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Archives de catégorie Droits humains

Tchad : Un accompagnement bien mérité face aux catastrophes naturelles à N’Djamena

Les inondations causées par le débordement des eaux du Chari et du Logone ont mis à mal la quiétude des populations ndjamenoises et en particulier celles du 9ème arrondissement, rendant la situation intenable. Cette catastrophe naturelle a provoqué des frustrations, des querelles, et toutes formes de violences sur les sites d’accueil, rendant le vivre ensemble quasiment impossible. L’éducation des enfants et des jeunes enfants est également mise en péril dans ces situations.

Face à cette situation difficile, l’association des Femmes pour le Dynamisme Citoyens au Tchad (ASFEDYC), avec le soutien de la Coopération Suisse au Tchad, a apporté son aide en construisant des forages d’eau avec des systèmes solaires, et en assurant la gestion de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement (WASH). L’objectif était de répondre aux besoins en eau potable des victimes de ces crises, de lutter contre l’insalubrité et les maladies liées à une mauvaise pratique d’hygiène alimentaire, environnementale et corporelle.

ASFEDYC était aux côtés de ces vulnérables, partageant leurs joies et leurs peines. Grâce à l’accompagnement des partenaires techniques et financiers tels que le Ministère du Genre, le PAM, l’UNHCR, etc., les victimes de la catastrophe peuvent aujourd’hui rentrer chez elles avec le sourire aux lèvres.

Pour Awilo Nestor, un jeune sinistré et étudiant en 3ème année d’Histoire à l’Université de N’Djamena, cet accompagnement est un véritable soulagement. Il ajoute que “je peux désormais dormir dans une maison normale et me concentrer sur mes cours et mes recherches. Étant sur le site, il est difficile de se focaliser sur un objectif. La tranquillité est totalement absente, laissant la place aux désordres de tout genre “.

Cet avis est également partagé par Allasoulmem Ella, une ménagère et mère de 4 enfants, qui prie que cette année, Dieu épargne les populations de ces catastrophes. “Être sinistré n’est pas une fin en soi, mais c’est trop dur à vivre dans un environnement où tu ne connais pas qui est qui. Mes enfants et moi sommes exposés à toutes sortes d’intempéries. Nous allons enfin pouvoir passer nos nuits chez nous”.

Les responsables de l’ASFEDYC sont satisfaits du travail accompli avec brio par les ambassadeurs déployés sur les sites de Walia, Ngueli, Koundoul et Boutouloum. En début des activités de WASH confié à l’ASFEDYC, elle a procédé à la mise sur pieds des clubs des ambassadeurs sur les différents sites d’intervention. Ces derniers ont pour rôle de sensibiliser, d’informer, et de conscientiser les sinistrés sur les bonnes pratiques d’hygiène, l’utilisation de l’eau de javel et la gestion rationnelle de l’eau.

Madjilem ALPHONSINE

Crise humanitaire en RDC : le HCR en perpétuelle attente d’aide pour aider !

Pour couvrir les besoins humanitaires de 6,2 millions de déplacés que compte la RDC, le haut-commissariat des Nations Unies pour le réfugié UNHCR, n’a reçu que près de 20 % des plus de 260 Millions de dollars attendus. Pourtant ce besoin est toujours en pleine croissance, face à une nécessité complexe, qui inclue la libération des écoles, pour une éducation lucide, devenue en revanche une des victimes vedettes de la crise en cours au pays.

C’est lors d’une conférence de presse organisée à Goma ce vendredi 21 avril 2023, que la représentante pays du UNHCR en RDC, Madame Angèle Dikonge ATANGANA a lancé cette alerte, à l’issue d’une mission qu’elle a effectué au Nord-Kivu, cette province en crise qui, à elle-seule renferme 2,4 millions des déplacés des 6,2 millions que compte le pays dans sa globalité.

Une dichotomie

 Avec 6,2 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, ces statiques font de la RDC, une tête d’affiche sur la liste des pays qui hébergent la plus grande population déplacée interne d’Afrique. De ces 6,2 millions, 2,4 millions vivent au Nord-Kivu alors que 1,6 million sont au Sud-Kivu. Pour couvrir les besoins humanitaires de ces déplacés et spécifiquement dans ses domaines d’intervention à l’occurrence la protection, les abris et la prévention des risques de protection affectant les populations déplacées, le HCR a besoin de 260 Millions de dollars, mais n’a reçu des donateurs jusqu’ici, que près de 20 % du montant attendu. Cela présage malheureusement, « une dichotomie entre les besoins et les ressources en présence »… regrette Angèle Dikonge et cela ne permet pas à la structure qu’elle dirige, de coordonner une réponse holistique à la crise qui ne fait que s’amplifier.

