffrent énormément car leurs champs fertiles sont dans des zones pour la plupart, sous contrôle des groupes rebelles. Et par conséquent, il « n’y plus assez d’espaces pour faire une bonne culture ». Que ce soit sur le plan variétale, « on n’échange plus des variations des plantes dans nos champs car les endroits où nous pouvions cultiver sont actuellement occupés par des groupes armés. Ils laissent des résidus de leurs armes dans nos champs, ils mettent des trous partout, cela nous empêche de bien travailler notre terre…». Explique mélancoliquement Reagan, un garçon déplacé de guerre en provenance de KUBUMBA qui a abandonné ses activités champêtres à cause de l’installation des hommes armés dans son champ de famille. Ce jeune homme élève de son état, vend des fruits en ambulatoire dans la ville de Goma et avoue au micro de NATURELCD je cite : « j’avais une grande partie où je plantais différents types de fruits et cela me scolariser avec tous les frères. Aujourd’hui nous avons tous arrêté les études car nous n’avons plus un endroit ravitaillé. Nous mangeons chaque jour par grâce de Dieu ». 

Rareté et prix, une question de calvaire…

La crise qu’engendre la guerre sur la terre, se transmet longitudinalement et verticalement sur la disponibilité des produits des champs. Et automatiquement, la loi de l’offre et de la demande s’explique et s’applique…

En effet, la guerre en cours en RDC, a fait de ce pays un hécatombe alimentaire. Le fonds des Nations unies pour l’alimentation FAO cité par le Haut commissariat pour le réfugié HCR, indique que plus de 26 millions de Congolais n’ont pas d’accès à la nourriture et subissent, en conséquence, les effets de l’insécurité alimentaire. Une réalité très évidente parce que les zones en potentielle production sont celles qui sont sous contrôle des groupes rebelles. Depuis Juin 2022 que les hostilités entre le M23-RDF et les FARDC ont pris une tournure inquiétante, les prix des plusieurs denrées alimentaires ont doublé voire triplé sur le marché. Une mesure du haricot est passée de 1200 FC à 5000, un fruit (prune) est passé de 100 FC à 200 FC, le maïs (grain) est passé de 700 à 2000 FC, le blé est passé de 2000 à 4000 FC même chose pour l’éleusine, alors qu’une mesure de sésame est passé de 6000 à 12000 FC,… ce prix a impacté négativement la fréquence et la quantité des repas dans les ménages de Goma qui pour la plupart sont des gagne-petits.

« Avec mes 9 enfants, je ne me limite aujourd’hui qu’à leur donner de la bouillie. Parce que je ne parviens plus à leur trouver les nécessaires comme ce fut le cas avant la guerre,… » témoigne Balthazar Angoyo, un quadragénaire. « Aujourd’hui, poursuit-il, un tas de patates douces que nous payions à 500 FC, revient à 1000 voire 2000 FC. Or, avec ma famille, j’ai besoin de 4 tas pour me rassurer que les enfants seront rassasiés… mais où puiser tout cet argent journalièrement, quand on sait que même les routes qui nous facilitent de gagner quelque chose sont bloquées par les rebelles ? Voyez vous-mêmes combien c’est dur… » se désole-t-il.

Par ailleurs, quand bien même la nourriture est rare, ceux qui en trouvent difficilement et entretiennent des dépôts, en payent aussi le lourd tribut… Ils n’ont plus assez de clients comme avant, et ils ont choisi de se tourner vers les camps des déplacés auprès de qui ils rachètent à un prix abordable les nourritures issues des dons des organisations humanitaires…

« Notre travail de commercialisation des vivres est devenu si compliqué. Imaginez, toutes les routes débouchant des lieux d’approvisionnement sont coupées. Et le peu de nourritures dont nous disposons dans nos magasins pourrissent faute des clients… Nos clients d’antan ont fui le prix exorbitant des denrées alimentaires. Nous avons appris qu’ils préfèrent aller acheter à bas prix, la semoule vendue par les déplacés dans les différents camps qui avoisinent la ville… », déroule Chantal Kanyere, responsable d’un dépôt des vivres au centre-ville de Goma.

Le climat, un autre fléau…

La terre est dégradée suite aux effets du changement climatique, « il n’y a plus de trois mois où nous avons connu une érosion dans le village où je cultivais le maracuja. Le sol a connu un éboulement et je n’avais plus rien comme plante dans mon champ et la grande partie qui est ravagée par l’eau n’est plus récupérable. Et si je suis ici c’est juste pour me reposer, je ne sais plus que faire, je me suis habitué à l’agriculture et à l’élevage des petits bétails. Ma femme et mes enfants sont tous au site des déplacés au camp Don Bosco. Je suis allé le dire au chef du village, il n’a pas eu de réponse à me faire. J’ai tout perdu, aujourd’hui je n’ai ni maison d’habitation ni champ pour subvenir aux besoins de ma famille. J’implore notre gouvernement de songer aussi aux gens qui sont victimes des phénomènes naturels ou des effets du changement climatique, car beaucoup de champs prennent feu dans notre village sans pour autant connaître l’origine. Et cela conduit à une perte énorme pour nous les agriculteurs car nous n’avons pas de voix »… regrette Jérôme NDASHIMIYE, déplacé vivant à KIBATI. 

Kibati comme Kibumba, ces villages situés à quelques kilomètres au Nord de Goma en territoire du Nyiragongo, subissent souvent en temps pluvieux, des coulées boueuses générées par les hautes collines Rwandaises avec lesquelles ils partagent les limites. « Toutes les fois qu’il pleut, il y a éboulement au Rwanda. Et cette terre boueuse qui coule avec les eaux de pluie, vient souvent engloutir nos cultures et nos récoltes sont réduites à zéro… c’est un phénomène récent parce qu’auparavant nous ne connaissions pas ça »… nous expliquait il y a quelques mois, Kanane Basabose, agriculteur basé à Kibumba. 

« Même le cycle des pluies est déjà perturbé. Et ç’a des effets sur la production… », continue-t-il. Il y a moyen que les dirigeants de la RDC et du Rwanda trouvent une alternative à ce problème qui nous met en mal, veut-il. 

