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NIÉE PAR SON PÈRE, ÉVELYNE SE DEPASSE ET EXCELLE DANS L'ART... COMMENT LE PROUVER ? - PANA RADIO
NIÉE PAR SON PÈRE, ÉVELYNE SE DEPASSE ET EXCELLE DANS L'ART... COMMENT LE PROUVER ? - PANA RADIO
En ville de Goma, Il est vrai et évident que dans la société d’aujourd’hui, certains enfants sont de plus en plus victimes d’un comportement « irresponsable  » de leurs parents ou tuteurs.
Du refus à l’abandon familial, en passant par la non prise en charge, Évelyne Fildaus en est une. Oui, une de ces filles qui ont été niées par leurs pères…
 » Mon père m’a renié, en disant que je n’étais pas sa fille. Il est allé jusqu’à faire un teste d’ADN, malheureusement pour lui, les résultats ont prouvé que j’étais réellement sa fille. Mais il a été catégorique. Et moi, suis allée chercher mes droits. Je l’ai traduit en justice. Mais jusqu’à maintenant, il ne décroche ni mes appels, ni ne me parle... » Explique Evelyne Fildaus, à Pana Radio
Le talent surpasse le traumatisme…
 » Cette situation m’a certes, touchée, mais je me suis dit qu’il ne fallait pas qu’elle me brise toute une vie, tout un destin… Et je me suis lancée dans le monde de l’art... ». Nous raconte-t-elle.
Peintre, couturière, maîtresse de design, décoratrice,… Une femme phénoménale ?
« Je fais la peinture. Je dessine sur des tableaux, et ces images sont de nature à véhiculer plusieurs messages. Je fais le design, je fais la décoration des maisons, je fais des paillassons de divers genres : ils peuvent être à pierres (cailloux), ou faits à l’aide des tranches d’habits. je confectionne également des sacs à dos, des sacs à main à l’aide des tissus ou d’étoffes divers, je fais la même chose pour des chaussures… voilà en peu de mots, le gros de ce que je fais, mais il y en a tant d’autres… » fait-elle savoir.
D’où part sa vraie carrière ?
« La toute première inspiration m’est venue quand je revenais de l’école, traversant la route pour la maison. On a failli m’écraser. Et arrivant à la maison, j’ai essayé de me réimaginer la scène, avant de la retracer sur un tableau sous forme de dessin… », Se souvient Evelyne Fildaus.
Partie d’abord comme une blague, Évelyne Fildaus a rencontré un certain Faraja, il a renforcé ses capacités, jusqu’à l’enrôler dans un groupe de peintres dénommé << Best décor >>.
Don, talent ou passion, Évelyne et son entourage ne comprennent plus, et le trio mêlé, l’enfolent et l’accompagnent jusqu’à à l’école.
« Même à l’école c’était devenu catastrophique. Les enseignants s’étonnaient de moi. Plusieurs fois, pendant que l’enseignant donnait cours, moi étais là, à le dessiner sur un papier. Et quand il le découvrait, sa toute première réaction était de se fâcher puis me mettre à la porte… » Evelyne se souvient encore de tous ces scénarios!
Excellence, renommée, puis Sollicitations…
« Quand les gens ont su que j’étais une talentueuse en dessin, nombreux, surtout les couturières, ont commencé à me demander de leur concevoir des modèles… » Lâche Évelyne, comme pour nous retracer l’histoire de son parcours…
Femme, peintre, couturière, designer, décoratrice,… Des métiers pourtant masculins ?
Seule femme dans un groupe de 7 hommes, Fildaus est fière d’être ce qu’elle est devenue. « Ça ne me gène pas en tant que femme, de travailler toute seule parmi tant d’hommes. Même au chantier, je travaille courageusement comme, ou plus qu’un homme et les boss m’apprécient… » Et de poursuivre: «  Ma nature d’être femme, les stéréotypes y relatifs, les présenteurs diverses tentant de me séparer de ma passion,… ne  m’empêchent jamais de continuer et de tenir fort… » Indique la peintre.
Évelyne,…Une aînée devenue  » père  » de famille ?
«  Je suis l’aînée de ma famille, suivie de 4 filles et un garçon… », lâche Évelyne. Toutes les fois que je rentre à la maison, poursuit-elle,  » je reviens avec de quoi manger. Et du coup, suis devenue comme un père de famille... ». Père de famille, car Fildaus joue aux côtés de sa mère, le rôle que jouerait son père, aujourd’hui absent de sa famille.
Une    » petite  » femme pour un grand rêve ?
Petite en âge mais  » vieille  » en vision, Évelyne Fildaus gagne sa vie grâce à son métier qu’elle aime tant.
Elle fait certes, souvent face à des sollicitations  » d’abus  » sexuels, ses marchandises qui traînent faute des clients, le manque d’atelier fixe pour enraciner son activité,… Sont parmi les difficultés qui font partie de son quotidien…
Mais son rêve est grand : créer un grand centre moderne d’encadrement des jeunes en peinture, design, confection des souliers, et décoration…
Elle a besoin du soutien du gouvernement Congolais et de toute autre personne de bonne volonté, pour accompagner ce vœu, rêve « le plus fou« !
John TSONGO THAVUGHA Goma-RDC

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