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RDC-PETROLE : Affaire ZIC, Kinshasa est-il anesthésié par Luanda ? - PANA RADIO
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Kinshasa vient de perdre en seulement 10 ans, 78.8 milliards de dollars, suite au « pillage » de son pétrole par son voisin l’Angola. Alors qu’il dispose en principe de toutes les preuves que Luanda suce ses mamelles pétrolières de la ZIC, Kinshasa croise les bras face à une opportunité à saisir pour racheter son économie via ses ressources naturelles, alors que sa dette publique vient de partir 5.6 à 10 milliards de dollars. Intenter un procès en justice contre l’Angola, oui! Car la RDC pourrait s’en sortir gagnante. Mais comment oser quand on sait que l’Angola mène sous l’égide de l’Union Africaine, la médiation entre Kinshasa et Kigali ? Quand on sait que Luanda a annoncé l’envoie sur le sol Congolais de 500 de ses militaires en appui à la RDC agressée ? L’enjeu est certes de taille, et mérite d’être traité avec rigueur !

La banque mondiale, il faut que d’aucuns le sachent, a produit et remis à Kinshasa en Août 2022, un rapport dans lequel, elle estime à 78,8 milliards de dollars les pertes causées à la RDC par l’exploitation pétrolière par l’Angola, entre 2009 et 2021, dans la scicion des blocs pétroliers situés dans les zones maritimes auxquelles la RDC a pourtant un droit.

Prenant en compte la production du pétrole et du gaz, la banque mondiale estime que ces estimations faites pourraient même être plus que ces valeurs elles-mêmes.

C’est depuis 2020 que ce rapport a été néanmoins sorti et demeure jusqu’ici secret. Pourtant il a déjà été remis au cercle du conseil Présidentiel de veille stratégique CPVS (dirigé par François Muamba Tshishimbi).

Qui bloque le déclenchement d’une enquête là-dessus ?

<< L’Angola a coutume d’utiliser ses réseaux à Kinshasa pour anesthésier toute velléité de la part des politiques congolais de se pourvoir devant une quelconque juridiction…>>, qui expliquerait qu’aujourd’hui Huit mois après sa remise, aucune action n’ait été initiée.

Où se situent lesdits blocs ?

Localisés le long de la zone d’intérêt commun (ZIC) dans la province du Kongo-central, il S’agit des blocs 15, 15/06 et 31.

Avec une production allant jusqu’à 500 000 barils par jour, le bloc 15 à lui seul, est en même de faire basculer les revenus jusqu’à une exponentiation plus que prévue.

À lire le rapport, il saute aux yeux que c’est depuis 2012 que l’Angola exploite ces blocs. Pourtant c’est dès la fin des années 1990, même sous Mobutu que L’Angola tire profit de cette manne. Leur exploitation s’est poursuivie par ENI, TatalEnergies, et Galp avant de les passer à Somoil, ExxonMobil, ou encore à Chevron.

Si le gouvernement Congolais n’y focalise pas son attention, il risque de se réveiller et constater qu’en 2050, son pétrole d’entre la côte Angolaise et son pays ne sera plus existant. Car même s’il faut anticiper les calculs, le rapport démontre par exemple, que Luanda attend gagner autour de 15 milliards de dollars entre 2022 et 2032, soit en seulement 10 ans.

Pourtant, l’accord signé en 2007 à Kinshasa sur fonds de quoi fut créée la ZIC (zone d’intérêt commun), prévoit que l’exploration et la production soient effectuées à parts égales, pour les sociétés pétrolières publiques angolaise Sonangol et Congolaise Sonahydroc (Société nationale des hydrocarbures).

João Lourenço tout comme son prédécesseur Édouard Do Dosantos, n’ont jamais tenu compte des accords passés, et ont privilégié des arrangements avec Joseph Kabila et Dan Gertler, homme d’affaires Israélien, patron de la société Nessergy au détriment des intérêts inclusifs des Congolais.

Et Tshisekedi tait le dossier…

<< Si Kinshasa traduit en justice Luanda, il aura plus de chance de sortir victorieux >>. Mais pourquoi ne le fait-il pas ? Les mêmes arrangements avec Kabisa se sont-ils étendus jusqu’à Tshisekedi ?

Pourtant, ces ressources ne seront pas éternelles ? Car les données de Sonangol précisent je cite : << Les puits s’amenuisent et une extinction est envisagée aux environs de 2032>> fin de citation. car « Au fur et à mesure que le temps passe et que l’exploitation à grande échelle continue, la RDC risque de se réveiller trop tard et d’apprendre que les gisements de pétrole se trouvant dans sa zone maritime sont épuisés. »

Outre une quelconque probable anesthésie corruptionnelle injectée à Tshisekedi par Lourenço, la politique régionale fragile actuelle du successeur de Kabila qui évoque les enjeux de rapport des forces n’a pas permis d’entamer une procédure pour recadrer les choses.

Mais n’empêche que l’on fasse ici mention aujourd’hui, aux tentatives initiées par BUDIMBU alors ministre des hydrocarbures, qui a osé d’aborder le sujet et de renégocier en septembre 2021 avec son homologue Angolais, les termes de la ZIC.

Jusqu’en quand faudrait-il alors continuer de taire le dossier encore que la convention du droit de la mer de Montego Bay, stipule que << tout Etat côtier dispose d’un accès à la haute mer et la RDC verrait ainsi certains permis angolais coupés en deux avec une partie se retrouvant côté congolais, captant ainsi une manne pétrolière dont elle est aujourd’hui privée ? >>.

Kinshasa n’a droit à aucun sommeil…

© John TSONGO/Goma-RDC

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