En revanche, le changement climatique qui se fait déjà sentir dans le monde agricole par la perturbation des saisons, a fait des nouvelles apparitions pathologiques chez les plantes. Dans le territoire de Rutshuru par exemple, les trois dernières saisons ont été malheureuses pour la culture du maïs. « Nous connaissons depuis un temps, l’apparition d’une nouvelle espèce d’insectes qui attaquent le maïs surtout quand la sécheresse frappe fort. Cela a déjà occasionné une baisse de la production. Nous pensons que ça vient avec le changement climatique parce que dans le temps, nous n’avions jamais connu de problème pareil… », explique Vianney Watsongo, lauréat 2021, du prix Georges Atkins, de radio Rurale Internationales, prix venus couronner ses efforts à accompagner les pays paysans.

Dans un contexte dans un premier temps irrésistible, les agriculteurs doivent agir (avec audace), innover (largement) et mettre en œuvre (équitablement) des stratégies nouvelles d’adaptation.  Tous les acteurs sont concernés : « les entreprises, le gouvernement, les citoyens – tout le monde est responsable de notre support de vie pour nous et nos enfants ! », laisse entendre l’ONU à l’occasion de la journée dédiée à la terre.

La mauvaise qualité…

Tout le monde, sinon nombreux le savent : la qualité des produits vivriers dépend toujours des procédures qui ont accompagné leur production, de la culture de la terre en passant l’entretien des plantes jusqu’à leur commercialisation. Il est assez souvent conseillé de privilégier les aliments biologiques, issus d’une production saine, sans usage d’engrais ni de pesticides…

Mais c’est devenu presque impossible : parce que d’un côté, pour faire face aux déficits terriens, l’on recours à l’agriculture intensive, qui elle aussi fait appel à l’usage des engrais chimiques, des pesticides, des variétés génétiquement modifiées,… et c’est ce que font le Rwanda, l’Ouganda et la Tanzanie, pourtant trois des pourvoyeurs en fruits de la RDC. Mais en RDC, leurs produits sont autant désavoués par des citoyens informés des effets de ces genres des produits sur la santé.

«  Les professionnels de santé ne cessent d’alerter sur les conséquences des aliments génétiquement modifiés ou les cultures faites à base d’engrais chimiques. Dans l’un ou dans l’autre, les spécialistes sont unanimes sur la toxicité des produits et les répercussions négatives sur la santé humaine. Malgré l’absence de statistiques officielles, les victimes qui se comptent actuellement dans le pays, le développe des maladies cardiovasculaires, le diabète, entre autres, suscitant l’inquiétude des chercheurs agronomes qui ont voulu garder l’anonymat, n’ont cessé d’alerter les chercheurs.

Le bémol dans tout ça c’est que : « Ces fruits importés sont moins chers. Nous les revendons à un prix abordable par rapport aux fruits bio produits localement dans notre pays ayant beaucoup de vitamine » rapporte Madame SUZIKI vendeuse des fruits au marché de Birere. 

Madame SUZIKI revient encore : «  avant, on savait que s’il pleuvait pendant telle période, nous aurions donc affaire à la récolte de tel ou tel autre fruit… Mais avec ce changement, nous n’arrivons plus à reconnaître… »  un argumentaire qui soutient que la perturbation des saisons, ne s’est pas fait accompagner d’une mise à jour susceptible de laisser les citoyens avoir le contrôle des moments caractéristiques saisonniers.

Guerre, routes, climat, OGM… 

La dégradation et l’indisponibilité des terres ne font plus le seul problème. Il y a aussi le climat, les routes et l’insécurité qui s’invitent. Suite à l’activisme des groupes armés dans les bassins de production, l’Etat Congolais s’est plusieurs fois senti en difficulté de tracer, et / ou entretenir les routes de desserte agricole. Ce qui fait que même la marginale production obtenue grâce au management de certains agriculteurs courageux, pourrit sans avoir jamais atteint les centres de consommation, ce qui malheureusement fait que les populations recourent toujours aux organismes génétiquement modifiés OGM.

« Au début, je vendais seulement des fruits bio en provenance de KIBUMBA, MINOVA, RUTSURU et IDJWI. Mais actuellement je commence à mélanger car il y a des périodes où je manque ces fruits bio… » laisse entendre SUZIKI, cette vendeuse de fruits depuis deux décennies.

«  Plusieurs fois nous recevons nos produits déjà dégradés, car les chauffeurs prennent du temps pour nous les ramener du champ après récolte jusqu’ici au marché. Et cela nous pénalise. En cours de route il y a plusieurs barrières où on doit payer des taxes… tout cela nous décourage et nous pousse à aller vers les aliments en produits chimiques venant d’autres pays qui sont moins chers »… regrette-t-elle.

«  Nous avons un seul message aux autorités qu’elles nous aident à ramener la paix chez nous, car nous avons des  terres arables pleines d’engrais naturels qui peuvent nourrir même tout le pays » Ajoute t-elle.

Une nécessité pour le gouvernement Congolais

Avec 80 millions d’hectares de terres arables, 4 millions de terres irrigables, dont seul 1% est valorisé, les autorités congolaises devraient se remettre en question, surtout dans leur manière de s’intéresser à la gestion du secteur agricole. Il est inacceptable que dans un tel potentiel agricole et où l’agriculture paysanne occupe 70% de la population active, plus de 26 millions d’âmes croupissent sous le joug de l’insécurité alimentaire.

La journée de la terre…

Occasion de réinterroger chacun le rôle qu’il a à jouer dans la dégradation, la conservation ou la mise en valeur des terres, la journée internationale de la terre nourricière a été instituée vers les années 1970, décennie pendant laquelle la protection de l’environnement n’était toutefois pas une priorité de l’agenda politique de plusieurs États du monde.

La Conférence des Nations Unies sur l’environnement de 1972 à Stockholm, en Suède, aussi connue sous le nom de « Conférence de Stockholm », a marqué le début d’une prise de conscience mondiale de l’interdépendance entre les personnes, les autres espèces vivantes et notre planète. Elle a aussi été à l’origine de la proclamation de la Journée mondiale de l’environnement le 5 juin, ainsi que de l’instauration du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

En 1992, le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro a été la première grande conférence des États axée sur le développement durable. Au cours de la conférence, plus de 178 gouvernements ont adopté différentes initiatives politiques concernant l’environnement, comme le Programme d’action pour un développement durable Action 21, la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement et la Déclaration des principes, non juridiquement contraignants mais faisant autorité, pour un consensus mondial ; sur la gestion, la conservation et l’exploitation écologiquement viable de tous les types de forêts.

Dès lors, les efforts de conservation de l’environnement ont connu une croissance exponentielle et d’autres initiatives centrées sur cet enjeu en tout cas de taille.