Un appel à la clémence…

« La vraie solution à la crise actuelle, c’est le retour d’une paix durable… », Reconnait Angèle Dikonge. « Mais ces populations qui souffrent ont besoin d’aide », plaide-t-elle. Et pour y arriver, elle estime que l’apport de chacun est attendu et nécessaire. C’est là qu’elle lance un appel à la clémence des bienfaiteurs à l’endroit des déplacés qui souffrent, dans une RDC où nombreux (26,4 millions de personnes) ont encore une vulnérabilité accrue face à la rougeole, le choléra et l’insécurité alimentaire. Mais, les besoins de ces démunies et leurs cris de détresse sont-ils entendus ? Visiblement Non ! C’est pourquoi elle lance un appel aux médias : « aidez-nous à amplifier les voix de ces milliers de personnes qui souffrent, et qui ont besoin du retour d’une paix durable… » Sollicite-t-elle.

L’une des victimes vedettes

Nombreux en parlent moins, ou même pas, sinon jamais. Pourtant, l’éducation est l’une des victimes vedettes de la crise actuelle florissante en RDC. Citant les statistiques fournies par le fonds des Nations unies pour l’enfance UNICEF, Radio Okapi, renseignait déjà en Novembre 2022,  que « les hostilités (entre M23 et FARDC) privent la scolarité de près de 46 000 enfants dans l’Est de la RDC ». 

Ce n’est pas tout ! Pas plus tard qu’en date du mercredi 29 mars 2023, l’UNICEF mentionnait que plus de 750 000 enfants sont privés de l’éducation à la suite de l’insécurité au Nord-Kivu et en Ituri. Le meme document établi par l’UNICEF, insinue que “plus de 240 000 enfants récemment déplacés, vivent dans de vastes camps autour de la ville de Goma”.

Pire encore, 119 écoles ont été attaquées ou occupées, ou temporairement utilisées par des groupes armés au Nord-Kivu et en Ituri. 1700 écoles ont été fermées à cause de l’insécurité persistante ou parce qu’elles se trouvent dans des zones occupées, alors que plus de 300 écoles ne fonctionnent pas « parce qu’elles servent d’abris pour les déplacés ».

Face à ce contraste, Angèle Dikonge ATANGANA note que sa structure travaille à construire des nouveaux camps des déplacés, pour leur permettre de libérer les écoles qu’ils occupent depuis le début de la crise. D’ailleurs, le HCR accentue en ces jours, les procédures d’implantation du camp de Rusayu en territoire du Nyiragongo, la « priorité étant de libérer les écoles ».

En outre, il semble qu’au regard de tout ce qu’elle laisse à son passage en termes des conséquences, la crise en cours en RDC n’a plus de qualification à mériter… La représentante pays du HCR le reconnait : « La situation des personnes déplacées continue de se détériorer à cause de la continuité de violences dans l’Est de la RDC », écrit-elle. Et de chuter je cite : « le retour de la paix est primordial. La paix, permettra aux personnes déplacées de reprendre leur vie en main et de revivre normalement avec toute leur dignité », conclut-elle.

John TSONGO

Nord-Kivu : le CICR au chevet des déplacés de guerre M23-RDC…

Au Nord-Kivu, près de 15 000 ménages déplacés de guerre M23-RDC reçoivent du comité international de la croix rouge (CICR), depuis mercredi 14 Décembre 2022, une assistance en vivres, dans les différents sites de cantonnement basés d’une part dans le territoire de Nyiragongo notamment à Kanyaruchinya; et d’autres parts dans certaines localités du sud du territoire de Lubero précisément à Kaseghe, Kirumba, Mighobwe et ailleurs.

Chaque ménage reçoit ainsi, un paquet d’assistance composé de 25 kg du riz, 12.5 Kg de haricot, 5 litres d’huile végétale, et 0.5 kg de sel de cuisine.

Les bénéficiaires qui pour la plupart témoignent recevoir la première assistante depuis leur arrivée dans ce camps il y a près de 2 mois, saluent ce geste de générosité du CICR. Ils plaident d’un côté pour la continuité de cet exercice humanitaire, de son extension à ceux qui n’ont pas encore reçu une assistance de ce genre, de l’autre.

