Le pétrole Africain est l’une des ressources qui attirent les attentions des Majors occidentales et européennes spécialisées dans l’exploitation et l’exploitation pétrolières. Après le succès de Shell et TotalEnergies, c’est la Major Italienne ENI, qui prépare son assaut sur le continent et direction spéciale : la Namibie. C’est ce qui justifie que depuis un temps, tout comme certaines Majors asiatiques, l’Eni mène des tractations avec l’Etat Namibien, pour intégrer elle-aussi, l’offshore de cette ressource devenue un ascenseur économique de taille pour les investisseurs dans le domaine.
En effet, aujourd’hui les nouvelles découvertes d’hydrocarbures en Namibie par la Major Anglo-Normandaise Shell, renforcent de plus en plus l’attractivité de l’offshore Namibien.
Le bassin d’Orange qui renferme des puits d’exploration Jonker-1X (PEL 39), a fait qu’aujourd’hui, cette zone soit devenue « le hotspot » africain.
Ça renforce encore le choix visiblement cadré de l’ENI, car il y a 12 mois à peine, TotaEnergies et Shell venaient de réaliser des découvertes (Graff-1 et Rona-1) dans la même région Namibienne, ce qui porte à croire et à rassurer que le potentiel pétro-gazier dans ce bassin frontalier avec l’Afrique du Sud, est digne de nourrir la confiance des Majors.
N’y aurait-il pas un risque de collision des Majors ?
Alors que Shell et TotaEnergies se concentrent dans les blocs Orange et Jonker situés dans le bassin frontalier avec l’Afrique du Sud, ENI attend s’installer au Nord, dans le bassin de Walvis.
C’est d’ailleurs qui explique qu’elle ait tantôt, entamé la dernière ligne droite des négociations pour s’emparer des permis 2312 et 2412A, plus connus sous le nom de Central Blocks. Anciennement propriétés des Britanniques de Chariot Oil & Gas. Ces forages ont d’ailleurs récemment été rendus à l’Etat après des forages non concluants sur le prospect S 5 ans plus tôt, soit en 2018.
Pourquoi le gaz Namibien attire-t-il l’ENI ?
Il faut avouer que Shell et TotalEnergies ont connu un essor économique spectaculaire suite au pétrole et au gaz Namibiens. Loin de là, Chevron qui a fait son entrée sur le permis 2813B (PEL 90) en octobre 2022, et Woodside Energy sur le permis Pancontinental (PEL 87), début mars, ont aussi consolidé leurs investissements grâce aux ressources pétrogazières Namibiennes.
Il n’est surtout pas question par ailleurs, d’ignorer ExxonMobil, qui, depuis 2019; opère quatre blocs d’exploration (1710, 1810, 1711 et 1811A). Ce qui ouvre d’ailleurs ici la brèche d’un rappel important sur la place de la Namibie dans le concert des nations Africaines à fort potentiel pétro-gazier et qui ont, il faut le souligner, boosté plusieurs Majors Américaines.
ENI ne sera pas seule…
Alors qu’ENI enracine et accélère ses démarches pour relier Windhoek, les Chinois de la China National Offshore Oil Corp (Cnooc ndlr) affûtent leurs armes.
Leur attractivité est renforcée par l’attitude conciliante du gouvernement vis-à-vis des opérateurs privés. En fait, la Namibie, contrairement à son voisin sud-africain, qui n’a cessé de repousser la publication de sa loi pétrolière, laissant planer un climat d’incertitude sur les investisseurs, « dispose déjà d’une législation claire et fait preuve d’adaptabilité ».
D’ailleurs, en vue de « gérer les appétits » des Majors dont les demandes vont croissantes, l’Etat a dû faire des nouveaux aménagements. Dans le même angle, la grande société nationale Namibienne Namcor, chapeautée par Immanuel Mulunga a ascensé son nombre du personnel, de 100 à 170 agents, preuve que ce secteur génère.
Netumbo Nandi-Ndaitwah…
Actuelle vice-première ministre et ministre des affaires étrangères, c’est en principe Netumbo Nandi-Ndaitwah, potentielle succeceuse de Hage Geingob, alors actuel Président Namibien, et qui devra accueillir le « first gas ».
Car aux allures de l’engouement des Majors au pays, le bassin d’Orange connaîtra une forte activité dans les mois à venir. TotalEnergies par exemple, « prévoit de dépenser en 2023 la moitié de son budget d’exploration dans une nouvelle série de forages. Shell devrait également creuser plusieurs puits cette année. Des programmes de développement sont à l’étude, avec, en ligne de mire, un début de production prévu vers 2027-2028″… Ce qui annonce une ère chaude et décisive que devra gérer Netumbo Nandi-Ndaitwah, qui en principe doit prendre la commande du pays d’ici 2024.
Cette évidence est d’autant plus certaine qu’en Novembre 2022, Netumbo Nandi-Ndaitwah a remporté les élections du congrès de l’organisation du peuple du Sud-Ouest Africain (SWAPO ndlr), ce qui a fait d’elle d’office; la prochaine candidate du parti au pouvoir depuis les années 1990, année où la Namibie accéda à l’indépendance.
© John TSONGO/Goma-RDC