Aujourd’hui, parlant de la terre, les thématiques abordées visent toujours à promouvoir une approche holistique, pour parvenir à un développement durable qui soit en harmonie avec la nature, en échangeant différentes expériences nationales notamment en ce qui concerne les critères et indicateurs à prendre en compte pour en mesurer les avancées.

En tout état de cause, la journée dédiée à la terre Nourricière « illustre l’interdépendance qui existe entre l’être humain, les autres espèces vivantes et la planète sur laquelle nous vivons tous », martèle ainsi l’ONU. Cette organisation estimé par ailleurs, qu’il est plus important qu’en cette journée de la terre, « nous insistions sur le passage à une économie plus durable, qui bénéficie à la fois à l’humanité et à la planète ». Eh bien, « Assurer une harmonie avec la nature et la Terre n’est plus uniquement souhaitable, mais nécessaire », insiste l’ONU.

Il n’y a pas alors que l’ONU qui dans ce contexte, lance des messages à la protection de la terre.  “Picture a Better Planet” invite tout naturellement elle-aussi, à la « mobilisation artistique et intellectuelle » en faveur de la terre. Ainsi, tous : artistes, écrivaines, scientifiques… doivent se mobiliser dans une dynamique « d’initiatives créatives et cultivées » et chacun dans sa parcelle de responsabilité, doit agir en faveur de la protection de la terre.

Prendre soin des sols 

Jeune Afrique, a publié en Février 2023, certains résultats de recherche sur la dégradation du sol africain. Le centre de recherche sur l’agriculture et le développement CIRAD, rappelle aussi l’urgence qu’il y a en ces jours, de mettre en place des systèmes agricoles durables, fondés sur la diversification des cultures et la transition agroécologique, une transition défendue notamment par l’Alliance pour l’agroécologie en Afrique de l’Ouest (3AO), plateforme constituée d’organisations paysannes, des syndicats agricoles, d’instituts de recherche et d’ONG, soutenus par la la communauté des États d’Afrique de l’Ouest CEDEAO.

Le désert et l’agriculture,… une dichotomie

L’Afrique Subsaharienne est aujourd’hui hantée par l’avancée du désert, alors que le continent a besoin de faire feu de tout bois pour créer des emplois, alternative holistique pour endiguer la mort en cascade des milliers de migrants pour la plupart des jeunes, qui perdent la vie dans la Méditerranée en tentant de relier l’Europe fuyant la faim et le chômage. Pourtant l’avancée du désert et le changement climatique s’affichent comme un revers de la médaille face à l’alternative agricole, comme panacée à la crise. L’enjeu est de taille, qu’il suscite d’importants questionnements :   Que Fera-t-on pousser demain en Afrique, dans la région du Sahel tout particulièrement ? Quelles sont les solutions locales et durables pour adapter l’agriculture au changement climatique ? Comment augmenter la sécurité alimentaire des populations ? Quelles sont les alternatives pour un régime plus riche en nutriments, protéines et fer notamment ?

Les réponses sont nombreuses mais méritent une conjugaison d’efforts et une question de décharges et de compréhension mutuels entre États. Car si tel pourrait être le cas, le différend qui oppose l’Égypte à l’Ethiopie suite au méga barrage de la Renaissance n’en serait pas un ! 

Docteur en sciences agronomiques et membre du panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables Ipes-Food, Émile Frison soutient que la question des sols est cruciale pour l’avenir : « Dans le passé, on a accordé peu d’attention à la santé et à la biologie des sols. On a traité les sols comme un substrat pour les plantes, alors qu’ils sont des organismes vivants, capables de puiser en profondeur et de rendre les nutriments disponibles pour les plantes à travers les microbes, les champignons, les bactéries et autres vers de terre ».

Pourtant le narratif doit évoluer. Le cas d’espèce du conflit Égypto-Éthiopienne devrait inviter une répartition des compétences : par exemple, laisser l’Egypte produire et et l’Éthiopie transformer… Quoi qu’il en soit, la question de la survie des terres est une affaire d’Etats… car sans terre aucun État n’existe. Mais sans États ni être, la terre était.

John TSONGO et Denise KYALWAHI

Crise humanitaire en RDC : le HCR en perpétuelle attente d’aide pour aider !

Pour couvrir les besoins humanitaires de 6,2 millions de déplacés que compte la RDC, le haut-commissariat des Nations Unies pour le réfugié UNHCR, n’a reçu que près de 20 % des plus de 260 Millions de dollars attendus. Pourtant ce besoin est toujours en pleine croissance, face à une nécessité complexe, qui inclue la libération des écoles, pour une éducation lucide, devenue en revanche une des victimes vedettes de la crise en cours au pays.

C’est lors d’une conférence de presse organisée à Goma ce vendredi 21 avril 2023, que la représentante pays du UNHCR en RDC, Madame Angèle Dikonge ATANGANA a lancé cette alerte, à l’issue d’une mission qu’elle a effectué au Nord-Kivu, cette province en crise qui, à elle-seule renferme 2,4 millions des déplacés des 6,2 millions que compte le pays dans sa globalité.

Une dichotomie

 Avec 6,2 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, ces statiques font de la RDC, une tête d’affiche sur la liste des pays qui hébergent la plus grande population déplacée interne d’Afrique. De ces 6,2 millions, 2,4 millions vivent au Nord-Kivu alors que 1,6 million sont au Sud-Kivu. Pour couvrir les besoins humanitaires de ces déplacés et spécifiquement dans ses domaines d’intervention à l’occurrence la protection, les abris et la prévention des risques de protection affectant les populations déplacées, le HCR a besoin de 260 Millions de dollars, mais n’a reçu des donateurs jusqu’ici, que près de 20 % du montant attendu. Cela présage malheureusement, « une dichotomie entre les besoins et les ressources en présence »… regrette Angèle Dikonge et cela ne permet pas à la structure qu’elle dirige, de coordonner une réponse holistique à la crise qui ne fait que s’amplifier.

Un appel à la clémence…

« La vraie solution à la crise actuelle, c’est le retour d’une paix durable… », Reconnait Angèle Dikonge. « Mais ces populations qui souffrent ont besoin d’aide », plaide-t-elle. Et pour y arriver, elle estime que l’apport de chacun est attendu et nécessaire. C’est là qu’elle lance un appel à la clémence des bienfaiteurs à l’endroit des déplacés qui souffrent, dans une RDC où nombreux (26,4 millions de personnes) ont encore une vulnérabilité accrue face à la rougeole, le choléra et l’insécurité alimentaire. Mais, les besoins de ces démunies et leurs cris de détresse sont-ils entendus ? Visiblement Non ! C’est pourquoi elle lance un appel aux médias : « aidez-nous à amplifier les voix de ces milliers de personnes qui souffrent, et qui ont besoin du retour d’une paix durable… » Sollicite-t-elle.

