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Côte d'Ivoire : Ouattara balaie ses obstacles à la maligne… - PANA RADIO
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Il le faut toujours en politique et ils le font toujours, les politiciens… Surtout à l’approche des élections. Ceux qui gouvernent cherchent se maintenir, ceux qui sont outre la gouvernance cherchent à débarrasser ceux qui gouvernent, et chacun use des stratégies qu’il peut pour gagner le pouvoir.

Alors que les élections locales, régionales et présidentielle se profilent d’ici 2025, le président Ivoirien Alassane Ouattara forge un laboratoire alchimique des manœuvres politiques pour remporter la présidentielle de 2025. Et d’amblée, il veut renforcer sa majorité. Son parti, le RHDP, s’est lancé dans une vaste campagne de ralliement qui affaiblit directement ses potentiels adversaires… je cite ici Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo.

Par une stratégie de non nuisance, Ouattara est à l’œuvre d’une manœuvre politique à l’allure d’une séquence on ne peut plus « historique« . L’homme fort d’Abidjan se veut s’imposer sans nuire ! Il prévoit à ce sens, rencontrer pour échanges ce 8 février, les deux ex chefs d’État ivoiriens et potentiels rivaux, Laurent GBAGBO et Henri KONAN Bédié dans la ville ivoirienne de Yamoussoukro.

Ouattara est-il sur les voies d’une tactique réussie ?

La politique, c’est aussi savoir profiter et saisir les opportunités. En dépit de ses ambitions présidentielles, couplées aux alliances conclues dans les temps avec Ouattara, Bédié est visiblement évasif et sans potentialités financières solides à même de bousculer Ouattara dans la course présidentielle. En effet, HBK n’a plus depuis un temps, accès à certains de ses comptes qui étaient domiciliés dans un établissement bancaire ivoirien tombé en faillite il y a peu. Une brèche pour Alassane de se féliciter en fond, de la perte d’un des obstacles à ses ambitions de 2025.

À cette opportunité, Ouattara tente de joindre des stratégies qui pourraient dissuader sans se nuire, le duo Bédié Gbagbo en éloignant d’eux une quelconque perspective « d’un front commun« , ce qui jouerait à sa défaveur.

La troisième opportunité pour Ouattara, c’est le défi de taille auquel fait face Bédié : la décomposition de son parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI ndlr), qui, outre les dissensions en son sein, subit le choc du départ de l’une de ses figures pesantes : Narcisse N’dri, alors directeur de cabinet de HBK, pièce rare du PDCI, mais qui a choisi de rejoindre le rassemblement des bouphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP ndlr) de l’ancien président Bouphouët Boigni.

Ouattara est ainsi de ce côté là, face à un serpent mort, sans venin ni dangerosité à craindre: Henri KONAN Bédié.

PDCI en difficulté, Ouattara en allégresse ?

N’dri n’est pas le seul baron à tourner le dos à HKB. Il est aussi suivi de cinq caciques pesant à l’image des maires de ville, qui ont aussi rejoint un couloir des discussions avec le RHDP pour finaliser une alliance aux élections locales de novembre, 2023.

Quoique les critiques ne cessent d’accompagner les caciques qui font défection au PDCI pour virer au RHDP, la loi des « jeux d’intérêt » qui oignent la politique, n’empêcheraient visiblement pas le dégonflement du PDCI au profit du RHDP. C’est le cas du départ de l’ancien maire de la commune du Plateau, Noël AKOSSI Benoît, de Raymond YAPI N’dohi, ancien Maire de la commune de Koumassi et de Richard Yara du bureau politique du PDCI, qui se sont rendus invulnérables aux commentaires et ont rallié quand même la majorité pour affronter la vague électorale de Novembre. Face à un PDCI vidé visiblement de toute substance car imputé de ses alliés, Bédié n’aurait d’autres choix que de désister à la présidence en faveur de Ouattara, auprès de qui il peut néanmoins solliciter des alliances, en faveur de l’avenir politique de ses rares membres qui lui sont restés fidèles et sur qui il pourrait encore compter lors de la refondation de son parti politique qui signe déjà sa descente aux enfers, on dirait.

