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RDC/EST: 30 ans sous sang, Kinshasa a-t-il vendu le Kivu ? - PANA RADIO
RDC/EST: 30 ans sous sang, Kinshasa a-t-il vendu le Kivu ? - PANA RADIO

Plus de 75 millions de litres de sang des Congolais vivant au Kivu a déjà été innocemment versé depuis plus de 30 ans que cette zone est en guerre. c’est assez !

Les populations du Kivu et récemment celles de l’Ituri, subissent une mort à la norme et la vie à l’exception. Malheureusement…!

Des femmes violées, des enfants décapités et privés de l’éducation, des hommes et jeunes enterrés vivants, des jeunes femmes éventrées, des fœtus sabotés,… C’est le quotidien d’un peuple sacrifié et envoyé en enfer durant les trois dernières décennies.

L’histoire n’a pas oublié la genèse de la crise…

Dans son reportage rétrospectif historique du 5 Février 2023, marquant les trois décennies de guerre dans la partie Est, notre consœur journaliste Denise Lukeso, a brossé un chronogramme des péripéties ayant caractérisé le grand Kivu!

Tout remonte écrit elle, en 1993 avec le conflit interethnique dans la région de Ntoto en territoire de Walikale.
De nombreuses pertes en vies humaines, des blessés, la destruction et le pillage des biens furent enregistrées.
Ce fut alors le début du mouvement Maimai à travers le phénomène KATUKO soutenu par un certain MUTUKA MUNENE.

En 1994, on assiste à l’arrivée des réfugiés rwandais dans la région, suite à la chute de l’ancien président Rwanda Juvenal Habyarimana. C’est ce qui va marquer le début de l’avènement des éléments de la force de libération du Rwanda (FDLR ndlr).
A leur actif, on enregistre des milliers des pertes en vies humaines, des -viols et vols, pillages, incendies des maisons et des villages, exploitation illégale des ressources naturelles et la destruction de l’environnement.

Deux ans après, entre 1996 et 1998, c’est l’avènement de l’Alliance des forces pour la libération (AFDL ndlr), puis du rassemblement Congolais pour la démocratie (RCD ndlr). Et là, les parcours ont été marqués par des déplacements des populations et des pertes en vies humaines.

En 2007, ce fut finalement la tenue de la conférence de Goma pour tenter de résoudre la crise des groupes armés dans la région.
Une année plus tard , on assiste à la reprise des hostilités par le Congrès National pour la Défense du Peuple, (CNDP ndlr), perçu par plusieurs comme la métamorphose du RCD. Les conséquences de son parcours sont malheureux.

En 2009, l’on assiste à la signature des accords de Paix de Goma entre le Gouvernement, le CNDP et les autres groupes armés.

En 2013, c’est la reprise des hostilités par le CNDP sous une nouvelle casquette du M23, rappelant les accords du 23 mars 2009.
En 2014, Beni entre également en sang. C’est ainsi le début des massacres, tueries et déplacements des populations dans la région de Beni. Ces actes perpétrés par l’Alied Democratic Forces (ADF/Nalu ndlr), sèment la terreur le désarroi et appauvrissent le plus cruellement les populations dans la zone.

C’est finalement vers mi 2021 que les stigmates d’une reprise de guerre entre le M23 et les FARDC renaissent.
Dans le troisième trimestre de 2022 jusqu’en début 2023, l’on note alors dans le Territoire de Rutshuru, puis du Nyiragongo et Masisi, des hostilités sanglantes qui ont comme conséquences : les massacres de Kishishe, le déplacement de plus de 400 milles personnes, la fermeture des écoles, la destruction des écosystèmes, le pillage spectaculaire des récoltes de la population et la destruction des ressources naturelles sur tout leur passage.

Jusqu’à la date de publication de cet éditoriale (en Février 2023), les terroristes du M23 et la Rwanda Défense forces (RDF ndlr), occupent de nombreuses localités des territoires de Rutshuru, Nyiragongo et de Masisi. Pire encore, la connotation tribalo ethnique s’invite comme alibi pour l’ennemi, le Rwanda notamment, pour justifier sa présence violente et hors norme en RDC.

À voir au clair la situation, c’est en tout cas 5 générations qui ont été sacrifiées durant les trois décennies. Ceux qui sont nés, grandi et morts dans la guerre, sont automatiquement supprimés de la liste de ceux qui, savoureraient la richesse et le bonheur du Congo Kinshasa, un paradis oublié.

Ainsi, les âmes des jeunes, enfants, vieux,… gisent ignorés dans les fausses communes et ne sont même pas dans les répertoires macabres des milliers des Congolais innocents forcés de mourir.

Un véritable enfer…

La façon dont elles sont forcées de mourir, les pauvres populations du Kivu sont malheureusement une herbe fauchée au gré de la coupe-coupe, pour préparer les terrains d’exploitation minière, même illégale… C’est horrible !