L’une des victimes vedettes

Nombreux en parlent moins, ou même pas, sinon jamais. Pourtant, l’éducation est l’une des victimes vedettes de la crise actuelle florissante en RDC. Citant les statistiques fournies par le fonds des Nations unies pour l’enfance UNICEF, Radio Okapi, renseignait déjà en Novembre 2022,  que « les hostilités (entre M23 et FARDC) privent la scolarité de près de 46 000 enfants dans l’Est de la RDC ». 

Ce n’est pas tout ! Pas plus tard qu’en date du mercredi 29 mars 2023, l’UNICEF mentionnait que plus de 750 000 enfants sont privés de l’éducation à la suite de l’insécurité au Nord-Kivu et en Ituri. Le meme document établi par l’UNICEF, insinue que “plus de 240 000 enfants récemment déplacés, vivent dans de vastes camps autour de la ville de Goma”.

Pire encore, 119 écoles ont été attaquées ou occupées, ou temporairement utilisées par des groupes armés au Nord-Kivu et en Ituri. 1700 écoles ont été fermées à cause de l’insécurité persistante ou parce qu’elles se trouvent dans des zones occupées, alors que plus de 300 écoles ne fonctionnent pas « parce qu’elles servent d’abris pour les déplacés ».

Face à ce contraste, Angèle Dikonge ATANGANA note que sa structure travaille à construire des nouveaux camps des déplacés, pour leur permettre de libérer les écoles qu’ils occupent depuis le début de la crise. D’ailleurs, le HCR accentue en ces jours, les procédures d’implantation du camp de Rusayu en territoire du Nyiragongo, la « priorité étant de libérer les écoles ».

En outre, il semble qu’au regard de tout ce qu’elle laisse à son passage en termes des conséquences, la crise en cours en RDC n’a plus de qualification à mériter… La représentante pays du HCR le reconnait : « La situation des personnes déplacées continue de se détériorer à cause de la continuité de violences dans l’Est de la RDC », écrit-elle. Et de chuter je cite : « le retour de la paix est primordial. La paix, permettra aux personnes déplacées de reprendre leur vie en main et de revivre normalement avec toute leur dignité », conclut-elle.

John TSONGO

Nord-Kivu : Alimentation de la femme enceinte et allaitante,… qu’en sait la société?

Plusieurs femmes enceintes et allaitantes de Goma disent être conscientes de l’importance et de le nécessité d’une bonne alimentation pendant la grossesse et l’allaitement. Mais elles sont confrontées à un manque des moyens suffisants, pour suivre à la lettre les conseils leur prodigués par les professionnels de santé. C’est ce qui ressort d’une mini enquête réalisée auprès de certaines femmes rencontrées dans les structures sanitaires de Goma, entre le 12 et le 18 le Janvier 2023.

Pour Esther MUMBESA jeune femme allaitante rencontrée au centre de santé Dimajelo, les professionnels de santé s’efforcent de donner aux femmes enceintes et allaitantes, une éducation nutritionnelle suffisante. « À l’hôpital, on nous apprend que pendant la grossesse nous devons cultiver une alimentation saine, suffisante et équilibrée. Les professionnels de santé ont toujours insisté à ce que nous intégrions dans notre alimentation la consommation des fruits, des légumes et du poisson. Dernièrement quand j’étais enceinte, on me disait que je devais consommer au moins un type de fruit par jour. L’infirmier me disait également que le poisson est beaucoup conseillé pour une femme enceinte, car il aide à constituer le cerveau de l’enfant… », S’est souvenue Esther.

Mère de deux enfants, Blandine Chira, rencontrée au centre médical Mont Sinaï, affirme elle, que toutes les notions nécessaires pour  la bonne alimentation d’une femme enceinte et allaitante, sont connues. « Mais les moyens nécessaires pour constituer une ration alimentaire selon les normes, font défaut. Pour faire un mélange concentré pour mon enfant, il me faut autour de 10 ou 20 dollars chaque semaine. Dans certains lieux de vente de ces farines concentrées recommandées pour la bonne alimentation des nourrissons, un kilogramme est vendu à 5 milles francs congolais. Alors quand je trouve difficilement ces 5000 FC, faut-il les gaspiller rien que pour l’achat d’un kilogramme en faveur d’un seul enfant et sacrifier les autres ? La réponse c’est non ! », Opine Blandine.

La situation de Blandine, est aussi celle de Neema Munyerekana, rencontrée au centre de santé la Merveille. Pour elle, les infirmiers se comportent comme des «  anges »   qui semblent ne pas maitriser la vraie « situation de nos familles… ». «Comment un infirmier peut te dire de chaque fois consommer du poisson et des fruits chaque jour ? Est-ce qu’il connait le prix des fruits ? Voire même du poisson ? Moi quand j’entends ces infirmiers nous enseigner, je me tais tout simplement. Car je sais que ce ne sont que des utopies. Ils veulent que nous donnions des aliments qui coutent cher à nos enfants… Et quand nous n’aurons plus d’argent ? N’est-ce pas que ces enfants contracteront le kwashiorkor ? » S’inquiète Neema Munyerekana.

Le repos…

« Les professionnels de santé nous conseillent toujours de nous reposer suffisamment. Ils nous conseillent de consacrer au moins deux heures de repos par jour. Et quand on dort, on doit se coucher sur sa côte gauche. Cela permet à l’enfant de profiter de la nourriture que nous mangeons en tant que femme enceinte, parce qu’on nous dit de toujours manger trois fois par jour. », Nous a expliqué Esther Mumbesa, aujourd’hui allaitante, mère de 3 enfants.

En outre, quoique ces notions soient connues de nombreuses parmi les femmes enceintes, très peu sont celles qui les appliquent au regard même de leur niveau socio-économique très bas. « Le plus souvent on sent que l’on a envie et besoin de se reposer. Les infirmiers nous le disent chaque jour et nous en sommes conscientes. Mais on n’y arrive pas, parce qu’on est souvent dans les rues à la recherche de quoi manger. Qu’on ne vous trompe pas. Nous vivons au taux du jour. Et notre vie quotidienne ne nous permet pas de respecter correctement les conseils santé des personnels soignants… », Regrette pour sa part, Blandine CHIRA.

