EN DIRECT
RDC : Au-delà des clivage et idiotie politiques, comment ressusciter le Congo ? - PANA RADIO
RDC : Au-delà des clivage et idiotie politiques, comment ressusciter le Congo ? - PANA RADIO

Toutes les potentialités existent pour sauver le Congo. Mais en lieu et placer d’émerger, le pays ne fait reculer. L’obscurantisme et l’égoïsme politiques couplés à la culture du vol et de la destruction des biens publics prennent le dessus sur tout, alors que le pays s’écroule. Dans cet article nous remettons en cause tous ces citoyens dépourvus de tout sens de développer le pays, nous proposons par ailleurs, des solutions concrètes pour racheter un pays laissé orphelin et abandonné entre les mains des cannibales de ses richesses et de son destin…

Depuis son accession à l’indépendance, la République Démocratique du Congo a plus reculé qu’elle n’a avancé. L’accession à l’indépendance semble avoir versé le pays dans une fourmilière de prédateurs des richesses de la République, au point de sacrifier le pays et sa population, lui imputant ainsi de son destin.
Les années 1958, deux ans avant l’indépendance, la République Démocratique du Congo avait un produit Intérieur brut égal à celui du Canada. Aujourd’hui, la RDC nage dans la cohorte des pays les plus pauvres de la planète, avec notamment 703 dollars de PIB en 2021 alors que le Canada, 9ème économie de la planète a aujourd’hui un PIB d’environ 2 125 Milliard de dollars, soit 1 528 Euros, s’il faut croire aux données du fonds monétaire International FMI.
Les années 1980, grâce à son économie florissante, la monnaie du Zaïre à l’époque équivalait au double du dollar américain, en termes d’unités. Ce qui signifiait qu’un Zaïre équivalait à deux dollars américains. Plus ou moins 40 ans plus tard, un dollar américain vaut 2600 francs Congolais, soit une dégradation spectaculaire des gènes économiques de celle qui allait plutôt devenir aujourd’hui, la première économie de la planète.

Lire aussi : Afflux massif des candidatures, est-ce pour chercher de l’emploi ou défendre le peuple ?

Pourquoi cet état des choses ?

Depuis des années, les colons qui partaient avec la nostalgie de se maintenir au pays pour jouir encore de ses richesses, ont développé une stratégie de perpétuation de leur présence et agissement, en se servant des fils du pays, imputés malheureusement de tout sens de patriotisme. Cela a alors cédé place au clientélisme politique qui inclue : familialisme, collinisme, trafic d’influence, népotisme, égoïsme et autres…

Pourtant, le pays dispose de tout, sauf la volonté des dirigeants à le transformer et le rendre plus compétitif vis-à-vis des autres nations émergentes du monde. Ce qui interpelle, c’est que la plupart des pays devenus économiquement puissants, ne disposent pas d’autant de potentialités au même titre que la RDC.

Un coup d’œil sur les données du ministère du plan

Les données du ministère du plan renseignent que les richesses de la RDC en termes de potentialités sont largement suffisantes pour booster un pays qui sombre dans la misère.

Potentiel hydroélectrique : 100 000 Mégawatts, cela représente :

  • 23% du potentiel mondial ;
  • 37% du potentiel africain ;
  • 52% des réserves d’Afrique.

Potentiel agricole

  • 80 millions d’hectares des terres arables et 4 millions d’hectares des terres irrigables dont seulement 10 % exploitées actuellement ;
  • Vastes étendues de pâturages permettant d’élever plus de 40 millions de têtes de gros bétail ;

Potentiel halieutique : 700 000 tonnes de poissons produites par an ;
Potentiel pétrolier : 6 % des réserves pétrolières d’Afrique, dont :

  • Bassin côtier : (5992 km2, Province du Congo Central) ;
  • Bassin sédimentaire de la Cuvette Centrale : (800 000 km2), avec 32 blocs, non encore attribués ;
  • Bassin de la branche Ouest du Rift Est africain ;

Potentiel minier (sous-estimé)

Filière Cuivre-Cobalt-Zinc ; Filière Diamant ; Filière de Nickel-Chrome ; Filière stannifère et accompagnateurs ; Filière aurifère (ressources minérales actuelles estimées à ± 750 tonnes d’or) ; Filière Bauxite et Phosphate ; Filière Fer-Manganèse ;

Potentiel infrastructurel

  • Réseau routier de 145.000 km, seuls 3 000 km revêtus ;
  • Réseau ferroviaire de 5 033 km à réhabiliter totalement ;
  • Réseau maritime, fluvial et lacustre de 16 238 km à baliser, draguer et exploiter ;
    270 plateformes aéroportuaires à reconstruire ;