Le PDCI à la croisée des chemins, entre dégonflement et scission…
Début, apogée et déclin,… le PDCI serait à la troisième de ces trois étapes… Comment pourrait ont en effet, comprendre qu’alors que le parti se reconsoliderait pour amortir le choc du départ de ses caciques, soit plutôt en train de connaître une division ? C’est très inquiétant pour son avenir.

Les défenseurs de Bédié qui plaident pour l’organisation d’un congrès extraordinaire au premier trimestre 2023, anticipativement à un autre, cette fois-ci ordinaire, qui n’a l’habitude de se tenir qu’à l’été 2023, produiront peut-être une gamme de stratégies salutaires pour épauler HKB, qui voit sa carrière politique baigner dans une piscine d’incertitude. Oui, car cet évènement doit, selon les partisans de HKB, « permettre de « toiletter » certains textes tout en mettant en conformité les statuts du parti« …

En outre, dans une autre tendance, celle de ceux qui semblent sulfureux vis-à-vis de Bédié, à l’instar de Georges Philippe Ezaley qui ont fait allégeance au numéro deux du PDCI, Monsieur Maurice KAKOU Guikahué , alors secrétaire exécutif du parti, se sont réunis pour organiser les élections au sein du parti pour aboutir on ne sait à quels résultats alors que l’heure serait à la réflexion autour de la réparation du parti ? On ne sait pas.

Pour ne pas en faire grands bruits, ils s’efforcent de ne jamais évoquer publiquement la crise qui secoue actuellement le PDCI, et s’opposent en coulisses à la tenue de tout congrès extraordinaire… Pourquoi s’y opposent ils ? L’approfondissement de la question ouvrirait peut-être aussi une autre brèche d’analyse en vue de fouiner et en comprendre les dessous des cartes…

Bédié abattu, comment amadouer GBAGBO ?
Stratégie de nuisance en coulisses et faire taire Gbagbo, l’un des potentiels rivaux de Ouatara ?, il fallait réveiller la sirupeuse question de la rente viagère, dont doit jouir Laurent Gbagbo, pour avoir créé le front populaire Ivoirien (FPI ndlr).

Africa intelligence, renseigne en effet, en date du 17 Janvier 2023, que Ouattara ordonnait le 10 janvier des mêmes mois et année, le paiement des arriérés de la rente viagère que réclamait le fondateur du (FPI) en tant qu’ancien chef de l’Etat depuis 2020.

Deux milliards de francs CFA (environ trois millions d’euros), ont alors, selon la même source, été réceptionnés six jours plus tard, via le compte bancaire ivoirien de Laurent Gbagbo.

AI, note à cet effet, que ce virement est pertinent, en ce sens « qu’il vient mettre fin à une séquence politique de près de trois ans, durant laquelle Ouattara aura été, de bout en bout, le maître des horloges. De la délivrance d’un passeport diplomatique à Laurent Gbagbo en novembre 2020, à son retour en Côte d’Ivoire; six mois plus tard, en passant par la grâce présidentielle dans l’affaire dite du « casse de la banque centrale des États d’Afrique de l’ouest (BCEAO ndlr) ». Alassane Ouattara aura alors en revanche, « abattu ses cartes l’une après l’autre selon un timing orchestré par ses soins ». 

Ces deux grands gestes de mise en confiance de Gbagbo par Ouattara n’ont pas suffi ! AI poursuit que deux jours après le virement du 10 janvier, « Alassane Ouattara s’est entretenu dans le plus grand secret au téléphone avec son prédécesseur ».

Ces gestes auront peut-être marqué un autre but de la détoxification des ambitions présidentielles de Gbagbo en faveur de Ouattara… Car les relations Gbagbo Ouattara paraissent fraîches, au point que Gbagbo se « montre désormais en privé moins critique à l’endroit de son successeur »… Comme qui dirait, Ouattara élague tactiquement les branches encombrantes qui lui bloqueraient la voie vers son vœu le plus profond : le gain de la présidentielle Ivoirienne de 2025.

