EN DIRECT
La cherté de la vie : Une équation à quatre inconnues pour les Tchadiens - PANA RADIO
La cherté de la vie : Une équation à quatre inconnues pour les Tchadiens - PANA RADIO

Warning: Attempt to read property "post_excerpt" on null in /htdocs/wp-content/themes/newsup/single.php on line 88

Le prix des denrées alimentaires sur les marchés augmente du jour au lendemain dans la capitale et ses environs. Du marché central au marché à mil, en passant par le marché de Dembé et celui de Koundoul dans la commune de Koundoul à la sortie Sud de la capitale, le constat est alarmant.

Il n’est un secret pour personne que les citoyens tchadiens ont du mal à se nourrir correctement en raison de la cherté de la vie. Cette situation est due à la fois à l’augmentation incontrôlée des prix des produits de première nécessité et aux inondations de l’année 2022.

Par exemple, le sac de maïs qui se vendait entre 15 000 et 18 000 FCFA se vend maintenant à 35 000 FCFA à N’Djamena et 38 000 FCFA à Koundoul. Le prix du riz en sac de 50 kg est passé de 13 000 à 18 000 FCFA. L’huile de cuisine en bouteille de 5 litres est passée de 4 500 à 7 000 FCFA. Le carton de savon d’azur qui coûtait 8 000 FCFA, soit 150 FCFA l’unité, est maintenant vendu entre 18 000 et 20 000 FCFA, soit entre 200 et 250 FCFA l’unité. Même le haricot, considéré autrefois comme un aliment abordable pour la classe moyenne, est devenu un produit coûteux. Quant à la corne de bœuf, qui était vendue à 500 FCFA, elle se vend maintenant à 1 750 FCFA.

À cela s’ajoute la pénurie de carburant, notamment de gazole, qui dure depuis près d’un mois. Il est difficile, voire impossible, de se déplacer d’un endroit à un autre. Cette crise artificielle a contraint les syndicats de transport urbain et interurbain à augmenter les tarifs. Ainsi, le litre de gazole qui était vendu à la station-service à 518 FCFA est passé à 1 000 FCFA. De plus, les coupures intempestives d’électricité, le manque de gaz butane et l’absence d’eau potable sont des problèmes quotidiens auxquels la population de N’Djamena est confrontée ces derniers temps. Tous ces phénomènes sur le marché sont liés les uns aux autres, et cela se traduit également par une augmentation du prix de l’essence. Ainsi, un litre et demi qui coûtait 900 FCFA se vend maintenant à 2 500 FCFA, voire 3 000 FCFA pour le supercarburant.

Les citoyens peinent à trouver de quoi se nourrir au quotidien. Nerembaye Fidèle, mécanicien de son état, exprime sa frustration en déclarant : « Les autorités veulent notre mort, et nous subissons une mort lente. Comment comprendre qu’un gouvernement soit incapable de réglementer une telle crise, que je qualifie de crise bien organisée et donc artificielle ? Nous devons sortir pour trouver à manger, mais ces multiples problèmes rendent difficile la satisfaction de nos besoins : pas d’eau potable, pas d’électricité, pas de gaz, pas de carburant, etc. », déplore-t-il.

Face à cette situation, plusieurs organisations de la société civile ont pris des mesures. L’Union des Radios Privées du Tchad (URPT) refuse de travailler dans de telles conditions. Elle demande donc une cessation d’activité de deux jours, du lundi 8 au mardi 9 mai 2023, pour protester contre la pénurie de carburant qui affecte négativement les activités des radios privées tchadiennes membres de cette plateforme.

Le Collectif des Tchadiens contre la vie chère, quant à lui, a également lancé un appel lors d’une conférence de presse organisée le samedi 6 mai 2023. Il demande à tous les citoyens d’observer une journée sans véhicule le lundi 8 mai 2023. Selon le coordonnateur du collectif, Dinguem Naingeul Nelly Versinice, cette action est le moyen le plus légitime de se faire entendre et de revendiquer des mesures visant à mettre fin à cette situation créée intentionnellement par des individus mal intentionnés pour s’enrichir.

Selon les autorités en charge de l’énergie, ces problèmes sont liés aux travaux d’aménagement de la raffinerie de Djarmaya, qui approvisionne la capitale tchadienne. Des solutions appropriées sont prévues dans les jours à venir pour soulager les souffrances des citoyens tchadiens dans leur ensemble, et en particulier ceux de N’Djamena.

Madjilem Alphonsine

Votre opinion est précieuse, commentez