Potentiel économique et financier 

  • Marché intérieur d’environ 90 millions d’habitants et plus ;
  • 17 banques commerciales ;
  • Une Caisse d’Épargne (la Caisse d’Épargne du Congo) ;
  • 79 Coopératives d’Épargnes et de crédit ;
  • 2 institutions financières spécialisées (Fonds de Promotion de l’Industrie et la Société Financière de Développement) ;
  • 4 établissements de monnaie électronique (Vodacash, Airtel Money, Orange Money et Afrimobile Money) ;
  • 19 institutions de micro-finance ;

Potentiel environnemental

Lire aussi : RDC/Filière café-cacao : les café et cacao Congolais à la floraison des économies étrangères, l’osmose d’une fraude caféicole…

  • 9 parcs nationaux ( Parc marin des mangroves au Kongo-central, Parc National de la Maiko dans la province de l’Ituri et les provinces du Nord-Kivu et du Maniema, Parc National de la Salonga dans la partie Sud de la province du TSHUAPA, Parc National de GARAMBA dans la province du Haut-UELE, Parc national de KAHUZI BIEGA dans la Province du Sud-Kivu, Parc National des VIRUNGA au Nord-Kivu, Parc National de la LOMAMI, Parc National de L’UPEMBA dans la Province du LUALABA et le Parc National de KUNDELUNGU dans la province du Haut-Katanga ;
  • Nombreux sites touristiques paradisiaques disponibles ;
  • Présence de 4 espèces endémiques : Gorilles de montagne, Okapi, Bonobo et Paon congolais ;
  • Variétés d’écosystème couvrant près de 145 millions d’hectares ;
  • Connexion de la RDC au câble à fibre optique à haut débit ;150 millions ha, soit 47 % des forêts tropicales africaines et 6 % des réserves tropicales mondiales ;
  • Plus de 1000 essences forestières identifiées ;
  • Potentiel de production : 10.000.000 m3 de bois, par an ;
  • Superficie forestière : 150 millions d’ha ;…

La folie non dénoncée…

Lire aussi : Hôpitaux en RDC : vivier ou mouroir ?

Au regard de toutes ces potentialités, la RDC serait, si les têtes des uns et des autres fonctionnaient normalement, la première économie mondiale. Mais hélas ! Le pays semble être gouverné par des habitants d’un centre de santé mental, sans aucune vision ni du lendemain, encore moins du future pour la République. C’est une folie non dénoncée et non avouée, à la tête du pays.
Aujourd’hui, en lieu et place de créer des investissements en mesure de booster l’économie du pays, les dirigeants multiplient la création d’agences et entreprises publiques dorénavant plus budgétivores que génératrices des recettes pour la République.

La gestion desdites agences est assurée par des individus appartenant soit à un même clan familial, soit à une même obédience politique, pas pour aider le pays à avancer, mais pour l’enfoncer davantage dans les gouffres du sous-développement. La corruption, le détournement et le vol deviennent ainsi institutionnalisés, la justice corrompue incapable de poursuivre ceux qui volent le denier public, et même ceux qui sont poursuivis le sont sur fonds d’une parodie de procès, le procès de 100 jours en est la preuve éloquente ! bref, la République est transformée en une simple pétaudière, sans aucun espoir pour le lendemain…

Pire encore, il y a plus de partis politiques qu’il y a d’entreprises au pays. Plus de 900 partis politiques ont été enregistrés au ministère de l’intérieur du moins jusqu’au début de la mi-2023 à en croire Radio Okapi. Et quand bien-même il y a vote du budget, 70 % dudit budget critique François Soudan du Journal Jeune Afrique, sont directement retenus dans les cabinets politiques, 30% sont repartis pour d’autres charges du pays y compris la paie des fonctionnaires, parmi lesquels l’on signale également des fonctionnaires fictifs, des doublons, sans dénoncer le fait qu’ils sont payés à monnaie de singe. A certains postes y compris policier et militaire, un fonctionnaire, touche difficilement 80 dollars américains, alors qu’un ministre touche autour de 40 Mille dollars, soit 80 fois plus qu’un fonctionnaire ordinaire.

Un député lui est déjà autour de 21 Mille dollar, sans compter la prime de fidélité (selon toujours François Soudan) pour ceux affiliés à l’union sacrée de la nation, plateforme politique créée à l’aube du clivage entre le Front commun pour le Congo FCC de Joseph Kabila, et le Cap pour le changement CACH, composé de l’union nationale du Congo UNC de Vital Kamerhe et l’Union pour la Démocratie et le progrès social UDPS, parti de Félix Antoine Tshisekedi, devenu président de la République deux ans après la mort de son géniteur.

