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Afrique: La SADC, une alliée historique de la RDC ? - PANA RADIO
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Pays fort et riche mais convoité, la RDC est un pays qui n’a cessé de croupir sous la guerre depuis plus de 30 ans maintenant. Dans ses manières d’y faire face, elle s’est souvent fait aider par la communauté des Etats d’Afrique australe SADC, aux côtés de plusieurs autres alliés. Pour cette fois, le soutien de la SADC ne s’est pas beaucoup écarté des condamnations verbales des agresseurs. Toutefois, plusieurs congolais reconnaissent en la SADC, une partenaire fiable et digne de confiance. Ils vont jusqu’à soutenir que comme dans le passé, la RDC devait recourir encore à cette organisation régionale pour se tirer d’affaire, en ces jours où elle est agressée par le Rwanda, l’Ouganda et d’autres forces qui leur sont alliées.

« Pourquoi Tshisekedi ne s’est-il pas tourné vers la SADC ? Pourquoi nous emmener vers l’EAC qui regorge les pays qui ont toujours envié nos richesses et qui nous imposent la guerre depuis la nuit des temps ? »

Jamais ces interrogations n’ont cessé d’alimenter les débats dans les cœurs des mouvements citoyens et de plusieurs cadres de la société en RDC et surtout à Goma. Le plus souvent, c’est lorsque les souvenirs des années 1998 reviennent en tête, remémorant la prouesse de la SADC dans la fin de la guerre des années d’agression Rwando-Ougandaise à travers le RCD (Rassemblement congolais pour la Démocratie)

Le même soutien de la SADC vis-à-vis de ses Etats membres et de surcroit la RDC, l’a été et continue de l’être, car, « toutes les fois que Kinshasa est en difficulté, la SADC intervient toujours par les moyens à sa disposition », note le politologue Anselme KOKOLA.

Une organisation digne de confiance

« Pour être réaliste, je ne dirai pas que tout est rose au sujet de la SADC. Mais c’est une organisation digne de confiance. De par même ses interventions, aux travers ses forces », reconnait Prosper Heri, Journaliste spécialisé dans les questions d’histoire

La SADC et les interventions militaires à Kinshasa

D’aucuns, sinon pour ceux qui n’ont pas un regard rétrospectif, pourraient peut-être se passer de « l’efficacité des forces de la SADC ». Mais Prosper n’y voit pas de la même manière.  Dans plusieurs conflits dans la partie Est de la RDC, la SADC est à maintes reprises,  intervenue. Les années 1998,  2009, 2012, la SADC toujours agi aux cotés de la RDC. « Souvenez-vous, en 1998 quand le rassemblement pour la Démocratie lançait sa campagne à Kinshasa. La SADC est venue en appui à la RDC aux travers les forces Namibienne, Angolaise et Zimbabwéenne et elle est parvenue à bouter dehors le RCD, qui était sur le point de prendre Kinshasa pour renverser ipso facto le président KABILA ».

Le M23

Alors que Kinshasa bondit sous les attaques d’un groupe insurrectionnel venu disait-il revendiquer le non-respect des accords du 23 Mars 2009, la SADC a pris la main. Et Prosper remémore : « On a vu comment la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Malawi,… ont pu contribuer pour constituer la brigade spéciale d’intervention en 2013, qui aux côtés du feu colonel MAMADOU qui commandait à l’époque les FARDC (Forces armées de la République Démocratique du Congo), ont aidé l’armée congolaise à mettre fin à l’insurrection armée du M23, le 5 Novembre 2013 » rappelle Prosper.

La Tanzanie, le Malawi, l’Afrique du Sud  poursuit-il, « étaient venus, non comme SADC, mais ils font quand-même partie de la SADC, quoiqu’ils étaient sous l’égide des nations unies. Mais il faut reconnaitre que plusieurs militaires de ces pays ont même laissé leur peau en RDC lors de cette guerre du M23», reconnait ce spécialiste.

