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JM des réfugiés : La RDC, une orpheline internationale exploitée ? - PANA RADIO
JM des réfugiés : La RDC, une orpheline internationale exploitée ? - PANA RADIO

Sans compter les plus de 10 millions de morts suite à la tiranie coloniale belge, sans compter les plus de 12 millions de morts enregistrés au cours de 30 dernières années suite à un chapelet de guerres,… la RDC n’a pas cessé de traverser des crises multiformes. Entre accueil des réfugiés et enregistrement des déplacés internes suite aux crises multiformes, entre 8 fois consécutivement classée sur la liste des pays aux crises mondiales les plus négligées et la fragilité de son système, la RDC pourrait être aujourd’hui apparentée à une orpheline internationale, utilisée malheureusement par une catégorie de géants pour enrichir leurs États, au grand sacrifice d’un peuple meurtri et animalisé… comment ce grand pays d’Afrique Centrale ne pourrait-il pas s’émanciper et s’affirmer ?… cet article revient sur cette question cruciale en amont !

« Pour un monde qui accueille des personnes forcées de fuire »… c’est sous ce thème que le monde a célébré cette année (Juin 2024), la journée dédiée aux réfugiés.

La RDC, pays hantée par des conflits de longue date est, elle, face à un tiple contexte :

D’abord caractérisé par des déplacements massifs à l’interne suite aux tensions rebelles-rebelles, soit rebelles-gouvernement (le cas du M23 );

Ensuite caractérisé par des déplacements suite aux catastrophes naturelles, conséquences du changement climatique, le cas de la remontée des eaux du lac Tanganyika est éloquent ;

Enfin, caractérisé par un afflux des réfugiés fuyant un climat sécuritaire malsain dans leurs pays respectifs limitrophes ou lointains de la RDC…

Des déplacés

En effet, devant les journalistes en ville de Goma vendredi 21 Juin 2024 au lendemain de la célébration de la journée dédiée aux réfugiés, la cheffe de bureau ad intérim du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) à Goma, Nathalie Bussien; a rappelé que la RDC compte aujourd’hui 7,3 millions de déplacés internes contraintes de fuir leurs milieux naturels en proie aux conflits armés, dont plus de 2 millions sont localisés au Nord-Kivu. Pendant ce temps, le NRC révélait dans un rapport publié le 3 Juin dernier, que les différentes crises vécues en RDC faisaient un cumul de plus de 25 millions de victimes, des statistiques qui inquiètent.

Des déplacés climatiques

Quant aux déplacés climatiques, même si le HCR dit ne pas détenir des chiffres exacts des victimes, il reconnaît quand-même l’existence de cette catégorie de citoyens, faisant allusion aux sinistrés des catastrophes naturelles, dont la montée des eaux du lac Tanganyika en province du Tanganyika.

Les réfugiés et demandeurs d’asile…

S’agissant du pays entier en outre, le HCR fait mention à la présence de plus ou moins 526 milles réfugiés et demandeurs d’asile. Ces statistiques peignant une situation non ordinaire, font penser qu’il faille urgement trouver des solutions pour changer la donne et mettre fin à la crise.

Que dire alors de la fin de la crise ?

Depuis le début des tensions, les populations victimes sont des « compteurs » passifs de leurs morts sans qu’aucune solution durable n’a été trouvée.

En dépit des efforts colossaux fournis par les humanitaires pour assister les déplacés tout comme les réfugiés, toutes les deux catégories n’ont cessé d’exprimer le vœu pressant de retourner chacun chez soi. Pourtant, les différentes parties prenantes au conflit semblent loin de se mettre d’accord sur la fin des hostilités.

Au sujet du M23 par exemple, Kigali a encore récemment déclaré via son président Paul Kagame, qu’il ne sempecherait pas de faire la guerre contre la RDC (« Nous sommes prêts à nous battre si nécessaire avec la RDC »), signe que la situation reste toujours imprescriptible, face à une vague d’innocents voués à la souffrance.

Pendant ces temps, des populations, victimes innocentes collatérales de la crise, ne font qu’en pâtir, sans défense ni espoir malheureusement.

Faut-il compter sur les extranationaux pour apporter des solutions durables ?

Difficile d’y croire ! Car en effet, en foi de son rapport du 3 Juin 2024 sur les crises les plus négligées du monde, le Norvegian refugee council (NRC), classe troisième la RDC, sur la liste des pays où sévissent les crises les plus négligées de la planète, après le Bourkinafaso et le Cameroun.

Le fait pour la 8 ème fois consécutive que la RDC occupe la même place sur ce classement porte à croire que tout les malheurs des congolais ne sont méconnus de quiconque, mais serviraient d’aubaine à une catégorie de gens pour piller les richesses du pays, comme l’ont démontré plusieurs experts à tous les échelons.

Nécessité des solutions locales

« To milukela » (se pendre en charge), cette approche couramment vulgarisée par le Professeur congolais Dady Saley, semble être l’un des grands piliers de la résolution des conflits en RDC.

Ce pays ayant été plusieurs fois trahi par ses partenaires, ne devrait compter que sur ses intelligences pour penser méticuleusement ses stratégies de sortie de crises, pour, d’un coter panser les plaies béantes des populations meurtries, et de l’autre, construire une armature de défense dissuasive et indeboulonnable, pour l’amener à s’assumer en tant qu’État, lui qui depuis plus de 30 ans, ne fait que voir couler le sans des siens !

 

John TSONGO : cofondateur de la radio Panafricaine, Journaliste et écrivain Africain, passionné des questions de science, d’environnement et recherche des solutions aux problèmes du millénaire

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