D’un côté, l’on voit que Kinshasa, emballé dans une euphorie du pouvoir acquis sur fond de la ruse et des accords contre-productifs pour le pays, est coincé par son patron: l’occident et les multinationales. Et la conséquence, c’est la surpopulation des cimetières et fausses communes au détriment des cités de vie…

De l’autre, l’on voit Kigali se balader sur le sol Congolais comme l’animal sacré de la cour royale, dorénavant, intouchable.

Mais hélas, les ruisseaux, les lacs, les étangs, les rivières et les flaques dans les zones humides de l’Est, ne sont restés enflés que du sang d’un peuple forcé sans choix à la mort. Qu’a fait le peuple Congolais de cette partie du pays pour mériter ça ?

Peut-on alors dire que Kinshasa a vendu le Kivu ?

D’aucuns pourraient s’en douter! Mais la seule preuve des morts sans raison d’un peuple émergent privé brutalement de son destin, en est une qui dépasse les bornes de l’éloquence.

Les compteurs des morts se sont arrêtés, personne ne connait le nombre exact des fausses communes dans l’Est. Personne ne sait exactement combien de Congolais sont morts et pris d’assaut par les termites, les charognards et beaucoup d’autres carnivores sauvages auxquels sont exposés les congolais, on dirait un peuple orphelin.

La population était au point de voir se cicatriser, les plaies encore béantes et saignantes lui imposées par des personnes aux crachats à la place de leurs cerveaux. Mais hélas, le M23 a surgit… C’est horrible non ?

M23, la redondance d’un pillage à ciel ouvert ?

Depuis mi-2021, le M23, mouvement défait en 2012, est ressuscité et a su conquérir jusqu’ici, plus de 80 % du territoire de Rutshuru, une grande partie du Nyiragongo et actuellement en progression dans celui de Masisi et menace de saboter Goma.

L’enjeu de cette résurgence est économique et d’occupation! éclairait déjà l’opinion l’ancien gouverneur du Nord-Kivu, Monsieur Julien PALUKU Kahongya. Il alertait alors lors d’un briefing de presse coanimé avec le ministre de la communication, que l’objectif du M23 était d’atteindre la mine de SOMIKIVU basé dans le territoire de Masisi, pour s’emparer du pyrochlore, du Niobium et ses dérivés, un minerais stratégique dans la transition énergétique.

Et cela, analysait un autre Congolais anonyme, pour répondre aux assignations prises par Kigali auprès des firmes multinationales, pour qui il fournit des minerais de sang. Pourtant Kigali n’a même pas de gisement minier.
Visiblement, Kigali s’y est préparé le mieux.

Mais Kinshasa combat naïvement…

Alors que Kigali soutenu par l’occident et l’ONU se mue en M23 pour attaquer le Congo, Kinshasa se laisse duper par une naïveté diplomatique sans égal.

Outre ses aventures meurtrières sur terrain, Kigali a ainsi tenté à trois reprises d’abattre les avions de chasse de l’armée Congolaise FARDC, pour tenter de mettre Goma en feu…

Mais drôle…

En lieu et place d’agir à la défensive, Kinshasa ne rédige que des communiqués, qui du reste restent sans effet devant un Kagame enflé d’orgueil car soutenu par les « grandes puissances autoproclamées », qui, en lieu et place d’apporter un soutien militaire à la RDC, la contraint à une négociation avec l’ennemi, que Kinshasa considère pourtant comme mouvement terroriste.

En lieu et place de consolider sa défense, Kinshasa l’a émietté, en se laissant entraîner dans des distractions dans des sommets: d’abord celui de Luanda du 23 Novembre, puis celui de Nairobi du 28 Novembre 2022, et en fin celui de Bujumbura du Samedi 4 Février 2023, pour ne faire allusion qu’à ces derniers qui paraissent un peu remarquables.

En lieu et place d’armer moralement son armée et la mettre en confiance pour combattre l’ennemi, Kinshasa l’a plutôt substitué par une force fantôme dite « EACRF ». Une force composée malheureusement « des plombiers, des joueurs et des touristes, incapables de contrer l’avancée de l’ennemi mais capables de faciliter visiblement la balkanisation de la partie Est de la RDC ».

Loin de sa passivité sur terrain, l’EACRF est mal perçue par la société civile pour sa création d’une zone tampon, en vue de l’implantation d’un nouveau peuple, comme alertait déjà la société civile, le samedi 4 Février 2023.

Cette attitude d’une force on dirait corrompue et jouant le jeu de l’ennemi de la paix en RDC, aura déclenché une vague de manifestations de colère, qui, au delà de la situation socio-économique compliquée, a contraint les populations à choisir la rue en lieu et place de leurs travaux qui leur permettent la survie quotidienne.