Alliance avec le FPI, Gbagbo saura t-il défier Ouattara ?

Alors que le PDCI se défait, une nouvelle formation politique se constitue: le parti des peuples Africains Côte d’Ivoire (PPA-CI). Il est lancé par Gbagbo en Août 2021, mais il ne parvient pas à se mesurer avec le RHDP, qui lui ne fait qu’enfoncer ses racines.

Plus d’une année plus tard, le PPA-CI est aussi vraisemblablement frappé tout comme le PDCI, par d’importantes dissensions internes. Il peine en conséquence à « trouver sa dynamique et à engranger les soutiens escomptés ». Le cas de l’ancien ministre de la jeunesse de Gbagbo, Charles Blé Goudé qui refuse pour le moment d’adhérer à la formation et plusieurs cadres du PPA-CI se montre plus éloquent. Et les critiques sur le fonctionnement interne du nouveau parti ne font que gagner du terrain.

Gbagbo est parvenu certes à emmener plusieurs barons de son ancien parti, le FPI au sein de PPA-CI, mais nombreux ne lui ont pas fait allégeance. Le cas de son ex premier ministre Pascal Affi Nguessan, qui a lui aussi viré depuis le 28 janvier 2023, vers « une alliance inédite avec le RHDP ».

L’adhésion d’Affi au RHDP date d’intention. Son officialisation n’est qu’une résultante d’un long périple qui a même impliqué des parsonnages peu apparents, pourvu que les résultats probants aient été atteints.

Plusieurs indiscrétions renseignent même que dans le cadre toujours du processus d’entrée d’Affi Nguessan au RHDP, « l’actuel président de l’Assemblée nationale ivoirienne avait discrètement reçu à plusieurs reprises l’épouse de Pascal Affi Nguessan, Madame Angeline KILI, pour obtenir l’acceptation de la son mari au RHDP, parti à mouvance présidentielle.

La politique qui se dessine au regard de toutes ces tendances à l’endroit du RHDP qui rivalise avec le PDCI et le PPA-CI, augure le gain de la présidentielle par Ouattara, mais il devra faire face à un défi de taille: la gestion des ambitions politiques des caciques qui débouchent de partout en rompant les alliances avec leurs anciens partenaires.

Remaniement en avril ?

C’est l’une des habitudes que les dirigeants Africains devraient corriger : le remaniement au gré des gouvernements, ce qui, en quelques sortes, fragilisent la gouvernance.

À seulement quelques mois des élections locales et présidentielle et à seulement un an du remaniement du gouvernement de Ouattara, il serait hors des questions d’évoquer la question « Remaniement ». Car, ledit remaniement déconcentrerait les membres du gouvernement sensés être attentionnés sur la mise en route du programme du chef de l’État.

Mais hélas! « le RHDP multiplie les ouvertures et les nouvelles alliances, et des scénarios de remaniement ministériel sont évoqués à bas bruit à Abidjan »…

Oui, comme nombreux font la course aux intérêts et au pouvoir, cette opération est plutôt perçue comme celle devant « permettre de constituer un gouvernement de combat pour aller aux élections locales et régionales d’octobre et novembre 2023, mais aussi de récompenser des nouveaux soutiens de la majorité »…

S’il y en aura alors réellement, ce remaniement pourrait intervenir au mois d’avril, seulement un an après la dernière dissolution du gouvernement qui avait débouché sur la mise en place d’une équipe resserrée et sur la nomination d’un vice-président en la personne de Tiémoko Koné.

Ce remaniement, mal géré, fragiliserait les avancées réalisées par Ouattara en terme de réduction de la virulence de ses rivaux à la présidence de 2025. Il vaut mieux y aller avec tact, pour ne pas charcuter un RHDP et lui vider de ses gros bulldozers.

John TSONGO / Goma-RDC

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