Le CICR, En dépit de ce don en outre, ces sinistrées ont envie de regagner leurs milieux naturels.

Originaire de la localité de Rugari, Kanzakuhera Nyanzira, mère de 3 enfants, a exprimé sa joie suite au don reçu ce jour. << Je suis vraiment ravie de cette aide que nous offre le CICR. Trouver à manger dans ce camp, constituait pour nous un casse-tête. Pour trouver de quoi manger, nous allions faire des coups de main aux autochtones de ce milieu, en contrepartie d’une certaine quantité des vivres. Nous disons merci au CICR. Nous lui demandons de poser le même geste à l’endroit de ceux qui n’ont rien reçu durant cette échéance mais qui ont aussi besoin d’une pareille assistance…>> a fait entendre Kanzakuhera Nyanzira.

À ses côtés, Uzamukunda SEPTAMA, une mère de 6 enfants. Celle-ci a eu du mal à contenir sa langue, face au don reçu : << Merci beaucoup au CICR. Avec cette ration, j’aurai une aisance de répondre aux besoins alimentaires de ma famille. Franchement, que le CICR aille encore plus loin dans ce qu’il fait. Je suis vraiment émue de joie. Que Dieu vous bénisse >>.

En dépit de ce don en outre, ces sinistrées ont envie de regagner leurs milieux naturels. << Nous sommes fatiguées de vivre dans ce camp. Que le gouvernement s’active pour mettre fin à la guerre. Nous voulons rentrer chez nous >>, a laissé entendre Uzamukunda, qui pense encore à sa fortune abandonnée à Rugari, sa localité d’origine.

Une bénéficiaire de l'aide humanitaire de la CICR. Déplacée suite à la guerre contre le M23

<< Je pratiquais l’élevage des canards. J’avais aussi quelques moutons. J’avais aussi un champ de millet, un autre de manioc, et je m’apprêtais à planter de la pomme de terre. Mais aujourd’hui, nous apprenons que tout est déjà chamboulé par les rebelles…>> Regrette-t-elle.

<< Mais en dépit de tout, nous voulons regagner nos milieux. Ce lieu où nous vivons actuellement ne nous rassure vraiment pas. La souffrance dépasse les limites. Si j’étais d’ailleurs en mesure de rencontrer ceux qui nous imposent la guerre, je leur demanderai de cesser de nous tuer innocemment…>>, A pour sa part, opiné Kanzakuhera Nyanzira.

Faim, intempéries, manque des lieux d’aisance, manque d’eau ou encore incertitude,… sont entre autres, les difficultés auxquelles font quotidiennement face les plus ou moins 350 milles déplacés de la guerre M23-RDC.

Une bénéficiaire de l'aide humanitaire de la CICR. Déplacée suite à la guerre contre le M23

Comme si ces horribles réalités ne pouvaient suffir, le site de cantonnement de Kanyaruchinya est également depuis quelques matins, sous l’emprise du choléra.

Sa déclaration par l’autorité provinciale, le lieutenant Général Ndima Kongba Constant, alors Gouverneur militaire du Nord-Kivu, est intervenue la soirée de ce Mercredi 14 Décembre 2022 en ville de Goma, capitale du Nord-Kivu.

John TSONGO/ Goma-RDC

Tchad : Les inondations à N’Djaména

Les sinistrés broient du noir.

Après les dernières grosses pluies que la ville de N’Djaména a enregistré au cours du mois d’août, plusieurs maisons et concessions sont écroulées, créant ainsi des sans abris. Des écoles et autres établissements ont été pris comme refuges par les victimes de ces inondations. Entretemps, elles sont livrées à elles-mêmes, face aux intempéries et autres maladies hydriques.

Sont-ils condamnés à être des éternelles victimes de inondations dans la ville de N’Djaména ? Quel mal les sinistrés des inondations dans la ville de N’Djaména ont commis pour être oubliés et livrés à eux-mêmes de la sorte ? Pana Radio est allée à la rencontre de ces sinistrés du quartier Walia, dans la commune du 9e arrondissement de N’Djaména et ceux d’Atrone dans le 7e arrondissement.
Depuis la première grosse pluie du 1er août dernier, plusieurs ménages tchadiens sont livrés à eux-mêmes, bravant les intempéries et autres maladies cutanées et hydriques. Ils se sont refugiés dans les établissements publics et autres lycées de la ville de N’Djaména. Malheureusement leur situation, compte tenu des énormes quantités de pluie, qui ne cesse de tomber, leur situation devient de plus en plus critique.

