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Nature-santé : ces plastiques, un cimetière pour l’humanité ? - PANA RADIO
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Chaque année, 400 000 à 1 million de personnes meurent de maladies liées à la mauvaise gestion des déchets, en particulier les fumées toxiques émises lors de la combustion des déchets plastiques, renseigne Tearfund repris par tf1info.fr. Depuis 1950, le monde a produit autour de 8,3 milliards de tonnes de plastique. Et, de façon surprenante, alors que année le monde produit 430 millions de tonnes de plastiques, 5 à 13 millions de tonnes sont déversées chaque année dans les eaux des mers, des océans et des rivières. Que faire pour stopper ce fléau, quand on sait que 100 000 mammifères aquatiques meurent chaque année de suite de l’inhalation des microplastiques ? C’est même le but de l’article ci-dessous.

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La pollution plastique est en effet un problème environnemental majeur à l’échelle mondiale, avec des impacts significatifs sur l’environnement et la santé humaine. Voici un état des lieux basé sur des statistiques récentes :

 

État de lieu de la pollution plastique dans le monde

Le programme des Nations Unies pour l’environnement, explique que  le monde a produit depuis 1950, autour de 8,3 milliards de tonnes de plastique. Et, s’il faut toujours s’attarder à des statiques relayées par l’ONU et certains sites traitant des questions environnementales, l’humanité produit plus de ‘’430 millions de tonnes’’ de plastique chaque année. Et, plus ou moins 6O % sont plutôt l’équivalent des produits à courte durée de vie se transformant malheureusement en déchets. Ces derniers se déversent dans l’océan et, « souvent, se retrouvent dans la chaîne alimentaire humaine ».

Proportion et origine

A en croire le National Geographic,  la production mondiale des plastiques a augmenté de plus de 200 fois depuis 1950. Et, chaque année qui passe, les océans sont pollués en une proportion importante, quand on sait qu’ils reçoivent entre 5 et 13 millions de tonnes de déchets plastiques chaque année qui passe.

Partant même de ces chiffres, plusieurs études ont plutôt démontré qu’environ « 80 % des détritus de plastique qui polluent les milieux marins sont attribuables à une gestion déficiente des déchets plastiques terrestres, notamment aux déversements non gérés, à l’abandon intentionnel de détritus et à la dispersion par le vent des plastiques légers qui s’échappent des bacs de recyclage et des poubelles ».

L’on ne s’en remet peut-être pas. Mais il faut en dépit, souligner qu’une grande partie du plastique est utilisée et provient des emballages à usage unique. Les décharges et les incinérateurs reçoivent également une quantité importante de déchets plastiques.

Répartition Géographique

Les océans sont particulièrement touchés par la pollution plastique, avec des gyres océaniques comme celui du Pacifique Nord qui accumulent de grandes quantités de déchets.

Conséquences néfastes de la pollution plastique

Quoi que peu connues, les conséquences liées à la pollution plastique sont énormes qu’il importe d’en parler pour que les gens en prennent connaissance enfin de mettre en place des dispositions qui s’imposent, pour le bien de la population et de la planète.

Impact sur la faune marine

Des millions d’animaux marins meurent chaque année en raison de l’ingestion de plastiques ou de l’enchevêtrement dans des débris plastiques. Les plastiques se décomposent en microplastiques, qui sont ingérés par les poissons et d’autres organismes marins, potentiellement entraînant des effets dommageables sur les écosystèmes. Cette question inquiète autant, que l’ONU a démontré en 2017, que plus ou moins 100 000 mammifères marins meurent chaque année à cause de l’ingestion des déchets plastiques, ou l’étouffement dans les déchets plastiques. Dans ce même contexte, 50 % des tortues aquatiques sont mortes ces 10 dernières années de suite de la pollution plastique.

Effets sur la santé humaine

Chaque année, 400 000 à 1 million de personnes meurent de maladies liées à la mauvaise gestion des déchets, en particulier les fumées toxiques émises lors de la combustion des déchets plastiques, renseigne Tearfund repris par tf1info.fr. N’en déplaise, les détails scientifiques révèlent que :

  1. Les microplastiques ont été retrouvés dans l’eau potable, le sel de table et même dans l’air, ce qui soulève des préoccupations concernant les impacts potentiels sur la santé humaine, bien que les effets précis restent encore en cours d’étude.
  2. Les déchets plastiques ont un effet sur la contamination des aliments. Or, il a été démontré que la consommation des aliments et de l’eau contaminée par les microplastiques a des conséquences graves dont les perturbations endocriniennes, des problèmes de développement et des risques accrues de cancer, selon l’organisation mondiale de la santé OMS ;
  3. Les microplastiques qui pénètrent le corps humain par voie d’exposition directe, soit par ingestion ou inhalation peuvent causer des troubles de divers, inflammations, genotoxicité, stress, oxydatif, apoptose, et nécrose…
  4. « L’exposition ces substances plastiques provoque des troubles du système nerveux, des atteintes au système reproductif, et les troubles de développement, des cancers, leucémies et impacts génétiques telle que l’insuffisance pondérale à la naissance », écrit également à ce sujet, « the center for international environnemental Law », relayé par panaradio.org.

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Impact sur l’environnement terrestre

La pollution plastique affecte les sols, les cours d’eau et les écosystèmes terrestres, contribuant à la dégradation des habitats naturels et à la diminution de la biodiversité. Cela accélère les risques liés à la désertification et la diminution sensible de la production agricole, avec des responsabilités directes sur la famine. L’ONU a démontré dans l’une de ses publications de la décennie, que 240 Kg de déchets plastiques accumulés dans un hectare de terre, sont susceptibles de réduire sa production de 11 à 25 %.