En adhérant dans la communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC ndlr), la RDC se rend plus tard compte, qu’elle s’est plongée dans une démarche téméraire, qui, à l’allure où vont les choses portent à croire que c’est un couloir vers l’implantation de l’empire Hima-Tutsi… Ce qui est désolant et dangereux.

La RDC a-t-elle raté l’occasion de s’émanciper ?

Oui! Alors sous embargo d’acheter les armes depuis 2003, la RDC, grâce à son potentiel minier, aurait dû se lancer dans l’aventure de fabrication d’armes, en mettant en profit les intelligences des étudiants et professeurs en chimie, métallurgie, Sciences appliquées, mathématiques, géologie et autres… Mais l’a-t-elle fait ? Non!

La RDC devait alors se questionner, pourquoi acheter les armes auprès de celui dont la matière première de fabrication de ces mêmes armes provient des terres de Kinshasa…

La population de l’Est en a marre

Toutes les évidences ci-haut démontrées, portent à croire que Kinshasa aura vendu au prix de la pacotille le grand Kivu. Car, << Si une force de sécurité n’arrive pas à éradiquer l’insécurité, c’est dire que la même force fait partie des semeurs de cette insécurité…>>, disait un officier militaire Zaïrois… Pourquoi les dirigeants, les forces déployés dans l’Est n’arrivent pas à en finir avec la guerre ? Ce sont les réponses à toutes ces préoccupations qui font que la population réponde chacun à sa manière. Et là conséquence directe, c’est la rupture de confiance entre les dirigeants et les dirigés.

Mais comment renverser la tendance ?

La crise à l’Est n’est pas irrésolvable. Il faut seulement y penser et écouter la population ordinaire pour y arriver. Ainsi, les solutions à ladite crise peuvent être séquencées:

1. Des solutions à court terme :

A. Kinshasa doit lancer un assaut militaire sur Kigali. Une telle démarche placerait Kigali dans l’embarras : en lieu et place de poursuivre les hostilités sur terrain avec et derrière le M23 en RDC, Kigali se précipitera à sauver sa capitale bombardée et dégonflera les lignes dans le Rutshuru, Nyiragongo et Masisi pour tenter de racheter sa capitale.

B. Kinshasa devait se retirer urgemment de la communauté des États d’Afrique de l’Est, ce qui aurait comme conséquence directe, le retrait de l’EACRF, qui contraste avec les forces de sécurité en jouant le jeu de l’ennemi. Il devrait se rallier ainsi: d’abord sa population, puis à l’orient, qui est en train de détrôner l’OTAN.

C. Kinshasa doit cesser d’être pleurnichard, face aux situations difficiles du pays. Car, si le gouvernement et la population tous pleurnichent,… qui sauvera qui ? Un État doit s’assumer et se défendre !

D. Kinshasa doit, grâce à une diplomatie forte, obtenir la décision de contraindre Kigali à dialoguer avec le FDLR, pour gouverner le Rwanda ensemble.

2. Des solutions à moyen terme :

A. Kinshasa devait accélérer la politique de recrutement des nouveaux militaires, en vue de se constituer une armée riche en effectifs, avec une forte capacité de dissuasion.

B. Kinshasa devait également déployer des jeunes stagiaires dans les industries métallurgiques russes, Coréennes, Allemandes, américaines, pour revenir au pays et lancer d’ici 3 ou 5 ans, sa propre usine de fabrication d’armes, en mettant en profit son sous-sol.

C. Kinshasa devait également ressusciter la loi sur la peine de mort, pour « tuer les tueurs » et tous les traîtres, les détourneurs, et corrupteurs présents dans l’armée, la police, le gouvernement et toutes les autres institutions du pays, en vue d’assainir surtout l’armée pourrie d’infiltration.

3. Des solutions à long terme :

A. Kinshasa devait non seulement penser à asseoir et consolider son économie, pour remonter le budget de son armée et la placer à la hauteur de la rendre invulnérable aux convoitises occidentales et de toute autre nature dont elle est la proie depuis des années, mais aussi, devait rompre tous les accords conclus avec les forces obscures qui traînent son décollage.

John TSONGO/Goma-RDC

6 thoughts on “RDC/EST: 30 ans sous sang, Kinshasa a-t-il vendu le Kivu ?”
  1. Merci cher John Tsongo de nous avoir une fois rappeler notre histoire de l’Est, soyez abonnement béni 🙏

  2. Nos dirigeants congolais,ne pensent qu’au pouvoir sans savoir comment l’assumer.je pense qu’il s faudraient savoir ,s’informer de ce qui pensent la population.puisque celle ci a autre moyen de solution ,ainsi l’on sauvera le pays ensemble.

  3. Je me sens informé et mis à la une, à la page et je t’encourage, Cher Confrère John TSONGO.
    Alors, qui serons-nous si une fois ces guerres nous arrivent dans les murs ?

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