A 8 heures 30 minutes, après la pluie matinale qui venait de tomber, nous sommes, dans l’enceinte du lycée de Walia, dans la commune du 9ème arrondissement. La cour est totalement inondée. Des enfants s’amusent tout autour avec des pneus et autres couvercles des ustensiles. Plus loin, sont assises des femmes avec leurs enfants sur le dos et/ou sur leurs genoux, assis dans les couloirs des salles de classe. Alors que les portes des salles sont restées hermétiquement fermées, certaines de ces femmes sinistrées avec leurs progénitures au dos, sous les bras et aux épaules sont obligées de rester sous des arbres et au mur.
La tristesse et la désolation se lisent sur leurs visages. C’est le même cas, de plusieurs autres victimes des inondations, logées dans plusieurs lycées et certains sont admis au centre de santé de la capitale que nous avons sillonné.
Au lycée de Walia, les sinistrés sont composés majoritairement des femmes et des enfants. L’on compte environs plus de 640 personnes. Elles sont sans abris, sans aucune couverture sanitaire, encore moins une assistance alimentaire en cette période ou le gouvernement a décrété l’urgence alimentaire.
Ne peut-on pas prévoir ces inondations ?
Bien que la pluie reste un phénomène naturel qui apparait chaque année, pourquoi les autorités communales n’anticipent pas sur les inondations ? Telle est la question que l’on se pose face à ce drame. Pourtant, selon une enquête réalisée par les spécialistes du domaine, la ville de N’Djaména est une zone à risque, sensible aux inondations. Elle est, de ce fait, classée parmi les zones les plus menacées par les inondations du pays. Et, cela ne date pas d’aujourd’hui. Qu’est-ce qui empêche donc à la commune centrale de prendre des mesures pour trouver une solution définitive et adéquate.

Si pour la plupart des villes d’Afrique, la saison pluvieuse doit être l’une des saisons d’allégresse, de bonheur, de bénédiction, au Tchad et plus particulièrement à N’Djaména, c’est un moment de clavaire pour bon nombre de nos concitoyens. Des milliers des familles sinistrées, les maisons écroulées causant des pertes en vie humaine et de matériels, des routes impraticables sont enregistrées chaque année.

Le cri des sinistrés…

De l’avis du délégué des sinistrés du lycée de Walia, M. Oumar Ngartah, le Tchad n’est pas un pays de droit comme les proclament nos autorités. «Si seulement on respecte le droit de l’Homme dans ce pays, et si on accorde une importance à la population, depuis notre arrivée, le 02 août 2022, suite à la grosse pluie du 1er août, nous pouvons déjà avoir de la visite d’une autorité quelconque. Le Maire de la commune du 9ème, qui est le premier responsable de la commune, n’est même pas venu nous voir, ne serait-ce que compatir avec nous en ces moments difficiles que nous traversons », a-t-il déclaré sur un ton désespéré.

Cette situation, d’après le délégué des sinistrés, découle de l’irresponsabilité de la Mairie du 9ème arrondissement. « J’accuse le maire du 9ème d’être complice, sinon il peut bien intervenir pour notre cause s’il se soucie vraiment du bien-être de sa population. Nous sommes tous venus de sa circonscription », insiste le délègue Oumar Ngartah.
En revanche, il est difficile, voire impossible de trouver les graines d’arachides mettre sous la dent. C’est ce qu’explique une mère de trois (3) enfants, rencontrée devant le Lycée de Walia : « On nous traite comme si on était des refugiés sur une autre terre. Avoir de la nourriture ou de la moustiquaire est un véritable problème. Personnellement, moi je suis obligée de confier mes enfants aux particuliers au quartier ou ils peuvent trouver de quoi à ménage », s’est laissée entendre.
Cette mère n’est pas la seule à se lamenter, Mbaiwodjim Nasson, le chef de manage et père de 8 enfants, rencontré au site de l’école La Léproserie d’Habbena : « C’est Dieu qui nous protège ! Vous pouvez être là pendant la nuit afin de constater comment nous causons avec les crapauds et les moustiques. Les salles qui nous abritent sont sans portes ni fenêtres, nous sommes à la merci des intempéries de toutes sortes », déplore Nasson.
Oumar Ngartah s’interroge en ces termes « C’est dans ces conditions que l’on parle du dialogue afin de permettre de jeter les nouvelles bases de l’histoire du Tchad. De quelle histoire parle-t-on ? Pendant que les autorités de la transition refusent d’écouter les cris des pauvres citoyens qui ne demandent que l’amélioration de leur situation sociale ».
Le délègue Oumar demande par ailleurs, l’implication du Président du Conseil Militaire de Transition pour répondre aux besoins des sinistrés. Ceci afin d’assurérer une bonne transition.
Contrairement aux sinistrés de Walia dans le 9eme arrondissement, ceux de lycée de Gassi dans le 7eme arrondissement dénoncent quant à eux, la mauvaise gestion, dans la distribution des dons destinés à leur endroit. Ils affirment que, le comité en charge de la gestion des inondations, n’assure pas une gestion transparente de la chose.

