Le comité international de la croix CICR, dit avoir notifié une trentaine d’évènements portant atteinte à l’accès aux soins de santé de la population présente dans le Nord-Kivu.
Ce, entre Janvier 2021 et Août 2022. Dans un condensé en terme d’article-rapportage publié au soir de Septembre 2022 sur icicr.org, son site internet, le CICR note << qu’en raison de la violence, de nombreux centres médicaux ont dû fermer leurs portes et ceux encore ouverts, font face à des ruptures d’approvisionnement ou à un manque de personnel...>>.
Se référant pour preuve à la seule zone de santé de Rwanguba, en territoire de Rutshuru par exemple, le CICR précise que 15 des 21 structures sanitaires que compte cette zone, ne sont plus fonctionnelles, toujours suite au regain des violences nées des groupes armés.
Des malades en payent le prix…
Dans pas mal de situations, écrit le CICR, << les malades n’arrivent pas à rejoindre une structure médicale, en raison de l’insécurité. Les familles, résidentes ou déplacées, se trouvent coincées entre les lignes de front...>>.
Quant aux professionnels de santé, le comité international allègue qu’eux aussi sont << contraints de fuir leur lieu de travail, pour se réfugier dans des zones plus sures…>>. Mais hélas, ceux qui en payent le lourd tribut, sont les malades. << Cette situation occasionne une absence d’accès aux soins préventifs et curatifs. Les malades sont abandonnés à leur sort...>>.
Des malades face à la promiscuité des hôpitaux…
Vu que les structures sanitaires sont pour la plupart hors fonction, suite aux conflits armés dans la zone, les quelques hôpitaux qui fonctionnent sont débordés. << Les structures médicales fonctionnelles sont pour la plupart débordées, surtout dans les zones de réception des personnes déplacées, comme à Rutshuru, Kiwanja, et sur l’axe Rutshuru-Goma. Elles travaillent très souvent bien au-delà de leurs capacités…>>, fait savoir le CICR, qui poursuit par ailleurs à dire bon nombre de << centres de santé ont déjà des difficultés à maintenir des soins de qualité à cause du manque de personnel, de moyens financiers et matériels >> suffisants.
Du pur pire, dans les camps…
Dans les camps des déplacés, la situation est encore d’autant plus compliquée, qu’elle nécessite une attention inclusive. Paraphrasant Madame Elisabeth, une réfugiée cantonnée dans le camp de Rwasa (camp de fortune emprunté par les réfugiés chassés violemment de l’Ouganda), le CICR évoque bien au delà du besoin des déplacés en structures sanitaires, la nécessité de construire des toilettes, car sinon, le choléra risquerait d’embraser leurs milieux de vie.
« Nous avons urgemment besoin d’un dispensaire pour une prise en charge rapide des malades dans notre camp. Nous sommes logés mais n’avons pas assez de latrines. Comme les gens défèquent à l’air libre, on commence à enregistrer beaucoup de cas de diarrhée et de vomissements chez les enfants », confie Elizabeth au comité.
Le CICR, face à l’engagement dans le monde sanitaire…
Au premier semestre 2022, en RD Congo, dans le cadre des activités « Santé » le CICR, croit savoir avoir su réaliser des scores suivants:
185 853 personnes ont bénéficié de consultations curatives dans les centres de santé et hôpitaux ;
22 251 personnes ont bénéficié de consultations prénatales (premier contact et suivi) dans les centres de santé ;
634 blessés par arme ont été pris en charge ;
3 569 victimes de violences ont reçu un soutien psychologique et psychosocial dans les différentes structures ;
1 891 personnes ont reçu des soins de réadaptation physique ;
2 030 détenus ont bénéficié d’une prise en charge nutritionnelle ;
562 personnes (communauté, porteurs d’armes et personnel de santé) ont reçu une formation en premiers secours.
John TSONGO/Goma-RDC