L’opinion congolaise et la SADC…

Politiciens, société civile, mouvements citoyens et intellectuels divers, disent reconnaitre « le rôle, la crédibilité et la perspicacité de la SADC », de par son soutien vis-à-vis de ses Etats membres et plus encore de la RDC. « Nous l’avons dit depuis longtemps, mais nos autorités ne nous ont jamais écouté. La SADC est notre allié de longue date. Mais quand on emmène des forces de l’EAC que la population soupçonne être de mèche avec l’ennemi, ça ne nous aidera pas à gagner cette guerre. Je le répète, que notre gouvernement se tourne vers la SADC. Car en soi, l’EAC renferme des Etats qui nous ont fait et qui continuent de nous faire la guerre… » N’a cessé de plaider le président de la société en ville de Goma, Marion NGAVHO KAMBALE.

Dans plusieurs de ses tweets, la sénatrice Francine Mayumba, incite toujours le président de la République à tendre la main à la SADC, seule « organisation régionale crédible pour nous aider à finir cette guerre ».

« Tunataka SADC itu saidiye tupige Rwanda » attendez par-là, « nous voulons que la SADC nous vienne en aide pour combattre le Rwanda »… Ce message survient dans plusieurs des chansons lors des manifestations des mouvements citoyens pour dénoncer l’agression dont la RDC est victime de la part des pays voisins. « S’il y a des voix qui crient de la sorte, c’est dire qu’elles ont vu en la SADC, un allié qui n’a pas entre ses mains la traitrise… » Opine Amiral SENGHOR, géostratège et spécialiste en relations internationales.

Officier supérieur de la police et grand penseur, le commissaire supérieur principal Mukula (nom d’emprunt) explique-lui que, « Même sur le plan militaire, la RDC peut compter sur plusieurs pays de la SADC. Ils ont pour la plupart, une armée et une police professionnelles. J’ai même reçu d’un de leurs Etats, une formation anti-émeute… » Croit-il savoir.

« Je crois que la SADC a beaucoup de leçons à nous donner même dans le domaine économique ». Soutient pour sa part Paluku KINGERO Jackson, économiste. « Je vous assure », poursuit-il, « la RDC a de la chance, le fait pour elle d’être membre de la SADC. Elle devrait en outre capitaliser cette position pour rehausser son économique et la rendre plus compétitive vis-à-vis de celles des Etats avec lesquels elle partage cette communauté (SADC) », interpelle-t-il.  

La SADC a-t-elle entendu les cris des congolais ?

« Il est incompréhensible que cette organisation (SADC) reste loin de la RDC qui fait face aux groupes étrangers et locaux dans sa partie Est », déclarait en date du Samedi 4 Mars 2023, le lieutenant Général Martin Kambulu Pinahas, chef d’État-major Général adjoint de l’armée namibienne, à la tête au Nord-Kivu, d’une délégation d’officiers membres de la SADC.

Cette visite qui a succédé à la tenue à Kinshasa de la 88e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 24 février a encore ravivé l’espoir de plusieurs congolais qui souhaiteraient tout comme en 1998, 2009 et 2013, revoir la SADC lui apporter un secours militaire.

L’Angola qui lui aussi, d’abord membre de la SADC et dont le président Joao Lourenço assure la médiation entre Kinshasa et Kigali dans le dossier M23, a par la suite, annoncé qu’il enverrait soudain 500 militaires pour aider la RDC à sortir du problème.

L’on se rappellera par ailleurs, que « Quand les Britanniques ne voulaient pas quitter le Zimbabwé et la Namibie, et quand les portugais ne voulaient pas quitter l’Angola, on a vu le Zaïre de Mobutu apporter un appui à ces pays membres de la SADC »… Et pour Prosper, tous ces aspects font que plusieurs membres de la SADC ne peuvent pas rester indifférents lorsque leur pays-ami est en difficultés.

Créée en 1980, la communauté des Etats d’Afrique australe SADC, regroupe en son sein seize pays de l’Afrique australe et de l’océan indien à savoir l’Afrique du Sud, l’Angola, le Botswana, le Lesotho, le Madagascar, le Malawi, l’ile Maurice, le Mozambique, la Namibie, la République démocratique du Congo, les Seychelles, le Swaziland, la Tanzanie, la Zambie, le Zimbabwe, et les Comores.

Avec plusieurs missions et objectifs certes, mais l’on compte parmi ces derniers, la promotion et la défendre de la paix et la sécurité, la promotion du développement auto soutenu, fondé sur l’autosuffisance collective et l’interdépendance des États membres, sans omettre le vœu de l’instauration de la complémentarité entre les stratégies et programmes nationaux et régionaux.

John TSONGO THAVUGHA /Goma-RDC

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