Lire aussi : Rapport de l’IGF : Un réseau mafieux démantelé dans la paie des agents de l’Etat en RDC

Les petits entrepreneurs ne sont pas dument encadrés, très moins de projets d’investissements sont financés, alors que c’est des investissements qu’un Etat doit tirer des suppléments pour concrétiser son budget…

Pourtant, c’est possible de racheter ce pays…

Aujourd’hui, racheter la RDC part de la trouvaille d’un leadership patriote, visionnaire et qui a la volonté de faire autrement les choses. Un leader qui par moment doit s’imposer et faire front contre les complotistes du pays,… Voilà le point de départ. Le leader trouvé, il pourra alors faire face à deux plus grands problèmes pour ressusciter la république : la sécurité et l’économie.

Or, qui dit économie dit développement et qui dit développement dit présences d’infrastructures : qu’elles soient terrestres, ferroviaires, maritimes, lacustres ou aériennes. Tout en sachant également, qu’assoir l’économie passe par une police financière bien farouche, qui doit impliquer agents de l’ordre et professionnels de la justice, enfin de punir et décourager ceux qui détournent le denier public.

Tenez : la RDC dispose d’un réseau routier de 145.000 km dont seuls 3 000 km sont revêtus ; d’un réseau ferroviaire de 5 033 km à réhabiliter totalement ; d’un réseau maritime, fluvial et lacustre de 16 238 km à baliser, draguer et exploiter ; et de 270 plateformes aéroportuaires à reconstruire ; pour ne faire allusion qu’à cela. Pourtant, rien qu’avec ces infrastructures, la RDC est en mesure de se taper une grosse part du budget pour financer ses actions en faveur de sa population.

Comment y arriver ?

Le pays renferme 26 provinces, qui équivalent à 26 chambres commerciales, avec des succursales dans les territoires, chefferies et secteurs. La bonne politique est de mettre en place un partenariat public-privé : cela signifie que le gouvernement signe des partenariats de coopération avec la fédération des entreprises du Congo (FEC), lequel contrat donne aux différents opérateurs économiques la permission de construire des infrastructures. A l’issu, ces opérateurs perçoivent des taxes pour compenser leurs capitaux, avec une répartition tripartite : 50 % des recettes reviennent aux opérateurs au bout d’un certain nombre d’années, 30% des recettes sont versées dans les caisses publiques de l’Etat, et 20% sont versées dans la caisse de l’attributaire, pour assurer la maintenance des ouvrages.

Lire aussi : RDC/Suisse : le salut du Congolais viendra-t-il de 8 984,7 Km ?

Si pareil modèle de gouvernance s’applique à tous les types d’infrastructures : routières, portuaires, aéroportuaires, et autres, la RDC est susceptible de devenir en un petit bout de temps, la première économie du continent, pourquoi pas du monde.

C’est une stratégie incitative, qui donne aux Congolais, l’occasion de construire eux-mêmes chez eux, sans plonger le pays dans une grosse dette extérieure, qui le plus souvent, plutôt que de nous aider à avancer, nous plonge perpétuellement dans un navire de recul.

En outre, tout doit être guidé par un plan robuste de relance du pays. Et là, le pays peut, sous l’œil vigilant de la justice à l’endroit de ceux à qui on donne la responsabilité de gérer les fonds, emprunter auprès de certaines banques de développement, pour financer les différents projets de développement ; dans l’espoir de rembourser dans un délai imparti. Ce, à l’instar d’autres pays comme le Maroc, l’Egypte, la Tanzanie et le Kenya qui ont fait preuve d’une bonne politique de gestion ces dernières années.

Par ailleurs, toujours dans ce domaine des infrastructures, la RDC renferme à travers ses 145 territoires, plus de 38 000 km de routes de desserte agricole. Une fois asphaltées, ces routes peuvent aider la RDC à produire suffisamment des nourritures pour en fin alimenter les centres urbains, ce qui qui a une incidence directe sur la réduction sensible et rapide de l’insécurité alimentaire, dans un pays où plus de la moitié de la population est affectée par ce fléau, avec notamment 26,4 millions de personnes touchées directement par un niveau élevé d’insécurité alimentaire aigue, d’après les statistiques du dernier trimestre de 2022 lus sur ipcinfo.org.

John TSONGO, Journaliste et écrivain Africain passionné des questions de science, environnement et recherche des solutions aux problèmes du millénaire.

Votre opinion est précieuse, commentez