Où est le comité de gestion des inondations…?

La mise sur pied du comité de gestion des inondations, est une manière de mettre les charrues avant les bœufs. Sinon, comment comprendre que, la saison pluvieuse qui était un phénomène naturel peut autant surprendre les autorités tchadiennes ?
D’après les informations, ce comité mis en place pour gérer les inondations n’existent que de nom. Il s’avère que, ce comité est là pour embellir la ville. Les mêmes sources indiquent, que les biens destinés pour soulager les souffrances des sinistrés sont distribués entre amis et familles. « Les sinistrés sont au lycée de Walia, et la distribution est faite au sein de la commune du 9ème arrondissement, comment peut-on comprendre cela ? », nous informe un sinistré.
Il faut dire que, nous avons tenté d’avoir la version du maire du 9eme mis en cause dans cette affaire, mais celui-ci a refusé de se prononcer.

Madjilem Alphonsine

Ces coups que la femme reçoit au quotidien, quelles conséquences ?

Quelle partie de la femme ne pas toucher ? Quelles sont les conséquences de la violence conjugale ? Suivez, c’est l’histoire d’une femme qui habite à Goma, une ville située à l’Est de la R.D.C dans ce reportage vidéo de Fiston MUHINDO journaliste depuis la dite ville : 

Mbanza-Ngungu: différents pasteurs accusent certains enfants des sorciers.

La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) est montée au créneau pour condamner avec la dernière énergie le phénomène de délaissement d’enfants en vogue ces derniers jours dans la ville de Mbanza-Ngungu, au Kongo central.

Le chef d’antenne de la CNDH Me Guy Matuasilua a, dans une interview accordée à Kongo Actu, dénoncé cette situation inquiétante qui met en péril l’avenir de plusieurs enfants.

C’est un phénomène dangereux qui s’observe dans notre société. Dans le cadre de mes attributions, j’ai enregistré des plaintes sur le délaissement d’enfants. Une situation qui se crée suite à la séparation de père et mère de l’enfant et qui porte atteinte à plusieurs droit fondamentaux de l’enfant notamment son droit à l’éducation. Bon nombre d’enfants vivant dans les quartiers périphériques de Mbanza-Ngungu en sont victimes, a-t-il alerté.

Ce défenseur des droits de l’homme ajoute que ces enfants sont généralement abandonnés par leurs parents.

Ils n’étudient pas par la mauvaise foi de leurs pères biologiques qui à leur tour subissent les influences négatives de leurs marâtres . Ils n’étudient pas par les soupçons formulés par les différents pasteurs les accusant de sorcier. Un comportement qui sacrifie l’enfant avec des conséquences néfastes que cela entraînent dans la société notamment le vol, le viol et le Kuluna, a-t-il regretté.

Le chef d’antenne de cette institution de défense et de protection des droits de l’homme sollicite l’implication des autorités compétentes dans ni le but de sauver ces enfants.

Reagan Nkala (Kongo central)

Nord-Kivu : l’irresponsabilité de certains parents à l’œuvre d’une exploitation criante d’enfants  en ville de Goma

Les enfants vivant dans la rue sont-ils tous réellement en rupture familiale ?