 Relais communautaires et infirmiers face à leur rôle vis-à-vis de la femme enceinte et allaitante…

Dans les différents centres de santé, relais communautaires et infirmiers tous s’entraident pour donner une éducation nutritionnelle aux femmes enceintes et allaitantes. Ce, pour la bonne santé de la mère et de l’enfant. « Durant les consultations prénatales et préscolaires, nous regroupons les femmes enceintes pour leur expliquer comment prendre soin de soi, au profit de leur santé et du bébé qu’elles portent. Et celles qui respectent et appliquent ce que nous leur disons, donnent naissance à des bébés vigoureux et non chétifs. Pour les femmes allaitantes, en dehors de leur attention que nous attirons sur l’équilibre alimentaire, nous les conseillons d’allaiter suffisamment les nourrissons en leur montrant les avantages dont le bébé bénéficie quand il a tété durant les temps requis par les normes nutritionnelles… », nous a par ailleurs expliqué Mapasa Bindu, cadre au centre de santé RAFA.

Mêmes allégations pour l’infirmière Louange KAHUKO, infirmière au centre de santé Mapendo. « Aux femmes enceintes, nous prodiguons tous les conseils qu’il faut observer pour veiller à leur santé et celle de leurs nourrissons avant et après la naissance. Mais pour la plupart des cas, nombreuses boudent les consultations prénatales et d’autres arrivent au centre de santé quand elles veulent et d’autres encore, ne se présentent à l’hôpital que le jour de l’accouchement. Et ça ne nous facilite pas la tâche », opine Louange.

En plus des aspects purement alimentaires, il arrive qu’une femme connaisse des problèmes de traumatisme durant ou après sa grossesse.  Et au centre de santé Lubango, des cas similaires sont mis à la disposition du psychologue. « Moi je n’ai pas étudié la nutrition ou encore la pédiatrie. Mais Il nous est arrivé en maintes reprises, des cas pour lesquels nous devons intervenir, surtout lorsqu’une femme enceinte ou allaitante est traumatisée. Dans cette mesure, nous les mettons dans le counseling. Nous les accompagnons, nous les encadrons, jusqu’à ce qu’elles se sentent soulagées… », Nous a fait savoir Anuarite KAVIRA, psychologue au centre de santé Lubango situé en commune de Karisimbi.

Les femmes enceintes et allaitantes face aux mythes…

Si dans les sociétés traditionnelles les mythes pesaient, une certaine évolution se fait constater dans les sociétés contemporaines dites modernes. La preuve c’est que nombreuses d’entre les femmes que nous avons interrogées au sujet des mythes, en connaissent moins ou même pas. « Ma mère me disait qu’à leur époque, on leur défendait de manger la viande de poule, les sauterelles, les œufs et autres. Mais moi qui te parle, mon mari me les emmène chaque jour. Surtout quand j’étais enceinte de ma fille Emmanuela », a laissé entendre Esther.

Et à D’assise Uwimana d’ajouter : « si des telles réalités existeraient  encore jusqu’aujourd’hui, elles ne lèseraient pas que des femmes enceintes et allaitantes. Mais aussi d’autres membres de la famille. Parce qu’ici à Goma par exemple, quand on n’a pas assez d’argent, on se fait une sauce avec des œufs. Et là, on estime qu’on profite des protéines animales contenues dans ces œufs. Mais s’il y a une catégorie qui n’en prend pas, comment peut-on les rattraper et avec quels moyens encore que la viande et le poisson coutent très chers ? », Finit-elle en s’interrogeant.

Quoiqu’il en soit, plusieurs personnes continuent de penser que le fait qu’aujourd’hui les mythes alimentaires ne soient plus respectés, a une part des choses dans la dépravation des mœurs des jeunes adolescents de la récente génération, le cas de Théodore Bulenda, 67 ans.

Les époux face à la charge alimentaire…

« Quand les infirmiers nous demandent de bien nourrir nos femmes quand elles sont enceintes, ils ne se trompent. Car avec mes 4 enfants, j’ai compris que l’alimentation de l’enfant dès sa conception, détermine ce qu’il sera et la valeur qu’il aura dans la société. Nombreux ne l’ont jamais compris, mais moi, j’en suis vraiment confiant… », A ouïe dire Jacques PENDA, père de 4 enfants.

Par ailleurs, certains papas ne se contentent pas de la question alimentaire de la mère et de son enfant. Ils les traitent au même titre que les autres. Pourtant, les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les nourrissons, les jeunes enfants, les jeunes adolescents,… doivent être nourris de façon spécifique, d’après leur âge, leur état physiologique et plusieurs autres aspects. Et ce, d’après les explications des Docteurs Jean-Claude SABWA, Ernest-Moise MUSHEKURU et Thomas KUBUYA, explications fournies aux journalistes des provinces du Tanganyika, Nord et Sud-Kivu, lors d’une séance de formation sur les notions de base sur la nutrition et la sécurité alimentaire, l’alimentation de la femme enceinte et de la femme allaitante, l’alimentation du nourrisson du jeune enfant, et l’alimentation du jeune enfant et de l’adolescent, qui correspondent bien évidemment aux quatre modules autour desquels a été circonscrite la formation dispensée aux journalistes entre le 9 et le 12 janvier 2023 et dont le condensé est accessible ici.

« Faute des moyens, je n’arrive pas à assurer à mon épouse une alimentation requise pour les femmes enceintes. De fois quand je viens de trouver quelque chose pour la famille, je me limite à ce point. C’est tout simplement parce que, même ce peu, on en trouve difficilement. Nous vivons donc au taux du jour et cela affecte malheureusement nos dépendants, notamment mon épouse et mes enfants… », Regrette Jacob TChimanuka.

Quant au repos, nombreux papas disent être conscients que leur femme mérite du repos. Mais ils ont souvent moins de temps de suivre leurs épouses, car tous les temps ils sont au boulot. « Je quitte chez moi le matin vers 7 heures et je rentre autour de 18 ou 19 heures. Et ça ne me permet pas de contrôler tous ses mouvements. Mais sinon, je sais que le repos est important pour la santé et de surcroit la femme enceinte… », Reconnait Jacques PENDA.

L’alimentation de la femme enceinte et allaitante doit tenir compte de l’équilibre, la suffisance, et la disponibilité alimentaires. Le repos et la prise suffisante d’eau sont vivement conseillés pour les deux catégories de femmes. Mais leur abstention vis-à-vis de la consommation des drogues, des stupéfiants, de l’alcool, de la cigarette… est à consolider dans leurs habitudes alimentaires, car leurs conséquences fâcheuses sur leur santé ainsi que celle de leurs enfants sont vraiment incalculables, conseillent les Docteurs Jean-Claude SABWA et Ernest-Moise MUSHEKURU, nutritionnistes.