En effet, « les terres que nous utilisons pour cultiver nos aliments sont contaminées par des quantités encore plus importantes de polluants plastiques », note la FAO (food agriculture organization). Et de poursuivre : « Les sols sont l’un des principaux récepteurs des plastiques agricoles et on sait qu’ils contiennent des quantités de microplastiques plus importantes que les océans », relayant en 2021, les propos de Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO.

Des statistiques qui fâchent

Le Directeur adjoint du Bureau du changement climatique, de la biodiversité et de l’environnement à la FAO, Zitouni Ould-Dada surprend que « Chaque année nous avons 12,5 millions de tonnes de produits plastiques qui sont utilisés dans la production végétale et animale ».

Ces chiffres, renchérit-il, correspondent aux 11 millions de tonnes qui sont rejetés sous forme de déchets marins. Et à ces chiffres déjà galopant, il faut encore joindre environs 37 millions de tonnes utilisés dans les emballages alimentaires. Zitouni Ould-Dada surprend encore, que « les plus grands utilisateurs de produits plastiques sont les secteurs de l’agriculture et de l’élevage qui consomment environ 10 millions de tonnes par an et c’est un chiffre important parce que c’est à peu près 3% de la production mondiale de plastique » globale.

Ce n’est pas tout !

Dans ses publications, parmi lesquelles celle de 2021, la FAO avoue que la pêche et l’aquaculture gênèrent plus ou moins 2 millions de tonnes de déchets plastiques, alors que la sylviculture en produit 0,2 million.

Plus grande utilisatrice des plastiques dans la production agricole, avec notamment représentant près de la moitié de l’utilisation mondiale, l’Asie peine à trouver une alternative fiable à même de contrer ce fléau. Pendant ce temps, la demande de plastique agricole ne fait qu’augmenter face à un monde impuissant. A ce sujet, Semedo attire l’attention sur la nécessité de « surveiller les quantités qui fuient dans l’environnement à partir de l’agriculture ».

Attention !

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D’ici 2050, il pourrait y avoir plus de plastiques que de poissons dans les océans, en poids d’après un rapport de la fondation Ellen MacArthur, informations rappelées lors du sommet de Paris sur la pollution plastique, lundi 29 Mai 2023.

Tableau : synthèse des informations clés de l’article sur la pollution plastique

Libellé Details
Mortalité animale Des millions d’animaux marins meurent chaque année à cause de l’ingestion ou de l’enchevêtrement dans les plastiques.
Impact sur la santé humaine 400 000 à 1 million de décès par an liés aux maladies résultant de la gestion inadéquate des déchets plastiques.
Contamination des aliments Les microplastiques contaminent les aliments, augmentant les risques pour la santé humaine (perturbations endocriniennes, etc.).
Effets sur l’environnement terrestre Dégradation des sols, diminution de la biodiversité, risques de désertification, réduction de la production agricole.
Répartition géographique de la pollution plastique Les océans sont particulièrement touchés, avec des accumulations de plastiques dans les gyres comme celui du Pacifique Nord.
Impact de l’Agriculture Environ 12,5 millions de tonnes de plastiques sont utilisées annuellement dans la production végétale et animale. Cette quantité est ensuite partiellement rejetée comme déchets marins.

 Diagramme:

Solutions pour stopper la pollution plastique

  1. Des solutions politiques : les dirigeants mondiaux doivent prendre des mesures courageuses et contraignantes pour réglementer la production et la destruction pensées des plastiques. Dans cette optique, les gouvernements doivent soutenir les initiatives entrepreneuriales visant la transformation des déchets plastiques en pavés et objets divers ;
  2. Réduction à la source : les entreprises qui produisent des plastiques doivent œuvrer pour la réduction de la production de plastique, en particulier les emballages à usage unique ; Elles doivent remplacer leurs productions par la fabrication des matériaux biodégradables et compostables. Sinon, le monde court des risques de la famine, par improductivité des sols suite à la pollution plastique ;
  3. Recyclage et gestion des déchets : toute personne doit participer à améliorer les infrastructures de recyclage et encourager la collecte sélective des plastiques, investir dans des technologies de recyclage avancées pour traiter efficacement les déchets plastiques. Le recyclage est crucial car en effet, selon l’ONU, ‘’le recyclage d’une tonne de plastiques évite jusqu’à deux tonnes d’émissions de GES, pourvu qu’il fasse diminuer le besoin de nouvelles résine’’
  4. Éducation et sensibilisation : Impliquer les médias des masses et sociaux dans la mise en place des approches d’éducation environnementale, Sensibiliser le public aux impacts de la pollution plastique et encourager des comportements responsables tels que la réutilisation et le recyclage, Soutenir les initiatives locales et internationales visant à nettoyer les déchets plastiques des océans et des environnements terrestres…

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La pollution plastique est donc un problème réel qu’il nécessite une de tous et cela à tous les niveaux. Cet engagement qui doit se déduire en une action concertée à l’échelle mondiale, doit impliquer les gouvernements, les industries, les communautés et les individus enfin d’adopter des pratiques durables et réduire la dépendance de l’humanité vis-à-vis des plastiques.

 

 

 

 

 

John TSONGO : cofondateur de la radio Panafricaine, Journaliste et écrivain Africain, passionné des questions de science, d’environnement et recherche des solutions aux problèmes du millénaire

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