En ville de Goma, tous les enfants vivant dans la rue, ne sont pas ceux en rupture familiale. Nombreux d’entre eux sont utilisés (exploités) par leurs parents vulnérables, incapables d’assurer leur survie. C’est ce qui résulte d’une investigation menée par Radio Moto, en collaboration avec un groupe de journalistes de Goma, Beni et Butembo, réalisée en ville de Goma en ce mois d’Aout 2022.

A qui ces affirmations ?

Travaillant au centre-ville en diagonale de l’hôpital Heal Africa dans une unité de préparation et vente des beignets, José Nabintou travaille dans un secteur où rodent permanemment toutes les catégories d’enfants de la rue, que ce soit en termes d’âge et/ou de niveau social.

Enfants de la rue quémandent les passants

Enfants quémandent en ville de Goma

José Nabintou la soixantaine, croit savoir que « la plupart d’enfants de la rue appartiennent à certains parents incapables de les prendre en charge, faute de courage, de sens de responsabilité, d’esprit de compassion ou encore de sens d’humanisme ».

Nabintou témoigne avoir déjà reçu une gamme de témoignages d’enfants racontant la manière dont les parents les envoient quémander dans les rues pour subvenir aux besoins de leurs familles. « Depuis que je suis dans ce secteur, j’observe tous les mouvements des enfants de la rue. Parfois je les aperçois dans ces rigoles en train de griller des viandes. Il y a plusieurs que j’interroge au sujet des motivations de leur présence dans la rue. Dernièrement j’ai échangé avec un tout petit garçon qui m’a témoigné que tous ses deux parents étaient vivants, et que lui était juste envoyé pour quémander, en fin de contribuer à réunir la ration familiale. Et c’est une pure exploitation des enfants, cher journaliste. », Nous a-t-elle relaté.

Témoignage de Nabintou, mensonge ou vérité ?

Cette version de Madame Nabintou a tout de même été corroborée par plusieurs  enfants de la rue, que nous avons rencontrés pour cette fin. Pour Bibiche Mwajuma, une enfant de la rue âgée de 13 ans, il y a beaucoup de groupes d’enfants de la rue en ville de Goma, qui sont au service de leurs familles. « Ils sont dans la rue, ces enfants qui travaillent au compte de leurs familles. Parfois nous les voyons, mais ils nous approchent rarement. Nous ne savons même pas où ils passent la nuit. Ils viennent même quelques fois avec leurs parents. »,…témoigne Bibiche.

Ça ne suffit pas !

Plusieurs autres enfants de la rue affirment cette information. Sous anonymat un garçon à qui nous avons attribué le nom de Barnabé, est dans la rue, pour cause de vulnérabilité de ses parents. Nous l’avons rencontré dans les abords du stade les Volcans au centre-ville de Goma. Il témoigne : « Je suis né d’une famille vulnérable. Mes parents n’ont vraiment pas suffisamment de moyens. Ma vie dans la rue est incertaine. Parfois dans mes démarches professionnelles, il m’arrive de gagner de l’argent et apporter à ma mère de quoi suppléer aux exigences quotidiennes de la famille ». Et de poursuivre : « Au cours de la journée, je peux soit assurer la garde des véhicules, soit faire la manutention, soit faire toute autre tâche, pour peu que ce soit à même de me rapporter un peu d’argents ça peut être 5 000 francs congolais, 10000, voire 15000, selon que les jours sont peu ou pas mouvementés… », Raconte-il.

L’existence d’une catégorie d’enfants de la rue sur lesquels les parents ont une mainmise et qui s’illustrent dans la « mendicité » ; est donc une évidence en ville de Goma.

Mais combien d’enfants compte la rue de Goma ?

Le vrai nombre d’enfants vivant dans la rue de Goma, n’est pas connu. C’est pour plusieurs raisons notamment : le refus de ces enfants de se confier aux enquêteurs, le non intéressement de plusieurs personnes à cette question des enfants, et le manque d’une politique lucide des services habiletés dans cette question des enfants. Toutefois, le parlement d’enfants de Goma, par le billais de son président Monsieur Amani  KADUKU Diego avance un chiffre de 200, le nombre d’enfants de la rue identifiées par sa structure entre Janvier et Juin 2022. Amani Diego précise nonobstant, que ces chiffres ne sont que ceux des enfants qui ont accepté volontairement de se confier aux enquêteurs de sa structure. Il dit être par ailleurs conscient de la non exactitude de ces chiffres, au regard des enjeux ayant trait au contexte et autres difficultés qui ont entaché le recensement de ces enfants.