John TSONGO / Goma-RDC

RDC : Les professionnels des médias formés sur la sécurité alimentaire, tout savoir sur la teneur de la formation

A peu près 75 % de la population congolaise est touchée par l’insécurité alimentaire. Dans une étude sur « l’Etat actuel de la sécurité alimentaire en RDC, diagnostic et perspectives » publiée sur  https://wwww.researchgate.net, il est démontré que l’indisponibilité physique des aliments, l’accès et la connaissance de la population sur la façon d’user de ces aliments posent problème.

Nombreux sont aussi affectés par la sécurité alimentaire, par d’information. C’est ce qui a fait que l’UNICEF en partenariat avec Kivu entrepreneurs, forme à dater du lundi 9 Janvier 2023, plus de 2 centaines de journalistes issus des provinces de l’Ituri, Tanganyika, Nord et Sud-Kivu et du Mali (1) sur : les notions de base sur la nutrition et la sécurité alimentaire, l’alimentation de la femme enceinte et de la femme allaitante, l’alimentation du nourrisson du jeune enfant, et l’alimentation du jeune enfant et de l’adolescent, qui correspondent bien évidemment aux quatre modules autour desquels a été circonscrite la formation.

Cette formation a visé les journalistes, pour le seul objectif d’attirer leur attention, « éveiller leur curiosité sur des questions de la nutrition et les encourager à cultiver l’information pour le changement des comportements », expliquait le facilitateur de la formation, Monsieur Thomas KUBUYA, lors de son mot introductif et de circonscription de ladite formation.

Les notions de base sur la nutrition la sécurité alimentaire …

Le Docteur Ernest-Moise MUSHEKURU, qui a exposé autour de ce module, est revenu sur plusieurs aspects comme les concepts de base de la sécurité alimentaire, les 7 groupes d’aliments, les 4 dimensions de la sécurité alimentaire, le cadre conceptuel de l’IPC, les notions de base sur certains indicateurs utilisés dans le domaine de la sécurité alimentaire etc.

D’entrée de jeu, Ernest a défini la malnutrition comme étant un déséquilibre dans l’état nutritionnel d’un individu. Il a ensuite fait mention à la santé et l’hygiène, les problèmes alimentaires, et les maladies infectieuses, comme causes de la malnutrition.

Comment éviter de tomber dans la malnutrition ?

Pour ne pas tomber dans la malnutrition, a conseillé le nutritionniste, il faut fonder son alimentation sur une variété alimentaire. Cela suppose une attention accordée aux aliments énergétiques (les céréales, les bananes et les tubercules), les aliments de protection (viandes et les poissons, les produits laitiers, les œufs…) et les aliments de protection (majoritairement les fruits et les légumes).

Faisant par ailleurs allusion aux 7 groupes d’aliments qu’il faille inclure dans les habitudes alimentaires pour équilibrer son alimentation et combattre la malnutrition selon les prescrits de l’Organisation mondiale de la santé, le Docteur Ernest a rappelé les boissons, les céréales et les tubercules, les fruits et les légumes, les légumineuses et les noix, les produits laitiers, les viandes, les poissons et les œufs, les matières grasses, et les produits sucrés. C’est à ce niveau qu’il a attiré l’attention des uns et des autres sur le danger que l’on coure en privilégiant la monotonie alimentaire.

Sur le point des 4 dimensions de la sécurité alimentaire, MUSHEKURU a fait mention à la disponibilité alimentaire, qui inclue la présence physique des aliments, l’accès à la nourriture, qui englobe le stock domestique des aliments, les cadeaux, les achats ; l’utilisation de la nourriture, qui de sa part, inclue le mode de préparation des aliments, les soins et l’hygiène mis en jeu pour cuisiner et obtenir un repas et enfin la stabilité, qui sous-tend les conditions de vie des ménages.

Le cadre multipartite innovant (IPC) visant à améliorer l’analyse et la prise des décisions en matière de sécurité alimentaire. Pour le cas de la RDC, l’IPC a, les dernières années, concerné 14 des 145 territoires du pays. Dans le même angle, le Docteur a indiqué que « les inégalités socio-économiques impactent considérablement la sécurité alimentaire ». Ainsi, en cas de crise ou de catastrophe, « les pauvres sont les plus vulnérables et du coup, ils ont du mal à résister contre les chocs et ont difficile à avaliser la résilience » a cru toujours savoir le Docteur.

Poursuivant son exposé surtout au niveau des indicateurs utilisés dans le domaine de la sécurité alimentaire, MUSHEKURU a épinglé l’échelle de dépression des moyens d’existence, le niveau de vulnérabilité des ménages qui recourt à l’analyse du rapport poids/taille des personnes à nourrir, l’indice de messe corporelle et la fréquence minimale de nutrition pour les ménages.

Partant d’un regard analytique sur le tableau sur la prévalence de l’insécurité alimentaire, en  RDC, le Docteur Ernest-Moise MUSHEKURU a fini son intervention par mettre ses interlocuteurs au point que le système sanitaire congolais reste encore moins organisé. C’est là qu’il a évoqué la nécessité qu’il y a d’améliorer les conditions socio-économiques de la population, pour restructurer et organiser le système sanitaire.

L’alimentation de la femme enceinte et de la femme allaitante (module II)

Le Docteur Jean Claude SABWA a, pour spéculer autour de ce module, reparti sa matière sur les points comme l’importance d’une bonne alimentation pour la femme enceinte et allaitante, les généralités, et enfin les mythes et idées fausses qui le plus souvent affectent négativement le profil nutritionnel des sujets concernés.

Allusion faite aux généralités, Jean-Claude SABWA a au départ, fait savoir que la carrière d’une femme enceinte part de la  conception à l’accouchement, alors que le parcours d’une femme allaitante part directement de la première heure de la naissance à deux ans ou plus.

Importance d’une bonne alimentation 

L’alimentation de la femme enceinte et de la femme allaitante, doit être équilibrée, saine, variée et suffisante. Cela dénote que la femme enceinte et allaitante doit manger et boire suffisamment d’eau, prendre trop de légumes, Car, « une malnutrition de la femme enceinte compromet non seulement sa santé mais aussi celle de l’enfant » y compris son conscient intellectuel. Il importe donc d’assoir dès les 1000 premiers jours de la vie, une alimentation beaucoup plus riche, saine et surtout équilibrée.