Groupe d'enfants de la rue à Goma

Groupe d’enfants de la rue qui se droguent

Des centaines d’enfants dans la rue, pour un avenir radieux ou dangereux ?

Sans éducation, sans guide, sans protection, sans repère, sans avenir aussi ? Les enfants de la rue sont incontestablement exposés à un gâchis d’avenir, ou carrément en eux seuls, ils constituent un danger et pour eux-mêmes et pour la nation elle-même toute entière.

Enseignant d’universités en psychologie, Psychologue clinicien professionnel à l’hôpital Heal Africa, le chef des travaux SEMU SIKULIMWENGE Vincent établit par rapport au phénomène enfant de la rue, une analyse détaillée et lucide.

Semu évoque quatre niveaux qui suscitent l’attention des consciences.

Ils sont des délinquants ?

A ce niveau, le psychologue regrette que ces enfants soient sans aucun moral dans un environnement de la rue où personne ne peut conseiller ni guider personne. Sans conscience bien assise, ces enfants posent des actes prémédités sans que leurs consciences ne soient en mesure de les leur interdire.

Les enfants de la rue sont sans cœur

« De toutes les façons, ces enfants ont un sens très élevé de sadisme, si bien que faire du mal à quelqu’un ne constitue aucun problème pour eux. Et  allez-y comprendre que c’est très dangereux ». Explique Vincent.

Au niveau de la responsabilité 

« Tous ces enfants que vous voyez, auront toujours du mal à prendre des grandes décisions, à prendre des grands encagements et ils pourront avoir du mal à s’engager pour fonder des familles. » croit savoir Vincent, argumentant autour du sens de responsabilité que devraient avoir ces enfants.

Ils sont un danger pour la nation ?

« Si rien ne change, nous aurons difficile à avoir des dirigeants dignes !», a expliqué le psychologue, démontrant qu’à force de rester tous les temps dans la rue, ces enfants deviennent de plus en plus d’un côté un danger pour le pays, et inutiles pour eux-mêmes de l’autre.

 Est-il possible de mettre fin au phénomène ‘‘enfant de la rue’’ à Goma ?

A cette question les commentaires sont nombreux, mais semblent quand-même converger. Ces commentaires qui sont pour autant confondus aux solutions, émanent des enfants de la rue, des parents vivant en ville de Goma, tout comme des animateurs du parlement d’enfants.

Qu’en pensent les enfants de la rue ?

Enfants de la rue s'exprimant

Enfant de la rue s’exprimant au micro de John TSONGO à Goma

Dans ce camp, deux versions se lisent. D’un côté, un groupe de ces enfants sont fiers de la vie qu’ils mènent dans la rue suite à un sentiment triple, selon leurs explications : la vie dictée par le libertinage « aisé » dont ils jouissent dans la rue, la vie « facile » dans la rue et les conditions invivables de leurs familles d’accueil et/ou d’origine. De l’autre côté, un autre groupe d’enfants qui témoignent être dans la rue faute des moyens de la part de leurs parents, se dit être disposé à marier 3 solutions : leur inscription dans des centres de formation ou dans des écoles pour leur éducation, leur octroi des boulots pouvant leur permettre d’être autonomes et subvenir à leurs besoins, et assister leurs parents en stratégies de faire face à la crise.

Que disent les parents ?

Veuve depuis maintenant 20 ans, José Nabintou dit ne pas être fière des parents qui mettent en avant leur oisiveté au grand sacrifice de leurs enfants dont dépend pourtant l’avenir du pays. A cet effet, cette sexagénaire avance deux voies qu’elle estime clés : d’abord, le rassemblement de ces enfants et leur réunification chacun avec sa famille d’origine, ensuite leur orientation les uns dans les centres de formation, les autres dans des plantations agricoles, les autres encore dans des centres de détraumatisation.

Qu’en pense le parlement d’enfants ?

Amani Diego estime lui, que la meilleure façon d’encadrer ces enfants se situe au premier plan dans leurs familles. Il estime à ce niveau que si les parents sont en mesure de comprendre et maitriser les émotions de leurs enfants, il sera facile de contrer leur flux dans les rues de la ville. Il n’écarte pas par ailleurs, le travail de titan qui doit se faire au niveau du parlement d’enfants qu’il dirige, de la division des affaires sociales et plusieurs autres organisations qui se soucient de la question des enfants.

John TSONGO