Mais attention !

L’alcool, les stupéfiants, la cigarette, l’automédication, les plats trop épicés… doivent être proscrites dans le quotidien alimentaire de la femme enceinte et/ou allaitante, car cela pourrait avoir des effets mutagènes graves sur la mère et le nourrisson. Et ces facteurs associés à la malnutrition, plongent la mère et son enfant dans un « cycle de la malnutrition ». « Une bonne alimentation de la femme enceinte et de la femme allaitante, a une conséquence positive sur la suite de sa vie et celle du nourrisson. Par contre, une mauvaise alimentation, présente des répercutions graves sur la suite du parcours sanitaire de l’enfant », a prévenu le Docteur lors de son exposé, avant de conseiller que cette catégorie de femmes, devait inscrire le repos suffisant sur son programme journalière.

Des précautions de taille…

« La femme enceinte et la femme allaitante doivent être exemptées des mythes et interdits alimentaires qui lèseraient leur bonne alimentation. Elles doivent tout de même s’abstenir de consommer trop de sucre libre qui risque de leur entrainer un surpoids avec une probabilité de donner naissance aux enfants macrosomes. Elles doivent bien plus, éviter le calcaire dans leur alimentation, qui interfère avec le fer et qui risque de les plonger dans une crise anémique ». avançait le Docteur. Néanmoins, pour suppléer à son alimentation, il est conseillé à la femme allaitante, le recours au sel iodé, aux comprimés de fer et aux vitamines A.

Alimentation du nourrisson et du jeune enfant « ANJE » (Module 3)

Etape cruciale dans la vie du jeune enfant dont l’âge varie entre deux et 15 ans, l’alimentation à ce stade nécessite aussi d’attention car en mesure il grandit, l’enfant accentue également ses besoins nutritionnels, ce qui, selon le Docteur Jean-Claude SABWA, explique que l’âge est un facteur déterminant dans l’alimentation de l’enfant.

L’allaitement…

Si de zéro jour à 6 mois, le bébé ne doit se nourrir que du lait maternel, si de zéro jour à 11 mois le nourrisson doit toujours être soumis à l’allaitement, c’est faire profiter à l’enfant tous les bienfaits du lait maternel. Il est important de savoir que l’allaitement maternel permet de prévenir le taux de mortalité infantile.

En revanche, les risques liés au non allaitement sont fâcheux : outre la méfiance de l’enfant vis-à-vis de sa mère, l’exposition de l’enfant aux maladies, les risques d’anémie, la régression du conscient intellectuel de l’enfant, le défaut d’allaitement peuvent aussi entrainer l’asthme, la perte de l’immunité et bien d’autres dégâts, prévient Sabwa, d’où l’impératif de ne jamais priver l’enfant de ce droit qui engage le reste de sa vie.

Par ailleurs, mettait déjà en garde le Docteur Ernest dès la première séance, « aucune mère ne peut prétendre être en état de tarissement galactogène ». Car, ajoutait le Docteur SABWA, « le lait maternel est produit selon que les seins de la mère sont stimulés par le nourrisson. La manipulation des seins, stimule la prolactine, l’hormone de stimulation de la production lactée ». Cela signifie que l’enfant doit être allaité autant de fois que possible et « il ne faut toujours pas attendre qu’il le réclame…», ajoutait le Docteur Ernest.

Principes d’allaitement…

La mère doit être attentive aux gestes de l’enfant, la maman doit vider le premier sein avent de passer au second, et elle doit faire téter suffisamment l’enfant. L’alimentation de l’enfant doit ainsi être quantitative, qualitative, et quand l’enfant ne demande pas de lui-même la nourriture, la mère doit appliquer une alimentation à la demande, conseille le Docteur SABWA.

L’alimentation du jeune enfant et de l’adolescent…

Un jeune adolescent est celui dont l’âge et 15 et 24 ans. Selon les variantes, l’on distingue la première adolescence qui varie entre 15 et 19 ans, et la deuxième adolescence varie entre 19 et 24 ans. Comme dit en amont  que l’âge est un facteur déterminant dans la nature des aliments à donner aux individus, il a été démontré lors du dernier module, que les adolescents sont souvent tentés de se méfier de l’alimentation leur proposé par leurs parents. Et par conséquent, ils se livrent au « libertinage alimentaire »,  et Thomas KUBUYA en voit un danger. Un danger, parce que selon le Docteur SABWA, le risque est grand que ces jeunes « développent une obésité », ou « perturber son indice de masse corporelle IMC ».

Mais que faire ?

En connivence, Thomas Kubuya et Jean-Claude SABWA sont d’accord, que les parents doivent veiller à ce que  les repas qu’ils offrent à leurs enfants ne sont non seulement monotones, mais aussi sont aussi équilibrés, variés, suffisants.

A cela, le duo Thomas-Jean-Claude encourage les jeunes à la discipline (éviter le libertinage alimentaire) qui se consiste selon Thomas à manger ou boire tout ce qu’on trouve sur la route, sans en mesurer la proportion, et l’incidence sur la santé, le respect des trois sortes et de 7 groupes d’aliments et la promotion de l’exercice physique.

Abordant la question liée à l’exercice physique, le Docteur SANWA soutient que les parents doivent encourager leurs enfants à promouvoir l’activité physique en consacrant au moins 60 minutes par jour. En plus, SABWA précise que le sport favorise la densité musculaire, qu’il s’agisse du football, de la course, du jooking, du basketball,…

John TSONGO/Goma-RDC

RDC/Filière café-cacao : les café et cacao Congolais à la floraison des économies étrangères, l’osmose d’une fraude cafeïcole…

Alors que les années 1980, la RDC alors Zaïre, était parmi les géants producteurs du café sur le continent Africain, aujourd’hui ce pays est sur une pente glissante de perte de production, on dirait sur le rail d’un secteur cafeïcole qui signe sa descente aux enfers…

Les années 60, le monde a vu la RDC alors Zaïre à l’époque, exporter plus de 40 tonnes du café arabica et plus de 50 du café robusta, se réfère-t-on au site graine-de-café.com.

En effet, les guerres dans tous les bassins de production du café en RDC et surtout le grand Kivu, la dégradation du réseau routier, l’absence d’un fonds de garantie en faveur des agriculteurs, la non réglementation du marché, la non sécurisation des petits producteurs du café par l’État Congolais,… Ont contribué pour beaucoup dans la dégradation de la filière du café sur l’aire Zaïre, aujourd’hui République Démocratique du Congo.

Pourtant…!

crédit photo tiers

Pourtant, avec plus de 250 milliards de dollars que fait gagner le café à l’économie mondiale, avec les plus de 25 milliards de dollars que la RDC perd chaque année par un défaut d’entretien de ce secteur, le café en sa casquette d’or vert, financerait à lui-seul jusqu’à à 500 %, le budget de la RDC d’il y a 4 ans.

Et l’insécurité s’invite

Le café est certes, produit dans plusieurs endroits du pays, de part même ses réserves importantes en terres cultivables. Mais le café de qualité qui émane des hautes altitudes du pays, et essentiellement le Kivu, est étouffé par la guerre qui s’étend sur tous les 6 territoires du Nord-Kivu d’abord, et sur les autres provinces qui lui sont voisines, je cite le Sud-Kivu et l’Ituri.

Rien que par le poste frontalier de Nobili dans le secteur de Ruwenzori en territoire de Beni écumé par la rébellion de l’ADF (Allied Democratic Forces ndlr), la RDC perd plus de 40 milles tonnes de cacao, plusieurs autres milliers de café et cela sans rigueur tenue vis-à-vis d’autres postes frontaliers qui échappent parfois au contrôle.

représentation des produits caféine

Pire encore !

À chaque campagne agricole du café, le Congo-Kinshasa perd plus de 50 millions de dollars, suite au non entretien du secteur cafeïcole.

Mais comment ?

Plus de 40 milles tonnes de cacao Congolais traversent frauduleusement le poste frontalier de Nobili (Beni RDC) pour l’Ouganda voisin pour y être exporté comme produit en Ouganda.

Et si les café et cacao Congolais nourrissaient les économies étrangères ?

Loin de Nobili, dans le Nord Ubangui, le café et cacao Congolais traversent la frontière et relient la Centrafrique, pour y être exporté comme ayant été produit en République Centrafricaine. Pourtant ce sont des produits Congolais.

Ce n’est pas tout !

Dans la partie orientale du pays notamment dans les provinces de l’Ituri et de la Tshopo, le café Congolais franchit les frontières, il relie le Sud-Soudan pour y être exporté comme produit dans ce pays, pourtant tous voisins à la RDC.

Et sous ce climat, la RDC s’éloigne chaque année qui passe, de plus de 25 milliards de dollars, soit 500 % de son budget des années 2001-2017.

Pourquoi cet état des choses ?

L’absence des routes nationales et de dessertes agricole, le non appui technique aux petits producteurs, l’accès difficile ou quasi inexistant des agriculteurs aux financements, la non existence du fonds de garantie agricole, la prédation du champ d’action des petits producteurs nationaux par les étrangers, l’inexistence d’une politique d’encadrement des agriculteurs, l’insécurité permanente dans les zones de production cafeïcole… autant des mots ont depuis des années, rongé le secteur du café et l’ont dépouillé non seulement de sa substance, mais aussi et surtout de sa teneur économique.

Mais aujourd’hui l’espoir renaît…

Au cours du premier trimestre de l’an 2022, la Banque centrale du Congo notait dans un rapport, que la RDC avait fourni au marché, 1 044 tonnes de café. Selon le même document, cette production augurait une légère hausse par rapport à la production du premier trimestre de l’année dernière (2021), où les statistiques ne présentaient que l’équivalent de 848 tonnes, comme production du café fourni par le pays.

Pour toute l’année 2021, la production du café a été évaluée à hauteur de 12 683 tonnes, faisait toujours savoir le même rapport.

Après avoir subit le plein fouet de près d’un siècle dans le combat de l’abandon, le café commence à attirer agriculteurs, commerçants, consommateurs, transformateurs et autres. C’est justement ce qui explique cet engouement des coopératives agricoles qui réfléchissent ces jours, autour de comment redonner au café sa digne qualification des temps ancestraux: “l’or vert”.

Ce Mardi 24 Octobre 2022 à Goma par exemple, sur initiative de l’Office National des Produits Agricoles du Congo ONAPAC, plusieurs coopératives agricoles œuvrant dans la filière café pour les unes et cacao pour les autres, se sont réunies dans les enceintes même de l’ONAPAC.

D’un côté, pour clôturer la campagne annuelle café-cacao 2021-2022 et lancer la nouvelle autre: 2022-2023;

De l’autre, pour réfléchir ensemble sur comment relever les défis de ce secteur et faire du café et du cacao, la véritable pierre angulaire non seulement pour les économies des producteurs mais aussi et surtout pour celle du pays.

Cette rencontre a permis aux membres des différentes coopératives du café, d’évaluer l’année précédente. Mais aussi, de projeter pour la suivante, avec un objectif costaud! Celui d’atteindre 15 milles tonnes des exportations annuelles du café.

Cette occasion a également permis aux différents maillons de la chaîne de valeur café, d’organiser une exposition des différents sous-produits du café et les faire déguster, pour ainsi inciter les citoyens locaux et surtout ordinaires, à la culture de la consommation du café.

De l’explication des bienfaits du café pour la santé à la présentation de son potentiel médicinal sans égal, en passant par ses vertus multiples,… tout a été au rendez-vous.

Mais en dépit de tout, une étape n’a pas manqué !

C’est celle de la formulation par ces petits producteurs, des recommandations qu’ils estiment être une solution aux défis du moment dans la filière du café.

Par le biais du président du Réseau des coopératives des producteurs du café cacao de la RDC, Monsieur Gilbert MAKELELE; les différents acteurs du secteur café-cacao soutiennent que pour relever cette filière, l’État Congolais doit mettre en place une loi agricole qui donne du poids aux agriculteurs, doit simplifier et informatiser le processus d’acquisition des visas à l’endroit des acheteurs internationaux, il doit simplifier le processus d’exportation du café, il doit activer la création du fonds national pour le développement agricole FONADA, doit réhabiliter les routes de desserte agricole, il doit régulariser le secteur café cacao, il doit endiguer la fraude dans le circuit d’exportation du café et du cacao, mais aussi doit mettre en place des stratégies de promotion des produits agricoles locaux, tout en veillant sur le maintien de la qualité du café et du cacao.

En plus de réhabiliter les routes de desserte agricole imposer la sécurité dans les zones non stables, les autorités congolaises devraient tout de même apporter des amendements au niveau des lois sur les coopératives agricoles en RDC, et accélérer les acquis de la réforme foncière.

L’amélioration des vies, des producteurs du café et du cacao, la prise en compte des jeunes et des femmes,...”, C’est sous ce thème que la journée de cette 2022 a été commémorée.

John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC